
A n . 1168.
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atfb H i s t o i r e E c c L E S T A s r r o j J f f .
Valdemarr envoïa deux officiers pour la démolition11
de ce coloiTe, 8c ils recommandèrent bien à leurs
gens d'ufer de précaution pour n'être pas accabler
de fa chute, ce que les barbares n^auroient pas manqué
d’attribuer à la- puiÆa-nce de leur dieu Sc à la
punition du facrilege. L’idole étant tombée avec
un grand fraeas , fut tirée hors de la ville 8c traî-
née dans le camp des Danois*, où elle fut le fpe&a-
ele de toute l’armée;- le ioir [on la mit en pièces,
8c le bois dont elle étok compofée fe rvk au feu-
des cuifines. Enfuke on brûla le temple qui étoic
auffi de bois; 8c celui des machines qui avoient
fer-vi-au fiége» fut emploie à bâtir une églife. On*
en fonda jufques à douze dans- le pais 8c on y éta-;
b lk des prêtres. Le roi Taldemar fut fécondé en cette
occafion par deux évêques qui l'accompagnoient»
Abfalom de Rofchild , & Bernon de' Meclebourg.
Le prince des Rugiens nommé Jaremar, aida beaucoup
à la converti on de fes fujets. Car dès qu’il fue
inftruit de la religion il courut avec ardeur au baptême,
8c ordonna à tous lesfiens dele recevoir a v e c
luisenfuite il prêchoir lui-même ce peupleferour
che , pour l’amener» ioit par raifons, fort par menaces
à la- douceur du Chriftiantfme. Car de toute
la nation des Selaves »les Rugiens feuls étoienf dé-
meurez'jufques alors dans les tenebresde l’idolâtrie»
leur habitation dans’une ifle étantd’un accès difficile.
Leur converfion arriva l’an MMH 8c e’eft le
dernier événement confiderable de la cronrque
des Selaves, compofée par le prêtre Helmod 8c commençant
à Charlemagne,
Le pape
L i v r e s o i x a n t e o n z i e ’mb. a 8 i r I ( , 3 ’
Le pape Alexandre aïant aprispar les lettres du
foi Valdemar l’heureux fuccès de l’on entreprife 8c LVt
la converfion des Rugiens, écrivit une lettre à Ab- | f e j£ * 4*'
falom évêque de Rofchild ,o u il dit : Comme cette
ifle eft trop petite pour avoir uneveque particulier,
le roi à la priere de ce peuple nous a prié de vous en
donner la conduite pour le fpirituel : nous en avons
auffi été priez par Efquil archevêque de Londen 8c
légat dufaint fiége , par les évêques 8c lesfeigneurs
du roïaume, 8c par l’archevêque d’Upfal : c’eft
Îiourquoi nous vous commettons a perpétuité le
e gouvernement perpétuel de cette Ifle. La lettre
efl: daccée de Benevent le quatrième de Novembre
1168.
La même année au mois d’Oéfcobre mourut Har- '
tuic archevêque de Bftme, 8c cette eglife fe trouva
divifée par une double eleétion: les uns elurenc
Sifrid fils d’Albert l’Ours marquis de Brandebourg,
les autres le doïen Oberts mais les deux élus furent
obligez de fe retirer par 1 autorité du duc de
Saxe. Enluite l’empereur tint une cour à Bamberg
où les deux éleéfions turent caffees 8c Baudoüin
prévôt d’Halberftat fut intrus dans le fiége de Brème
par la volonté du duc, à qui il abandonna les
biens de cetté églife. Il fut ordonné par les ichif-
matiques, reçut le pallium de l’antipape, 8c tint
le fiége de Breme dix ans. Sifrid fut évêque de
Brandebourg. ci>r. mhtrpf.
En Bavière, Conrad archevêque de Salibourg »«.iiw.
mourut la même annee u68.1evingt-huitiémede
Septembre, après avoir beaucoup fouifert pour la
Tome X r . N n