re qui s’élance avant de s’abandonner, & à fe eori-
former encore aux maximes déduites dans les articles
auxquels j’ai renvoyé, ( c )
* Forcer la terre, {Agriculture.) c eltpouffer
le labour trop profondément, &C amener en-deffus
une mauvaife terre qui fe trouve en quelques -cantons
fous la bonne terre. 5 .
FORCHEIMB -, ( Gèog. ) en latin Vorchenuumy
ville d’Allemagne fortifiée, en Franconie, dans l’évêché
de Bamberg, fur la riviere de Rednitz, à fix
lieues S. E. de Bamberg, huit de Nuremberg. Foye{
Z e y le r , Francon. topogrup. Long. 2 8 4°* ^al'
44. {D. J.) ‘ 1: no
* FORCIERES, f. f. {Pêche.) on appelle amfi les
petits étangs oii on met du poitfon, principalement
des carpes mâles & femelles pour peupler* f
FORCLOS, adj. {Jurifpr.) fignifie exclus ou.déchu.
Il fe dit de ceux qui ont laiffé palier le tems de
produire ou de contredire ; ils en demeurent forclos,
c ’eft-à-dire déchus. Foye^ Forclusion. {A )
FORCLUSION, f. f. (•Jurifp.) quafi à fora exçlu-
Jîo y eft une déchéance ou exclufion de la faculté que
l’on avoit de produire ou contredire, faute de l’avoir
fait dans le tems prefcrit par l’ordonnance, ou
par le juge. t
Juger un procès par forclujîon , c’eft le juger fur
les pièces d\me partie, fans que l’autre ait écrit ni
produit, quoique les délais donnés à cet effet foient
expirés. , -
La forclujîon n’a pas lieu en matière criminelle.
Foye^Ûordonnance de i 6yo , tit.xxiij. {A )
FORCLUSION, en matière defuccejfion, lignifie,
dans quelques coutumes, exclufion d’une perfonne
par une autre qui eft appellée par préférence ; comme
cela a lieu dans la coûtume de Nivernois pour
les fuccelîions collatérales immobiliaires, dont les
foeurs font forclofes par les frères. {A )
FORCOMMAND , f. m. (Jurifprud.) terme ufité
dans certains pays en matière réelle & de révendi-
cation , pour exprimer une ordonnance ou mandement
de juftice, qui dépouille un poffeffeur de fon
indue détenfion. On appelle héritages ou biens for-
commandés , ceux qui font ainfi revendiqués. Voye^
au Jlyle du pays de Liège , chap.jv. art. 20. 21. 22 .
24 . chap. xxv. art. 5 & b . & ch. xxvj. { A )
* FORCULE, f. m. (.Mythol.) Les divinités s’é-
toient multipliées chez les Romains au point, que la
garde d’une porte en occupoit trois : l’une prélidoit
aux bàttans, c’étoit Forcule; une autre aux gonds,
c ’étoit Cardea ; 6c la troilieme au feuil de la porte.
Voilà trois dieux, où il falloit à peine un homme.
* FORDICIDES, f. f. {Myth.) fêtes que les Romains
célébroient le cinquième d’A v r il, & dans lef-
quelles ils immoloient à la terre des vaches pleines.
Fordicide vient deforda, vache pleine, & de coedo ,
je tue; & forda de çspas, çopttS'ôç. Chaque curie im-
moloit fa vache. Ce qui n’eft pas inutile à remarquer
, c’eft que ces facrifices furent inftitués par
Numa, dans un tems de ftérilité commune aux campagnes
& aux beftiaux. Il y a de l’apparence que le
légiflateur fongea à affoiblir une de ces calamités
par l’autre, & qu’il fit tuer les vaches pleines, parce
que la terre n’avoit pas fourni dequoi les nourrir &
leurs veaux : mais, la calamité paffa, & le facrifice
des vaches pleines fe perpétua. Voilà l’inconvénient
des cérémonies fuperftitieufes, toujours di&ées par
quelque utilité générale, & refpeûablesfoüs ce point
de vùe ; elles deviennent onéreufes pendant une longue
fuitè de fiecles à des peuples qu’elles n’ont foula-
gés qu’un moment. Si l’intervention de la divinité eft
un moyen prefque sûr de plier l’homme groflier à
quelque ufage favorable ou contraire à fes intérêts
aftuels , à fa paflion préfente, en revanche c’eft
un pli dont il ne revient plus quand il l’a pris ; il en a
reffenti une utilité paffagere, & il y perfifte moitié
par crainte, moitié par reconnoiffance : plus alors le
légiflateur a montré de fageffe dans le moment, plus
le mal qu’il a fait pour la lùite eft.grand. D ’où je conclus
qu’on ne peut être trop circonfpeâ, quand on
ordonne aux nommes quelque chofe de la part des
dieux.
* FORLACHURE, f. f. (.Artd'ourdiffage.) défaut
qu’on remarque dans les..ouvrages de haute-liffe,
qui provient ou d’une corde mal tirée, ou d’un lac
mal pris.
* FORLANÇURE , f. f. {Art d'ourdijfage.) c’éft
un défaut qu’on remarque dans toute étoffe, 6c qui
y provient de la mal-adrefle de l’ouvrier à faire courir
fa navette, pu aller fes marches.
* F O R E R , v . aft. {Arts mèchan. en fer9 en.bois9
en cuivre & en métaux.') c’eft percer un trou dans une
piece. Pour forer, l’ouvrier prend un foret {Foye^
l\article Fo r e t ) ; il le choifit félon le trou & la matière
qu’il doit percer. Il prend la palette {F?yej i'article
Pa lle t te.) ; il monte, le foret fur l’arfon {F jy .
Vartiçle; Arson) ; i f place le bout arrondi du foret
dans une des petites cavités pratiquées au morceau
de fer qui occupe le milieu de la palette. Il appuie
la pointe du foret contre la piece à percer, qui doit
être arrêtée dans un étau. Il fait mouv.oir ou tourner
fur lui - même le foret, dont il a foin de tremper
de tems en tems la pointe dans l ’huile, pour.empêf
cher qu’elle ne fe détrempe, & le trou fe fait. Lorfi-
qu’il eft fur le point d’être achevé, ce qui fe recon-
noît à une petite boffe ou lentille qui fe forme au côté
de la piece oppofé à celui quel’pn perce, l’ouvrier
tourne le foret moins v ite , & le preffe moins fort
contre la piece : fans cette précaution, la pointe du
foret venant à traverfer la piece fubitement & avec
violence, le foret pourroit être caffé.
On appelle cette maniéré de forer ^ forer à la palette
; mais on fore à la machine. Subftituez à la par
lette un morceau de fer coudé des bouts en équerre ;
imaginez fur ces deux bouts coudés perpendiculairement
, un foret arrêté & mobile, précifément de la
même maniéré que l’arbre d’un .tour ordinaire l’eft
fur le tour ; faites paffer la corde de l’arfon fur la
boîte du foret ; faites tourner le foret, & appliquez
fortement la piece à percer contre la pointe du fo-.
ret.A
infi en forant à la palette, on preffe le foret contre
la piece ; au- contraire en forant à la machine, on
preffe la piece contre le foret. Foye{, dans nos Plan?
ches de Serrurerie, une machine à forer.
FORESTAGE, {Jurifprud.) étoit un droit que le
foreftier d’un feigneur étoit obligé de lui payer à titre
de redevance. En Bretagne, ce droit confiftoit
en taffes ou écuelles, que les officiers des forêts du
feigneur lui préfentoient lorfqu’il tenoit fa cour pie-
niere. Foye^ ci-après Forestier. {A )
FORESTIER, {Jurifpr.) foreflarius, officier des
forêts , dont il eft fait mention dans une ordonnance
de Philippe-le-Bel au parlement de la Touffaint
1291.
Dans plufieurs coûtumes, comme Meaux, Sens,
Langres, Vitri, les deux Bourgognes, Nivernois,
Mons , Bretagne, les forefiiers font les fergens ou
gardiens des forêts. L’ordonnance de 1669 les appelle
fergens à garde.
Les gouverneurs de Flandres ont été appelles forefiiers
, à caufe que ce pays étoit alors appellé la forêt
Chambroniere. Ces forefiiers avoient le commande-
ment fur mer comme fur terre : ils furent ainfi nommés
jufqu’à Charlemagne, o u , félon d’autres, juf-
qu’à Charles-le-Chauve, tems auquel la Flandre
ayant été érigée en comté , le titre de foreftier de
Flandres fut changé en celui de comte de Flandres.
Foyt[ du Tillet, liv. I. dt fes mèm. de la fécondé branthe
de Bourg. & Pafquier, en fes recherches, liv, I I .
chap. xjv.
Les Italiens appellent les étrangers foreftiers,
quafi qui funt extra fores. ( A )
FORÊT, f. f. {Botan. & E conom. ) On entend en
général par ce mot, un bois qui embraffe une fort '
grande étendue de terrein : cependant cette dénomination
n’eft pas toujours déterminée par la plus
grande étendue. On appelle forêt dans un lieu, un
Bois moins confidérable que celui qui ne porteroit
ailleurs que le nom de buijfon. Foyer Bois.
Une grande forêt eft prefque toujours compofée
de bois de toute efpece & de tout âge.
On les nomme taillis depuis la première pouffe
jufqu’à vingt-cinq ans ; & gaulis, depuis vingt-cinq
jufqu’à cinquante où foixante: alors ils prennent
le nom de jeune-futaye ou de demi-futaye, & vers
quatre-vingts-dix ans celui de haute-futaye. Ce dernier
terme eft celui par lequel on défigne tous les
vieux bois.
Il paroît que de tout tems on a fenti l’importance
de la confervation des forêts ; elles ont toujours
été regardées comme le bien propre de l’état ;
& adminiftrées en fon nom : la religion même avoit
confacré les bois, fans doute pour défendre , par la
vénération, ce qui devoit être confervé pour l’uti-
tilité publique. Nos chênes ne rendent plus d’oracles
, & nous ne leur demandons plus le gui facré ;
il faut remplacer ce culte par l’attention ; & quelque
avantage qu’on ait autrefois trouvé dans le refpeél
qu’on avoit pour 1 es forêts , on doit attendre encore
plus de fuccès de la vigilance &c de l’économie. .
L’importance de cet objet a étéfentie de tout tems;
cela eft prouvé par le grand nombre de lois foref-
tieres que nous avons : mais leur nombre prouve
aufli leur infuffifance ; & tel fera le fort de tous les
i-églemens économiques. Les lois font fixes de leur
nature, & l’économie doit continuellement fe prêter
à des circonftances qui changent. Une ordonnance
ne peut que prévenir les délits, les abus, les déprédations
; elle établira des peines contre la mauvaife
fo i, mais elle ne portera point d’inflruftions
pour l’ignorance.
Ce n’eft donc pas fans raifon que, malgré nos
lois, on fe plaint que nos forêts font généralement
dégradées; le bois à brûler eft très-cher ; le bois de
charpente & celui de conftru&ion deviennent rares
à l’excès. M. deReaumur en 172 1 , & M. de Buffon
en 1 7 3 9 ,ont configné, dans les mémoires de l’académie
, des réclamations contre ce dépérifl'ement
qui étoit déjà marqué. En fait de bois, & fur-tout de
grands bois, lorfqu’on s’apperçoit de la difette, elle
eft bien-tôt extrême. Les réparations font très-longues
; il faut cent cinquante ans pour former une
poutre : d’ailleurs celui qui porte les charges de ces
réparations n’étant pas deftiné à en jouir, elles fe
font toûjours avec langueur. Cette partie de l’économie
ruftique eft aufli la moins connue ; les bois
js’appauvriffent & fe réparent par degrés prefque in-
fenfibles. On n’y voit point de ces prompts change-
rnens de feene, qui excitent la curiofité & animent
l ’intérêt. On ne pourroit être inftruit que par des
expériences traditionnelles bien fuivies, & on n’en
a point, ou par des obfervations faites dans beaucoup
de bois & de terreins différens ; & le tems le
courage ou les moyens manquent au plus grand
nombre.
* ^/^es k°*s doivent être regardés comme le bien
> Letat ’ ^ cau^e de leur utilité générale, un e forêt
^1 r fouvent aufli qu’un affemblage de bois dont
plufieurs particuliers font propriétaires. D e ces deux
points de vue naiffent des intérêts différens, qu’une
bonne adminiftration doit concilier. L’état a befoin
fie bois de toute efpeçç, & dans tous les tems; il
Iw ç KlI*. “ ' " ’
doit fi’r-'.ou: fe ménager de grands bois. Si l’on en
«fe pour les befoins préfens, il faut en c'onférver 8c
en préparer de loin pour les générations fuivantés.
IJ ufl autre côté, lés; propriétairés font pfefles de
igBH > & ^quelquefois leur empreffement eft raifon-
. nable. Dès motifs tirés de la natiire de leurs bois &
de celle du terrein, peuvent les ex c lu e du cercle
dune lot g én é ra l; il faut donc que ceux qui font
chargés de veiller pour l’état à la manutetton des
fortes, ayent beaucoup vû & beaucoup l l f e v é -
qu ils en fâchent allez pour ne pas Outrer les principes
, & qn’ils connoiffent la marche de là nature afin
de faire exécuter l’ èfprit plus que l i lettre défordon-
nance.
Cela eft d’autant plus effentiel, que la confervation
proprement dite tient précifément à cette partie
de l’adminiftration publique, qui prefcrit le tqms
de la coupe des bois. On fait que la coupe eft un
moyen de les rajeunir; mais pour recueillir de ce
rajeuniflement tout le fruit qu’on en peut attendre,
il faut faire plufieurs obfervations.
Les bois nouvellement coupés croiffentde plus en
plus chaque année julqu’à un certain point: ainfi à
ne confidérer que le revenu, on doit les laiffer fur
pie tant que dure cette progrefîïon.
Mais l’avantage devient plus confidérable, fi l’on
, regarde la conlervation du fonds même. Le rajeu-
i niflement trop fouvent répété altéré la fouche ,
epuife la terre, & abrégé la durée du bois. M. de
Buffon a obfervé en faifant receper de jeunes plants ;
que la feve fe trouvant arrêtée par la fuppreflion de
la tige dans laquelle elle devoit monter, agit fortement
fur les racines, & les enfonce dans la terre, ou
elles trouvent une nourriture nouvelle qui fait pouffer
des rejettons plus vigoureux. La même chofe arrive
toutes les fois qu’on coupe un bois qui n’eft pas
trop vieux : mais cette reffource de la nature eft né-
celfairement bornée. Chaque terrein n’a qu’une certaine
profondeur, au-delà de laquelle les racines ne
pénétreront point : ainfi couper trop fouvent un taillis,
c ’eft hâter le moment auquel il doit commencer
à dépérir ; c’eft coniùmer en efforts toutes les forces
de la nature. La vigilance publique eft donc obligée
de s’oppofer à l’avidité mal-entendue des particuliers
qui voudroient facrifier la durée de leurs bois à la
joiiiffance du moment ; elle eft dépofitaire des droits
de la poftérité ; elle doit s’occuper de fes befoins &c
ménager de loin fes intérêts : mais il feroit dangereux
d’outrer ce principe, & il faut bien diftinguer
ici entre l’ufage des taillis & la réferve des futaies.
Les taillis étant un objet afruel de revenu, on ne doit
en prolonger la coupe qu’autant que dure, d’une maniéré
bien marquée , la progremon annuelle dont-
nous avons parlé : par - là on rend également ce qui
eft dû à la génération préfente & à celle qui doit fui-
vre. Le propriétaire eft dédommagé de l’attente qu’on
a exigée de lui, & le fonds des bois eft confervé
autant qu’il peut l’être.
On a déjà fait fentir dans ce Diftionnaire combien
il feroit important de fixer le point auquel on n’a
plus rien à gagner en reculant la coupe des bpis.
Foye^ Bo is.
On pourroit appliquer aux taillis la méthode qu’a
fuivie M. de Buffon en examinant les futaies, & déterminer
par la profondeur du terrein le dernier degré
du plus grand accroiffement, comme il a fixé celui
où le dépériffement pourroit être à craindre. En
eonféquence de ces réglés , nous pourrions n’avoir
de taillis que dans les terreins pierreux, fees, & peu
profonds ; nous aurions des gaulis vigoureux dans les
terres moyennes, & de belles futaies dans celles qui
font bonnes. Mais le chêne n’eft pas le feul bois dont
üos forêts foient compofées. Pour compléter cette
théorie de la coupe des bois, il y auroit encore bien
D