fuwivant des conjoints par mariais gagné félon të
coutume furies biens du predecéde: ainfi gaigne; elt
un mot corrompu, dérivé de gain coutumier.
GAILLAC, Galliacum, (Géogr.) petite ville du
haut Languedoc dans l’Albigeois, a fiez remarquable
par le commerce de fes vins, 6c plus encore par Ion
abbaye de Bénédi&ins, dont on ne trouve cependant
aucune mention avant l’an 971. Cette abbaye fut fé-
cularifée en 1536, 6c forme àpréfent un chapitre.
La ville de Gtûllac eft fur le Tarn , à 3 lieues O.
d’Albi,6 N. de Lavaur. Long. 13.30 . Lat. 43d. So'.
m f ëm
* GAILLARD, adj. ce mot différé beaucoup de
gai. Il préfente l’idée de la gaieté jointe à celle de la
bouffonnerie, ou même de la duplicité dans la per-
fonne, de la licence dans la chofe; c’eft un gaillard.,
ce conte ejl un peu gaillard: il fe dit aufli quelquefois
de cette efpece d’hilarité ou .de galanterie libertine
qu’infpire la pointe du vin : il etoit ajfe{ gaillard
fur la fin du repas. Il eft peu d’ufage; 6c les oçcafions
où il puiffe être employé avec goût, font rares. On
dit très-bien il a le propos gai, 6c familièrement il
avoit le propos gaillard. Un propos gaillard eft toujours
gai; un propos gai n’eft pas toujours gaillard.
On peut avoir à une grille de religieufes le propos
gai: fi le propos gaillard s’y trouvoit, il y feroit dé*
placé.
GAILLARDE, f. f. (Mufiq.) efpece de danfedont
l’air eft à trois tems gai. On la nommoit autrefois ro-
manefque, parce qu’elle nous eft, dit-on, venue de
Rome, ou du-moins d’Italie.
Cette danfe eft hors d’ufage. depuis long-tems; il
ne refte dans la danfe qu’un pas qu’on appelleras
de gaillarde. Voyez la fuite de cet article. (S)
GAILLARDE, (Fonderie en caractères.') cinquième
corps des carafteres d’imprimerie. Sa proportion eft
d’une ligne trois points, mefure de l’échelle ; fon
corps double eft le gros-romain.
Foye{ PROPORTIONS DES CARACTERES D’iM-
PRIMERIE , & l'exemple a l'article CARACTERES.
La gaillarde eft un entre-corps, 6c on employé
io u ven t pour le faire l’oeil de petit-romain fur le
corps de gaillarde, qui n’ eft que de peu de chofe plus
foib le. Foyei Mig n o n n e .
Gaillarde, (pasde') Danfe. il eft compofé d’un
pas affemblé, d’un pas marché, 6c d’un pas tombé.
Le pas de gaillarde fe fait en-avant 6c de côté.
Le pas en-avant fe fait ayant le pié gauche devant
à la quatrième pofition, 6c le corps pofé fur le
talon du pié droit levé ; de-là on plie fur le pié gauche
; la jambe droite fe le v e , & on fe releve pour
fauter. La jambe fe croife devant à la troifie-
me pofition, en retombant de ce faut fur les deux
piés les genoux étendus; 6c cette jambe qui a croifé
devant, fe porte à la quatrième pofition en-avant.
On laiffe pofer le corps deffus en s’élevant du même
tems; par ce moyen on attire la jambe gauche derrière
la droite, & à peine la touche-t-elle que le pié
fe pofe à terre, 6c le corps fe pofant deffus, fait plier
le genou gauche par fon fardeau : ce qui oblige la
• jambe droite de lé lever. Dans le même moment le
genou gauche qui eft plié en voulant s’étendre, renv
o y é le corps lùr la gauche, qui fe pofe à terre, en
faifant un faut que l’on appelle jetté-chaffé. Mais en
fe laiffant tomber fur le pié droit, la jambe gauche
fe le v e , 6c le corps étant dans fon équilibre entièrement
pofé fur le pié droit, l’on peut en faire autant
du pié gauche.
Ce pas fe fait auffi de côté en allant fur une même
ligne, mais différemment de celui en-avant. Ayant
le corps pofé fur le pié gauche, vous pliez 6c vous
vous élevez en fautant & affemblant le pié droit auprès
du gauche à la première pofition, en tombant
£u; les deux pointes, mais le corps pofé fur le gauche,
parce que du même tems vous portez le droit
à côté à la deuxieme pofition en vous élevant deffus
pour faire votre pas tombé, qui fait la fécondé partie
dont le pas de gaillarde eft compofé.
GAILLARDS 0« CHATEAUX, f. m. pi. (Mar.)
■ ce font des étages ou des ponts qui ne s’étendent
point de toute la longueur du vaiffeau, mais qui fe
terminent à une certaine diftance de l’étrave 6c de
l’étambot. Les gaillards d’avant 6c derrière font placés
fur le pont le plus élev é, 6c la dunette eft au-
deffus du gaillard d’arriere. L’étendue des gaillards &
dunette varie fuivant la grandeur des vaiffeatix. On
communique du gaillard d’arriere au gaillard d’avant
par une efpece de couroir qu’on établît basbord 6c
ftribord, & qu’on appelle le paÿe - avant. Voyez ,
Planche I. de Marine, le deffein du vaiffeau, le gaillard
d’arriere coté H H , 6c le gaillard d’avant coté ü (Q)
GAILLARDÈT , f. m. ( Marine. ) c eft une forte
de petite giroiiette échancrée en maniéré de cornette.
«2)
GAILLARDELETTES, f. f. ou G ALANS, f.m;
(Mar.) quelques navigateurs donnent ce nom aux pavillons
qu’on arbore lur le mât de mifene & fur l’artimon
, mais il n’eft guere d’ufage. (Q)
GAILLON, (Giog.) bourg de France en Normandie,
audiocèfed’Evreux, renommé par fa fituation,
par un palais appartenant aux archevêques de Rouen,
6c par la Chartreufe qui en eft voifine. Il eft dans un
lieu charmant près de la Seine, à 1 lieues d’Andely,
& 7 de Roiien. Long. 13. lat. 43. 18. (D . J .)
* GAIN, f. m. profit que l’on tire de fon travail,'
de fon induftrie , de fon jeu. Il eft l’oppofé de perte.
Voyez Varticle Gagner.
Gain , (Jurifpr.) ce terme s’applique dans cette
matière à plufieurs objets différens.
Gain d’une cause, Instance ou Procès,'
c’eft lorfqu’une partie obtient à fes fins, f A )
Gain de la dot , eft le droit que le mari a dans
certains pays 6c dans certains cas de retenir pour lui
en tout ou partie la dot de fa femme prédécédée.
Ce gain ou avantage eft auffi nommé gain de noces
dejunies, droit de rétention 6c contr augment, parce
qu’il eft oppofé à l’augment de dot que la femme fur-
vivante gagne fur les biens de fon mari. Voyeç ci-
devant Contr’augment & D ot.
Voye[auffi les queftions de lucro dotisde Rolland,
Duv a l, &Phannucius dephannuccis, en fon comm.
fur les ftatuts de la ville de Lucques, jive tract, de
lucro dotis , lib. II. cap. xjx . (A )
Gain conventionnel, eft un gain de noces 6c
quelquefois auffi de furvie, qui eft fondé ou réglé fur
le contrat de mariage. Voye^ ci-après Gains NUPTIAUX.
(A )
Gain coutumier , eft le gain de noces 6c de fur-
vie que le mari ou la femme qui a furvécu à fon conjoint,
gagne fuivant la coutume ou l’ufage furies
biens de ce conjoint prédécédé. Voyei ci-après Gain
STATUTAIRE. (A )
Gain de noces , eft un avantage qui eft acquis
au mari ou à la femme, à caufe du mariage fur les
biens de l’autre conjoint.
Il y a des avantages qui font tout-à-la-fois gains de
noces 6c de furvie, d’autres qui font gains de noces Amplement.
Voye^ci-après Gain nuptial & Gain de
SURVIE. (A )
Gain nuptial, eft un avantage qui revient au
mari ou à la femme fur les biens de l’autre conjoint,
6c qui lui eft accordé en faveur du mariage.
Ces fortes de gains (ont fondés fur la lo i, ou fur le
contrat de mariage, ou fur un'ufage non écrit qui a
acquis force de loi.
Par le terme de gains nuptiaux pris dans*un fens
étendu, on comprend quelquefois généralement tous
les avantages qui ont lieu entre conjoints en faveur
de mariage.
Mais le terme de gains nuptiaux eft ufité plus particulièrement
dans les pays de droit écrit, pour exprimer
l’augment ou agencement,le contr’augment,
les bagues 6c joyaux 6c autres avantages qui ont lieu
entre conjoints, foit en vertu de la loi ou de l’ufage,
ou en vertu du contrat. On les appelle auffi gains de
furvie, parce qu’il faut furvivre pour les gagner. Il y
a néanmoins des cas où l’un des conjoints peut les
demander du vivant de l’autre : comme en cas de
faillite, féparation, mort civile.
Les avantages qui ont lieu en pays coutumier,
font compris fous le nom de reprifes 6c conventions
matrimoniales.
L’ufage de différentes provinces de droit écrit n’ eft
pas uniforme fur les gains nuptiaux.
Lorfqu’ils font réglés par le contrat de mariage, il
faut fe conformer au contrat.
S’il n’y a point de contrat ou qu’il n’en parle point,
en ce cas on fuit la loi ou l’ufage du lieu où les conjoints
ont d’abord éta'bli leur domicile.
Les gains nuptiaux pour la femme fe règlent communément
à proportion de fa dot, 6c pour le mari à
proportion du gain que doit avoir la femme.
Lorfque ces gains n’excedent point ce qui eft fixé
par la loi ou par l’ufage, ils ne font pas réductibles
pour la légitime, mais ils font fujets au retranchement
de l’edit des fécondés noces.
Ils ne font ordinairement exigibles qu’un an après
la mort du conjoint prédécédé ; les intérêts n’en font
dûs que du jour de la demande, excepté au parlement
de Paris, où ils font dûs de plein droit, du jour
du décès ; leur hypotheque eft du jour du mariage ou
du contrat, s’il y en a un qui les réglé.
Ces fortes de gains font ordinairement reverfibles
aux enfans, à-moins qu’il n’y ait claufe au contraire.
Dans le cas où ils font reverfibles, le furvivant
doit donner caution, mais il a une virile en propriété
dont il peut difpofer comme bon lui femble.
Si le furvivant fe remarie ayant des enfans, il perd
tout droit de propriété dans les gains nuptiaux, même
dans la v irile, & eft obligé de referver le tout à
fes enfans.
Le furvivant qui ne pourfuit pas la vengeance de
la-mort du prédecédé, ou qui eft lui-même auteur
de fa mort, eft privé des gains nuptiaux; les femmes
en font encore privées lorfqu’elles font convaincues
d’adultere, ou qu’elles ont quitté leur mari fans
caufe légitime, ou qu’elles fe remarient à des per-
fonnes indignes, qu’elles fe remarient dans l’an du
deuil, ou qu’elles vivent impudiquement après la
mort de leur mari.
Les enfans n’ont aucun droit certain dans les gains
nuptiaux du vivant de leurs pere 6c mere, quand on
les fait renoncer d’avance à ces fortes de gains nuptiaux
; il faut que la renonciation en faffe mention
nommément, parce que ces gains font un troifieme
genre de biens que les enfans ont droit de prendre ,
quoiqu’ils ne foient point héritiers de leurs pere 6c
mere. Voyez mon traité des gains nuptiaux & de
furvie. (A ) . . . .
Gain de survie, eft celui qui n’eft acquis que par
le prédécès de quelqu’un ; on comprend fous ce tef*-
me toutes les donations qui font faites à condition
de furvivre au donateur ; mais ce terme eft plus ufité
dans les pays de droit écrit, pour exprimer les
gains nuptiaux qu’on appelle auffi quelquefois Amplement
gains de furvie, parce qu’il faut furvivre pour
les gagner. Voye^ ci-devant Gain de noces & Gain
NUPTIAL. (A )
* GAINE, 1. f. etui de plufieurs infirumens en acier
ou autre métal; il fe dit de prefque toutes les pièces
' Tome V I I t
de Coutelleries .* on le difoit même autrefois des
epees, & de-là font venus les termes de dégainer, de
rengainer , 6c quelques autres qui font en ufage parmi
les gens d’épée»
Le mot de gaine a donné fon nom à une des communautés
de Paris. Voye^ G a in ie r .
La gaine fe fait avec des mandrins, de la fofme dè
l’inftrument auquel on deftine la gaine. On ajufte à
la lime & à la râpe des édifies fur ces mandrins -y
de la figure, longueur, largeur, épaiffeur, concavité
, convexité convenables ; on double ces édifies
en-dedans de papier ou de parchemin colorés 6>C
quelquefois d’étoffe ; on les fixe enfemble avec de là
bonne colle-forte ; on les couvre en-deffus d’un parchemin
fur lequel on colle de la peau, du chagrinL
de Iarouffette, du chien-de-mer, &c. Pendant tout
ce travail, on tient le mandrin entre les édifies, &
les édifies fixées fur l ’une contre l’autre & fur le
mandrin, par des cordes bien ferrées, qu’on ne détache
que quand on eft afluré que les édifies tiennent
fortement enfemble; c’eft alors qu’on applique
la couverture à la gaine ou à l’étui. Cet art qui ne
paroît rien 6c qui eft affez peu de chofe en lui-même,
demande une propreté, une habileté, une main-
d’oeuvre , & une habitude particulière. Avec ces ta-
lens, on fait des ouvrages très-agréables ; 6c l’on en
a beaucoup à faire. Il y a peu de commerce plus
étendu que la Gainerie.
G a in e d e t e r m e , en Architecture, c’eft la partié
inférieure d’un terme, qui va diminuant du haut en-*
bas, 6c porte fur une bafe. (P)
G a in e DE SCABELLON , en Architecture, c’eft la
partie ralongée qui eft entre la bafe & le chapiteau
d’un fcabellon, 6c qui fe fait de diverfes maniérés ,
6c avec différens ornemens. Voye^S c a b e l l o n . (P )
G a in e d e f l a m e , (Marine.) c’eft une maniéré
de fourreau de toile, dans lequel on fait paffer le bâton
de la flame.
De pavillon, c ’eft une bande de toile coufue dartS
toute la largeur du pavillon : les rubans y font paffés*
De giroiiette, ce font des bandes de to ile pa r o ù
l ’on coud les girouettes au fut. ( Z )
* G a in e ou G a iGNE, terme d e Potier dîétain , c’eft
un trou quarré qui traverfe les empreintes ou calibres
qui lervent à tourner ; on pratique à ces outils
de bois un trou rond avec une tarriere ou un gros
vilbrequin, qui les traverfe d’un bout à l’autre ; on
y place le mandrin de l’arbre du tour ; 6c après avoir
fait plufieurs autres petits trous autour du gros, qui
y communiquent, & placé le mandrin, on jette de
l’étain fondu fous la forme d’un trou quarré, jufte
au mandrin ; on a foin de marquer un côté du mandrin
fur la gaine avant de le retirer , afin de remettre
l’empreinte dans la même fituation où étoit lé mandrin
lorfque la gaine a été faite, 6c que toutes les fois
qu’on aura belôin de remonter l'empreinte fur le
tour, elle fe trouve toûjours ronde. Lorfque la gaînt
eft jettée, on met l ’empreinte Ou calibre fur le tour,
6c avec des crochets on lui donne telle forme qu’il
lui faut. Voye{ TOURNER l ’Et a in .
GAINIER, f. m.jîliquajlrum, (Bot.) genre de plante
à fleur légumineufe, dont les deux pétales latérales
font plus élevées que la pétale fupérieure;Ia partie inférieure
eft compofée de deux pétales ; il fort du calice
un piftil entouré d’étamines qui devient une fili-
que applatie, membraheufe, & remplie de femen-
ces, dont la figure approche de celle d’un rein ; les
feuilles de la plante lont alternes. Tournefort, injt^
rei herb. Voye{ PLANTE. ( I )
On met au rang des principales efpeces le gainier
à fleur blanche, 1 e gainier à grande filique, le- gainier
du Canada, lé gainier de la Caroline, outre le gainier
ordinaire qu’il lùffira de décrire ici; il eft nomméJi-
H h h i j