ce. Il ne refte plus rien de l’ancienne ville de Glan-
deve que la maifon de l’évêque, qui eft fuffragant
d’Embrun. On ne compte qu’environ cinquante pa-
roiffes dans fon diocèfe i mais il y en a une dont le
aiorn eft devenu immortel, parce que M. dePeyrefc,
l’un des plus do&es & des plus vertueux hommes de
fon tems, l’a porté. Il mourut à Aix en 1637, âgé
de cinquante-fept ans. Gaffendi a écrit fa v ie , & c’eft
un chef-d’oeuvre en ce genre. Long, de Glandeve détruite
paroles débordemens du Var. 24A 38 . latit.
A3A 59 . (D . J .)
GLANDULE, f. f. {Jardin. ) petite glande par laquelle
fort l’humeur trop vifqueufe,afin que le fuc qui
refte dans l’intérieur de l’arbre foit plus nourriffant.
GLANDULEUX, adj. ( Anatomie.) compofé de
glandes. Voye^ Glande.
Les mamtnelles font des corps glanduleux. Voyeç
M a m m e l l e .
La fubftance corticale du cerveau eft glanduleuje,
à ce qu’on croit communément ; mais Ruyfch qui a
mit de fi belles découvertes, au moyen de fes injections
admirables, prétend qu’il n’y a aucune glande
dans cette partie. Voye1 Cerveau. Les anciens dil-
tinguoient une efpece de chair particulière, qu'ils
appelloient chair glanduleufe. Voye£ Chair.
. Corps glanduleux, qu’on nomme plus communé-
mentproj/ates, Voye^PROSTATES. {L)
GLANER , verbe aft. & neut. ( Jardinage.) fe dit
ordinairement des grains tombés dans un champ
moiffonné, que des femmes viennent chercher après
que les gerbes font liées.
Ce mot eft fynonyme k grapilier, dont on fe fert
en parlant des perfonnes qui viennent vifiter une v igne
après que la vendange eft faite. (X)
GLARIS , (LE Canton DE-) Glaronenjis pagtts,
( Géog.) le huitième des cantons fuiffes, borné E. par
les Grifons, S. par le canton de Schwits, O. par celui
d’U r i,N . par la riviere deLimath.C’eftun pays qui
n ’offre qu’affreufes montagnes, & dont le feul commerce
confifte en fromages nommés fchabÿgtr. Les
Suiffes s’emparèrent de ce pays fur les Autrichiens ,
&ç en firent un canton qui n’a guere plus de fix lieues
de long fur cinq de large : Zuingle y a établi le pro-
teftantifme. Le gouvernement y eft démocratique ,
& les élevions fe font au fort. Le fénat eft compofé
de foixante-deux perfonnes , du nombre defquelr
les préfidentlé landaman, 8c le pro-çonful appellé
vulgairement le lands-Jlatthalter ; & ces deux prefi-
4ens ne font jamais de la même religion. Glaris eft.
la capitale de ce canton. {D . J.)
Glaris , GLarona, (Géog.) ville de Suiffe, chef-
lieu du canton de même nom : c’eft aujourd’hui oit fe
tiennent les affemblées générales du canton, auxquelles
chaque perfonne âgée de feize ans eft obligée
d’aflifter le fabre au coté. Glaris eft compofé de catholiques
& de z.uingliens , qui y font encore plus
nombreux que les catholiques ; ils font le fervice divin
tour-à-tour dans la même églife, 8c vivent cordialement
enfemble : car la diverfe maniéré d’envifa-
ger les myfteres de la religion , ne doit point être un
obftacle a la paix & à l’union fraternelle. La ville de
Glaris eft fur la petite riviere de Linlz , à dix lieues
N. E. de Schwitz, neuf N. O. de Coire, treize S. E.
de. Zurich. Longit. 2.6. 48. latit. 47. G, {D. J.)
GLASCONV, Glarona,{Géog.') ville d’Ecoffe dans
la province de Clydale, avec une célébré univerfi-
té je lle étoit autrefois archi-épifcopale: la cathédrale
fubfifte encore, 8c c’ eft un beau morceau d’Ar-
chite&ure. On appelle Glafcow le paradis d'EcoJfe. Il
s’y fait un grand commerce, à caufe de fon porr&
de fon havre ; elle eft fur la Clyde , à quatre lieues
S. O. de Dumbarton, quatorze O. d’Edimbourg, fix
de Sterling, cent-quatorze N. O . de Londres. Longit.
13 .3 G. latit, 5G. 2Q.
Cette ville a produit plufieurs gens éminèns dans
les Sciences ; je n’en nommerai que deux qui fepré-
fentent à ma mémoire,Cameron 8t Spootlwood. Le
premier s’eft diftingué par fes remarquesJur le nouveau
teßament, qui font également favantes & judicieufes;
il mourut à Montauban vers l’an 1625 à quarante-
fix ans. Spootfwood devint archevêque de Saint-André
, 8c primat de toute l’Ecoffe : il couronna Charles
I. en 1633 ,fut lord chancelier, 8c mourut en
1639 , âgé de foixante-quatorze ans. On a de lui une
hiftoire eccléjiafiique d'EcoJfe fort cftiinée ; elle s’étend
depuis l’an 203 de J. C. jufqu’en 1624. {D. J.)
G LA S-H U TTEN , {Géog. ) bourg de la haute
Hongrie, à trois lieues de Chemnitz , remarquable
par i e s excellens bains chauds , dont Tollius a fait
un détail curieux. Le mot Glas-Hutten eft allemand
, & fignifie des verreries : mais les Hongrois
donnent à ce même lieu le nom de Téplit[ , à caufe
de fes bains ; 8c c’eft aufli fous cette dénomination
qu’ils font le plus connus. {D . J.)
GLASTENBURI, ou GLASTON, {Géog.) bourg
d’Angleterre au comté de Sommerfet : c’étoit autrefois
une ville 8c une abbaye très - célébré, oit plufieurs
rois,& entr’autres le roi Arthur, ont été inhumés.
Les mémoires de cette abbaye la donnent
pour la plus ancienne églife d’Angleterre. Voye[ le
monaßie. anglicanum , & l'hiß. de Vordre de S. Benoit*
On trouve à Glaflenburi plufieurs pyramides antiques
dont Guillaume deMalmsbury fait mention:
mais comme les inferiptions ne font pas entières,on
ne peut que conjeûurer foiblement par qui, quand,
& comment elles ont été conftruites. Voyei Camb-
den. {D. J.) • , ; ^ • .
GLATZ , {Géog.) comté de Bohème fertile en
eaux minérales :• on y trouve quelques mines d’argent,
du fer, du charbon de terre, & beaucoup de
bois ; Glatien latin moderne Glatinum, en eft la ville
capitale, 8c a pour fa défenfe un bon château fur la
montagne. Elle eft au bord de la Neiffe 8c aux fron-,
tieres delaSiléfîe, à feize lieues S. O. deBreflaw ^
trente-fix N. O. de Prague , cinquante - deux N. de
Vienne. Longit. 34. 32. latit. 60. 26. {D . J.)
GLAUCHEN, ou GLAUCHAU, {Géog.) petite
ville d’Allemagne, en partie dans la Mifnie 8c en
partie dans le Voitgland fur la Mulde, à neuf milles
de Leipfick. Long. 30 .10 . latit. 60. 64. * ; ■'
Georges Agricola a bien autrement illuftré G lau-
chen fa patrie, que le château des barons de Schon-
burg, qui a été bâti pour décorer cette ville. Non-
feulement Agricola a furpaffé tous, les anciens, dans
la fcience des métaux, mais il a frayé aux modernes
la route des connoiffances dans cette partie, par fon
admirable ouvrage de re metallicâ , dont la première
édition eft de Bâle, en 1561, in-fol. & la meilleure
en 1657. Ce profond minéralogifte mourut à Chemnitz
le 21 Novembre 1555 , âgé de foixan,te-un ans.
{D. J.) • ■ . ' - >
GLAUCOIDES, f. m. {Hiß. nat. Bot.) genre de
plante à fleur en rofe, compofée de fix pétales arrondis,
difpofés en rond , & foûtenus, comme dans
la falicaire , par un calice fait en forme de baflin ;
ce calice eft grand à proportion de la fleur ; il eft découpé
en douze rayons, & il a.deux petits appendices
à l’extérieur de la bafe. Le piftil fort du milieu de
la fleur, & devient dans la fuite un fruit ou une coque
arrondie formée par une petite membrane très^
mince & tranfparente. Le fruit eft divifé en deux loges
par une cloifon ; & il renferme des fcmences très-
petites pour l’ordinaire & triangulaires, qui reffem-
blent en quelque façon à des têtes de vipere, & qui
font attachées au placenta : ces fleurs & ces fruits
ont été obfervés au microfcope. Nova plant, amer.
gen. & c . par M. Micheli. (/')*''
GLAUCOME, f. m. {Médecine.) yXaôiiujxa, yfatés
xunç, glaucoma, de y***)*™ ,glaucus, qui fignifie une
couleur mêlée de verd & de blanc, ou ce qu’on appelle
la couleur de mer ; c’eft le nom d’une maladie
des y e u x , fur le fiége de laquelle les auteurs ne s’accordent
point.
Les uns prétendent que c’eft une léfion particulière
du cryftallin,qui confifte dans une forte de def-
fechement de cet organe : de ce nombre eft Maître-
Jan , avec la plupart des anciens , qui regardent
cette maladie comme une forte de cataraâe fauffe.
Les autres veulent que ce foit un vice du corps
v itré , qui eft devenu opaque de tranfparent qu’il eft
naturellement : enlorte que l’épaifliffement de l’humeur
contenue dans les cellules de ce corps,le rend
difpofé à réfléchir les rayons de lumière qui de-
vroient le traverfer , pour porter leurs impreflions
fur la rétine ; & de cette réflexion contre nature résulte
la couleur mentionnée, qui donne fon nom à
cette maladie.
Ce dernier fentiment eft adopté par la plupart
des modernes,telsqu’Heifter& les plus favans ocu-
irftes de nos jours : il paroît ne devoir être fufeepti-
ble de fournir aucun lieu de doute, fi l’on fait attention
que tous les auteurs tant anciens que modernes,
fe réunifiant en ce point de regarder cette maladie
comme incurable, fur-tout par les fecours de la Chirurgie
, ce jugement ne peut tomber que fur le corps
v itré , qui ne peut point être enlevé : au lieu que dans
quelque état que foit le eryftallin , il femble qu’on .
peut toujours tenter de l’abattre, ou mieux encore
d’en faire l’extra&ion, & de rétablir la yûe qui peut
fubfifter fans lui, pourvu qu’il n’y ait point de communication
de fes léfions avec la partie du corps v itré
dans lequel il eft enchâffé.
D ’ailleurs le glaucome femble être toujours facile à
diftinguer de la catara&e , en ce que la couleur contre
nature qui le caraâérife, eft réfléchie d’une furfa-
ce profonde, éloignée derrière la pupille : au lieu que
les couleurs de la catara&e font luperficielles &tout
proche des bords de luvee. ^ .
Quoi qu’il en foit, la maladie carafterifee par le
fymptome effentiel du glaucome, eft prefque toujours
une maladie incurable ; parce qu’on s’apperçoit rarement
de fon commencement ; tems auquel on pour-
roit combattre l’épaifliffement qui fe forme, par lès
fondans mercuriels & les autres remedes appropriés,
pour rendre la fluidité aux humeurs viciées on les
détourner de la partie affeâée. Voye{ OEil , Crys-
tallin , Vitr e (Corps-) {d)
Ceux en qui cette maladie commence a fe former,
's’imaginent voir les objets à-travers d’un nuage ou
de la fumée ; & quand elle eft entièrement formée,
ils n’apperçoivent aucune lumière, & ne voyent plus
rien. I , , .
Les anciens qui penfoient que la cataracte n étoit
qu’une pellicule formée dans l’humeur aqueufe , re-
gardoient le glaucome ou opacité du eryftallin comme
une maladie incurable. Actuellement qu’on a
-des connoiffances pofitives fur le caraûere de la cataracte
on donne le nom de glaucome à l ’induration
contre nature & à l’opacité du corps, vitre.
Elle peut paffer pour incurable dans les perfonnes
âgées, & même dans d’autres circonftances elle eft
extrêmement difficile à guérir, les remedes externes
n’étant d’aucune utilité, & les internes n offrant pas
de grandes reffources : ceux qui paroiffent convenir
le plus, font ceux dont on fe fert dans la goutte fe-
yeine. Voy.e%_ Goutte sereine. Julius Cæfar Clau-
dinus, confult. 74. donne un remede pour le glaucome.
-, ; . :
Maître - Jan, dans fon traité des maladies de l'oeil,
diftingué ainfiie glaucome de la cataraCte. Le glaucome
, félon lui, eft une altération toute particulière du
«ryftallin, par laquelle il fe deffeche , diminue de
Tome V llt
volume, change de couleur, & perd fa tranfparen-
ce en confervant fa figure naturelle &: devenant plus
folide. Les lignes qu’il donne pour diftinguer cette
altération d’avec la cataraCfe, font fort équivoques ;
ce qu’il affûre le plus pofitivement, c ’eft que dans le
glaucome la membrane qui recouvre le eryftallin n’eft
point altérée ; de-là les catarades luifantes lui font
très-fufpeûes, dans la crainte qu’elles ne foient des
glaucomes ou fauffes cataraCtes , ou pour le moins
qu’elles n’en participent. Cet auteur affûre que les
glaucomes font abfolument incurables. (T )
GLAUCUS, f. m. {Mythologie.) dans la Fable i
c’eft un dieu marin fils de Neptune & de Nais, félon
Evante, & félon Athénée d’Eubée & de Polybe, fils
de Mercure. Dans l’hiftoire , Glaucus n’étoit qu’un
habile pêcheur de la ville d’Anthédon en Béotie : il
fa voit fi bien plonger, qu’il alloit fou vent fous l’eau
aborder dans des lieux écartés, pour s’y cacher quelque
tems ; & lorfqu’il étoit de retour, il fe vantoit
d’avoir paffé tout ce tems-là dans la compagnie de
Thétis, de Neptune, d’Amphitrite, de Nérée , des
Néréides,& desTritons: cependant il eut le malheur
de fe noyer, ou peut-être d’être dévoré par quelque
poiffon; mais cet événement fervit à l’immortalifer.
On publia dans tout le pays, qu’il avoit été changé
en dieu de la mer ; 6c cette merveille fut confacrée
d’âge en âge.
Philoftrate eft prefque le feul qui mette Glaucus.
au nombre desTritons, & qui fe plaife à le peindre
fous cette derniere forme. « Sa barbe, dit-il, eft hu-]
» mide & blanche ; fes cheveux lui flottent fur les
» épaules ; fes fourcils épais fe touchent & paroif-
» fent n’en faire qu’un feul : fes bras font en maniéré!
» de nageoires; fa poitrine eft couverte d’herbes ma-
» rines : tout le refte de fon corps fe termine en poif-
» fon, dont la queue fe recourbe jufqu’aux reins,6c
>> les alcyons volent fans ceffe autour de lui.
Cependant tla ville d’Anthédon plaça Glaucus au.
nombre des dieux marins , lui bâtit un temple, 8c
lui offrit des facrifices. Ce temple rendit des oracles
qui furent confultés par les matelots ; & l’endroit
même où Glaucus périt, devint fi célébré, que Pau-
fanias raconte que de fon tems on montroit encore
le faut de Glaucus, c’eft-à-dire le rocher du haut du-;
quel il fe jettoit dans la mer.
Tant de renommée engagea les Poètes & quelques
autres auteurs, à débiter fur Glaucus un grand nombre
de fables toutes merveilleufes. Euripide, affûre
que ce dieu étoit l’interprete de Nérée, 6cqu’ilpré-
difoit l’avenir avec les Néréides ; c’eft de lui-même,
ajoute Nicander, qu’Apollon apprit l’art de prophé^-
tifer : ce fut lu i, félon Apollonius , qui fortit du fond
des eaux fous la figure d’un dieu marin , pour annoncer
aux Argonautes que le deftin s’oppofoit au
voyage d’Hercule dans la Colchide , & qu’il avoit
bien fait de l’abandonner. Ovide ne pouvant enchérir
fur le don de prophétie dont on avoit honoré
Glaucus, fe mit à broder l’hiftoire de fa métamor-
phofe : il nous dit à ce fujet que ce fameux pêcheur
ayant pris un jour quelques poiffons, il les pofa fur
le rivage, & s’apperçut que l’attouchement d’une
certaine herbe leur redonnoit leur première vigueur,
8c les faifoit fauter dans la mer : curieux de tenter fur
lui-même l’expérience de cette herbe, il eneut à peine
mâché, qu’il fentit un fi grand defir de changer de
nature, que ne pouvant y réfifter, il fe précipita fur
le champ au fond des eaux. L’Océan 8c Thétis le
voyant arriver , le dépouillèrent de tout ce qu’il
avoit de mortel, 8c l’admirent au nombre des dieux
marins.
Après tout ce détail, on ne peut plus confondre
notre Glaucus , dieu marin dans la fable, & furnom-
mé glorieufement dans l’Hiftoire, Glaucus le Boutique
, ayec les autres Glaucus dont nous ne parlerons
y y w i j