
gypfeufes, graveleufcs , qui étant fixées dans les
vaifl'eaux fecrétoires, forment des tubercules; ou
qui étant portées dans les vaifTeaux excrétoires, dans
la véficule, grofliffent 6c forment de vrais calculs ,
voyc{Pierre (Medcc.) : d’où félon leur nombre, leur
différent fiége & leur différente figure, plus ou moins
propre à irriter les parties contenantes, à comprimer
les parties ambiantes, fuivent les arrêts des humeurs
de toute efpece dans différens points, différente étendue
de ce vifeere ; l’empêchement de la fecrétion de
la bile dans les parties obftruées; le reflux de ce ré-
crémcnt dans la malfe des humeurs ; la couleur plus
ou moins jaune, communiquée à toute la férofité de
cette rnafl'e ; fi ce reflux eft fait de la bile cyftique,
qui, eu égard à ce qu’elle ne peut être fournie qu’en
petite quantité, agit plutôt comme colorante que
comme diffolvante ; ou la décompofition du fang en
globules jaunes, fi c’eft de la bile hépatique, qui
peut refluer affez abondamment, pour agir comme
fondante avec plus d’aftivité , que lorfqu’en paffanc
par les premières voies , elle perd de fon énergie en
le mêlant avec le chyle ou la lymphe ; enlortc qu'il
s’enfuit de là des iâeres de différente eipece, des dil-
folutions générales d’humeurs, des hyclropilies uni-
verfelles ou particulières, félon que les léiions de l’équilibre
dans les folides, font plus ou moins étendues;
V. Jaunisse, Hydropisie , Leucophleü-
MATIE, ANASARQUE, OEdÉME, ÉQUILIBRE.
7°. Ces différens vices du foie dans les lolides 6c
dans fes fluides peuvent être non - feulement idio-
patiques^mais encore fympathiques; c’elt à-dire qu’ils
peuvent être produiis immédiatement dans ce vii-
cere même, ou dépendre de ceux des autres vifeeres
qui contribuent aux fonfhons du foie j ainfi la rate
ne peut pas être léfée dans les Tiennes , fans que le
foie s’en reffente : parce que fi le fang qu’elle fournit
à celui-ci,n’eftpas préparé convenablement, le fang
de la veine-porte manque des difpofitions nécelfai-
res, pour qu’il puiffe pénétrer dans la fubftance du
foie, 6c fournir la matière de la bile. Il en eft de même
de l’omentum ; fi les fucs huileux qu’il envoyé
au foie font trop ou trop peu abondans, font trop
exaltés ou trop concrelcibles, la fecrétion de la bile
fe fait imparfaitement, pèche par la qualité ou par la
quantité : ainfi des autres vilceres dont le fang eft
porté dans le foie ; ils influent fur celui-ci à proportion
de l’importance du rapport qu’ils ont avec lui.
8°. Les différens vices du poumon même, quoiqu’il
n’ait aucune communication immédiate avec
le fo ie , peuvent aufli contribuer aux lefions des fonctions
de ce dernier ; fi le vifeere de la poitrine eft af-
foibli, travaille mal le chyle pour le convertir en
fang., la portion de celui-ci, qui doit être diftribuée
au foie, manque des parties intégrantes néceffaires
pour la formation d’une bile dé bonne qualité ; le
récrémentqui en réfulte n’a point d’aélivité, relâche
fes conduits au lieu d’en exciter la réaûion, les engorge
, & ne coule point dans les boyaux ; ou s’il y
appartient, il n’y peut fervir à la préparation du chyle:
il ne peut agir comme diffolvant, n’ayant point
d’énergie pour cet effet ; il n’en a pas plus étant porté
dans la malle du fang, où il ne remplit pas mieux
fa deftination, manquant également quant à fa faculté
diffolvante & quant à fa qualité ftimulante :
2a partie cyftique étant à proportion ^ufîi peu aêlive,
n’operepas davantage; ellelaiffeles premières voies
fe décharger de mucofités, de glaires ; elle n’excite
point le canal inteftinal à fe décharger, à fe vuider
des excrémens, &c. tels font les vices de la bile dans
la chlorofe.& dans toutes les maladies où la fangui-
fication ne fe fait pas bien parle défaut d’aâiondans
les folides du poumon, 6c de leur débilité générale.
f^oyei Pales Couleurs, D ébilité, Fibre.
De cette expofition fommaue des principaux vices
q\iè le foie eft fufceptible de contrarier & des effets
qui s’enfuiveht, on peut tirer cette conféquen-
c e , que ce vifeere peut être le fiége d’un très-grand
nombre de maladies tant aiguës que chroniques, ou
de leurs caufes difponentes : c’eft cette confidération
qui a fait dire à Sthaal que la veine-porte eft la four-
ce d’une infinité de maux, venu porta porta malorum;
que 1 e foie eft moins fujet aux maladies inflammatoires
que les autres vifeeres, attendu qu’il reçoit
peu d’arteres dans fa fubftance, 6c que le mouvement
du fang dans les ramifications de la veine-porte
eft trop lent pour produire des engorgemens inflammatoires
, excepté lorfqu’il eft allez échauffé, affez
acrimonieux pour exciter un mouvement extraordinaire
dans fes vaifl'eaux; que fa difpofition la plus
dominante eft, à raifon de cette même lenteur dans
le cours de les humeurs, d’être le foyer de la plupart
des maladies chroniques, qui peuvent avoir des
paroxiimes très-aigus, accompagnés de violentes
douleurs, qui peuvent caufer de proche en proche
un defordre général dans toutes les fondions, en
tant qu’elles occafionnent des vices dans les premières
voies, qui ne lont pas réparables dans les fécondes;
qu’elles privent celles-ci du corredif néceîfaire
pour l’entretien de la fluidité naturelle des humeurs,
ou qu’elles ne le fourniffent qu’avec des imperfec*
tions qui le rendent plus nuifible qu’utile.
Enhn de cent maladies chroniques, comme dit
Boerhaave (injlit. comment. § 3 6 0 .) , à peine en trouve
t-on une dont la caule n’ait pas ion fiége principal
dans 1 efo ie , c’eft-à-dire dans la diflribution de la
veine-porte ou dans les colatoires de la bile (car les
maladies qui ont leur fiége dans l’artere hépatique
n’ont prefque rien de particulier qui foit applicable
ic i); & ce qui eft bien mortifiant pour ceux qui exercent
l’art de guérir, c’eft que félon le même auteur
(ibid. ) , on peut compter mille cures de maladies
aiguës, tandis qu’on a peine à en obferver une
parfaite des différentes maladies du foie, ou qui dépendent
des vices de ce vifeere: telles que la jau-
niffe, les obftruélions de rate, l’hydropifie, &c. La
raifon qu’il donne de la difficulté qu’il y a à guérir
ces dernieres, c’eft que les médicamens qui doivent
être portés dans le foie pour y opérer les change-
mens falutaiVes, pour y corriger les vices dominans,'
pour y refoudre les obftruélions, p. e. ont une ft
longue route à faire, en fuivant le cours ordinaire
• des humeurs, des vaifTeaux laélés au coeur, du coeur
au poumon, de celui-ci de nouveau au coeur, dans
l’aorte,dins les arteres coeliaques méfentériques,
dans toute leur diflribution, pour paffer dans les veines
, le rendre dans le finus de la veine-porte, pour
en fuivre les ramifications jufqu’aux différens points
où eft formé l’embarras ; quelquefois jufque dans les
conduits biliaires, s’il y a fon fiége: il n’eft donc pas
étonnant qu’il fe trouve peu de remedes qui puilfent
parcourir une fi longue fuite de vaifTeaux à-travers
tant de détours, fe mêler avec tant d’humeurs différentes
, & arriver après tant de circuits, au lieu de leur,
deftination, fans rien perdre de leur propriété. O a
peut ajouter que les forces de la nature qui opèrent
le plus fou vent fans fecours, les crifes dans les autres
parties du corps, manquent dans le. foie, 6c ce
défaut fuffit pour rendre peu efficaces les fecours les
mieux appliqués. Les impulfions du coeur ne peuvent
pas étendre leur effet à une fi grande diftance ; la force
fyftaltique des arteres n’a pas lieu non plus dans
la plus grande partie de ce vifeere, qui eft occupée
par les divifions de la veine-porte ; c’eft cependant
cette force fyftaltique qui eft le grand infiniment que
la nature employé pour opérer la refolution, les
changemens les plus falutaires, dans les engorgemens
inflammatoires, pour forcer les vaifTeaux engorgés
à fe dilater outre «îefure, 6c à le rompre pour donfier
iiTue à la matière obfltuante, lorfcm’elle ne peut
pas être atténuée, reprendre fa fluidité & fon cours,
& qu’elle ne peut être tirée autrement des vaifTeaux
où elle eft retenue, ainfi qu’il arrive dans la péripneumonie,
où les Crachats fanglans dégagent par
cette évacuation forcée la partie enflammée. Il ne
peut arriver rien de femblable dans le foie , à l’égard
de la plupart des humeurs qui font portées dans fii
fubftance, à caufe de la lenteur avec laquelle elles
coulent, 6c du peu de mouvement excédent qui peut
leur être communiqué ; en un mot à caufe dè la dif’-
pofition dominante qui fe' trouve dans les folides 6c
dans les fluides à favorifer la formation des obftrtic-
tions, à les Iaifter fubfifter, & à les augmenter par
tout ce qui eft le plus propre à cet effet. Voye^ Obstruction.
Il n’y a donc d’autre moyen à tenter, pour parve-
vir à détruire ces caufes morbifiques, que celui de
faire naître un petit mçuvement de fievre dans toiite .
la machine, qui puiffe atténuer les humeurs portées
au foie, 6c les difipofer pour ainfi dire à détremper,
à pénétrer les humeurs ftagnantes, à les ébranler, 6ç
à les emporter dans ce torrent de la circulation: c’eft
donc une méthode bien pernicicufe 6c bien contraire,
que de traiter ce genre de maladie avec le quinquina,
puifqu’il tend à fupprimer la fievre, qui eft
le principal agent que la nature 6c l’art puiflent employer
pour aiffiper les ob'ftruélions du foie ; mais
les effets de la fievre peuvent être confidérabiement
aidés par l’ufage du petit-lait & de tous autres médicamens
liquides atténuans, qui foiént fiifèeptibles
d’être pouffes du canal inteftinal dans les veines
méfenreriques , & portés d'e-là au fo ie , Ce qui eft la
voie la plus courte, fànspaffer le grand chemin du
cours des humeurs ; afin qu’ils parviennent à leur
deftination avant d’avoir perdu leurs propriétés,
leurs forces. C ’eft par ccs raifons qu’on peut utilement
employer dans ces cas la décoêfio'h de chiendent
, des bois legerement fudorifiques ou incififs ,
fur-tout les eaux minérales dites acïdtdes, toits ces
médicamens en grande quantité: ce font prefquè lés
feuls qui conviennent aux embarras du foie, & qui nb !
nuifent pas, s’ils ne peuvent pas être utiles ; mais il 1
faut en accompagner l’ufage d’un exercice modéré, I
de l’équitation, des promenades, des voyages en
voiture.
Voilà fommairement tout ce qu’on peut dire de
la cure des principales maladies propres au foie ,
qui ont prefque toutes cela de commun, d’être eau-
fées par des obftruêlions de ce vifeere ; il n’y a que
Je différent fiége de ces obftruélions dans fes différentes
parties, qui fait varier les fymptomes 6c la déno- '
mination de ces maladies , dont la nature de cet ou- j
vrage ne permettroit pa* de donner ici une hiftoire j
théorique 6c pratique plus étendue, fans s’expofer ;
à des répétitions dans les articles particuliers où il en i
eft traité, auxquels il a été renvoyé. Voye1 aufji MÉ- ■
LANCOLIE , Hy POCI-IONDRIAQUE ('JPaffto'n.)
_ Quant aux auteurs qui ont traité de la phyfiolo- j
gie & de la pathologie du foie, de fes maladies 6c de j
leur cure, d’une maniéré qui ne laiffe rien à defirer j
voyei entr’aùtres les oeuvres de Bonh, celles d’Hoff- I
man ,pajjbn , & fur-tout fa differtatiçn de bile me- |
dicinâ <5* veneno ebrporis : les oeuvres de Boerhaave j
injlit. comment. Haller, de actione hepatis , de aclione
bilis utriufque , & aphor. de cognofcendis & curandis I
rnorbis : Comment. Wanfvieten, t. I lI . de hepàtixide \
6* ultro multipliai. Voyez encore les effais de Phyfi- I
que fur Ü anatomie ^’Heifter, au chap. de P action du |
M : U )
f oie des Animaux , (Diète & Mat. méd.) efhin j
aliment généralement reconnu pour mal Tain 6c dif- I
C1 e à digerer: ce reproche tombé principalemerft !
fur le foie des gros animaux, boeuf ; veau-, mouton-, I
cochon- ibîrçiiés ca.i^ij^oiès^îGi!laf(îë?J'pigè6ns>
& autres vpIAÎIès engfiiff&s i, SH S a ié tftns nefs
Ï H P S a E f l S f f l 5 » aliment de mSïhs diffi-
Cde dtgeftibii'j‘ dpnt il fetit-cependant interdire
! i “ “ g?.. ceux ■ ont l’efta-
! m‘1c gens qui te portent bien fe privefrîvWe
m s aliment très W a -
We tuf-goût, en renonçant àux^Vr, & firntout alik
fous gras. -Les feveres ta s Je ta dicte'fuMé choix
des alnnens, ne fcrft pas-fa,tes pour eux ; M % %
ouïront ailei- n«,dicu)â-fement j :s'-ïls Obéiffctn à un
ftul de Fes prërtféprep, au précepté niajeur i premier
nntverrei, à eduide la tobriétO. r<ty<{ Régime. (A
FbiE de Soufre, ( o i iim i c y tycç Soufre.
Foie p’AitTtivtOiitE ,r!fraffe?e;) yM h Antimoine,
- -■ - ..
Fou-; o’Aksemc , ( Ckrftile.y Voy;c{ Orpiment.
. FOÎFR , i-qj-t-ç Ftryf.it. .
FQlbf, i. in. {Jàiïükttgc^çz terme exprime f OU té
l ’herbe qui; couvre line prairie. -On-dit , UJU j/iccc de
fo in , un arpent do foin : niais à proprementpnricr
on entend par le mot dé fom , f-herbe fcchc qui fcr’t
c e no-.irntare aux bdriaux. (/{)
F o ift, (Afa/iifge. Mariflwtn aliment ordinaire du
cheval: la quantité en eft miillblc i l’animal, principalement
anx vieux chevaux, qu’e’ie cc.n;!-.::; à ta
poniTe. O11 doit faire rmc attention cxatle à la qualité
du foî/i'felie varie félon la fituation & la nature
du rèrreîn & dés prés oii oh f a -cueilli. Le foin vafé
U fo t fm k x fe îü ,ie f im it«y gros , le fii/i ponirri ’
o-c. ne peut être que pernicieux au cheval. Mrvcr
Fourrage, (e) J t
^ Foins , (Cnajfe.') La confervation d’une certaine
eipece de gibier., a occafionné fur la fenaifon un ré-
glenient-qui rfa rien d’injtTftepft'I’ort dlteHimate
les paniéutierâ toutes (es SAs qn’il leur eft nuifibfe.
Il éft défendu toutes peffonne-s àyaht îles, 'piés "
& bourgognes fans clôture dans l ’étendue des ^ -
taineri'es de Samt-GerinaJri-en-Layé, Fontainebleau
Vincsmes, L iv ly , Cômpmgne, Charpborr, & Vn-
rcr.nc du Lîmvte , de 1« faire fauche.- avant te jour
de Saint-Jean-lîaptlftt, i peiné de cohfifçdfjoh &
d’amende âflutfair^l'IJ' 4
FOIRÉ , f . f. ÇCoroh. fi- Poîitr.j.-) ce mot qui vient
dejêra-«,'pta;ce publique, a été dans foh orhrine ftf-
ivonymé- de celui de mardi J, & iic ft encore à cer-
tains égards : l’un & l’autre lignifient un concours de
marchands Çt d1 acheteurs, d'àns des lieux & des tens
marques ; ,'mais le mot de fmre par Oit préfenter l ’idée
a un concours plus nombreux , pins folentrel &
ipar conféquent plus rare: Cette différence qui frap-
j?e au preinier coup-d’oeil, paroïf être celle qui de-
.terinine- ordinaircmcnr dans fv.fage l’âpplicatron de
ces dcu.v mots ; mais elle provient elle-même -d’unè
'autre différence plus tadife-, &t pour ainfi dire plus
radicale entre Ces deux chofes. Nous allons la dé-
velopper.
Il eft évident crue les marchands & les acheteurs
ne peuvent fe raffembler âàns .c'et-fains tems & dans
certains lieux, fans un attrait, un intérêt, qui com-
pqnfe ou même -qui furpaffe les fiais du voyage &
du tranfport des denrées ; fans cet attrait, chacun
rcîtcroit cite?, foi t pius il fera coniidérable, plus lés
denrées l'apporteront de longs tranfports, plus lé
concours des mal chands Sc des acheteurs fera nombreux
8c foîenttel, .plus le diftrict dont ce concours
eft lè centre, pourra être étendu. Le- cotirs naturel
du commerce ftiftit pour .former ce’ concours &
pour i ’ai^menter jwqu’à un certain point. La con-
cufrcnCe des vendeurs limite le prix des’ denrées
& le. prix des denrées limite à fon'foUr le nombre
des vendeurs t en;effet, tout cOmpïerce devant
■ hourrir celui qui l’entreprend, ü fâùt bien que fe
nombre des ventes dédommage le marchand de la