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GLOSSO - PALATIN, ad], en Anatomie, nom
d’une paire de mufcles de la luette. Voye\ Gloss o-
Staphylin. (L )
GLOSSOPETRES , gloffopetrte , f. f. ([Hiß. nat.
Minéral.) dents de poifl'ons pétrifiées, & très-improprement
nommées langues de ferpens, parce qu’on
a cru qu’elles étoient en effet des langues de grands
ferpens qui avoient été pétrifiées ; on ne doute pas
à préfent qu’elles ne foient de vraies dents de poif-
fons : l’émail n’a point changé de nature, mais la
partie ofléufe eil pétrifiée. M. Vallerius diftingue
trois fortes de gloffopetres ; les unes font triangulaires
, & les autres fourchues par la bafe. Ces deux
fortes de gloffopetres font pointues, de couleur gri-
f e , à l’exception de la bafe qui eil brune ; ce font
des dents de chien de mer : les glojfopetres de la troi-
fieme forte font des dents de brochet. Minéralogie
tont. I I . pag. So . (/)
GLOSSO-PHARYNGIEN, adj. en Anatomie, fe
dit de deux mufcles qui viennent des parties latérales
& poilérieures de la langue, & defcendent fur
les côtés du pharynx, fous les ilylo-pharyngiens.
Foyei Langue , Pharynx , &c. (L)
GLOSSO-STAPHYLYN ou GLOSSO-PALA-
TIN , adj. en Anatomie, nom d’une paire de mufcles
de la luette qui viennent de part & d’autre de la racine
de la langue, montent vers le palais, & fe terminent
à fa cloifon. (L )
G LO T T E , f. f. en Anatomie , fe dit d’une petite
fente qui eil dans le larynx, & qui fert à former la
yoix. Voyt^ Larynx.
La glotte a la forme d’une languette , ce qui fait
que les Grecs l’ont appellée glotta, & les Latins lin-
gula y c’eil-à-dire petite langue.
C ’eil par cette fente que l’air defcend & remonte,
quand on refpire, chante, parle, &c. elle eil garnie
de plufieurs mufcles, au moyen defquels nous pouvons
l’étrécir & l’élargir à volonté ; de forte que les
différentes ouvertures de la glotte forment toutes les
.Variétés des tons de la voix humaine Voyeç V o ix .
La glotte eil couverte & défendue par un cartilage
doux & mince, appellé Y épiglotte. Voyei Épiglotte.
Chambers. (L )
GLOUTERON, PETIT GLOUTERON, f. m.
xantheum, (H iß . nat. bot.) genre de plante à fleur
compofée de plufieurs fleurons ftériles, dont il fort
une étamine qui a un fommet ordinairement fourchu
; les embryons naiffent fur la même plante fé-
parément des fleurs, & deviennent un fruit oblong,
le plus fouvent garni de piquans, partagé en deux
loges, & rempli de femences oblongues. Tournef.
infl. rei herb. Voye{ PLANTE. (7 )
G LOU TON , f. m. g u lo , (H iß . nat. Zoolog.) animal
quadrupède qui fe trouve dans les grandes forêts
de Laponie, de Dalekarlie & des autres pays
du nord ; on lui a donné le nom de glouton , parce
qu’il a une très-grande voracité. Il dévore les cadav
re s , & s’en remplit au point que fon ventre paroît
enfle : on dit qu’alors il fe ferre entre deux arbres ou
entre deux rochers, pour rendre par la bouche &
par l’anus en même tems les alimens qu’il a pris ;
enfuite :1 revient à la charogne, & fe remplit de
nouveau. Il tire les cadavres de la terre, ce qui fait
croire que cet animal efl l’hyæne des anciens ; il efl
plus long, un peu plus haut & beaucoup plus gros
qu’un loup ; il a la queue un peu plus courte ; fa
couleur efl: noirâtre, les poils ne different de ceux
du renard qu’en ce qu’ils font plus fins & plus doux ;
aufli fa peau efl: fortchere en Suede. Olaiis-Magnus
dit que le glouton efl gros comme un grand chien,
qu’il a les oreilles ou la face du chat, & la queue
comme celle du renard , mais plus courte & plus
touffue. La chair du glouton efl très-mauvaife , &
tes ongles font fort dangereux. Cha rle ton,/^. /i.
^ppoll. megai. Hiß, gulonis, (.I)
G L O
G LU , f. f. (Arts méckan. & Chajfie.) compofition
vifqueufe & tenace qu’on fait par art avec les baies
de g u y , l’écorce de houx, les racines de viorne.
les prunes de fébelles, & autres matières.
On prend des baies de guy qu’on met bouillir dans
1 eau jufqu’à ce qu’elles crevent; on les bat dans un
mortier, on les lave enfuite dans l’eau pour en fé-
parer l’enveloppe, le relie forme une efpece de pâte
qu’on conferve à la cave dans une terrine ; c’étoit-
là l’ancienne méthode, mais aujourd’hui on fait la
glu beaucoup mieux avec la fécondé écorce de
houx. On leve cette écorce dans le tems de la fève,
& après l’avoir laiffée pourrir à la cave dans des tonneaux
, on la bat dans des mortiers jufqu’à ce qu’elle
foit réduite en pâte ; on lave enfuite cette pâte en
grande eau, dans laquelle on la manie & pétrit à
diverfes reprifes ; on la met dans des barrils pour
la laiffer perfectionner par l’écume qu’elle jette &
qu’on ôte. Enfin on la met pure dans un autre vaifi
feau pour l’ul'age.
Cependant comme la glu perd promptement fa
force, & qu’elle ne peut l'ervir à l ’eau , on a inventé
une forte particulière de glu qui a la propriété
de fouffrir l’eau fans dommage : voici comme il faut
la préparer
Prenez une livre de bonne glu de houx, lavez-Ia
dans de l’eau de fource jufqu’à ce que fa fermeté foit
diflipée ; alors battez-la bien jufqu’à ce qu’il n’y ref-
te point d’eau , laiffez-la fécher ; enfuite mettez-Ia
dans un pot de terre, ajoûtez-y autant de graiffe de
volaille qu’il efl néceffaire pour la rendre coulante ;
ajoûtez-y encore une once de fort vinaigre , demi-
once d’huile & autant de térébenthine ; faites bouillir
le tout quelques minutes à petit feu en le remuant
toûjours, & quand vous voudrez l’employer ré-
chauffez-le ; enfin pour prévenir que votre glu fe
gele en hyver , vous y incorporerez un peu d’huile
de pétrole.
Ce n’eft pas pour prendre de jolis oifeaux qui
font les plaifirs des champs, ou qui vivent de mille
infeéles nuifibles , qu’on vient d’indiquer les diverfes
préparations de la glu ; un tel amufement efl:
trop contraire à l’humanité pour qu’on le juÉifie ;
mais on peut tirer d’autres ufages de la glu : elle
peut fervir à fauver les vignes des chenilles, & à
garantir plufieurs plantes précieufes de l’attaque des
infe&es. Les anciens médecins l’employoient avec
de la réfine & de la cire en quantité égale , pour
amollir les tumeurs & fécher les ulcérés ; je ne prétends
pas qu’ils euffent raifon , je dis feulement qu’on
doit chercher les ufages utiles des chofes, & non
ceux que la nature defavoue.
Au r elie, quelque finguliere que foit la nature de
la glu y qu’on ne peut manier qu’avec les mains frottées
d’huile, foit que cette glu foit faite avec le houx,
les baies de g u y , les racines de viorne ou les fébef-
tes ; cependant je ne doute point que plufieurs autres
jus de plantes, fi on en faifoit des effais, ne fe
trouvaffent avoir la même nature vifqueufe & gluante
; fi l’on coupe une jeune branche de fureau, on
en tire un fuc #rès-gluant, dont les filets fuivent le
couteau comme la glu du houx ; & il paroît que le
jus vifqueux de cet arbre n’ell pas loge dans l ’écorce
, mais dans les cercles du bois même ; les racines
des narciffes & de toutes les hyacinthes fourniffent
aufli un jus gluant & filamenteux. Enfin pour parler
de matières animales, les entrailles de chenilles
pourries , mêlées avec de l’eau & battues avec de
l’huile, font une forte de glu tenace. (D . J .)
Glu , (.Jardinage.) efl une liqueur qui découle de
certains arbres, comme du cenfier &c du prunier ;
çe n’eft autre chofe que de la gomme qu’il faut distinguer
de la gomme arabique provenant de l’acacia
en Egypte.
G L U
G LU A U X , f. ta. pl. {Chajfe.) ce font des ramilles
enduites de g lu , & dont on fe fert pour attraper
les petits oifeaux, foit à l’abreuvoir en les fichant
en terre à l’ombre, foit en garniffant un marbre de
ces gluaux.
GLUCKSBOURG, Gluckfburgum, (Géog.) petite
ville de Danemark avec un tort dans le duché
de Slefwick. Elle appartient aux ducs d’Holftein-
Glucksbourg, & efl le chef-lieu d’un bailliage du
même nom dans le petit pays d’Angeln. Long. 27.
2.C). latit. S 4 . g 8 . (D . J.)
G LU C K S T A D T , Gluckfiadium , (Géog.) ville
moderne d’Allemagne dans le cercle delà baffe Saxe,
au duc de Holftein, avec une fortereffe bâtie par
ChriftianIV. de même que la ville en 1620. Elle efl
fujette au roi de Danemark, & efl fituée fur l’Elbe
à 87 lieues N. O. de Hambourg, 10 de K ie l, 12 de
LubekN. E. 20 de Brefme. Voye^ Hermanides, D a -
niât defiript. long. 42. 4J. lat. S j . S z . (D . J .)
G L U T E N , ( Hiß. nat. Minéralogie. ) mot latin
adopté par les naturaliftes pour défigner la matière
qui fert à lier les parties terreufes dont une pierre
ou roche efl compofée , ou à joindre enfemble différentes
pierres détachées pour ne faire plus qu’une
feule malle. On fait que les pierres ne different des
terres que par la conliftence & la dureté ; c’eft au
gluten ou à une efpece de matière colante qu’elles
font redevables de ces qualités. Il efl très-difficile
de déterminer en quoi cette matière confifte, & à
quel point elle efl variée ; il n’y a que le tems & les
expériences qui puiffent nous donner là-deffus les
lumières dont nous manquons ; peut-être trouvera-
i-on quelque jour des raifons pour croire que le gluten
feul conftitue les différences que l’on remarque
entre les différentes efpeces de pierres, Sc il pour-
roit bien fe faire que la matière qui leur fert de bafe
fût conftamment la même. Un des meilleurs moyens
pour connoître la nature du gluten, ou du lien qui
fert à joindre les particules qui compofent une pierre
,*feroit d’examiner les eaux que l’on trouve dans
les grottes & cavités de la terre ; ces eaux fe filtrent
perpétuellement au-travers des roches dans lesquelles
ces cavités fe rencontrent, & les rempliffent
peu-à-peu, ou bien elles y forment des ftalaftites,
des concrétions , des incrufiations & des cryftalli-
fations. T’oyez l'article Gr o t t e . Joignez à cela que
toutes les eaux examinées avec attention donnent
toûjours par l’évaporation un dépôt plus ou moins
confidérable de terre atténuée, qu’elles ont charriée
avec elles après les avoir mifes en diffolution.
Si ces eaux font chargées de parties falines, comme
d’acide vitriolique, d’acide marin, &c. ou de quelques
autres principes du regne minéral, on fent
qu’elles font en état de former une infinité de com-
binaifons différentes, d’agir diverfement fur les fub-
ftances par oîi elles paffent ; & ces unions qui peuvent
fe faire dans ces eaux elles-mêmes doivent né-
ceffairement donner des produits différens, & faire
des glutens de différente nature. Voye{ Y art. C rys-
TALLISATION , CRYSTAL , PlERRES , GROTTE ,
<&c. Guhr , &C. (—)
GLYCONIEN ou G LYCONIQUE, adj. (Littér.)
terme de poëfie greque & latine. Un vers glyconien,
félon quelques-uns, efl compofe de deux pies & d u-
ne fyllab e ; c’eft le fentiment de Scaliger qui dit que
le v ers glyconien a été appellé euripidien. Voy. V e r s .
D ’autres difent que le vers glyconien efl compofé
de trois pies, qui font un fpondée Sc deux da&yles,
ou bien unjlpondée, un choriambe & un pyrrique:
ce fentiment efl le plus fuivi. Ce vers, Sic te diva
potens cypri efl un vers glyconique. Chambers. (G)
GLŸPTOGRAPHIE, f. f. ( Antiquités.) La Glyp-
tographie efl la fcience des gravures en creux & en
çelief > fur des cornalines, jaljpes , agathes, agathes-
G N A 7 * 3
o n y x , lapis, améthiftes, opales, fardoines, hyacinthes
, chryfolithes , topafes, & autres pierres
précieufes qui étoient employées par les anciens
pour des bagues, des cachets, des vafes & autres
ornemens. Ce terme efl compofé des deux mots
grecs, y\u<pn y gravure, & ^paç«', defeription. Voye£
les détails à Gravure en creux y Gravure en relief,
& Pierre gravée. Voye^ aufli Graveur en
pierres fines (D . J .)
G N
G N A P H A L IU M , f. m, patte de lion; (Jardinage.)
il y en a de trois fortes, gnaphalium maritimum, gna»
phalium filago, & gnaphalium alpinum ou leontopo~
diurn , en françois patte de lion ; nous ne décrirons
ici que le dernier, on le trouve fur les Alpes ; fes
feuilles font oblongues &c cotoneufes; fa tige a quatre
pouces de haut, portant à fon fommet plufieurs fleurs
blanches & jaunes dilpofées en rofes, d’où fortent
quelques fruits blancs qui renferment des graines
menues & aigrelettes : on le cultive dans les jardins
d’Angleterre.
G n a p h a l i u m , (Mat. medic.) Comme on employé
en Medecine fous le même nom de gnaphalium
deux plantes de différent genre, favoir le pié
de chat, & l’herbe à coton, voyeq_ les Herbes à coton
■> & PlÉ de chat. (D . J .\ f
GNAPHALODES, f. m. jL ifi- tiat. bot.) genre de
plante à fleur compofée de plufieurs fleurons ftéri-
les ; les embryons qui formoient le calice de fa fleur
deviennent un fruit qui efl furmonté d’une crête ,
& qui renferme une femence ordinairement oblon-
gue. Tournef. injl. rei herb. Voye[ Plante. (7)
GNATIA , Gnatia ou Egnatia, (Géog. anc.) étoit
une ville des Salentins ; on l’appelle aujourd’hui la.
Terre d'Anaçgo ; elle efl à quarante milles de Bari ,
&c fur la même côte. Cette ville n’avoit que des
eauxfalées, & fes habitans étoient fortfuperltitieux.
Ils montroient aux étrangers un prétendu miracle
(car tout le monde en a fait); ils mettoient, dit Pline
, liv. I . chap. evij. fur le feuil de leur temple des
grains d’encens ou quelques morceaux de bois, &
on les voyoit confumer fans qu’on eût approché le
moindre feu. Horace fe moque de cette fourberie
dont on le régala dans fon voyage de Blindes ; voici
fes propres paroles î
Dehinc Gnatia lymphis
Iratis extrucla , dédit rifufque , jocofque
Dum fiammâ fin e , thura liquefeere limine facro >
Perfuadere cupit ; credat judaus Apella.
Sat. v. liv. 7.
» Ce fot peuple de Gnatia nous apprêta fort à ri-
» re ; il nous débitoit férieufement, & de maniéré
» à vouloir nous perfuader,que l’encens pofé fur une
» pierre facrée à l’entrée de leur temple, fe fond &
» fe confume de lui-même fans feu ; cela feroit bon
» à dire au juif Apella. (D . J .)
GNESNE , Gnefna , ( Géog. ) anciennement L i-
miofaleum, capitale de la grande Pologne , au pala-
tinat de Calish, avec un archevêché dont l’archevêque
efl primat de Pologne, légat né du pape, premier
prince & viceroi durant l'interregne. C ’eft la
première ville bâtie en Pologne , & fondée par Le-
chus qui y fit fa réfidence , auffi-bien qu’un grand
nombre de fes fucceffeurs. Elle étoit autrefois bien
plus confidérable qu’elle n’eft aujourd’hui. Les chevaliers
de l ’ordre de Pruffe la prirent & la ravagèrent
en 1331, & le feu la confuma en 1613. Elle
eft à quatre lieües nord-oiieft de Breflaw, 48 iud-
i eft de Dantzick, 50 nord-oiieft de Cracovie. Long,
| g 5 . SS. latit. S z . z 8. (D . J .)
GNIDE , Cm dus , (Géog.. anc.) c’étoit anciennement
une ville confidérable de la Doride, contrée;