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re de plante à fleurs anomales, compofees pour 1 ordinaire
de cinq pétales. Il fort du calice une grande
quantité d’étamines courbes, & un piftil qui devient
dans la fuite un fruit compofé de plufieurs gaines
difpofées en maniéré de tête. Chaque gaine renferme
une capfule qui s’ouvre en deux parties, qui fe
recourbent à-peu-près comme des cornes de belier,
lancent au loin des femences qui font faites pour l’ordinaire
en forme de poire. Tournefort, injl.reiherb.
Voye{ P l a n t e . (1)
On diftingue cinq ou fix efpeces de fraxinelle ,
mais nous ne parlerons que de \z fraxinelle commune
, nommée fraxintlla par Gérard, 1 0 5 6 ; Toumef.
infî. 43 o. Boerh. Ind. 2$$. Parkins, theat. 4/7. dic-
tamnus albus, par J. Bauh. 3 .4^4. Buxb. 217. R a y ,
hifi. 1. G<)8. Rupp.fior.jen. 23J. & C .
Son odeur eft forte, tant foit-peu rélineufe; les
racines font branchues, fibreufes, de la groffeur du
doigt ; fes tiges rougeâtres s’élèvent à la hauteur de
deux à trois piés , branchues , velues , garnies de
feuilles ailées ou composées de trois, quatre & cinq
pattes de petites feuilles rangées fur une côte qui eft
terminée par une feule feuille ; leur couleur eft d’un
verd foncé en-deffus & d’un verd-clair en-deffous :
elles font luifantes, fermes, crenelées, de la forme
des feuilles de frêne, mais plus petites ; ce qui peut-
être a fait'donner le nom de fraxinelle à cette plante.
Au haut des tiges, font des fleurs de plufieurs feuilles
irrégulières, d’une odeur forte & agréable, quoiqu’elle
approche un peu de l’odeur du bouc : leur
difpofiiion en long épi fait un bel effet à la vûe ; elles
font à cinq pétales blancs ou purpurins, panna-
chés de lignes de couleur plus foncée.
Les extrémités des tiges & les calices des fleurs,
font couverts d’une infinité de véficules pleines
d’huile effentielle , comme on peut l’obferver facilement
à l’aide d’un microfcope : en effet, elles répandent
dans les jours d’é té, des vapeurs fulphu-
reufes en fi grande abondance, que fi l’on place au
pié de la fraxinelle une bougie allumée, il fort tout-
à-coup une grande flamme qui fe communique à toute
la plante.
La fraxinelle vient dans les campagnes & dans les
forêts des pays chauds, en Provence, en Languedoc
, & en Italie : on la cultive aufli beaucoup dans
nos jardins, oit elle fleurit en Juin & Juillet, Voye^
Frax in e l le , (Jard.')Enfin fa racine eft d’ufage en
Medecine. Voye^ Fraxinel le, (Pharm. Mat. med.)
(D. ü F r a x in e l l e , (Jardin. Agriculc.) cette plante vivace
peut être mife au nombre des fleurs de la grande
efpece ; elle fe perpétue également par fa racine ou
par fa graine ; elle aime les pays chauds, & cependant
fa culture eft aifée; car il s’agit feulement de la
garantir du froid, après l’avoir ièmée fur couche.
On aura foin de la tranfplanter à la fin de Septembre
, afin qu’elle puiffe prendre racine avant l’hy ver ;
& alors elle produira de plus belles fleurs que fi l’on
faifoit cette tranfplantation au mois de Mars. Elle
demande une terre fraîche & riche, qui ne foit ni
graffe ni humide.
Quand vous voulez la multiplier de graine, il faut
replanter les racines qu’elle a pouffées,dans de nouvelles
couches, à demi-pié de diftance les unes des
autres, ayant foin de ne les point endommager, &
de les fixer fermement avec de la terre que vous appliquerez
tout-autour, pour éviter les effets de la gelée.
On ne manquera pas de les laiffer une année
dans ces nouveaux lits, pendant lequel efpace de
tems elles profpéreront , & produiront des fleurs
l ’année fui vante : alors ce fera le moment de les mettre
dans les allées de vos parteres oit vous defirerez
qu’elles reftent, & où elles méritent d’avoir place par
leur beauté long-tems durable. (D . /.
F R A
F r a x in e l l e , (Pharm. Mat. mèd.) cette plante
porte aufli le nom de diclamne dans les boutiques;
mais il faut fe reffouvenir que les feuilles du diélain-
ne en matière médicale, défignent toujours les feuilles
du diétamne de Crete, & que les racines du die—
tamne défignent pareillement toujours les racines
de notre fraxinelle. Leur emploi eft moderne ; car
on n’en trouve aucune mention dans les écrits des
Grecs & des anciens Arabes.
La partie d’ufage de la fraxinelle en fait de maladies
, eft donc fa racine, ou plutôt l’écorce de la racine
de cette plante. Cette écorce eft allez épaiffe,
blanche,roulée comme la cannelle, d’un goût un peu
amer avec une legere acreté, d’une odeur agréable
& forte lorfqu’elle eft récente.
Toute la racine ainfi que l’écorce, abonde d’une
huile effentielle fubtile, & d’une portion confidéra-
ble de fel eflèntiel, qui approche du fel ammoniac :
on lui attribue les qualités d’être ftimulante, apéri-
t iv e , emménagogue, & vermifuge. La dofe eft depuis
une dragme jufqu’à trois en fubftance , & juf-
qu’à deux onces en fufion. Elle entre dans beaucoup
de préparations officinales, connues par leur ridicule.
On tire des fleurs de la fraxinelle des pays chauds ,
une eau diftillée très-odoriférante, dont les dames
italiennes fe fervent comme d’un cofmétique également
agréable & innocent. (.D .J .)
FRAYÉ, voye{ Fr a y e r .
F r a y é a u x a r s , (Manège & Marèch.') Nous di-
fons qu’un cheval eft frayé aux ars, lorfqu’il y a inflammation
& écorchure à la partie interne & fupé-
rieure de l’avant • bras. Un cuir naturellement délicat,
l’inattention d’un palefrenier à maintenir cette
partie nette, un voyage de longue haleine, principalement
dans des tems de chaleur; telles font les
caufes qui peuvent y donner lieu. Je dis un voyage
de longue haleine, & dès - lors l’écorchure eft caufée
par le frottement continuel de cette partie contre le
corps du cheval. J’ai vû des chevaux qui en ont été
tellement incommodés, qu’à peine pouvoient - ils
marcher, & qu’en cheminant ils fauchoient comme
s’ils avoient eu un écart. On y remedie en oignant la
partie enflammée avec parties égales d’onguent d’al-
thæa & de miel commun. L’inflammation diflîpée,
on la bafline fouvent avec du vin chaud, & on peut
la faupoudrer avec de la poufliere de bois pourri,
de la poudre d’amydon, de fang-de-dragon, de cé-
rufe, &c. (e)
* FRAYER, v. aft. (Gramm.) il fe dit au Ample
d’une route ; celui qui fait les premiers pas ouvre la
route ; ceux qui le fui vent la frayent. Une route frayée
ou qui a été déjà fréquentée, c’eft la même chofe.
Frayer à quelqu’un la route du v ic e , c’eft lever fes
fcrupules, & lui applanir toutes.les difficultés. Se
frayer à foi-même une route, c’eft par efforts de génie
atteindre un but par des moyens qui font inconnus
aux autres, &c qu’on s’eft rendus propres & familiers.
F r a y e r , (à la Monnoie.) eft un crime de faux
monnoyeur, qui altéré une piece en imitant l’altération
que le toucher & le tems ont pu produire. Ce
crime eft trop groflier & d’un lucre trop foible pour
n’être pas facilement appercû, lorfqu’il s’étend fur
trop d’efpeces.Dans un payement où le frai attaque
toutes les pièces,il eft permis d’arrêter l’argent pour
être juftifié par l’ordonnance de Louis X IV . con-
féquemment à ce qui eft preferit.
F r a y e r , fignifie littéralement s'érailler, comme
fait un drap ou une étoffe, à force de les frotter ou
de les porter trop long-tems.
F r a y e r , fe dit des poiffons. Voye{ ci-devant
F r a i ,
F R E
En terme de Vénerie on dit qu’un cerffraye, quand
il frotte fa tête contre un arbre pour faire tomber la
peau velue de fes nouvelles cornes. Voye^ T ête &
F r a y o ir .
FRAYEUR, f. f. Voyez C r a i n t e , E p o u v a n t
e , &c.
FRAYOIR, f. m. (Vénerie.') lieu où le cerf brunit
fon bois nouveau contre les baliveaux, pour détacher
ou ôter une peau velue qui le couvre ; il l’enfonce
enfuite dans la terre, & le brunit en lui donnant
une couleur félon le terrein.
Les vieux cerfs frayent aux jeunes arbres des taillis
; plus ils font vieux, plutôt ils frayent ; & quand
on trouve le frayer, on connoît ia hauteur de la tête
du cerf par celle de l’endroit où les bouts de fa pau-
miere auront touché.
FRECHE, (Jurifpr.) eft la même chofe que fraux.
Voyei Fr a u x . ( A y
FREDON, f. m. vieux terme de Mujique, qui fignifie
un paffage rapide & prefque toûjours diatonique
de plufieurs notes fur la même fyllabe : c’eft à-
peu-près ce que l’on a depuis appellé roulade • avec
cette différence que la roulade s’écrit, & que le fre-
don eft ordinairement une addition de goût que le
chanteur fait à la note. ( S )
FREDONNER, verbe neuf. & a£t. vieux terme
de Mujique, eft l’aâion de faire des fredons. Voye£
Fredon. ( S )
FREESLAND , (Géog.y île des Terres ar&iques,
entre l ’Iflande & le cap de Farewel. Elle gît entre les
340 & 345d de longitude, & depuis le 6od. de latitude
jufqu’au 63 , fuivant les cartes des Anglois.
(D .J . )
FR ÉG A T AIRE, f. m. (Commerce.) terme qui n’ eft
en ufage qu’au baftion de France ; établiflement de
commerce que nous avons à l ’extrémité du royaume
d’Alger & fur les frontières de celui de Tunis.
On y nomme frégataires, des portefaix ou chargeurs
qui fervent la compagnie françoife établie en
ce lieu, & qui portent à bord des barques ou frégates
, les grains, légumes, & autres marchandifes que
les commis des magafins ont traité avec les Maures.
Les gages de ces frégataires outre la nourriture, font
de neuf livres, monnoie de France, par mois. Dictionnaires
de Commerce & de Trévoux.
FRÉGATE, f. f. (Marine.) c’eft un vaiffeau de
guerre peu chargé de bois, qui n’eft pas haut élevé
lur l’eau, leger à la voile, & qui n’a ordinairement
que deux ponts. On prétend que les Anglois ont été
les premiers qui ayent appellé frégates lur l’Océan,
les bâtimens longs armés en guerre, qui ont le pont
beaucoup plus bas que celui des galions ou des navires
ordinaires. C e mot de frégate tire fon origine de
la mer Méditerranée, où l’on appelloit frégates de
longs bâtimens à voile & à rame qui portoient couverte
, & dont le bord qui étoit beaucoup plus haut
que celui des galeres, avoit des ouvertures comme
des fabords pour paffer les rames : mais cette forte de
bâtimens n’eft plus d’ufage, & les frégates font aujourd’hui
des vaiffeaux de guerre qui vont après les vaif-
feaux du troifieme rang, & l’on défigne leur force &
leur grandeur par le nombre de leurs canons,
Les frégates depuis 3 2 canons jufqu’à 46 ont deux
ponts, deux batteries complétés, un gaillard, un bar-
rot en-avant du grand-cabeftan, un château d’avant
de 23 piés de long.
Les frégates depuis 30 jufqu’à 32 canons ont deux
ponts, une batterie complété fur le deuxieme pont,
un gaillard jufqu’au grand-cabeftan, un château d’avant
de 20 pies de long. On peut faire un e frégate de
ce rang qui n’auroit qu’un pont, une batterie complété,
& un gaillard, avec un château d’avant, qui
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leïoient féparés au milieu de la diftance néceffaire
pour placer la chaloupe fur le pont.
Un e frégate de 28 canons a deux ponts, & la plus
grande partie du canon fe place fur le deuxieme
pont ; il n’y a fur le premier que huit canons, quatre
de chaque coté, un gaillard prolongé de trois barrots
en-avant du mat d’artimon, & un château d’avant
de 19 piés de longueur.
Depuis quelque tems on a changé cet ufage, SC
maintenant une frégate de 28 à 30 canons n’auroit
qu’un pont, fur lequel il y auroit 24 canons, & quatre
ou fix fur fon gaillard d’arriere. Cette difpofition
eft bien meilleure, quand les frégates ont leur batterie
élevée ; car les huit canons qu’on mettoit fur le
premier pont étant fort près de l’eau, étoient prefque
toûjours hors de fervice.
Une frégate de 22 à 24 canons n’a qu’un pont,
un gaillard, & un château d’avant de 18 piés de longueur.
Au - délions de 20 canons ce ne font plus des fré~
gates ; on les nomme corvettes, qu’on diftingue comme
les frégates, par le nombre de leurs canons.
Ce qu’on vient de voir eft tiré de l’architefture navale,
que j’ai eu occafion de citer en plus d’un endroit
; & pour entrer dans un plus grand détail, j’y
ai joint le devis d’une frégate de cent quarante - cinq
piés de long de l’étrave à l’étambot, trente - fix piés
de bau, & quinze piés de creux, dreffé par un habile
conftruûeur.
La frégate a cent trente piés de quille portant fur
terre, & la quille a un pié neuf pouces en quarré.
L’étrave a vingt- huit piés de hauteur à l’équerre,
un pié cinq pouces d’épaiffeur, trois piés cinq pouces
de large par le haut, deux piés dix pouces au milieu ,
trois piés cinq pouces par le bas, trois piés trois pouces
de ligne courbe, douze piés quatre pouces dô
quête.
L’étambot a vingt-fept piés de long à l’équerre,'
un pié fept pouces d’épais, deux piés de large par le
haut, deux piés fept pouces à la pointe de l’arcaffe ,
fept piés par le bas, neuf pouces de ligne courbe ,
deux piés fept pouces de quête.
La liffe de hourdi a vingt-fept piés de long, un pié
neuf pouces d’épais, un pié fept pouces de large en
fon milieu, un pié cinq pouces par les bouts, un pié
d’arc ou de rondeur.
La pointe de l’arcaffe en-dehors eft à douze piés
au - deffous de la tête de l’étambot, ou de fon bout
d’en-haut.
Les alonges de poupe ont vingt-quatre piés de
hauteur, prife au niveau de la tête de l’étambot, &
font à la diftance de feize piés l’une de l’autre.-
Des deux grands gabarits ; celui qui eft le premier
du côté de l’arriere eft pofé à foixante & quinze piés
du dehors de l’étambot, & l’autre eft onze piés plus
en-avant. Le premier gabarit de l’avant eft pofé fur
le ringot, & a trente-deux piés fix pouces dé diftance
d’un de fes côtés à l’autre à la baloire. Le dernier
gabarit ou le premier de l’arriere, eft pofé à autant
de diftance de l’étambot que l’étrave a de quête ou
un peu plus, c’eft-à-dire à douze piés fix pouces. Il
y a de diftance de l’un de fes côtés à l’autre, vingt-
neuf piés fix pouces pris à la baloire, Sc vingt-quatre
piés pris à neuf piés de hauteur au-deffus de la
quille.
La plus baffe préceinte a un pié trois pouce« de
large , & fept pouces d’épais ; la fécondé a un pié
deux pouces de large, & fept pouces d’épais ; la fer-
mure qui eft entre - deux , a un pié neuf pouces de
large ; la troifieme préceinte a un pié un pouce &
demi de large, & la fermure, qui eft la fermure des
fabords, a deux piés fix pouces; la quatrième préceinte
a un pié un pouce de large, & fix pouces d’épais
, & la fermure entre la troifieme & la quatrie