quel elle eft unie. Voyi\ Varticle MUCILAGE.
C e mucilage eft la vraie partie médicamenteufe
4 e la guimauve.
Les ufages médicinaux de la guimauve lui font communs
avec les autres fubftances végétales mucilagi-
neuies ; & les propriétés particulières que plufieurs
auteurs lui ont accordées contre la pleuréfie, l’afth-
me, les graviers, & les petits calculs des reins 6c de
la veffie, ne font rien moins que vérifiées. On l’ordonne
pour l’ufage intérieur lous forme de tifanne,
ordinairement avec d’autres remedes analogues, tels
que les fruits doux, le chiendent, larégliffe, l’orge,
Gc.O
n doit avoir foin de ne la faire entrer qu’en petite
quantité dans ces tifannes, à la dofe d’une once
tout-au-plus par pinte d’eau, 8c de ne,l’introduire
dans la décoûion que for la fin de l’ébullition, parce
que trop de mucilage rendroit cette boiffon gluante,
epaiffe, dégoûtante, Sc nuifible à l’eftomac.
On employé encore cette racine en cataplafme,
dans la vue de ramollir les tumeurs inflammatoires,
de calmer les douleurs qu’elles caufent, 8c de les mener
à fuppuration; on en fait des lotions & des fomentations
dans la même vue : quelques praticiens recommandent
ces remedes extérieurs dans quelques
affeûions des parties internes, dans la pleurélie, par
exemple, l’inflammation du foie, des reins, Sc de la
veflie. Voyt^ quel foccès on doit attendre de ces remedes
aux articles INFLAMMATOIRES , (MALADIES)
& T o pique.
On employé aufli aux mêmes ufages, mais beaucoup
plus rarement, tant pour l’intérieur que pour
l’extérieur, les feuilles, les femences, Sc les fleurs
de guimauve; ces parties font moins mucilagineufes
que les racines.
On prépare avec la guimauve un firop fimple, 8c
des tablettes ; elle donne fon nom au firop de guimauve
compofé ou firop de ibifeo, au firop de guimauve
de Fernel , 5c à la pâte de guimauve, 8c à l’onguent
appallé communément d'althcea.
Sirop de guimauve Jîmple. Prenez des racines fraîches
de guimauve mondées 8c coupées par tranches,
fix onces : faites-Ies cuire dans huit livres d’eau commune
: paffez, ajoutez fix livres de fucre, clarifiez &
cuifez en confidence de firop.
Cette compofition a les même ufages intérieurs
que la déco&ion de la racine. Elle n’eft pas de garde,
c’efl pourquoi les bons apothicaires la renouvellent
très-louvent, fur-tout en été.
Sirop de guimauve de Fernel. Prenez de racines de
guimauve deux onces ; de pois chiches une once ; de
racines de chiendent, d ’afperges 8c de régliffe, de
chacune demi-once ; de raifins fecs mondés, demi-
once ; de fommités de guimauve , de mauve, de pariétaire
, de pimprenelie, de plantain , de capillaire
commun, de chacun une once ; des quatre grandes
femences froides majeures, & des mineures, de chacune
trois gros : cuifez dans demi-livre d’eau jufqu’à
la moitié : paffez : ajoûtez à la colature quatre livres
de fucre : clarifiez & unifiez en confiftence de firop.
On ordonne ce firop depuis demi - once jufqu’à
une & deux onces dans les juleps béchiques 8c diurétiques
; on l’ajoute en plus grande dofe aux tifannes
& aux émulfions pour boiffon ordinaire ; on le
fait prendre aufli par petites cuillerées pour calmer
la toux. C’eft un remede fort innocent, c’eft-à-dire
peu dangereux 5c peu utile.
Le firop de ibifeo eft proprement le même que celu
i- ci ; les feuls de fes ingrédiens qui pourroient l’en
faire différer effentiellement 9 font les racines de raifort
fauvage 8c de raifort de jardin, qui contiennent,
comme on fait, un alkali volatil libre ; mais la dé-
coâion que ces racines effuient, remet la partie
qu’elles fourniflent au firop dans le rang de fimple
extrait.
'Onguent d'althcea. Prenez d’huile de mucilage^
deux iivres; de cire jaune, demi-livre; de poix réfi-
ne ôc de térébenthine claire, de chacune quatre onces
: faites fondre le tout à petit feu : retirez du feu,
& remuez avec une fpatule de bois jufqu’à ce que le
mélange foit refroidi, 8c vous aurez votre onguent.
Il n’y a pas un atome de mucilage de guimauve
dans cet onguent Mu c ila g e ); il eft réfolutif,
maturatif, 5c anodyn; on l’employe quelquefois avec
fuccès dans les rhumatifmes légers 8c dans les douleurs
de côté ou fauffes pieuréfies. Quelques médecins
en font faire aufli des fri&ions legeres fur le côte
dans les vraies pieuréfies ( voyeç Pleurésie ,
Rh um a t ism e , & T opique).
Tablettes de guimauve de la pharm. de Paris. Prenez
de la pulpe de racine de guimauve paffée par le
tamis, douze onces; fucre blanc, deux livres; eau
de fleurs d’orange, deux onces : cuifez au bain-marie
jufqu’à la confxltence d’éleftuaire folide : faites des
tablettes félon l’art. Voye^ T a ble tt es.
L’ufage de ces tablettes eft très-fréquent dans le
rhume. On les laiflefondre dans la bouche ; la falive
qui s’en charge peut calmer la toux gutturale Sc fto-
macale. La toux peûorale, le vrai rhume, ne paroît
point pouvoir être foulagé par ce remede.
Pâte de guimauve. Prenez de la gomme arabique,
la plus blanche, deux livres 8c demie; du fucre blanc,
deux livres 8c quatre onces ; d’eau commune, huit
livres: faites fondre le fucre 6c la gomme: paffez,
faites cuire jufqu’à confiftence d’extrait en remuant
continuellement avec une fpatule ; alors remuez 6c
battez fort 8c fans relâche,en jettant dans votre maffe
peu-à-peu fix blancs d’oeufs battus, aVec demi-once
d’eau de fleurs d’orange : continuez à braffer jufqu’à
ce que votre maffe devienne d’un beau blanc : enfin
cuilèz encore fur un feu doux en remuant toujours,
jufqu’à ce qu’en frappant fur la maffe avec la main ,
elle ne s’y colle point. Tirez-la de la bafline encore
chaude, jettez-la fur une feuille de papier couverte
d’une petite couche de farine, elle s’y étendra d ’elle-
même, 6c prendra une épaiffeur à-peu-près uniforme,
d’un demi-pouce ou environ. Cette préparation
eft connue fous le nom de pâte de guimauve, parce
que dans les difpenfâires, la décoâion de guimauve
eft demandée au lieu de l’eau.
On fait de cette pâte le même ufage que des tablettes
de guimauve.
La racine de guimauve entre dans plufieurs com-
pofitions officinales. (b)
GUIMBARDE, f. f. (Menuiferie.) outil qui fert à
égalifer le fond des rainures, lorfque le guillaume ni
le bouvet ne peuvent y atteindre. Cet outil eft un
morceau de bois plat environ d’un pié de long fur
cinq à fix pouces de large, & un pouce 8c demi d’ér
paiffeur, au milieu duquel on place un fer de bouvet
arrêté avec un coin.
G uimbarde , ( la) Jeux ; on appelle autrement
ce jeu de carres,la mariée, parce qu’il s’y fait un mariage
entre le roi 8c la dame de coeur ; il fe peut
jouer jufqu’à neuf perfonnés, 8c pour lors on fe fert
du jeu complet de cinquante-deux cartes. La dame
de coeur eft la guimbarde, 8c la principale carte du
jeu.
GUIMBERGE , terme d’Architecture gothique ; ce
mot s’entend dans Philibert de Lorme, de certains
ornemens de mauvais goût, aux clés fufpendues ou
culs-de-lampe des voûtes gothiques.
GUIMPE, f. f. (Hijt. mod.) pa'rtie du vêtement des
religieufes ; c’eft une efpece de bande ou de mouchoir
dont elles fe couvrent le cou 8c la poitrine.
GUIMPLE, f. m. (Comm.) droit qui fe leve fur le
fel dans quelques endroits de la Bretagne, particulièrement
dans toute la prévôté de Nantes.
Il eft dit dans la pancarte de cette prévôté, que le
roi 8c duc prend par chacun an fur le fe l, paffant le
trépas S. Nazàire, le droit appellé le devoir de guim-
pie , c’eft-à dire le devoir de falage, fur trois vaif-
feaux portant chacun plus de fix muids de fe l, me*
fure nantoife, au choix 8c éle&ion du receveur, une
fois en l’an. Voye{ les diclionn. de Commerce & de Trévoux.
(G)
GUINDA , f. m . (fondeurs de draps. ) petite preffe
à moulinet 8c fans v is, dont on fe fert pour donner
le cati à froid aux étoffes.de laine, après qu’elles font
tendues à fin ou en dernier, comme dilent les ouvriers;
la preffe à vis ou à jumelles n’eft plus d’ufa-
ge. Le guindarieü. guere employé qu’à Paris, Tours,
8c Orléans.
GUINDAGE, f. m. terme d’Architecture } c’eft l’équipage
des poulies, moufles, 8c cordages, avec les
halemens, qu’on attache à une machine 5c à un fardeau,
pour l’enlever; ce qui eft fignifié par carche-
fium clans Vitruve, lorfqu’il parle des machines de
guerre. (P)
GUINDÀL, f. m. (Architecture.) voyei C hevre.
GUINDANT , adj. pris fubft. (Marine.') c’eft la
hauteur d’un pavillon, d’une flamme, ou d’une cornette
; fa longueur fe nomme battant. (Z )
Guindant d’un Pavillon , (Marine.) c’eft fa
hauteur, c’eft-à-dire la partie du pavillon qui régné
le long du bâton de pavillon qu’on appelle épars ;
& fa longueur qu’on nomme le battant, eft la partie
qui voltige en l’air. (Z )
GUINDER, v. aâ . terme d.'Architecture, c’eft enlever
les pierres d’un bâtiment par le moyen des machines
, comme grue , gruau , guindal, ou engin.
m . .
GUINDERESSE, f. {.(Marine.) cordage qui fert à
guinder 5c à amener les mâts de hune. (Z )
GUINDRE, f. m. (Manufactures en foie.) petites
tournettes de rofeau fur lefquelles on met les éche-
yeaux de foie à devider; elles ont ordinairement quatorze
à quinze pouces de diamètre fur dix pouces de
hauteur.
GUINÉE, f. f. (Commerce.) toile de coton blanche
plûtôt fine que groffe, qui vient de Pondichéry ; la
piece eft de vingt-neuf à trente aunes de longueur,
fur | de largeur : il y a des guinées ftufs , rayées,
blanches, bleues, qui n’ont que trois aunes & demie
cle long fur deux tiers de large. Ces toiles font bonnes
pour la traite qu’on fait fur les côtes d’Afrique ;
c ’eft-là ce qui les a fait appeller guinées.
Guinée , f . f. (Commerce.) monnoie d’or qui fe fabrique
en Angleterre ; elle a été ainfi appellée de la
contrée d’où l’on apporta la matière dont les premières
furent frappées. La guinée a beaucoup varié
de valeur ; elle eft de vingt-un fehelings. Voy. Sche-
LING.
.Guinée, ( la) Géog. vafte contrée d’Afrique,qui
renferme plufieurs royaumes grands 8c petits, 5c divers
peuples différemment gouvernés. Ce grand pays
eft fitué entre la Nigritie au nord, l’Abyflinie à l’orient
, 5c la Caffrerie au midi.
La Guinée a été entièrement inconnue aux anciens.
Nous n’en connoiffons guere que les côtes qui
commencent à la riviere de Sierra-Lionna, 8c s’étendent
jufqu’au Cap-Negre, c’eft-à-dire environ dix
degrés en-deçà de la ligne, 8c feize degrés au-delà.
On divife la Guinée en haute 8c baffe ; la baffe
Guinée eft le même état que le Congo, dont la traite
des Nègres fait le plus important commerce des Portugais
dans ce pays-là.
La haute Guinée eft bornée au fud par l’Océan, 8c
comprend divers pays que l’on trouve de fuite 5c
qu’on fubdivife chacun en divers royaumes , dont
les noms changent à mefure qu’on avance d’occident
en orient : ces pays font la côte de Malaguette, la
côte des Dents, la côte d’Or,les royaumes de Juda,
Tome FII,
du grand Ardre, 8c de Bénin. Tout le négoce des
Européens fe fait fur. les côtes des lieux que nous
venons de nommer.
Les naturels font des idolâtres, fupcrftitieux, v i-
vans très-mal-proprement ; ils font pareffeux,yvro-
gnes, fourbes, fans fouci de l’avenir, infenfibles aux
évenemens heureux 5c malheureux qui réjoiiiflent ou
qui affligent les autres peuples ; ils ne connoiffent ni
pudeur ni retenue dans les plaifirs de l’amour, l’un
5c l’autre fexe s’y plonge brutalement dès le plus bas
âge.
Leur peau eft très-noire ; leurs cheveux font une
véritable laine, 8c leurs moutons portent du poil.
Ils vont tout nuds pour la plûpart ; 5c ceux qui font
affez riches pour être vêtus, ont une efpece de pagne
qu’ils roulent autour du corps, 8c qu’ils laiffent
pendre depuis le nombril jufqu’à mi-jambe : ces derniers
fe frottent d’huile 8c de peinture, 5c ornent leur
cou, leurs bras , 8c leurs jambes, d’anneaux d’o r ,
d’argent, d’ivoire, 8c de corail.
Prefque tous les naturels de Guinée font expofés à
des dragonneaux, efpece de vers qui entrent dans
leur chair, 8c la rongent par des ulcérés qu’ils y
caufent. La petite vérole eft un autre fléau encore
plus redoutable, 8c qui les emporte de-tems-en-tems
par milliers.
Il paroît que les Diépois découvrirent cette contrée
en 1364 fous Charles V. 8c qu’ils y ont navigé
avant les autres nations européennes ; mais ils n’y
formèrent aucune habitation. Les Portugais plus avi-
fés s’y établirent au commencement du quinzième
fiecle, Sc l’année 1604 fut l’époque fatale de leur déroute
; alors les Hollandois les chaffcrent des forts
6c des comptoirs qu’ils avoient fur les côtes , 8c les
contraignirent de fe retirer bien avant dans, les terres,
où pour fe maintenir ils fe font alliés avec les
naturels du pays. Depuis cette époque, les Hollandois
,8c les Ànglois font prefque tout le commerce
des côtes de Guinée : les Brandebourgeois 8c les Danois
y ont cependant quelques comptoirs>
Sous le régné de Jean II. roi de Portugal, qui tra-
vailloit avec tant d’ardeur à l’établiffement des colonies
portugaifes dans les Indes 8c en Afrique, on
trouva de l’or fur les côtes de Guinée , mais en petite
quantité ; c’eft peut-être de-là qu’on donne depuis
le nom de guinées aux monnoies que les Anglois
firent frapper avec l’or qu’ils amafferent dans le même
pays. (D . J.)
Gu in é e , (la Nouvelle) Géog. grande contrée
de l’Océan oriental des Moluques ; on ignore fi c’eft
une île , ou fi cette contrée eft attachée au continent
des terres Auftrales : quoi qu’il en foit,elle eft
entre le deuxieme 8c le neuvième degré de latitude
méridionale , 8c entre les 146 8t les 165 degrés de
longitude. Elle va en fe retréciffant vers le nord-
oiieft, & en s’élargiffant vers le fud - eft : par les 150
degrés, on y apperçoit une montagne nommée par
les Hollandois Sneberg, parce qu’elle eft chargée de
neige. On dit que ce pays fut découvert en 1527 par
Alvar de Paavédra, mais il n’y fit que paffer : le terroir
fertile par lui-même, eft habité par des fauvages
d’un teint brun olivâtre. Il eft bien étonnant qu’on
ne connoiffe rien de l’intérieur d’un pays voifin des
Moluques , 8c que tout ce qu’on en fait fe réduife
au gifement d’une partie de fes côtes. (D . J.)
GUINES, (Géog.) petite ville de France en Picar-'
die, fituée dans un pays marécageux, à deux lieues
de la mer ; elle eft capitale d’un petit comté qui fai-
foit autrefois partie de celui de Boulogne. Long, ig ,
go. latit. So. 5y. (D. J.)
GUINGAMP, (Géog.) petite ville de France en
Bretagne, capitale du duché de Penthievre, à 103
lieues fud-oiieft de Paris* Long. 14. g g . 1 S. latit. 48,
3 3 - 4 * - ( P - ■ >■ )
M M M m n u n ij