
n’ont point d’enveloppe commune. Voyt{ G u ê p e .
On donne le nom d e guêpier aux nids des frelons
■ comme à ceux des guêpes. Voyei Fr e l o n .
Les guêpiers des guêpes de Cayenne, appellées car-
lonnieres (yoyc[ G u ê p e ) ont ordinairement la figure
d’une cloche alongée , dont l’ouverture feroit fermée
, -à l’exception d’tin trou d’environ cinq lignes
de diamètre : les plus grands de ces guêpiers ont un
pié & demi de longueur ; ils font fufpendus à des
branches d’arbres. L ’intérieur eft divifé par des cloifons
horifontales , dont les bords font adhérens à
l’enveloppe extérieure du guêpier, fans qu’il refie
d’ouverture entre les cloifons & l’enveloppe, comme
dans les guêpiers des guêpes foûterreines d’Europe
, mais il y a un trou au centre de chaque cloi-
fon , qui la traverfe d’une face à l’autre, & qui fert
de paffage aux guêpes pour aller dans tous les intervalles
qui font entre les cloifons ; chacune eft côm-
pofée d’une lame & d’un rang d’alvéoles, qui tiennent
par le fond à la face inférieure de cette lame.
Ces guêpes commencent comme les autres leur guêpier,
par l’anneau qui doit le tenir fufpendu autour
• de la branche qu’il embraffe ; enfuite elles conftrui-
fent une première lame horifontale, & des alvéoles
contre fa face inférieure ; elles alongent le guêpier,
en formant autour une bande qui doit faire partie dé
l’enveloppe extérieure ; elles attachent à cette bande
une fécondé lame horifontale, à quelque diftance
des alvéoles qui tiennent à la première lame ; alors
elles paffent par le trou qui eft au centre de cette lame
, pour dépofer des oeufs dans les alvéoles, pour
porter de la nourriture aux vers qui y éclofent, &c.
au moyen de la fécondé lame, qui exifte déjà , ces
vers & les nymphes qui leur fuccedent font à l’abri
du grand air qui leur feroit nuifible. C’eft ainli que
ces guêpes conftruifent toutes les cloifons de leur
guêpier, & qu’elles pondent des oeufs fucceflivement
dans chacune, àmefure que les alvéoles fe trouvent
renfermés par le moyen de l’enveloppe extérieure,
& de la lame de la cloifon inférieure : on a vti de ces
guêpiers où il y avoit jufqu’à onze cloifons. La matière
dont ils font compofés eft un vrai carton, qui
a l’épaiffeur d’un écu de trois livres dans l’enveloppe
extérieure & dans les lames des cloifons : il eft très-
ferme & très-blanc, fans doute parce que les guêpes
le tirent des bois blancs, parce qu’ils font moins
durs que les autres. Mém. pour fervir à l ’hifl. des Infect.
tome VI. abrégé de L'hifi. des Infect, tome I I . Y oyez
ci-devant G u ê p e . ( ƒ )
GUÊPIER,f. m. merops, apiafier, (Ornithologie.)
oifeau un peu plus grand que le merle. Il a le bec
épais, droit, pointu, noir, fort & un peu recourbé
en-bas. La conformation du pié de cet oifeau eft fin-
guliere ; car le doigt extérieur tient à celui du milieu
par trois phalanges, & le doigt intérieur par
une phalange feulement. Ce doigt eft le plus petit
de tous ; il n’a que la moitié de la longueur de celui
du milieu. Le doigt antérieur eft prefque égal à celui
du milieu, & le doigt poftérieur eft un peu plus grand
que l’intérieur. Le fommet de la tête eft roux ; le
derrière de la tête & les épaules ont une couleur
verdâtre, mêlée d’une teinte de rouge. Il y a de chaque
côté de la tête une bande noire, qui s’étend depuis
les coins de la bouche jufqu’au - delà des oreilles
, en paffant autour des yeux. Le deffous du menton
eft jaune ; la poitrine & le ventre font bleus ; la
queue eft compofée de douze plumes ; les deux du
milieu font plus longues que les autres, & terminées
en pointe. Le guêpier a les jambes courtes & groffes,
les ongles noirs, & les piés d’une couleur brune rougeâtre
; il fe nourrit d’infe&es, tels que des abeilles,
des cigales, des fearabés , &c. il mange auffi des
graines de plantes, "Willug. ornith, Voye^ OiSEAU.
GUERANDE, Gueranda, (Géog.) ville de Fran*
ce en Bretagne, au comté de Nantes. Il s’y fait avec
les Anglois quelque commerce de fel blanc, qu’elle
tire des falihes de fon territoire. Elle eft à une lieue
de l’Océan, & à treize N. O. de Nantes, Long. /5»
13. 24. lat. 47. 13 . 3 9 , (D . J.)
GUERCHE, ( l a ) ou GUIERCHE, ( l a ) Géogê
ville de France en Touraine fur la Creufe. Longitè
18. 2.8. lat. 46. 48. (D . J.)
GUER ET, Varactus, ( Géog.) petite ville de France
dans la Haute-Marche, dont elle eft la capitale r
elle eft fur la Gartampe, à dix lieues N. E. de Limoges.
Long. ig\ j 2. Lat. 46'. 10.
Varillas, (Antoine) hiftorien françois plus fécond
qu’exaft , plus agréable que fidele, naquit à Gueret
en 16 14, & mourut à Paris le 9 Juin 1696. (D . J.')
GUERETS, f. m. pl. (Agriculture.') il fe dit de la
terre labourée & prête à être enfemencée. ( if )
GUERGUELA, (Géog.) Voye^ G u a r g a l a .
GUERIDON, f. m. (Gramni.) meuble de chambre
, cômpofé d’un pié , d’un pilier & d’un plateau.
Ces pièces fe font au tour, & font communément
en bois. Le guéridon fert à porter un flambeau. Sa
commodité eft d’être tranfporté où l’on veut.
G u é r id o n , (Marine.) Voye^ E c o u p e .
* G u é r id o n , (Manuf. en foie.) machine qui a la
forme de ce meuble, mais dont le plateau eft div ifé
en petites c a fé s , où l’on place les efpolins qu’on eft
obligé d’ô ter de defliis l ’etoffe quand on ne s’en fert
pas.
* GUÉRIR, v. att. pafT. & n. (Gramm.) On dit fe
guérir, guérir quelqu’un , & guérir d’une maladie. C e
terme eft relatif à l’état de fanté & 'à l’état de maladie
, & marque le paffage de celui-ci au premier
foit par le fecours de la medecine, foit par les forces
de la nature. Il fe prend au Ample & au figuré, & il
s’applique aufli communément aux maladies de l’ef-
prit, qu’à celles du corps. On guérit de la fievre par
le quinquina, & de la gloire littéraire ou autre, par
la raifon, les mauvais fuccès, les préférences injul-
tes, les inimitiés, les jaloufies, les fatyres, &c.
GUÉRITE, f. f. (Art mil.) efpece de petites tours
de maçonnerie ou de charpente, qu’on conftruit aux
angles faillans des ouvrages de la fortification, pour
découvrir ce qui fe paffe dans le fofle.
Les guérites des ouvrages de la fortification font
de niveau au terre-plein de ces ouvrages. On fait une
coupure de trois piés de largeur dans le parapet,pour
entrer dans la guérite du terre-plein du rempart de
plain-pié.
La figure des guérites eft ronde, pentagonale ou
exagonale. Le diamètre en-dedans eft d’environ quatre
piés, & la hauteur de fix à la naiffance de la ca-,
lotte , ou de la partie fupérieure qui les termine.
Les guérites doivent être percées dè quatre ou cinq
ouvertures ou petites fenêtres ouvertes , de maniéré
que la fentinelle qui eft dedans puiffe découvrir
le fond du fofle & le chemin couvert.
On fait aufli des guérites aux différentes entrées de
la place, mais elles ne fervent qu’à mettre à couvert
de la pluie les fentinelles placées à ces endroits. Ces
dernieres guérites font ordinairement de bois, & de
figure quarrée.
On aonnoit anciennement le nom tféchauguettc
au x guérites. Voyeç E c h à UGUETTE. (Q )
GUERLIN, f. m. (Marine.} Voye{ G r e l in .
GUERPIR, v . aft. (Jurifp.) le difoit anciennement
pour enfaijîner, transférer , mettre en pojfejjîon, du
mot allemand verp ou guerp , qui fignifiepojfejjîon ou
l'héritage dont on eft vêtu, & enfaijîner : de-là on a
fait déguerpir, qui eft oppofé à guerpir, pour dire
quitter la pojfejjîon d'un héritage. Dans la fuite on a
quelquefois dit guerpir pçur déguerpir ; comme guerpir
C'hommage du roi 3 dans la chronique de Flandre,
chap~. xcviij. c’ eft refutare feudum regium. Voye\ Loy-
feau, traité du déguerpiffement, liv, I. chap. ij. n. 4.
& D éguerpissement. (A )
G U E R R E , fub. f. (Artmilit. & Hijl.) différend
entre des princes ou des états, qui fe décide par la
force ou par la voie des armes. C ’eft-Ià à-peu-près
la définition de Grotius, qui dit que la guerre ejl L’état
de ceux qui tâchent de vuider leurs différends par la
voie de la force.
Suivant Montecuculli, la guerre ejl une actiondrarmées
qui fe choquent en toute forte de maniéré , & dont
la fin ejl la victoire.. Cette définition n’eft pas abfo-
lument e x a â e , parce que lorfqu’un état puiffant en
attaque un plus foible, le but de la guerre dans le
dernier n’eft pas tant de remporter la victoire fur
l’aggrefleur, que de s’oppofer à fes defleins.
Quoi qu’il en foit, l’idée de la guerre eft trop commune
& lès effets trop connus, pour s’arrêter à l’expliquer
plus particulièrement. Comme les princes
11’ont point de tribunal fur terre qui puiffe juger de
leurs différends & de leurs prétentions, c ’eft la guerre
ou la force qui peut feule en décider, & qui en décide
ordinairement.
Nous n’entrerons dans aucun.détail fur les différentes
circonftances qui rendent les guerres juftes
ou injuftes. Noiis renvoyons pour ce fujet au favant
traité de Grotius, de jure belli ac pacis ; nous donnerons
feulement une legere idée de la guerre offenjive
& de la guerre défenjîve.' Elles peuvent fe divifer
chacune en guerre de campagne, & en guerre des(iéges.
La. guerre offenjive eft celle dans laquelle on fe pro-
pofe d’attaquer l’ennemi. Dans la défenfive , on a
pour principal objet de réfifter aux efforts de l’ennemi
, & de l’empêcher de faire des conquêtes.
La'guerre de campagne eft celle qui fe fait entre deux
armées oppofées. A l’égard de celle des fiéges, elle
confifte dans l’attaque & dans la défenfe des places.
Avant que d’entrer dans quelque détail fur ce fujet
, obfervons d’abord que la guerre eft un art qui a
fes réglés & fes principes, & par conféquent fa théorie
& fa pratique. « Tous les Arts & tous les Métiers
» fe perfectionnent par l’exercice. Si cette maxime a
» lieu dans les plus petites chofes , à plus forte rai-
» fod dans les plus importantes. Or qui doute que
» l’art de la guerre ne foit le plus grand de tous ?
» C ’eft par lui que la liberté fe cpnferve, que les di-
» gnités fe perpétuent, que les provinces & l’empi-
» re fe maintiennent : c’eft cet art auquel les Lacé-
» démoniens autrefois , & enfuite les Romains, fa-
» crifierent toutes les autres fciences. C ’eft l’art de
» ménager la vie des combattans & de remporter
» l’avantage » Vegecê, traduction de M. de Sigrais.
L’étude d’un art fi important doit, félon M. de Fo-
lard, faire la principale occupation des princes &
des grands. Rien de plus brillant que la carrière
d’un général qui fait fervir fa fcience, fon ze le, &
fon courage au fervice du prince & de la patrie :
« quel eft l’art, dit cet auteur, qui égale un particu-
» lier à fon fouverain, qui le rend dépofitàire de
» toute fa puiffance, de toute la gloire, & de toute
» la fortune des états »? La guerre feule a cet avan-
tage : peut - il être un motif plus noble & plus inté-
reflant pour chercher à s’y diftinguer !
Les réglés ou les principes de la guerre qui en forment
la théorie, ne font autre chofe que le fruit des
obfervations faites endifférens tem$ pour faire combattre
les hommes le plus avantageufement qu’il eft
poflible. Thucidide remarque que la fameufe guerre
du Peloponnefe fervit à augmenter l’expérience des
Grecs dans l’art militaire ; parce que comme cette
guerre fut fouvent interrompue & recommencée ,
chacun s’appliquoit à reâifier les fautes qui avoient
été remarquées dans les campagnes précédentes.
; La première idée qu’on a dû avoir lorfqu’on a
Tome VII.
fofmé des hommes pouf combattre, a fans dotlte été
de les armer pour agir offenfivement contre l’ennemi.
Les premières armes furent d’abord fort Amples ;
c’étoit de gros bâtons, ou des efpeces de maffues ou
caffe-têtes, ainfi qu’en ont encore aujourd’hui les
Sauvages. On dut aufli fe fervir de pierres, qu’on
jet-toit de loin avec la main : mais on trouva bientôt
l’invention de la fronde, pour les jetter de plus loin
& avec plus de force. Il y a apparence qu’on fon-
gea enfuite à armer les bâtons d’un fer pointu ; qu’on
trouva bientôt après l’invention des épées ou des
fabres ; & qu’à l’imitation des pierres qu’on lançoit
avec la fronde, on imagina l’arc pour lancer également
les fléchés : car toutes ces armes font de la
plus haute antiquité.
Après avoir armé les combattans, il fut aifé de-
s?appercevoir qu’en les faifant agir en foule & fans
ordre, ils ne pouvoient fe fervir de leurs armes, Ô£
qu’ils s’embarrafferoient réciproquement.
: Pour remédier à cet inconvénient, on les forma
fur des lignes droites, & l’on mit plufieurs de ces
lignes les unes derrière les autres, pour en augmenter
la force. Voye^ R a n g s & F il e s .
Après avoir armé les troupes & leur avoir donné
l’arrangement précédent, il fallut leur apprendre à
fe fervir de leurs armes, à fe mouvoir en ordre de
tous lesfens; c’eft-à-dire qu’il fallut leurapprendrô
l’exercice ou le maniement des armes, & les évolutions.
Voye^ Ex e r c ic e & Ev o l u t io n .
Les hommes en faifant ufage de leurs armes con=>‘
tre l’ennemi, cherchèrent à fe couvrir ou à fe garen-
tir de l’effet des fiennes. Pour cet effet on imagina
les armes défenfives, telles que les cafques, cuiraf-
fes, boucliers, & c . Voye£ A r m e s d é f e n s iv e s .
Les troupes étant armées-'Ou -exercées, il fallut
les divifer en plufieurs corps, propres à agir & à fe
mouvoir .facilement : de-là L’origine des compagnies
, des cohortes, des régimens, des bataillons,
& c . v
On fongea aufli à arranger ces différens corps en-
tr’eux, comme les troupes le font dans leurs corps
particuliers, & l’on forma les ordres de bataille fur
deux ou trois lignes de troupes. Voyeç L ig n e d e
T r o u p e s & O r d r e de Ba t a i l l e .
On ne s’avifa vraiflemblablemeiit pas dans les
premiers tems de faire combattre les hommes à cheval
; mais il fut aifé de s’appercevoir bien tôt du be-
foin de la cavalerie pour pourfuivre l’ennemi, le dif-
perfer après fa défaite, & l’empêcher de fe rallier.
Il y a apparence que la cavalerie fut d’abord def-
tinée à cet effet, & qu’elle ne confiftoit guère qu’eu
troupes legeres : mais on vit enfuite que cette cavalerie
pourroit encore rendre d’autres fer vices ; qu’elle
étoit propre en plaine à combattre l’ennemi, &:
que d’ailleurs par la rapidité de fes mouvemens, elle
pouvoit fe tranfporter bien-tôt d’un lieu en un autre
& fe tirer du danger bien plus promptement que
l’infanterie : on forma donc des corp’s de cavalerie
pluS'Ou moins nombreux, fuivant la nature des peuples
& des pays où l’on faifoit la guerre (a) . : ■
La cavalerie pouvant harceler l’infanterie en campagne,
& effayer de la défaire-fans craindre de fe
commettre par la facilité qu’elle a de fe retirer, on
imagina des armes de longueur pour la tenir en ref*
pe£L ; c’eft-à-dire qu’on inventa les fariffes ou les piques
, dont la longueur empêchoit le cheval du cavalier
de tomber lur le fantaflin : par-là l’infanterie
(a) Il n’eft pas queftion d’examiner ici fi les anciens , au
lieu de monter fur les chevaux pour combattre, les ont d’abord
attelés à des chars. Nous renvoyons pour cé fujet à
l'article Equitation. Il nous fuffit que la cavalerie ait été
de la plus haute antiquité dans les armées, & c’eft furquoi
les anciens auteurs ne laiffent aucun douce. II l i i i ij