feroit enfermer, Mais parmi nous 1 habitude dè les
voir les fait iupporter ; quelques-unes de leurs foliés
nous l'ont itécefîaires , d’autres nous font utiles,
prefcpie. toutes entrent dans l’ordre de la fociete,
puifque cet ordre n’eft autre choie que la combinai-
fon des folies humaines. Que s’il en eft quelques-
unes qui y paroiflent inutiles ou même contraires ,
ellés lont le partage d?un fi grand nombre d’individus;,;
qu’il n’eft pas poffible de les en exclure. Mais
elles ne changent pas de nature pour cela : chacun
rcconnoît pour folie celle qui n eft pas la lien ne , 8c
fouvent la fienne propre, quand il la yoit dans un
autre.
Fo l i E, (Médecine.) eft une efpece de lélion dans
les fondions animales ; cette maladie de l’efprit eft
li eonnue.de tout le monde, qu’il n’eft aucun des plus
fameux nofographes qui ait cru devoir en donner une
idée précil'e, une définition bien diftinfte ; il n’en eft
traité expreffément nulle part. Voyez les oeuvres de
Sennert de Riviere, d’Etmuiler , d’Hoffman, de
Boerhaave , &c.
Comme la folie confifte dans une forte d’égarement
de la raifon, dans une dépravation de la faculté
penl'ante ( dont l’abolition eft ce qu’on appelle démence
, voyeç D émence ) ; dépravation qui a lien
avec différentes modifications dans le délire, dans
la mélancolie, dans la manie : On a' confondu la
folie avec l’une ou l’autre de ces maladies, mais plus
communément avec la derniere de ces trois; parce
que la folie eft comme le prélude de la manie, & a
effentiellement plus de rapport avec elle, qu’avec
aucune autre : de maniéré cependant que lafètie peut
avoir lieu & fubfifter pendant long-tems-, pendant
toute la vie même, fans être jamais fuivië de la manie
proprement dite.
L’erreur de l’entendement qui juge mal durant la
veille de chofes fur lefquelles tout le monde penfe
de la même maniéré, eft le genre de ces trois maladies.
On donne ordinairement à ce genre'le nom de
délire ; quoiqu’on appelle aufiî de cé‘nom une defes
efpeces , dans laquelle l’erreur dont i f vierit d’être
fait mention, eft de peu de durée, & forme un fymp-
tome de fievre , de maladie aiguë, qui, lorfqu’il
porte à la fureur, eft appellé phrenéfie. Voyez Délire,
Fievre , Phrénésie.
La folie eft auffi diftingftée de la mélancolie, en
ce que le délire dans celle-ci rend les malades inquiets
, ne roule que fur un feul objet, ou fur un petit
nombre d’objets le plus fouvent triftes, & n’eft
pas univerfel ; au lieu qu’ il a cette derniere qualité,
& qu’il eft fans inquiétude & fans trifteffe dans la
folie 8c dans la manie ; que dans celle-là par confé-
quent le malade eft tranquille & s’occupe de toute
forte d’objets Indifféremment avec la même extravagance
, & que dans la manie le délire eft accompagné
d’audace, de fureur, toujours fans fievre ef-
fentielle, ce qui diftingue la manie de la phrenéfie :
& fi la fureur dans celle-là eft portée à l’extrême, on
lui donne le nom de rage.
Ainfi la folie eft à la manie par la modération de
fes effets, ce que la rage eft à la manie par l’intenfité
de la violence des fymptomes qui la cara&érifent.
On eft donc fondé à renvoyer à Üarticle Manie ,
tout ce qu’il y a à dire de ces trois fortes de délire
fans fievre, entre lefquéls on ne doit diftinguer la
folie, que parce qu’elle eft fans violence, fans fureur,
qui fe trouvent toujours plus du moins dans les deux
autres efpeees ; on peut voir auffi-bien des chofes
qui ont rapport à toutes les trois dans L'article MÉLANCOLIE.
(</)-
FOLIGNY, ( G é o g ou comme écrivent les Italiens
Fulginium, ancienne petite ville de l’état de
l’Eglife dans le duché de Spolete, entre Spolete 8c
Affile, avec un évêché fuffragant du faint-fiége. Ca-
Ion 4 Cicéron, Cé far, & autres auteurs, font mêfi»
tion de Foligny. C ’étoit line ville libre fbWîa pro-
teftion des Romains: Elle eft remarquable par les
favans hommes qu’elle a produits. Sa fitüatioh eft
dans une plaine fertile au bord du Topind, à cinq
lieues N, E. de Spoletè ,■ i y N. E. dë’Rôme. Long. *
3 0. 18. lat.42. â3 . - (D . J. )
• FOLILETS, f. ht. ( Ventrée. ) c’eft ce qu’on leve
le long du défaut des épaules du cerf1, après qu’il eft:
dépouillé.
FOLIOLE , f. f. ( Bot. ) on nomme foliole en Botanique
les feuillets dont les feuilles compofées font
formées, qui ont chacune un court pédicule, lequel
s’implante dans le pédicule commun. L’arrangement,
le nombre, la force, & la proportion des
■ foliolesg offrent bien des variétés & des bifarreries,
non-feulement dans le même individu, mais encore
dans la même feuille.
Ces variétés font beaucoup plus fréquentes 8c
-plus nombreufes dans les efpeces herbacées, qu’elles
ne le font dans lés efpëces ligneufes* Ces variétés
s’étendent à leur figure , leur nombre, leur union ,
leur attache , leur forme, leur jeu, 8c leur grandeur
relative. Par exemple, ordinairement les folioles augmentent
de grandeur, à mefnre qu’elles font plus
éloignées de l’origine du pédicule commun ; mais les
folioles des extrémités font quelquefois pliis petites
que les intermédiaires ; les irrégularités qui le rencontrent
en ce genre font inépuifables.
Les folioles ou différens feuillets d’une.fetiille com-
pofée, quoique très-diftin&es les unes des autres,
ne conftituant néanmoins, à proprement parler,
qu’une feule feuille , on conjecture que les fbcs que
reçoit un de ces feuillets paffe bientôt aux autres ,
les entretient & les nourrit. Les folioles des feuilles
compofées fe greffent allez fouvent les unes aux autres
, enforte que deux ou trois folioles n’en compo-
fent plus qu’une feule fur un pédicule commun.
Voyez lo-dcjfus le bel ouvrage de M. Bonnet. Voyez ci-
devant le mot Feuille, où il eft parlé de cet ouvrage
de M. Bonnet. (D . / .)
F O L IO ou encore mieux FEUILLET, en terme
de Teneur de livres, ÔCC. fignifie la page. Voyez IMPRESSION.
Ainfifolio 7 , 85 par abbréviation f 3. 7. fignifie la
feptieme page, &c.
Folio recto, ou f ° . r°. fignifie la première page d'un
feuillet.
Folio verfo , o u /0. v°. le revers ou la fécondé page
du feuillet.
Ce mot eft italien, & fignifie littéralement feuillet.
Folio , terme de Librairie, un volume in-folio, ou
Amplement un in-folio, eft lin livré de l’étendue de
la feuille feulement pliée en deux, ou dont chaque
feuillet eft la moitié de la feuille.
Les volumes au-deffous des in-folio font lesin-40.
in-8°. in-12. in-i G. in-24. & c . Voyez LIVRE.
Folio , dans l'ufage de l'Imprimerie , s’entend du
chiffre numéral que l’on met au-haut de chaque page
d’un ouvrage. Le folio recto défigne la première page
d’un feuillet, 8c eft toujours impair. Le folio verfo
s’entend du revers ou de la deuxieme page du même
feuillet, & eft toujours pair.
FOLIOT, f. m. ( Horlogerie. ) nom que l’on don-
noit autrefois au balancier d’une horloge. Voyez
Echappement, Balancier, &c.8clafig. xxvij.
Pl. V. de l'Horlogerie. ( T )
* FoLrOT, ( Serrurerie. ) c’eft la partie du refîort
qui pouffe le.demi-tour dans les ferrures à tour 8c
demi ou autres, comme il fe voit dans nos Planches
de Serrurerie, ce foliot monté fur une broche quar-
rée qui paffe à-travers le palâtre , 8c la couverture
de la ferrure , & aux extrémités duquel font des bou-
1 tons pour ouvrir dehors & dedans, Aux ferrures où
il n’y a point de double bouton , lé bouton à cou-
liffe qui eft fur le palâtre de la ferrure fert poufdü-
vrir en-dedans, & on ouvre par-dehors avec la clé
comme on voit dans les ferrtires ordinaires. Vous
trouverez dans nos Planches une Ferrure benardè,
vue du côté du palaftre ; D eft le bouton à couliffe
monté fur le pèle, & faifant duvfir le demi tou r ,
au lieu de la broche dont nous avons parlé. On voit
la même forme ‘dit côté de la couverture qu’on a
fupprimée, afin de découvrir toutes les pièces qui la
sompofent ; k eft foliot ; l la tête du foliot ; & dans
le refte des figures, /-, tn ,n , répréfenfent les différentes
parties d’un foliot ; /le canon, m l’épaule-
ment, n le talon ; 4 le foliot enlevé.
F O L I U M de Defcartes, . ou fiimplement F O -
L IU M , f. m. (Géométrie.y nom latin, 8c qui fighi-
fie feuille. On appelle ainfi tihe courbe du fécond
genre ou ligne du troifreme Ordre K A O i> R , t e -
préfentée fig. 46. Ânulyf & dont la partie A O D
reffemble à-peu-près à une feuille, ce qui lui â fait
donner le nom de foliuih.
Soient les coordonnées A B , x , B C ou B D , y ,
l’équation de cette courbe fera x 1 -j-y1 — a x y ; lés
axes A B , A F , touchant la eburbè en A . Polir donner
à cette équation une forme plus commode, qui
faffe découvrir aifément la figure de la courbe, je
divife en deux également l’angle FA B par la ligné
A O , & j’imaginé les nouvelles coordOnnéés rectangles
A P , z & P C , u , j’âutai, comme il eft frèsaifé
de le prouver, r s , 8cy = (voyez
Transformation des Axés‘) :; & faifant là fubf-
titution, il vientux = ^ “ : ( a +
pour l’équation de la courbe rapportée aiix axes
A O , G A M perpéndiculaires l’un à l’autre. D ’où
l ’on v o it , i°. que fi z eft infiniment pëtitéyôn a u
— + { ? 8c qu’ainfi la coilrbe coupe dé part & d’autre
l’axe A O fous un angle dé 45e1. z°. que u a toû-
jours deux valeurs égales, & qu’ainfi les deux parties
de la courbe font égales & fêmblables des deux
côtes de l’axe A O : 30. que fi a = on a u = o;
& que fi a < pF , on a u imaginaire ; qu’ainfi faifant
zA O — a y / z , la courbe ne va pas au-delà du point
O , du côté dès z pofitives : 40. que fi z = — 9
u eft infinie ; 8c que fi z eft < — 9 u eft imaginaire.
Donc prenant A N = — — & menant
KNR perpendiculaire à A N , cette ligne KNR
fera afymptote de la courbe. Voyez Asymptote.
Cette courbe eft auffi quarrable. Pour le prouver
de la maniéré la plus fimple, je reprends l’équation
x i -4- y 1 = a x y , & je fais y = x z> j’aurai
y d x élément de l’aire de la courbe = x zd x , dont
l-’intégrale eft Or y — x z donne a:
= & x x d z = ji y dont l’intégrale eft
aifée à trouver. Car foit 1 -p z * = u i , on aura Z i^ i
=. u u d u : 8c 77~ tst = . dont, l’intégrale eft
fort fimple. Voy. Intégral ^ T ransformation.
Donc, &c.
M. de l’Hôpital, analyfe des infiniment petits, fect.
2. donne une méthode de trouver les afymptotes
de cette courbé par les tangentes. Voyez Tangent
e , &c. (O)
FOLKSTON, (Géog.') petite ville d’Angleterre,
dans le comté de Kent. Elle paroît être ancienne, fi
du-moins les médailles romaines qu’on y a déterrées
font une bonne preuve de fon antiquité. Mais ancienne
ou moderne, elle a la gloire d’avoir donné
haiffance a Gruillaume Harvc, immortel par fa découverte
dé la circulation du fane. Lonsit. i'8. 58
tatL Ï ‘ - 7 - (D . f i ) 5 ; • '
FOLLE ENCHERE, (Jurifp.) voyez <* Enchère
L article Folle enchère.
J R INTIMATION, (Jurifp.) voyezIntimà-
* FOLLES, C f . terme de Ptche, c’eft un filet avec
lequel on prend des rayes, anges , turbots & autres
gros poiffons. Il y en a de deux efpeces de flottée^
& dé non flottées. Les folles flottées ont le haut du filet
garni de flottes de liège ; ellés fe tendent Eir les
fablesâù ’pie dés bancs, ou à la chû tçd es écores
dés baffes , & dans les lieux où il ne refte que quef-
qùes piés d’eau. Le filet eft arrêté par le pié d’efpace
en elp‘tce, par les deux bouts. Au moyen des flottes
dont il eft garni, il joue & refte,libre ; ainfi il arrête
de bord & d’autre les poiffons qui s’avancent pendant
la maree vers la cô te, d’autant plus facilement
qu’ayant environ deux braffes de haut , il forme un
ventre, une boùrfe ou foliée, qui reçoit 8c retient
tout ce qui fe préfente.
Pour pêcher â la folle avec fuccès, il faut Fe placer
furies poijites des bancs qui découvrent de haute
maree, & dont l’eau fe retire avec rapidité, afin
que lé poiffon en forte entraîné dans le filet ; d’où l’on
conçoit qu il doit croifer le mouvement des eàux.
La fécondé éfpec.e de folles que les Pêcheurs nomment
follesJimples & non flottées j fe tendent différemment,
quoique fur les mêmes .fonds. On les difpo-
fe en ligne droite, un bout à terre & l’autre à la mer ,
pour que les rayes qui vont ordinairement par troupes,
puiffent fe prendre au paffage & de flot; Ün pêcheur
peut tendre feul lef folles flottées ; mais il faut
etre deux pouf les non flottées; dans ce.dernier cas
on planté des perches de quatre à cinq piés de haut,
à la d.iftance l’une de Fautre d’environ deux à trois
braffes; on amârre fu r (ces perches la folle par le
haut & par le bas, au. moyen d’un tour-mort,.qui
ri’eft qu’un fimple tour croifé fans noeud. Comme ce
filet a deux braffes ou environ de haut, & qu’il n’ eft
élevé du.terrein que de deux piés 8c demi au plus,
il forme iine grande bourfe ou foliée qui arrête le
poiffon. On tend ce filet le plus roide que l’on peur,
parce qu’il mollit allez â l’eau. *
Les mailles des/»//« ont fix pouces en quarré. Les
folles4 fe tendent auffi quelquefois, enforte que le
bout vers la mer eft recourbé comme une croffe d’évêque
; c’eft de cette maniéré que font conftruits les
parcs des Anglois.
Cette difpofition ne convient évidemment qu’aux
folles non flottées que des piquets où pieux affujet-
tiffent, dont elles prennent fa difpofition, 8c qui la
leur conferveiit fous les eaux.
Il y a une autre efpece de folles que l’on appelle
folles à la mtr ; les mailles de ce filet font déterminées
par l’ordonnance à 5 pouces en quarré ; la pièce
de folles a 1 z braffes de long & 6 piés de haut ;
chaque matelot en fournit 18 à 20 pièces, & le maître
pêcheur le double ; ainfi la tiffure ou la longueur
du filet peut avoir 300 ou 400 braltes. On tend ces
folles, enforte qu’elles puiffent croifer la marée, afin
que le poiffon s’y prenne en paffant ; le bateau ne fe
démare pas pour jetter fes filets à la mer. S’il fait
calme, les pièces de folles étant toutes jointes enfem-
ble, on jette à la mer le premier bout fur lequel eft
frappé un orrin ou moyen cordage d’environ 40 à
50 braffes, au bout duquel eft uçe bouée foit d’un
baril debout ou de liège. Â une petite brafle du bout
on frappe une groffe cabliere ou pierre, pefant plu-
fieurs quintaux, pour faire couler bas le filet & le
retenir fur le fond ; au bas de chaque piece de folles,
il y a fept cailloux. Le haut ou la tête de la folle eft
élevée 8c foûtenue par les flottes de liège dont elle