■ ie rang, hors ceux-ci feulement ; la forge qu’on peut
voir dans les Planches du Fondeur en cuivre, qui eft le
feul vrai fourneau à foufflet, & qui ne va jamais fans
cela ; les fourneaux de fufion >fig. 2G » 3 6 y 3 7 n°- lv
& 7 / , mais feulement quand ils vont par le moyen
du foufflet-, car ils font plus fouvent animés par le jeu
de l’air. Ainfi ce que nous pourrions avoir à dire actuellement
fur les fourneaux à foufflet, s’entend, af-
fez par la diftinction que nous venons de faire. La
Chimie philofophique n’employe le foufflet que dans
un petit nombre de circonftances, fi l’on confidere
le nombre total de fes opérations, & ce n’eft guere
que pour le régné minéral qu’elle en fait ufage. Il
s’enfuit donc qu’on ne doit regarder que comme un
nom , l’expremon qui ne tombe vraiment que fur la
forge feule, ou tout-au-plus encore fur notre fourneau
d’affinage ( figure r f ) , qui n’eft au fond qu’une forge ;
cette expreffion étant équivoque pour les autres fourneaux
que nous avons exceptés, par la raifon qu’ils
font tantôt à vent, & tantôt à foufflet.
50. En fourneaux à tour: ceci n’eft encore qu’une
expreffion qui ne tombe que fur un feul fourneau
qui eft l’athanor.
6°. On a encore nommé quelques fourneaux du .
nom du vaiffeau dans lequel on y traite les corps,
tels font les fourneaux à capfule ; mais on a dû remarquer
qu’en ôtant,leur vaiffeau on leur ôtoit auffi
leur nom , & qu’ils n’étoient plus pour lors que des
fourneaux de décodion ou de diftillation afeenfoire,
ou même latérale. Voye^ nosfigures 5 y iz > 1 3 , 1 4 ,
& 167 . Il eft vrai qu’il y en a qui ne fervent qu’à cet
ufage, comme par exemple notre athanorj%. 61, en
fuppofant qu’il n’eût point de tour ; mais ce fera un
bain de fable tout fimplement ; & s’il à une tour, ce
fera un athanor à bain de fable ; autrement il fau-
droit dire un fourneau à tour 6* à capfule.
70. D ’autres ont été nommés fourneaux de réverbéré
, d’après la maniéré dont le feu y eft appliqué.
Toutes les fois qu’on a vû un fourneau où la flamme
ne pouvant s’échapper librement, & refléchie par
leurs parois ou d’autres obftacles, retomber fur elle-
même , du fe frapper continuellement ,fe réverbérât,
verberibus in fe agit, d’où ce terme eft venu, on a ap -
pellé ce fourneau de reverbere : mais comme on n’a vû
ou cru voir ce phénomène que dans quelques fourneaux
feulement,il n’y en a eu auffi que quelques-uns
qui ont été décorés de ce titre. On a encore appellé de
la forte ceux où la flamme n’étoit que refléchie fur le
corps fans circuler autour, comme celui de notre figure
i5 , & le grand fourneau anglois, ainfi que nous
l ’avons dit à la fedion de ceux qui font employés à
l’affinage. Mais il me femble qu’il y a plus de fourneaux
de reverbere qu’on ne penfe, & qu’il n’y en a
peut-être pas un feul en Chimie, où la qualité rever-
bératrice ne fe rencontre. Nous la voyons dans les
fourneaux de diftillation afeenfoire, où la chaleur eft
certainement obligée de circuler & de fe réfléchir fur
elle-même & autour de la cucurbite, avant que de
fortir par les regîtres ; & nous ne voyons pas un individu
dans cette fedion toute entière qui faffe exception.
Ceux de diftillation latérale font ceux qui ont
été nommés plus généralement fourneaux de reverbere,
mais ils ne le font pas plus que. les autres ; il eft vrai
que le vaiffeau y eft entouré de la chaleur, mais il
l’eft bien mieux encore dans une forge, &c. & ce n’eft
pas du vaiffeau environné de la chaleur que ce nom
eft tiré, mais de l’adion de la flamme ; car le fourneau
( fig. / J.) à calciner la potaffe, & le fourneau anglois,
font des reverberes. Les fourneaux de diftillation def-
cenfoire feront certainement des reverberes,fi on les
couvre par le haut. Tous les fourneaux de fufion font
éminemment dans le même cas, comme nous le verrons
plus particulièrement dans la fuite,& cependant
on n’a jamais penfé à joindre ces deux mots ©nfemble,
fufion 8r reverbere. Enfin les fourneaux d’effai, d’affinage,
de verrerie, les athanors,les fourneaux polychref-
tes & philofophiques,font tout autant de reverberes.
La forge, fur-tout quand on la couvre d’un carreau ,
les fourneaux à lampe, de déco&ion, & généralement
tous les fourneaux y peuvent être appellés des fourneaux
de reverbere ; & ce n’eft pas abufer des termes ,
comme on a fait en ne nommant ainfi que quelques
fourneaux : car foit que la chaleur y circule par une
conftru&ion particulière, ou par un dôme, ou par un
vaiffeau, qui en fait en quelque façon l’office, ou un
carreau, ou une plaque de tô le , la chofe revient au
même , & c’eft une qualité qui entre dans la définition
d’un fourneau. C ’eft pour cette raifon que nous
avons fait plus d’ufage de ce mot dans nos deferip-
tions, comme lignifiant une aftion dont la flamme
étoit fufceptible, que nous ne l’avons employé comme
une qualification ; & fi nous l’avons employé
quelquefois dans ce dernier fens, c’eft parce que
nous n’avons pû renoncer tout-d’un-coup à l’ufage
reçu. La divifion des fourneaux d’après les operations,
prouve ce qu’on avance. Il s’enfuit donc qu’on
peut rejetter & admettre ce mot dans le fens que
nous avons expliqué.
8°. Quelques fourneaux ont retenu le nom de leur
auteur, & il faut avouer que cela apprend quelque
chofe, & qu’il eft jufte que ceux à qui l’on a ces obli-*
; gâtions, en retirent tout l’honneur qu’ils méritent ;
mais ce n’eft qu’un trait hiftorique qui ne défigne
point la nature du fourneau. Les noms de Beccher ,
Glauber & Dornæus qui fervent à diftinguer leurs
fourneaux dans l’ufage, ne veulent point dire que celui
deBeccher eft un fourneau de fufion qui fiert à quantité
d’opérations, &c. au refte je crois qu’il vaudroit
mieux que tous les fourneaux portaffent le nom de
leur auteur, & n’euffent que celui-là ; ce feroit un
embarras de moins , & on n’en connoîtroit pas moins
tous les ufaees auxquels ils peuvent s’étendre.
,9°. On s’attend bien que nous aurons de l’indulgence
pour ceux qui ont nommé les fourneaux d’après
leur effet ; mais nous aurions fouhaité qu’ils euffent
été plus conféquens. De tous les auteurs que nous
avons parcourus fur cette matière, & qui ont parlé
de cette d iftindion, nous n’en avons pas trouvé un
feul qui n’en ait admis d’autres en même tems ; elles
fe trouvent parmi celles que nous profcrivons.
io°. Les différentes matières employées à la conf-
tru&ion des fourneaux, leur ont encore mérité des
noms qu’on a cru pouvoir apprendre quelque chofe.
Il eft vrai que dans leur defeription on doit dire, s’ils
font fixes, ronds ou quarrés, en terre, en brique, en
tôle ou en fonte ; mais je ne vois pas que ces noms
doivent leur refter ; ils n’y apportent aucune différence
, le même fourneau pouvant être conftruit de
diverfes matières.
1 r°. La figure des fourneaux (on entend ici l’intérieure)
a été trop vague auffi pour qu’on ait pû s’en
fervir comme d’un figne pour les reconnoître. Un
fourneau elliptique n’eft pas plus un fourneau de fufion
que de diftillation, &c.
iz ° . Leur grandeur n’a pas dû non plus côn'fti-
tuer leurs noms ; ce n’eft une diftindion bonne tout-
au-plus qu’à s’entendre dans un laboratoire , foit
pour les fourneaux du même laboratoire, foit pour
ceux des travaux en grand.
130. La qualité de fourneau à dôme eft encore applicable
à plufieurs efpeces, & par conféquent trop
vague.
140. Les fourneaux domeftiques ne font rien à la
Chimie ; à la bonne-heure que l’économie lès ait admis,
de même que la Chimie a profité de l’économie
domeftique.Nous dirons néanmoins que ce font pour
l’ordinaire des fourneaux de décodion, comme ceux
I des figures 12 , 13 , &c. plus ou moins mal - faits, &
1 criblés
'criblés de trous. Il y en a d’autres cependant qui ont
leur utilité, & qui font très-bien conftruits pour ce
à quoi ils font deftinés. Qu’on s’imagine qu’au fourneau
de la décodion de la figure /à , il y a à l’oppo-
ïite de la bôuche du foyer un trou d’un pouce & demi
dé diamètre environ , auquel on fait un petit
tuyau de terre qüi fe têrriiine aux ords du fourneau ,
& va quelquefois un peu plus haut, pour être reçu
dans tin ttiyau de poêle ; ils fervent à la cuifine.
Quant aux autres fourneaux de cuifine, ils n’entrent
point dans notre plan, quoiqu’ils foient de nôtre
compétence. Nous n’en parlons ici que pour dire
qu’ils font très-mal faits pour l’ordinaire.
On fait mal-à-propos fynonymes fourneaux domeftiques
& d’apothicairé.
150. On a pû voir par ce que nous avons dit des
fourneaux de lampe, que l’aliment du feu n’y appor-
toit pas une différence bien confidérable ; edr c’eft
du feu de la lampe qu’il eft ici queftion, & non de
fa figure, foit qu’on y brûle de l’efprit-de-vin ou dé
l’huile : on aurôit dû par la même raifon dire fourneaux
à bois, à charbon, à tourbe, &c.
Tout fourneau a fon cendrier, fa grille & fon
foy er, difent Stahl, le Fêvre, Chatas, & quantité
d’autres ; mais il exifte un fourneau d’effai qui n’ a ni
grille ni cendrier , ou dont le cendrier & le foyer
font confondus : d’ailleurs le fourneau à lampe h’a
pas de grille; mais on peut d ire, je crois en général,
comme le même Stahl, qu’il n’y a point de fourneau
qui n’ait une partie dont la figure eft la même dans
tou s, & que chacun en a Outre cela au-moinS une
qui lui eft propre.
Nous ne parlerons point des autres diftin&ions en
ouverts & fermés ; en fermés par une fermeture
plate ou convexe ; en droits & renverfés ; à canaux;
perpétuels & extemporanés ; compofés de parties
contiguës & continues ; pareffeux & vigilans ; libres
& fixés au mur ; elles ne fervent de rien, & ne méritent
pas qu’on s’y arrête.
Nous n’avons encore rien dit des regîtres qu’en
paffant & en particulier ; nous ne les avons, pour
ainfi dire, encore guere confidérés que comme des
trous qu’on faifoit au-haut d’un fourneau y excepté
en parlant de l’athanor (fig. i6 \ ), du fourneau de fufion
(fig. 2G ) , & de quelques autres. Voici ce que
nous avons à ajoûter fur cette matière.
Des regîtres. Un regître eft une ouverture pratiquée
à la partie fupérieure des fourneaux y pour fer-
vir de paffage aux vapeurs fournies par l’aliment du
feu , & au torrent de l’air qui l’anime. Ce nom vient
de régir y parce qu’on gouverne le feu par ce moyen.
On n’a point encore de réglés certaines pour la proportion
que ces regîtres doivent avoir avec le refte
du fourneau. Glauber demande un tiers de fon diamètre
pour le regître : Boerhaave n’en veut qu’un
quart pour le même fourneau de fufion. Il eft fort peu
queftion des autres.
On avoit fait des fourneaux de décoftion, 6-c.
ayant pour regître des échancrures dans le bord qui
touche le vailfeau, & il faut avoiier que c’étoit - là
la meilleure place qu’on pût leur donner ; mais on
eft revenu à faire quatre trous au-deffous de leur
bord fupérieur. Voyt{ nos figures 2 , / 2 , 13. C ’eft la
méthode ancienne ; voye^ notre figure 7 6 y qui eft de
Libavius.
Quand on met un bain au lieu de dôme dans le
fourneau de diftillation laté.rale fig. 1 1 les regîtres fe
trouvent faits tout naturellement par les échancrures
des barres inutiles pour lors.
U ^ a des regîtres qui méritent vraiment ce nom
par 1 efpece de reffemblance qu’ils ont avec ceux
des orgues ; tels font ceux de la forge & du fourneau
de fufion fig. 8. Au refte c’eft leur ufage, & non la
figure qui décide.On appelle encore regîtres les inf-
Tomc VU*
trumens, ou ces petits parallélipipedes de terre eut.
t e , qu’on met devant les foupiraux de la moufle.
Une ouverture feule au milieu du dôme feit qué
la chaleur eft par-tout égale dans le fourneau > &
plus concentrée ; d’ailleurs il eft plus aifé de la fer-
mer. Quand il y en à trois ou quatre, il faut les tenir
toujours ouverts, ou fi on les ferme dans la fuite,
ne les pas rouvrir ; car il arrive que la partie de
la rteorte qui eft vis-à-vis, & qui s’eft refroidie pendant
cju’ils ont été fermés ; j>arce que la chaleur n’a
plus été déterminée de ce coté-là, fe fend parce qu’elle
eft frappée d’une’chaleur fubite : cet inconvénient
arrive d’autant mieux qu’elle eft plus épaiffe
par la raifon que la table interne ne peut pas être
dilatée en même tems que l’externe. Cet ufage d’un
feul regître au milieu du dôme eft fort ancien, comme
nous l ’avons remarqué à la feérion des fourneaux
philofophiques. Peu d’auteurs en ont mis quatre. II
n’y a eu que quelques mauvais artiftes ou fournalif-
tes qui en ont introduit ce nombre de tems-en-tems.
Si les regîtres font au nombre de quatre, & tout-
autour du dôme du fourneau fervant à la diftillation
du vinaigre, de la manne, du miel, &c.fig. 74. c’eft
qu’on ne peut pas les placer ailleurs, qu’on les laiffe
ouverts continuellement, & qu’il ne faut qu’une
chaleur douce pour ces fortes d’opérations.
Quoiqu’il foit vrai qu’on augmente le feu en ouvrant
les regîtres, cela n’a pourtant lieu qu’à l’égard
de ceux qui ne font pas trop grands; car plus on en
puvriroit, & plus on devroit augmenter le feu , au
lieu qu’on le diminue réellement fi on en ouvre trop
ou s’ils font trop grands : ainfi ii n’eft queftion dans
cet axiome que des regîtres qui font en proportion
avec le refte.
Les regîtres doivent être au plus un tiers ou un
quart du diamètre du cendrier, dont je crois qu’on
peut regler la porte fur le diamètre du fourneau. Celui
de Glauber, par ex. a un pié de diamètre, ainfi
égalé dimenfion iuffira pour fon foupirail, & le tiers
ou le quart, comme on a dit, pour le tuyau. Quant
au foupirail, je penfe qu’il fuffit qu’il fourniffe au
foyer; mais le foyer n’a que cette largeur, & elle
eft même diminuée par la grille & les charbons : ce
fera donc affez pour le foupirail, ce fera même trop ;
mais dans le cas où l’on ne peut apprétier au jufte la
quantité convenable, il vaut mieux pécher par cet
excès que par le contraire ; & je crois qu’on doit
s’en tenir à cette dimenfion, une plus grande ne feroit
pas fondée en raifon,comme on voit au fourneau
de Boerhaave ; elle eft même nuifible, comme il eft
aifé de le penfer, & comme nous le.dirons en parlâfit
des athanors. Mais il n’en eft pas de même du tuyau
ou cheminée, il ne doit pas avoir le même diamètre
que \e fourneau: ceci au refte eft une affaire d’expérience
, fur laquelle on n’a pas encore fait beaucoup
d’obfervations. On peut néanmoins affûrer, qu’en
faifant un fourneau de maniéré qu’il aille toujours
en retréciffant, il admettra plus d’air qu’il ne lui en
faut.
Au .refte , fi l’on penfe qu’un foupirail de même
diamètre que 1e fourneau ne fuffife pas, il faudroit-
non l’élever ni faire plufieurs portes tout-autour du
fol du cendrier, cela feroit inutile, mais àggrandir
le diamètre du cendrier lui-même, & par ce moyen
on auroit une porte plus large ; car il eft auffi inutile
de la faire plus haute que large quand elle eft
de la largeur du cendrier, que d’en mettre plufieurs
tout-autotir, dé cette même largeur. Cela ne peut
avoir lieu que quand chacune d’elles n’a qu’un©
partie du diamètre dii cendrier, & en.ee cas elles
ne doivent faire entr’elles que la fomme de fa largeur.
Des degres du feu. C ’eft par le moyen des regîtres
& du foupirail, çomme nous l’avons déjà dit en plug
IIe Ü h