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c-é& dans ce Gens que l’on appelle les tableau* datts:
le {'quels Rubens a repréfenté l’hiftoire de Marie de
Médicis la salerie de Rubens ou la galerie du Luxernsfquelque
chofe peut rendre fenfible les reflem-
blancés fi bien établies entre la Poéfie & la Peinture ,
c’eft fans doute les rapports qu’ont entre eux les différens
genres de produirions de ces deux Arts. Je
dirai au moi Genre , les reffemblances principales
qu’on peut admettre dans les ouvrages de Peinture &
dans ceux de Poéfie ; je vais en emprunter un feul
trait, qui me paroît convenir particulièrement à Varticle
G a l e r i e . I
-Les compofitions dont la Poéfie fe fait plus d honneur,
font les poëmes compofés de plufieurs parties
qui fufceptibles d’une beauté particulière,exigent que
cette beauté ait une jufte.convenance avec l’ouvrage
entier, & une liaifon combinée avec les parties
qui precedent ou qui fuivent. Dans la Peinture, un
feul tableau, quelque grand qu’en foit le fùjet, ne
femble pas répondre parfaitement à cette idée :
mais un affemblage de tableaux qui indépendamment
des convenances particulières auxquelles ils font af-
treints, auroient, entre eux des rapports d’a&ion &
d’intérêt qui les lieroient les uns aux autres , feroit
une image fenfible des poëmes dont je viens de parler.
ijnegalerie décorée par un célébré artifte,dans laquelle
les momens différens d’une hiftoire font partagés
avec l’intelligence néceflaire pour les rendre dépen-
dans les uns des autres, eft à la Peinture ce qu’eft à
la Poéfie un poëme excellent, où tout marche & fe
fuit. Defpréaux, ce iégiflateur des Poëtes, ajoute
qu’une compofition de cette efpece
N'ejl pas de ces travaux qu'un caprice produit j
I l veut du tems, des foins . ...............
Il veut plus que tout ce la , un véritable génie.
Quelle machine, en effet, à concevoir, à difpo-
fe r , à créer, à animer enfin ! c’eft à des ouvrages de
cette efpece qu’on reconnoît le caraôerede divinité
par lequel ce^qu’on appelle génie a mérité dans tous
les âges & méritera toujours l’hommage des hommes.
Il eft un point de perfe&ion où les Arts font tellement
au-deffus du méchanifme qui leur eft propre,
que leurs produirions ne paroiffent plus être que du
veffort de l’ame. Mais pour revenir à l’art de la Peinture
, je crois que les ouvrages de l’efpece de ceux
qu’on nomme galerie y ainfi que les plafonds, font les
moyens les plus propres à entretenir & à étendre, fes
progrès. A la vérité, lesoccafions d’entreprendre ces
poëmes pittorefques font encore rares ; mais il ne
fau t, pour les rendre plus communs, qu’un fimple
defir du fouverain, & quelques exemples. Les arts
plus goûtés & plus connus, ont déjà fait naître une
efpece de luxe qui eft prêt à l’emporter fur l’étalage
de ces fuperfluités qui n’ont d’autre mérité que de
venir de fort loin. Il arrivera peut-être que non-feu-
iement des princes, mais des particuliers, pour fatif-
faire leurs penchans tolérés pour la fomptuofité,
donneront à des artiftes diftingués l’occafion d’entreprendre
des poëmes pittorefques de différens genres
, dans lefquels le génie de la Peinture prenant un
libre effor, étendra les limites de l’art, & les portera
auffi loin qu’il pourra lui-même s’élever. Eh, pourquoi
dirigeant à un but honnête & même utile, ces
effets delà prodigalité, ne confacreroit-on pas ces
compofitions à la loiiange & à l’encouragement des
vertus? Si les defeendans de ces maifons illuftres
auxquelles leurs chefs ont tranfmis une jufte gloire,
peuvent faire repréfenter dans les galeries de leurs palais
les a étions de ceux de leurs aveux dont ils tiennent
une diftin&ion plus flatteufe que celle qui ne
provient que d’une date éloignée, les particuliers
moins illuftres, en faifant retracer dans leurs maifons
des a&ions moins éclatantes, pourroient rappelle!?
les traits non moins honorables de la vie de leurs
peres, de leurs amis , ou de leurs bienfaiteurs. Se-
rionsrnous moins fenfibles à voir en aétion la géné-
rofité, la juftice, l’attendriffement vertueux ,que la
majefté, la g loire, la vengeance, & ces infçriptions
{impies qu’on liroit au bas d’un tableau ? le reffenti-
ment étouffé ou l’amitié éprouvée, ne parleroient-
elles pas autant au coeur & à l’efprit dans leur genre
, que celles dans lefquelles on annonce des ennemis
vaincus & des places affiégées ?
Il feroit donc très-poflible de lier enfemble les
compofitions des tableaux qui orneroient un fimple
cabinet , comme on voit unis & dépendais les uns
des autres, ceux qui décorent les galeries des rois ; 8c
des évenêmens particuliers intéreffans ou agréables*
produiroient un plaifir v if à ceux qui connoîtroient
particulièrement ceux qui en feroient les aéleurs , &C
un intérêt affez grand aux perfonnes indifférentes ,
à l’aide d’une courte infeription.
Il feroit aifé d’appuyer cette idée de raifonnemens
& de preuves ; mais les raifonnemens & les preuves
influent peu fur des ufages que fouvent le fimple ha-
fard introduit dans un tems ; tandis que dans un autre*
des volumes de differtations ne pourroient les faire
adopter.
L ’ufage des galeries eft encore d’y raffembler des
tableaux de différens artiftes. anciens & modernes*
Ces colleârions, louables en elles-mêmes parce qu’elles
contribuent à la confervation des chefs-d’oeu-
vre des A rts, demanderoient fans doute une intelli-
gence quelquefois rare dans ceux qui les forment *
pour que chaque compofition fût dans la place la
plus favorable aux beautés qui font fon mérite. Il
en eft des tableaux comme des hommes ; ils fe font
valoir ou fe détruifent par les diverfes oppofitions
de leurs caraûeres. Un colorifte rigoureux eft un
voifin redoutable pour un deffinateur fin & correél,
qui n’a pas affez entendu la magie de la couleur. Un
homme dont l’efprit eft plein d’images & la conver-
fation brillante, n’obfcurcit-ilpas celui dont la raifon
moins colorée, pour ainfi dire, fe montre fous des formes
juftes, mais avec moins d’éclat? Article de M,
Wa t e l e t .
* Galeries , terme de Fonderie, font des efpaces
féparés par des murs de grès maçonnés d’argille ,
élevés de deux aflifes de feize pouces d’épaiffeur
chacune, & d’un pié de hauteur: on les pofe au fond
de la foffe fur un maflif de deux rangs de brique l’un
fur l’autre:fur ces murs de galerie on applique des
plates - bandes de fer de quatre pouces de large
fur huit lignes d’épaiffeur, entaillées aux endroits où
elles fe croifent : elles fervent de bafe à l’armature*
Voye{ les Planches de la Fonderie des figures éqüejlrcs*
Galerie , (Jardinage.) il y en a de verdure ; elles
font formées par des arcades des deux côtés ; ce
qui les diftingue des berceaux.
Galeries d’Eau ; ce font deux rangs de jets perpendiculaires
qui tombent dans des rigoles ou gou-
lettes de pierre ou de plomb, féparées ou contiguës
fur deux lignes parallèles : on en voit une à Sceaux,
ornée de buftes de marbre & de niches de treillages
du deffeih du fameux Lebrun. Voy. Jet d’Eau. (K )
Galerie , terme de jeu de Paume ; c’eft un paffage
qui borde celui des côtés d’un jeu de paume, qui eft
tout ouvert depuis la hauteur de trois piés julqu’au
toît : ce côté ouvert eft féparé par des poteaux qui
le divifent en fix parties à-peu-près égales, dont il
y en a trois de chaque côté de la longueur du jeu.
La première division, qui régné depuis la corde juf-
que & compris la porte ou paffage par lequel on entre
dans le jeu , fe nomme le premier ; l’efpace compris
depuis la porte jufqu’au poteau fuivant, eft ap*
pôllé le fécond; 8c le refte de l’ouverture eft appelle
le dernier, ■
GALÉRIEN, f. m. (Jurifprud. Marine.} criminel
condamné à fervir de forçat fur les galeres du roi
pendant un nombre d’années limité , ou à perpétuité
: au premier cas, la condamnation à la peine des
galeres avec flétriffure, emporte infamie, {ans con-
fifeation de corps ni de biens : au fécond, elle emporte
mort civile , confifcation de biens dans les
provinces où la confifcation a lieu, & privation de
tous effets civils.
Les fraudeurs 8c contrebandiers condamnés aux
galeres faute de payement & par converfion d’amende
, ne font plus flétris 8c marqués ( déclaration du Roi
de 1/44) ; ils font admis à payer l ’amende après le
jugement de converfion , même après qu’ils ont
commencé à fubir la peine contr’eux prononcée,
& doivent être auffi-tôt remis en liberté ; le jugement
de converfion de peine demeurant en ce cas
fans effet, 8c comme non avenu. Déclaration du Roi-
de t/ 5 6.
La peine des galefes a été fagement établie ; elle
conferve au fervice de l’état, fans danger pour la fo-
ciété,des fujets que leurs crimes auroient expatriés ou
conduits au fupplice : elle eft d’ailleurs plus conforme
aux lois de l’humanité.
Les galériens ne furent d’abord appliqués qu’au
fervice de la mer, fuivant l’efprit de la loi : mais la
méchanceté des hommes en général, l’ignorance de
plufieurs juges , l’avidité des fuppôts des fermes ,
peut-être le vice de quelques lois pénales, portèrent
bien-tôt le nombre de ces malheureux au-delà de ce
qu’exigeoit le fervice des galeres, ils font encore employés
aux divers travaux des ports : c’eft principalement
dans ceux de Breft 8c de Marfeille qu’on les
raffemble de toutes les provinces du royaume, où les
officiers & gardes de la chaîne vont les prendre dans
les mois d’Avril 8c de Mai de chaque année. Rendus
dans les ports, ils font partagés par chiourmes avec
les efclaves, & renfermés enchaînés dans des bagnes
ou falles de force ; & à défaut, logés à-bord des
vaifleaux hors de fervice,fous la police des intendans
ou ordonnateurs, & la difeipline des comités, argou-
fms, 8c autres bas officiers prépofés pour la faire ob-
ferver.
Les forçats, galériens, ou efclaves, font nourris
dans les bagnes &c falles de forc e ,à la même ration
que fur les galeres dans le port.
Ils font employés de deux femaines l’une , 8c à
tour de rô le , aux travaux de fatigue des arfenaux ,
fuivant les ouvrages auxquels ils peuvent être defti-
nés. On en accorde pour les manufactures utiles à la
Marine, dans les différens ports ; 8c aux fabriquans
& artifans, pour travailler chez eux, aux foûmiffions
ufitées pour leur fûreté.
On permet aux forçats d’établir des barraques en-
dehors des bagnes ; d’y travailler de leur métier ; &
d’y vendre les ouvrages qu’ils ont faits, les jours
qu’ils n’ont pas été deuinés à la fatigue de l’arfenal.
Les forçats ouvriers dans les barraques, & ceux
travaillant en ville , ne peuvent être exempts de la
fatigue de l’arfenal à leur tour, qu’en payant un autre
forçat pour remplir leur fervice ; 8c ce payement
eft fixé au moins à cinq fols.
En cas d’armement, les chiourmes font le fervice
des galeres pendant la campagne ; au défaut d’armement
, il doit être établi chaque année des galeres
d’exercice, pour former 8c entretenir les forçats,
tant au féjour fur la galere, qu’à la fatigue de la rame
8c aux autres manoeuvres.
Les chiourmes font difpenfées, pendant leur tems
d’exercice, de la fatigue de l’arfenal, & peuvent
s’occuper, hors des heures d’exercice, à divers ouvrages
à leur profit ; moyennant quo i, il ne leur eft
donne tjue îa tàtion ordinaire dans ié port. Fbyeç
l ordonnance du Roi du z j Septembre 1/48 , portant
réunion du corps des galeres à celui de la Marine.
Quoique l,es galériens 8c les efclaves confondus
dans le partage des chiourmes. ne compofent qu’un
meme corps de forçats, affocies aux memes travau*
& au meme fervice, il faut pourtant diftinguer leur
état. Les premiers font des criminels condamnés par
nos lois ; les autres font des hommes pris en guerre
fur les infidèles : fuivant le droit de la guerre ceux»
ci ne devroient être regardés que comme prifon-
niers ; mais nous les réduifons dans une forte d’efi*
clavage par droit de repréfailles. Article de M. D u *
R I V A L le jeune»
GALERNE, f. f. (Marine.) v en t de gàlertie; c’eft
celui qui fouffle entre le couchant & le feptentrion ,
qu’on nomme le nord-oiiejl, Voye£ V e n t . ( Z )
GALET, f. m. (H if i. na t.) c’eft un caillou dé mer
& de riviere, ordinairement rond ou plat, & fort
poli, qu’on trouve fur la greve, fur-tout dans les
ports & havres, & fouvent en fi grande abondance,
qu’ils les gâtent & les comblent, à caufe que la nier,
les pouffe d’un côté &c le courant de l’autre.
Il eft aifé de comprendre que la figure & ie poli
des galets leur viennent d’avoir été long-tems battus,
agités par les flots, & ufés les uns contre les autres ;
mais il s’en trouve auffi dans les terres, les vallées ,
& les montagnes. Un phyficien affûre que les montagnes
de Bonneil, de Broyé, & du Quefnoy, fituées
S environ 18 lieues de la mer, font remplies de ces
fortes de cailloux. Il s’en trouve auffi une très-grande
quantité en Dauphiné, &c.
Parmi les galets qu’on rencontre dans les terres *
il s’en voit plufieurs qui ont une furface inégale, ir*
régulière, & hériffée de pointes ; & de plus cette fur-
face eft une efpece d’écorce, différente du refte de
leur fubftance. Il paroît que c’eft-là leur état naturel,
car une caufe étrangère ne peut guere les avoir revêtus
de cette écorce, au contraire elle peut les en
avoir dépouillés ; & cette caufe pourroit être un
frottement long & violent. Il eft d’ailleurs probable
que ces fortes de galets font de la même efpece que
les cailloux qui ont une pareille écorce, affez épaif-
f e , & ’ toute de craie ; mais nous n’avons garde d’in-
fifter fur de telles conjectures, quoique rapportées
dans Yhijloire de l'académie des Sciences , année iJO j.
On prétend que parmi les galets que la mer roule
fur les côtes de Normandie, il y en a quelques-uns,
dans lefquels on trouve d’affez beaux cryftaux de
différentes couleurs. Cet article de Lithologie n’eft
pas encore épuifé. (D . /.)
GALETAS, f. m. terme d 'A r c h i te c tu r e , étage pris
dans un comble éclairé par des lucarnes, & lambriffé
de plâtre fur un lattis, pour en cacher la charpente,
les tuiles, ou les ardoifes. Lat. fu b t e g u la n e a c o n t ig n a «
t io . F o y e { Ma n s a r d e . ( P )
GALETTE, f. f. (Marine.) c’eft en général un gâteau
de pâte cuite fous la cendre ; mais dans la Marine
on donne ce nom à un bifeuit rond & plat qu’on
diftribue aux Matelots. (Z )
GALIEN, (veine d e ) Anatom. l’on remarque dan3
chaque portion latérale du plexus choroïde un tronc
de veine, dont les ramifications font difperfées par
toute l’étendue de ces deux portions. Ces deux
troncs fe rapprochent vers la glande pinéale, s’unif-
fent derrière cette glande, & vont s’abaiffer avec le
torcular Herophili. On donne à ce tronc commun des
deux veines le nom de veine de galien. V?ye { T o r c u l
a r ,& c .
GALICE, fS.(Géog.) province d’Efpagne bornée
au N. & à l’O. par l’Océan, au S. par le Portugal,
dont le Minho la fépare; à l’E. par les Afturies, ôc