CoNSEfc. vateu R s. Dictionnaire de Commerce.
Gardes de Nuit , petits officiers de ville à Paris
commispar les prévôt des marchands & échevins,
pour veiller la nuit fur les ports à la confervation des
marchandifes qui y ont été mifes à bord, & répondre
à leurs frais des dégâts ou dommages qui par leur
faute ou négligence feroient arrivés à ces marchandifes,
pourvu que dans les vingt -quatre heures les
propriétaires des effets détournés ou gâtés intentent
attion contre ces gardes : telle eft la difpofition de
l’ordonnance de la ville de 1671 ,a r f j.c h .jv . Dic-
-tionn. de Commerct.
Garde noire, (Commerce.) on nomme ainli à
Bordeaux une efcoiiade d’archers qui veille pendant
la nuit pour empêcher qu’il n’entre dans la ville, ou
qu’il n’en forte aucune marchandife en fraude ; elle
eft compofée d’un capitaine, d’un lieutenant, & de
neuf l'oklats. Dictionn. de Commerce.
Garde-Visiteur , (Commerce.) on appelle de la
•forte à Bordeaux un commis qui accompagne le vifi-
teur d’entrée de mer, lorfqu’il va faire fa vifite fur
les navires & barques qui arrivent dans le port de
cette v ille , & dont il eft comme le contrôleur.
Les fondions du garde-vifteur font, i° . en accompagnant
le vifiteur, de faire mention fur fon portatif
du nom des navires & de celui des maîtres, du lieu
d’oîi ils viennent, & du nombre & qualité des marchandifes
: 20. de donner chaque jour au receveur de
la comptablie, un état des vaiffeaux & barques vi-
lités: 30. de fournir un pareil état aux receveur &
contrôleur du convoi des barques de f e l , de leur
nom, de celui de leurs maîtres, de leur port, & de la
quantité & qualité des Tels dont elles font chargées:
40. de tranferire tous lesjours les déclarations qui
fe font au bureau. Dictionn. de Commerce.
Garde , f. f. en terme de Commerce , lignifie conservation
, durée en un même état, comme dans les phra-
fes fui vantes.
Les marchandifes fujettes à la corruption ne font
pas de garde : on dit d’un vin foible, qu’il n’eft pas
de garde.
On appelle auffi dans le commerce, garde-boutique
, garde - magafin, une étoffe dont la couleur eft
éteinte, qui eft fripée, piquée de vers, tarée ou hors
de mode. Dictionn. de Commerct.
Garde , (Commerce.') Dans les lix corps des marchands
de Paris, on appelle maîtres & gardes ceux qui
font élus & choifis parmi les maîtres de chaque corps
pour tenir la main à l’exécution des ftatuts & régle-
mens de chaque corps en particulier, & pour en foû-
tenir les privilèges.
Chez les artifans, il n ’y a point de maîtrés & gardes
y mais fimplement des jurés. Foyei Ju r é . Dictionn.
de Commerce.
Garde-Magasin, (Commerce!) celui qui a foin
des marchandifes renfermées ou dépofées dans un
magafin. Voye^ Magasin.
Garde-Magasin, (Artmilit.) dans l’Artillerie,
c’eft un prépofé par le grand-maître pour veiller au
magafin des armes & des munitions des places, &
tenir un état de tout ce qui entre & qui en fort. (Q)
Garde-Chasse , (Vénerie.) celui qui eft chargé
de la confervation du gibier dans un canton limité.
Un garde-chaffe a deux objets fur lefquels il doit
particulièrement veiller, les braconniers & les bêtes
carnacieres : avec de l’attention & quelquefois de la
hardieffe,il arrête les entreprifès des uns; il y a un
art particulier à fe défaire des autres , qui demande
de l’adreffe,quelques connoiffances , & fur-tout un
goût v if pour les occupations de ce genre. Sans ce
goût, il ne feroit pas poflible qu’un garde-chajfe foû-
îint les fatigues, les veilles , 6c la vigilance minu-
tieule qu’exige la deftru&ion des animaux ennemis
du gibier. V pye\ Piège.
Les gens qui ont des gardes-chafe, ne peuvent prendre
trop de précautions pour qu’ils foient fages ôc
d’une probité à toute épreuve. On ne fauroit croire
combien de détails fourds de tyrannie s’exercent par
eux : ils font armés èt crûs fur leur parole ; cela eft
néceffaire pour l’exercice de leurs fondions. Mais
s’ils ne portent pas, dans l’ufage qu’ils font de ces
droits, l’exaûitude jufqu’au dernier fcrupule, combien
ne font-ils pas à craindre pour le payfan ? Ils deviennent
fur-tout dangereux, s’ils reconnoiffent en
leur maître un goût v if pour la chaffe : alors ils n’épargnent
rien pour flater en lui une paffion qui,
comme toutes les autres, voit injuftement ce qui la
favorife ou ce qui la bleffe. Article de M. l e R o i ,
lieutenant des chajjes du parc de V ’.rfailles.
Gardes-Étalon , (Manège.) on appelle de ce
nom tous particuliers auquel la garde d’un étalon eft
confiée, ou qui fe chargent eux-mêmes de l’achat 6c
de l’entretien d’un cheval propre à fervir les jumens,
d’un arrondiffement quelconque : les uns & les autres
joiiiffent de certains privilèges. Voye{ Haras, (e)
G arde-meuble , ( Manège. ) lieu de dépôt, &
où l’on enferme les felles, les harnois, les couvertures
, les émouchoirs, les brides, les licols, les ca-
veçons, &c. & tous les divers inftrumens qui font
propres au manège, à l’écurie, & néceffaires dans
un équipage. Lorfqu’on ne perd point de vue l’objet
pour lequel on le deftine, on le conftruit de maniéré
qu’il foit à la portée de tous les befoins. Il faut fur-
tout qu’il foit à l’abri de la chaleur exceffive, du
grand froid, de l’humidité, & de toutes odeurs fétides
; autrement les cuirs & tous les ouvrages en
bois , en métaux & en dorures qu’il contiendra ,
feront bien-tôt defféchés, gerfés, pourris, décolorés
, rouillés changés, quelqu’attention que l’on
puiffe apporter à leur confervation. On y difpofe
différemment des armoires ; on y pratique divers
arrangemens tendans à garantir les meubles de la
pouffiere & des injures des rats, ou autres animaux
malfaifans, & dans des tems où l’humidité s’étend,
& fe fait jour & perCe par-tout ; on en garantit le
garde-meuble, à l’aide d’un feu plus ou moins confi-
dérable , 011 ce qui convient encore mieux, à l’aide
d’un poêle médiocrement chauffé, (e)
Garde-meuble, (Manège.) on appelle de ce
nom l’officier auquel on confie le foin & la garde de
tous les meubles d’une écurie, d’un manège, Scd’un
équipage.
Son devoir confifte à tenir un compte fidele de
tout ce qui lui eft remis, à faire attention à ce qu’il
diftribue , à obferver l’état dans lequel les chofes lui
font rendues, à n’en recevoir aucunes qui n’ayent
été parfaitement nettoyées, à faire exactement réparer
celles qui ont fouffert quelqu’atteinte, à être
d’une affiduité extrême , & toûjours prêt à fournir
ce dont on peut avoir befoin ; enfin, à faire foigneu-
fement arranger ce qu’on lui rapporte, félon l’ordre
établi dans le garde-meuble , à la propreté duquel il
doit conftamment & fcrupuleufement veiller, (e)
Garde , f. f. en termes de Fourbijfour, le dit de la
partie qui eft auprès de la poignée d’une épée, pour
empêcher que la main ne foit offenfée par l’ennemi.
Voye^ Épée & Poignée.
Garde-Sale, (Efcrime.) Voye^Prévost.
Garde , ( être en ) Efcrime. C’eft être dans une
attitude auffi avantageufe pour fe défendre que pour
attaquer.
Il y a deux façons de fe mettre en garde, qui font
la garde ordinaire ou garde bajje , & la garde haute.
Elles fe pratiquent toutes deux, fuivant les différentes
occafions.
Garde-haute , ( Efcrime. ) eft celle où l’on
tient le poignet plus haut que la pointe.
Façon de fe mettre en cette garde ; i° . vous placerez
rtz le bras gauche, les piés & le corps, comme 11 eft
enleigné dans la garde ordinaire ; 2 . vous lèverez
le bras droit, & mettrez le poignet à la hauteur du
noertd de l’épaule ; 30. vous pourrez faire defeendre
la pointe de votre épée jufqu’au niveau de la ceinture
, & jamais plus ; mais il eft mieux de la tenir
entre l’épaule & la ceinture.
Garde ordinaire ou Garde-basse , ( Efcrime.
) eft celle où le poignet eft plus bas que la pointe.
Façon de fe mettre en cette garde : i° . tournez la tête
& le pié droit en face de l’ennemi ; 20. portez le talon
gauche à deux longueurs de piés de diftance du
talon droit ; 30. mettez le pié gauche perpendiculaire
au droit ; 40. alignez les piés , deforte que le
droit puiffe paffer derrière le talon gauche, fans laiî-
fer d’intervalle ; 50. alignez les épaules fur le pié
droit, ou ce qui eft le même, mettez-les perpendiculaires
au pie gauche; 6°. pliez le jarret gauche en
avançant le genou , jufqu’à qu’il foit fur l’à-plomb
du bout de fon pié (ceux qui ont le pié petit, peuvent
un peu paffer cet à-plomb.) ; 7 0. portez tout le
corps fur le jarret gauche, & enfoncez-le dans les
hanches; 8°. étendez le genou droit fans le roidir,
au contraire il faut en avoir l’articulation flexible ;
,9°. pofez le tronc du corps bien à-plomb, & ne tendez
ni le ventre ni le derrière; io°. levez le bras
gauche , & arrondiffez-le, enforte que la naiffance
de la main foit au niveau & vis-à-vis le noeud de
l’épaule, & la diftance de la naiffance de la main à
ce noeud doit être delà longueur de l’humerus ; 1 1°.
levez le coude à la hauteur de l’oe il, pour diminuer
le poids du bras ; 120. avancez la main droite jufqu ’à
ce que le pouce foit fur l’à-plomb du bout de fon pié;
1 30. tournez la main droite de façon que le plat de la
lame faffe un angle de 45 degrés avec l’horifon ; 140.
mettez le pommeau à hauteur de la ceinture ; 1 50.
tenez la pointe de votre épée à hauteur du noeud de
l ’épaule, & jamais plus. Nota. Que les jointures de
.votre bras foient fouples fans être trop pliées.
Garde-corps , en Architecture, c’eft une balustrade
ou un parquet à hauteur d’appui, ordinairement
le long d’un quai, d’un foffé, ou aux côtés
d’un pont de pierre. C ’eft auffi un affemblage de
charpente aux bords d’un pont de bois , pour empêcher
de tomber dans l’eau. Le mot latin par lequel
on exprime le garde - corps, eft perïbolus. Les ou- .
vriers l’appellent garde-fou.
Garde-MANGER, en latin cellapromptuaria, (Ar-
jchitect. ) c’eft un petit lieu près d’une cuifine, pour
ferrer les viandes dé la deflerte de la table, le gibier,
la volaille, &c. Il faut que ce lieu foit fec & muni de
quelques tables, corps d’armoires, & autresriftenci-
les à fon ufage. Voye{ le garde-manger, n°. 14. Plane.
X I . Arhitecl. qui eft échauffé l’hy ver par la cheminée
de la cuifine, & l’été rafraîchi par la croifée qui
donne fous le periftile ; les provifions que ces fortes
de pièces contiennent étant fous la garde du chef de
cuifine, il leur faut ménager une iffue du côté de la
cuifine.
Garde- meuble, (Architecture.) c ’eft dans une
anaifon une grande piece ou galerie, le plus fouvent
dans le comble , où l’on ferre les meubles d’été pendant
l’hyver, & ceux d’hyver pendant l’été. (P)
Garde , ( Commerce. ) fe dit de certaines membrures
ou pièces qui font partie de la balance romaine
, autrement dite pefon ou crochet. Dans la |
compofition de cette balance, il y a trois fortes de
gardes, la garde du crochet, la garde forte, & la garde
Toible. Voye^ Balance. Dictionn. de Commerce.
GARDE-CORDE, terme d'Horlogerie. Voye^G'Ul'DE-
C haîne.
Garde: les Relieurs appellent garde une bande,
de parchemin de la longueur du livre qu’ils mettent
à moitié en-dedans du canton : l’autre moitié eft en-
Tome VII>
tadlee par bande pour paffer furie dos dans tes entre-»
nerfs où on les colle ; on colle la bande du dedans,
lorfque le livre eft prêt à dorer î il y en a des deux
côtés du livre. Quelquefois on fe contente de deux
ou trois bandes de parchemin qui paffent du carton
fur le dos, pour le renforcir & mieux affûrer le carton.
Voye[ Ë n DOSSER.
G a r d e s , (Rubanier. ) ce font deux bandes de
fort papier pliées en trois, de la hauteur du peigne ,
& qui lervent à le tenir fixe dans le battant ; d’ailleurs
ces gardes fervent encore à garnir les vuides
qui refteroient aux deux côtés du peigne, & au-
travers defquels la navette pafferoit fans cette précaution.
Les gardes o n t encore une autre utilité, qui
eft de recevoir la navette quand elle ne travaille
pas ; il y a des ouvriers curieux & propres qui font
ces gardes de toile cirée,, dont on met le ciré en-
dehors: ces gardes, outre la propreté & la durée, ont
encore l’avantage de tenir les doigts de l’ouvrier
dans une fraîcheur qui lui eft néceffaire fur-tout en
été.
G a r d e s , ( Verrerie.) on nomme gardes dans l’art
de la Verrerie les morceaux de verre que l’on place
perpendiculairement dans la poêle, lorfqu’on procédé
à la calcination du verre. Ces gardes fervent à
faire connoître quand l’opération eft achevée ; car
lorfqu’ils commencent à plier & à fondre par la chaleur,
il ne faut plus pouffer le feu. Voye{ V e r r e . -
G ar d e s , terme de Tifjerand; les gardes font deux
morceaux de bois placés aux deux bouts des rots ou
peignes, qui affujettiffent les broches ou dents & les
empêchent de s’écarter. Voye1 Pe ig n e .
G a r d e -m a l a d e , ou Simplement G a r d e , f. fém.
(Médecine.) c’eft le nom que Bon dpnne à des femmes
, dont la profeffion eft de garder & foigner les
malades dans les maifons particulières où elles font
appellées ; il s’en faut beaucoup que cet état obfcur
foit indifférent pour la fociété. En effet ces femmes,
par leur habitude & leur expérience dans les cas
de maladies, font plus intelligentes, plus adroites,
& infiniment plus propres que toutes autres per-
fonnes, à prévenir & foulager les befoins des malades
qui leur font confiés ; elles rempliffent auprès*
d’eux les mêmes fondions que les infirmiers ou inr
firmieres dans les hôpitaux. Voyeç In f ir m ie r .
GARDEROBE, f. f. ou PETIT-CYPRÈS Jantoli-
na; genre de plante à fleur en fleurons r amaffés en boule
, qui eft compofée de plufieurs fleurons découpés
& portés fur les embryons, féparés les uns des autres
par de petites feuilles pliées en gouttières, &
foutenus par un calice écailleux de figure hémifphé-
rique ; les embryons deviennent des femences qui
n’ont point d’aigrettes. Les fleurs de cette plante
font plus grandes que celles de l’abfynthe & de l’au-
ronne. Tournef. in f i t . rei herb. Voye{ P l a n t e . ( / )
Cette plante s’appelle auffi fantoline, de fon nom
latin. Ainfi voyeç SANTOLINE, (Matièremed.)
G a r d e -r o b e , (Architecture.) s’entend du lieu où
l’on tient les aifances, les cabinets de toilette, ceux
où l’on ferre les habits, le linge, & où couchent les
domeftiques que l’on veut tenir près de foi. Voye{ les
pièces marquées Cdans le plan de la PI. X I . Architect.
Ce font ces gardes-robes que M. Perrault entend dans
Vitruve par cella familiarica. On appelle garde-robe,
chez le roi & les princes, un appartement où l’on
tient les habits, mais où logent même les officiers
qui y fervent ; en latin vrfliarium. Le mot de garde-
robe fe prend chez les Italiens pour garde-meuble.
Garde-robe de bain ; c’eft près d’un bain le lieu où
l’on fe deshabille, & que Vitruve appelle apodite-
rium. Voye^ la piece marquée I dans le plan de la
Planche X I. Architecture.
Garde-robe de théâtre ; c’eft derrière ou à côté de la
fçene d’un théâtre un lieu qui comprend plufieurs
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