Riom, en 1 546 ; à Tours, en 1547 ; à Troyes \ en
153 5 ; à Lyon en 1596, 6c ailleurs. Avant l’éreôion
du parlement de Dijon, les grands-jours du duché de
Bourgogne fetenoient à Beaune.
Les lettres patentes portant établiffement de
grands-jours, nommoient les juges 6c les autres officiers
dont le tribunal devoit être compofé , & dé-'
tailloient les matières dont ils dévoient connoître.
Les lettres patentes données pour les grands-jours
établis à Clermont en Août 1665, attribuoient aux
commiffaires pour la province d’Auvergne, à-peu-
près la même autorité qu’ont les parlemens dans leur
reffort, tant en matière civile qu’en matière criminelle
6c de police. Ces fortes de lettres patentes dévoient
être enregiftrées au parlement ; celles données
pour l’Auvergne l’ont été le 5 Septembre 1665; mais
auffi depuis ce tems les grands-jours le font évanouis.
(D . J.)
G r a n d -C r o ix , (H fi. mod.) dans l’ordre de Malte,
on donne ce nom aux piliers ou chefs des langues
qui font baillifs conventuels, aux grands-prieurs ,
aux baillifs capitulaires, à l’évêque de Malte , au
prieur de l’églife, & aux ambaffadeurs du grand-
maître auprès des fouverains. Voyt{ Ma l t e ou O r d
r e d e M a l t e . { G )
G r a n d -Ma ît r e d e s A r b a l é t r i e r s d e Fr a n c
e , {Hifi. mod.) c’étoit anciennement un des grands
officiers de la couronne, qui avoit la furintendance
fur tous les officiers des machines de guerre, avant
l ’invention de l’artillerie ; on en trouve dans notre
hiftoire une fuite depuis S. Louis jufque fous François
premier. (G)
G r a n d -Ma ît r e d e F r a n c e , {Hifi. mod.) officier
de la couronne appellé autrefois fouverain maître
d'hôtel du roi; il a le commandement fur tous les
officiers de la maifon & de la bouche du roi, qui lui
prêtent tous ferment de fidélité, & des charges def-
quels il difpofe : depuis Arnoul de "Wefemale, qualifié
de fouverain maître d hôtel du roi Philippe-le-Bel,
vers l ’an 1290, on compte quarante-deux grands-maîtres
de France, jufqu’à M. le prince de Condé, qui eft
aujourd’hui revêtu de cette charge, qui pendant fa
minorité a été exercée par M. le comte de Charo-
lois,fon onde.
G r a n d -Ma ît r e des C é r ém o n ie s d e Fr a n c e ,
'(H fi. mod.) officier du roi dont la charge étoit autrefois
annexée à celle de grand-maître de la maifon
du roi ; elle en fut féparée par Henri III. en 15 8 5. Le
grand-maître des cérémonies a foin du rang 6c de la
féance que chacun doit avoir dans les a&ions fo-
lemnelles, comme au facre des rois, aux réceptions
des ambaffadeurs, aux obfeques 6c pompes funèbres
des rois, des reines, des princes & des princeffes ; il
a fous lui un maître des cérémonies 6c un aide des
cérémonies. La marque de fa charge eft un bâton
couvert de velours noir , dont le bout 6c le pommeau
font d’y voire. Quand le grand-maître, le maître
, ou l’aide des cérémonies, vont porter l’ordre 6c
avertir les cours fouveraines, ils prennent place au
rang des confeillers; avec cette différence, que fi
c’eft le grand-maître, il a toujours un confeiller après
lui ; fi c’eft le maître ou l’aide des cérémonies, il fe
met après le dernier confeiller, puis il parle affis &
couvert, l’épée au côté 6c le bâton de cérémonie en
main.
G r a n d -Ma ît r e d e G O r d r e de Ma l -
M a l t e , 4 à t e .
G r a n d -Pa n n e t ie r , B 1 Pa n n e t ie r .
G r a n d -Pr e v ô t , | I P r e v ô t .
G r a n d -Pr ie u r , g V °y e i\ Pr ie u r .
G r a n d -Q u e u x , I J Q u e u x .
G r a n d - T u r c o p e l - 1 B O r d r e de Ma l -
LIER, ■ F TE.
pRAND-VlSIR, d —VlSIU,
G r a n d -M a ît r e d ’A r t il l e r ie , (Hfi. mod. &
Art milit.) étoit en France le chef fuprème de l’Artillerie.
Par les provifions que le roi lui faifoit expédier
il avoit la fur-intendance, l’exercice, l’adminiftra-
tion, & le gouvernement de l’état, & charge de
grand maître, & capitaine général de l’Artillerie de
France, tant deçà que delà les monts 6c les mers,
dedans 6c dehors le royaume, pays & terres étant
fous l’obéiffance &: la protection de fa majefté.
II ne fe faifoit aucuns mouvemens de munitions
d’Artillerie dans le royaume, que par les ordres du
grand-maître ,ou de fes lieutenans , ou officiers, à qui
il donnoit des commiffions particulières pour cet effet
, enfuite des ordres qu’il recevoit du roi.
Tous les marchés fe faifoient en fon nom, ftipu-
lant pour fa majefté ; il arrêtoit le compte général
de l’Artillerie que le thréforier rend à la chambre
des comptes, où le grand-maître étoit reçu comme
ordonnateur de tous les fonds qui ont rapport à la
dépenfe d’Artillerie de quelque nature qu’elle pût
être.
Le grand-maître avoit encore un privilège dont il
n’étoit point fait mention dans les provifions de fa
charge ; c’eft que quand on prenoit une ville fur laquelle
on avoit tiré du canon, les cloches des é»Ii-
fes, les uftenciles de cuivre 6c autre métal, lui àp-
partenoient, 6c dévoient être rachetés d’une fomme
d’argent par les habitans, à-moins que dans la capitulation
on ne fut convenu du contraire.
Il avoit encore le droit en entrant 6c en fortant
d’une place où il y avoit de l’Artillerie, d’être falué
de cinq volées de groffes pièces de canon, fans préjudice
du plus grand nombre, auquel il pourroit
avoir droit par fa naiffance, ou par quelqu’autre
qualité.
Le grand-maître d'Artillerie prêtoit ferment entre
les mains du ro i, au-moins depuis que cette charge
avoit été érigée en charge de la couronne ; car avant
ce tems-là Armand de Biron, fous le regne de Charles
IX. prêta ferment, non pas entre les. mains de
ce prince, mais entre les mains de Henri, duc d’Anjou
, qui fut depuis roi de France, troifieme du nom.
Ce ferment fut fait le 3 de Février 1570,
Mais ce qui ajouta le plus de fplendeur à cette
haute dignité, eft le relief que lui donna Henri IV.
en l’érigeant en charge de la couronne, en faveur
de Maximilien de Béthune, marquis de Rofni &
depuis duc de Sully. Cette ére&ion fe fit en i6or
au mois de Janvier.
Le grand-maître de l'Artillerie avoit un grand nombre
d’officiers, 6c même des corps de troupes fous
fa jurifdi&ion & dans fa dépendance ; aux officiers
desquels il pourvoyoit 6c donnoit à la plupart des
provifions en vertu de fa charge.
Le grand-maître pour marque de fa dignité, met-
toit au-deffous de l’écu de fes armes deux canons fur
leurs affûts, des caques de poudre, des boulets, 6c
des gabions.
«Il feroit difficile, dit le P. Daniel, de détermi-
» ner le tems où ie titre degrahd a été donné au maî-
» tre d'Artillerie. Il eft certain qu’il lui a été donné
» au-moins quelquefois, même dans des a&es au-
» thentiques, long-tems avant que cette dignité fiut
» érigée en charge de la couronne. Henri III. Char-
» les IX. Henri II. le lui donnoient dans leurs or-
» donnances. L’ufage en étoit dès le regne de Fran-
» çois I. » Hifioire de la milice françoife.
On peut voir dans le I. vol. de la troifieme édition
des mémoires de Saint-Remi, le détail de tous les droits
& priyiléges qui étoient attribués à la charge de
grand-maître de L'Artillerie. Cette importante charge
a été fupprimée au mois de Décembre 175 5 , fur la
démiffion
démiffionde Louis-Charles de Bourbon, comte d’Eu,
qui en avoit été pourvu en furvivance de M. le duc
du Maine, le ixM a i 1 7 1 0 . Voye^G é n i e . ( Q )
G r a n d A c q u i t , ( Commerce. ) on nomme ainfi
à Livourne un droit qui fe leve fur chaque vaiffeau
ou barque defel qui fe met en coutume. Ce droit eft
de quatre livres par bâtiment, & c’eft un de ceux
que l’on paye au convoi. Voye[ C o n v o i . Diclionn.
de Commerce, de Chambers, & de Trévoux. (G )
G r a n d e C h a r t r e , {Hfi. d'Angl.)voyeiCuAK-
t r e , 6c vous obferverez qu’elle n’eft pas le fondement
, mais une déclaration des'libertés de l’Angleterre.
La nation, par l’établiffement de ce corps de
lois, fe propofa d’affermir fes libertés naturelles &
originaires, par l’aveu authentique du roi (Henri
III.) qui étoit fur le throne, afin de ne laiffer ni à
lui ni à fes fucceffeurs aucun prétexte pour empiéter
à l’avenir fur les privilèges des fujets. {D. J.)
G rANd’OEuVRE, {Alchimie.) voye[ PlERRE PHILOSOPHALE
& Philosophie hermét ique.
G rand-Go s ie r , {O r n ith .) gros oifeau marin
plus fort qu’une oie ; il a l’air trifte 6c pefant ; fes
jambes font courtes 6c fortes : fon cou eft long, ainfi
que fon b ec, dont la partie inférieure s’élargit à volonté
pour laiffer paffer librement les gros poiffons
que l’oifeau reçoit dans, une grande poche qu’il a
au-deffous de ce bec. On prétend qu’on peut appri-
voifer cet oifeau, & s’en fervir comme d’un pourvoyeur
, en lui faifant regorger le poiffon qu’il a pris.
Nous ne garantiffons point ce fait. Son plumage eft
blanchâtre & gris-mêïé de quelques plumes noires
aux aîles. Quelques-uns le nomment pélicant.
GRANDESSE, f. f. {Hfi. mod.) qualité des grands
d’Efpagne. Voye^l'article Grand.
GRANDEUR, f. f. {Philof. & Matkém.) Voilà un
de ces mots dont tout le monde croit avoir une idée
nette, & qu’il eft pourtant affez difficile de bien définir.
Ne feroit-ce pas parce que l’idée que ce mot
renferme, eft plus fimple que les idées par lefquelles
on peut entreprendre de l’expliquer? Foye[ D éfin
it io n & Elémens des Sciences. Quoi qu’il en
foit, les Mathématiciens définiffent ordinairement la
grandeur, ce qui eft fufceptible d’augmentation 6c
de diminution ; d’après cette notion l'infini ne feroit
pas plus une grandeur que le zéro, puifque l’infini
n’eft pas plus fufceptible d’augmentation que le zéro
ne l’eft de diminution ; auffi plulieurs mathématiciens
regardent-ils le zéro d’une part 6c l’infini de
l ’autre, non comme des grandeurs, mais comme la
limite des grandeurs ; l’une pour la diminution, l’autre
pour, l’augmentation. Voyt{ L im it e . On eft fans
doute le maître de s’exprimer ainfi, & il ne faut point
difputer fur les mots ; mais il eft contre l’ufage ordinaire
de-dire que l'infini n e f l point une grandeur ,
puifqu’on dit une grandeur infinie. Ainfi il femble qu’on
doit chercher une définition de la grandeur plus
analogue aux notions communes. D e plus, fuivant
la définition qu’on vient d’apporter, on devroit ap-
peller grandeur tout ce qui eft fufceptible d’augmentation
6c de diminution ; or la lumière eft fulcepti-
ble d’augmentation 6c de diminution ; cependant on
s’exprimeroit fort improprement en regardant la lumière
comme une grandeur.
D ’autres changent un peu la définition précédente
, en fubftituant ou au lieu de & , & ils définiffent
la grandeur, ce qui eft fufceptible d’augmentation
ou de diminution. Suivant cette définition dans laquelle
ou eft disjonftif, zéro feroit une grandeur ;
.car s’il n’eft pas fufceptible de diminution, il l’eft
d’augmentation ; cette définition eft donc encore
moins bonne que la précédente.
,On peut, ce me femble, définir affez bi,en \zgrandeur
, ce qui eft compofé de parties. Il y a deux for-
Torne F i l ,
tes de grandeurs, la grandeur concrète 6t la grandeur
abftraite. Voye^ C o n c r e t & A b s t r a i t . La
grandeur abftraite eft celle dont la notion ne défigne
aucun fujet particulier. Elle n’eft autre chofe que
les nombres , qu’on appelle auffi grandeurs numériques.
^oye^NoMBRE. Ainfi le nombre 3 eft une quantité
abftraite, parce qu’il ne défigne pas plus 3 piés
que 3 heures, &c.
La grandeur concrète eft celle dont la notion renferme
un fujet particulier. Elle peut être compofée
ou de parties co-exiftantes, ou de parties fucceffi-
ves ; 6c fous cette idée elle renferme deux efpeces ,
l’étendue, 6c le tems. Voy 'e^ E t e n d u e & T e m s .
Il n’y a proprement que ces deux efpeces de grandeurs
; toutes les autres s’y rapportent direéiement
ou indirectement. L’étendue eft une grandeur dont
les parties exiftentenmême tems; le tems 11 ne grandeur
dont les parties èxiftent l’une après l’autre.
La grandeur s’appelle auffi quantité, voyez Q u a n t
i t é ; & fous cette idée on peut dire que la grandeur
abftraite répond à la quantité dijerete, & la
grandeur concrète à la quantité continue. Foyt{ D is c
r e t & C o n t in u .
L a grandeur 6c fe s p ro p r ié té s fo n t l’o b je t des M a th
ém a tiq u e s , c e q u i f e r a e x p liq u é p lu s a u lo n g à
l ’article M A TH ÉM A T IQ U E S .
Sur la grandeur apparente des objets > voye{ les mots
O p t iq u e & V i s io n . (O )
G r a n d e u r , f. f. {Phil. mor.) ce terme en Phyfi-
que & en Géométrie eft fouvent abfolu, & ne fup-
pofe aucune comparaifon ; il eft fynonyme de quantité,
détendue. En Morale il eft relatif, & porte l’idée
de fupériorité. Ainfi quand on l’applique aux qualités
de l’efprit ou de l’ame, ou colleéHvement à la
perfonne , il exprime un haut degré d’élévation au-
deffus de la multitude.
Mais cette élévation peut être ou naturelle, ou
faûice ; & c’eftdà ce qui diftingue la grandeur réelle
de la grandeur d’inftitution. Effayons de les définir.
La grandeur d’ame, c’eft-à-dire la fermeté, la droiture
, l’élévation des fentimens, eft la plus belle partie
de la grandeur perfonnelle. Ajoûtez-y un efiprit
va fte , lumineux, profond, &. vous aurez un grand
homme.
Dans l ’idée colledfive & générale de grand homme
, il femble que l’on devroit comprendre les plus
belles proportions du corps ; le peuple n’y manque
jamais. On eft furpris de lire qu’Àlexandre étoit petit
; & l’on trouve Achille bien plus grand lorfqu’on
voit dans l’Iliade qu’aucun de fes compagnons ne
pou voit remuer fa lance. Cette propenfion que nous
avons tous à mêler du phyfique au moral dans l’idée
de la grandeur, vient i°. de l’imagination qui veut
des mefures fenfibles ; 20. de l’épreuve habituelle
que nous faifons de l’union de l’ame & du corps, de
leur dépendance & de leur aftion réciproque’, des
opérations qui réfultent du concours de leurs facultés.
Il étoit naturel fur-tout que dans les tems où la
fupériorité entre les hommes fe décidoit à force de
bras, les avantages corporels fuflent mis au n.ombre
des qualités héroïques. Dans des fiecles moins barbares
on a rangé dans leurs claffes ces qualités qui
^ous font communes avec les bêtes, & que les bêtes
ont au-deffus de nous. Un grand homme a été
difpenfé d’être beau, nerveux, & robufte.
Mais il s’en faut bien que dans l’opinion du vulgaire
l’idée de grandeur perfonnelle foit réduite encore
à fa pureté philofophique. La raifon eft efcla-
ve de l’imagination, & l’imagination eft efclave des
fens. Celle-ci mefure les caufes morales à la gran-
tkwrphyfique des effets qu’elles ont produites , 6c les
apprétie à la toife.
Il eft vraiffemblable que celui des rois d’Egypte
.QQq qq