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nés de l’ancienne Forum Sempronii, près fe nviere
de Métro, à fept lieues S. O. de Péi'aro, quatre S. E.
d’Urbin. Long, j od. z 8 '. lut. 43 d. 4 z 1. (D . J.)
* FOSSOYEURS,!", m.pl. (Hiß.ccd.') ce font aujourd’hui
les mêmes hommes qu’on appelloit autrefois
dans l’Eglife desfoßaires. Voyey Fo s s a ir e s . On
leur donne le nom de corbeaux , parce qu’ils fuivent
les cadavres, Sc qu’ils en tirent leur fubfiftance. Les
Quakers qui attachent à la féptilture des morts des
idées de piété, ne cedent point cet emploi à des
mercenaires ; ils ferment les yeux à leurs parens, à
leurs amis ; ils les enfeveliffent 8c les dépofent eux-
mêmes dans le fein de la mere commune.
* FO T A , f. m. (H iß . mod. ) tablier rayé de bleu
& de blanc, dont les Turcs fe couvrent dans le
bain.
* FOTAS, parure des femmes de l’île de Java. On
nous apprend que les fotas s’apportent tout faits de
la côte de Coromandel, de Surate, & de Bengale ;
mais on ne nous dit point ce que c’eft, 5c heureufe-
ment cela n’eft pas fort important à-fa voir.
FOTCHÉOU, (Géog.) une des plus célébrés v illes
de la Chine, capitale de la province de Fokien.
Il y a un grand commerce, de beaux édifices publics
8c des ponts magnifiques. Elle eft arrofée de la rivière
de Min & des eaux de l’Océan. Son terroir abonde
en litchi, lungyen 8c muiginli. Sa longitude fui-
vant le P. Martini, qui place le premier méridien au
palais de Pékin, eft z d, 4 0 '. latit. z 5 d. 5 8 . orient.
(P . /.)
FOTO K ou POUX DE MER, {H iß . nat. ) in-
feâe qui fe trouve dans la mer. Il a un pouce & demi
de long, 8c un pouce de large ; fon corps eft com-
pofé d’une écaille d’un jaune tirant fur le brun, 8c
remplie de petits points ou taches blanches. Ceux
d’Amboine lont petits, 8c ceux de Banda font plus
grands ; on les mange. Hübner, dicl. univ.
* FOTO QU E , f. m. nom des grands dieux des
Japonois.vCes peuples ont deux ordres de dieux,
les Fotoques , 8c les Camis. Ceux-ci accordent aux
hommes des enfans, de la fanté., des richefl'es, 5c
tous les biens de cette vie. On obtient des autres les
biens de la vie future ; 8c ce font ces derniers qu’on
appelle Fotoques.
* FOTTALONGE, f. f. ( Comm.) étoffe des Indes
rayée ; elle fe fabrique d’écorce d’arbres & de
foie. Il faudroit favoir quel eft cet arbre, 8c comment
on prépare cette écorce.
* FOTTES , f. f. plur. ( Comm.) toile de cöron à
carreaux, qui vient des Indes orientales, & furtout
de Bengale. La piece a une aulne & demie de long,
fur fept à huit de large.
FO U , adj. pris fubft. Voye^ l'article Fo l ie .
F o u , (H iß . mod. ) focièté des fous. Voyey Me r e -
FOLLE.
F o u , f. m. oifeau de mer des Antilles,qui reffem-
ble pour la figure du corps à un grand corbeau ; il
a le deffus du dos gris-brun, le ventre blanc, 8c les
piés comme les canes. Il vit de poiffon. La chair a
un goût de marécage. On l’appelle f o u , parce qu’il
v a fe. pofer fur les vaiffeaux, & qu’il fe laiffe quelquefois
prendre à la main. Il y a auffi dans les Antilles
d’autres oifeaux auxquels on donne le même
nom, quoiqu’ils foient plus défians; ils font un peu
plus gros que celui dont il vient d’être fait mention,
8c blancs comme des eignes : on les voit le long dés
terres. Hifloire nat. des Antilles par le P. du Tertre,
• tom. I I . pag. z j 5. (ƒ)
* F o u , (Jeu.') aux échets. Il y a deux pièces qu’on
appelle de ce nom, prefque égales aux chevaliers,
mais de meilleur fervice à la fin du jeu qu’au commencement.
Les fous font toujours placés immédiatement
après le roi à droite, & après la dame à gau-
-fihe. Lç fo u qui occupe la café noire, ne marche qu’-
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obliquement, 8c toûjours fur les cafés noires. Celui
qui eft fur les blanches, y marche toûjours auffi de
biais. Les fous vont tous deux auffi loin qu’ils peuvent
aller, c’eft-à-dire tant qu’ils rencontrent des
cafés vuides. S’il fe trouve une piece ennemie fur
leur chemin, ils peuvent la prendre; alors ils fe mettent
à la place de la piece prife.
FOUAGE ou AFFOUAGEMENT, (Jurifprud.)
appelle dans la baffe latinité foagium 8c focagium ,
etoit un droit dû au roi par chaque feu ou ménagé.
Ce droit eft encore dû à quelques, feigneurs.
L’étymologie de foiiage ou feu ne vient pas à feu-
do , comme quelqu’un l’a prétendu, mais du latin
focus y feu, d’oîi l’on a fait focagium y 8c par Corruption
foagium , & en françois foiiage.
En quelques endroits ce même droit eft appellé
fournage, à caufe du fourneau ou cheminée qui doit
l’impofition ; pourquoi on l’a auffi appellé fumarium
tributum. Spelman l’appelle tributum ex foco, 8c dit
qu’en Angleterre il eft appellé chtminagium.
Au pays de Forés on leve un droit fèmblablc,
appellé blànde.
En quelques endroits on l’appelle droit d'hodelase
ou d’oftife.
L’origine du foùage ou impofition qui fe leve fur
chaque feu ou chef de famille, eft fort ancienne. Ce-
drenus Sc Zonare en font mention dans l’hiftoire de
Nicéphore, oh ils appellent ce droit fumarium tributum
; Sc Landulphe, lib. X X IV . dit que cet empereur
exigeoit un tribut fur chaque feu , per Jîngulos
focos cenfus exigebat.
Dans une conftitution de Manuel Comrtene il eft
parlé de la defeription des feux en ces termes, def-
cribere focos; ce qui eft appeiléfocularia par Frédéric
II. roi de Naples & de Sicile. Lib. I. tit. ult.
Ce droit eft auffi fort ancien en France ; on en le-
voit au profit du roi dès le tems de la première race,
fous les rois de la fécondé, & encore pendant long-
tems fous la troifieme race.
Lefoiiage eut d’abord lieu principalement en Normandie
; il appartenoit au roi comme duc de Normandie
; on le lui payoit toUs les ans, afin qu’il ne
changeât point la monnoie : c ’eft pourquoi dans" la
coûtume de cette province il eft nommé monnéage.
Foyei M o n n é a g e . Il eft parlé du foùage dans la
charte commune de Roiien, de l’an 1207, & dans
une chronique de la même ville , de l’an 1227.
Gette impofition par feux fut auffi établie dans
plufieurs autres provinces, tant au profit du roi que
de divers feigneurs particuliers qui s'attribuèrent?cè
droit. Les privilèges manuferits de Saint-Didier en
Champagne, de l’an 1228, font mention que chaque
perfonne mariée, ou qui Favoit é té, payoit au
feigneur cinq fous pour le foùage.
Une charte d’Alphonfe comte de Poitou, de l’an
1269 , jufofie qu’on lui-payoit tous les ans un droit
de foiiage.
On en paya auffi en 1304 pour la guerre de Flandres
, fuivant un compte du bailli de Bourges de l’an
1306.
Les foüages dont la levée étoit ordonnée par le roi
pour fournir aux befoins extraordinaires de l’état
étoient d’abord quelquefois compris fous le terme
• général d’aide : tefle fut l’aide établie en conféquencé
de l’affemblée des états tenus à Amiens en Décembre
1363, qui confiftoit dans un droit de foiiage ou
impofition par feux. Il en fut de même de l’impofi-
tion qui fut mife fur chaque feu dans le Dauphiné
en 1367.
Dans la fuite les foiiages furent diftingués des ai*,
des proprement dites, qui fe percevoient fur les denrées
6c marchandifes, à caufe que certaines perfon-
nes étoient exemptes des foiiages, au lieu que per-
fonnç n’çtoit exempt des aides : c’eft ce que Ton voit
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dans des lettres de Charles V I. du 24 Ô&ob. 1383,
portant que l’aide qui étoit alors établie , leroit
payée par toutes fortes de perfonnes, ôc notamment
par ceux des habitans de Languedoc qui s’en pré*
tendoient exempts ; 8c la raifon qu’en donne Charles
V I . eft que ces aides n’avoient pas été établies
feulement pour la défenfe de ceux qui n’étoient pas
tâillables, mais auffi de ceux qui étoient taillables ;
8c que lefdites aides n’étoient pas par maniéré de
foiiage, mais par maniéré d’impofition & de gabelle.
II y a voit des v illes, bourgs & villages, qui étant
dépeuplés, demandoient line diminution de feux ,
c ’eft - à - dire que l’on diminuât l’impofition qu’ils
payoient pour le foiiage, à proportion du nombre
de feux qui reftoit ; 8c lorfque ces lieux ruinés fe ré-
tabliffoient en tout ou en partie, on conftatoit le
fait par des lettres qu’on appelloit réparation de feux ;
on fixoit par des lettres le nombre des feux exif-
tans, pour augmenter le foiiage à proportion du nombre
de feux qui avoient été réparés, c’eft-à-dire rétablis
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uelques auteurs difent que les tailles ont fitccé-
dé au droit d efoiiage ; ce qui n’eft pas tout - à - fait
exaû: en effet dès le tems de S. Louis 8c même auparavant
, nos rois levoient déjà des tailles pour les
befoins de l’état. Ces tailles n’étoient point ordinaires.
Le roi 8c même quelques-uns des grands vaffaux
de la couronne, levoient auffi dès - lors un droit de
foiiage dans certaines provinces. Les ducs de Normandie,
les comtes de Champagne & autres feigneurs
, percevoient chacun dans leur territoire des
droits ùe foiiage.
Ces droits ceffoient néanmoins quelquefois,
moyennant d’autres impofitions ; ainfi lorîque les
Communautés d’habitans de la fénéchauffée de Beâu-
caire fe foûmirent, le 18 Février 13 57, ^ Pay er au
comte de Poitiers, en qualité de lieutenant-général
du royaume, un droit de capage ou capitation; ce
fut à condition que tant qu’il percevroit ce capage,
il ne pourvoit exiger d’eux aucune autre impofition,
foit à titre de foiiage ou autrement.
Charles V . fit lever un droit de foiiage pour la
folde des troupes : il étoit alors de quatre liv. pour
chaque feu.
Du tems de Charles VI. le prince de Galles voulut
impofer en Aquitaine fur chacun feu un franc,
le fort portant le foible ; ce qui ne lui réuffit pas.
' Charles VII. rendit le foiiage perpétuel, 6c depuis
ce tems il prit le nom de taille.
Il n’y a donc plus préfentement de foiiage qu’au
profit des feigneurs, qui font fondés en titre ou pof-
ïeffion fuffifante pour lever ce droit fur leurs fujets.
Quelques curés prétendent auffi droit de foiiage
fur leurs paroiffiens le jour de Pâques. Voyeç Spelman
, en fon gloJJ. les recherches de Pafquier, liv. I I .
ch. vij. le glojfaire de Lauriere, au mot foiiage. (A )
* FOU ANNE, f. f. FISCHURE, ou TRIDENT,
(Pêché.) inftrument de pêcheur; c’eft une efpece
de rateau de fer à grandes pointes droites, emmanché
à l’extrémité d’ une longue perche. On pique la
foiianne à-plomb vers les embouchures des rivières,
pour prendre les flets enfablés. On ne fe fert guere
de la foiianne que quand on ne peut employer le filet.
Voyey la foiianne dans nos Planches de Pêche.
Les riverains de Port-Louis en Bretagne, pêchent
à la foiianne. Cet inftrument a , parmi eux, deux,
trois, ou cinq tiges où doigts, & fa gaule fix à fept
piés de long. Pour fe foûtenir fur les vafes, les pêcheurs
attachent fous leurs piés des chanteaux de
fond de barrique. Ils vont ainfi le long des rivages ,
lorfque la marée commence à perdre, ou qu’elle eft
retirée. Ils lancent de tems en tems la foiianne fur
le poiffon plat qui s’envafe : ils prennent ainfi des !
anguilles de mer 5c des congres.
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La fouahhe s’appelle ailleurs bout de qulevre, ou
bouteux; aux côtes de haute Normandie, haveneau
ou petit haveneau■. Le bout du manche en eft arrêté
dans un demi - cercle de bois ou de fer. A chaque
cote de ce demi-cercle, joignant au manche il y a
un morceau de bois de dix-huit à vingt pouces de
long. Cet affemblage fert à tenir l’inftrument debout.
Le pecheur lance cet inftrument devant lui ; il prend
des chevrettes & d’autres poiffons qui reftent lur les
labiés, dans la baffe marée, lorfqu’il y a encore un
peu d’eau.
Les anguilles fe prennent à la foüanne ; les pêcheurs
font dans de petits bateaux ou engins de bois
qu ils nomment tignolles. Un feul homme peut porter
la tignolle fur fes épaulés, 5c elle n’en peut tenir
que deux. Ce font trois planches liées ; celle du fond
eft la plus large ; les deux autres font avec celle-ci
une elpece de navette, de la forme des margotats
qu on voit fur la Seine.
Ils vont dans ces tignolles à baffe eau 5c â mi-ma-*
ree ; ils dardent leurs foiiannes au hafard. Les branches
de cet inftrument ont treize à quatorze pouces
de long, 8c font au nombre de fix ou fept ; elles
vont en fe réunifiant à une douille de fer, qui reçoit
un manche de dix ou douze piés de long.
Ils ceffent la pêche auffi-tôt que le flot commence
à fe faire fentir. Le tems favorable eft depuis le
commencement de Déc. jufqu’à la fin de Février.
Il y a une autre maniéré de pêcher l’anguille de
mer, qui différé peu de la pêche à la f o i ia n n e . Quand
il y a baffe eau, le pêcheur fe deshabille ; il entre
dans les vafes ; il a un bâton à la main ; il cherche de
l’oeil les trous où l’anguille s’eft retirée. Ces trous
font en entonnoir. Quand il en apperçoit, il ébranle
la vafé avec fes piés ; l’anguille fo r t , 8c il l’affomme
avec fon bâton : li elle réfifte à fortir ou qu’elle foit
peu enfoncée, il la tire avec la main, l’étourdit, &
la .tue. Cette pêche eft abondante, fur - tout fi les
vafes de la côte font étendues.
FOUANG, f. m. ( Comm J poids dont on fe fert
dans le royaume dé'Siam. Il tant deux fouongs pour
un mayon, 5c quatre mayons pour un tica l, qui
pefe environ demi-once poids de marc. Le foiiang
lé divife en deux fompayès, ou quatre p ayes, 8c la
paye en deux clams. Le clam pefe douze grains de
ris. Voye{ Ma y o n , T i c a l , So m p a y e , Pa y e ,
C l a m , G r a i n , & c. DiHionn. de Comm.de T r é v .
6c de Chamb.
FOUDRE, (G r à m m . & P h y / i q . ) matière enflammée
qui fort d’un nuage avec bruit & violence. Ce
mot eft mafeuïin 8c féminin : on dit f r a p p é d e l a f o u d
r e , Ox. l e fo u d r e v en g eu r . Cependant on ne l’employe
guere qu’au féminin dans les livres de phyfiqiie : on
dit l a m a tièr e d e l a fo u d r e . F o u d r e au pluriel n’eft guere
que mafeuïin : On dit le s f o u d r e s v e n g e u r s , plutôt que
le s fo u d r e s ven g e re ffes .
Foudre différé de tonnerre i°. en ce que le premier
ne fe dit guere que de la matière enflammée qui s’échappe
des nues ; au lieu que le fécond fe dit auffi
de cette même matière, en tant qu’elle roule avec
bruit au-dedans des nuages : ainfi on dit j'a i entendu
plufitUrs coups de tonnerre , plutôt que j ’ai entendu
plufiturs coups de foudre. i ° . Foudre s’employe fou*
vent au figuré, 8c tonnerre toûjours au propre : on
dit un foudre de guerre , un foudre d’éloquence , les
foudres de l ’églife , &c.
La matière de la f o u d r e 5c celle du tonnerre font
donc la même choie: ainfi nous renvoyons a u m o t
T o n n er re ce que nous avons à dire fur ce fujet.
Nous nous contenterons de faire ici quelques obier*
valions.
La matière de la foudre paroît être la même que
celle-de l’éle&ricité ; fur quoi voye{ les ortie. C o u p *
f o u d r o y a n t , E l e c t r i c i t é , F e u e l e c t r i *