en Bohème, une en Pologne, une en Pruffe, ieup
en Siléfie. M B U aaionn. M U Martmun. H |
FRIGIDITÉ, (Jnrifpr.) Ce vice qui forme dans
l’homme un empêchement dirimant pour lemanage,
eft un défaut de force, & une efpece d imbécillité de
tempérament, qui n’eft occafionnée ni parla vieil-
leife ni par aucune maladie paffagere ; c’eft 1 état
d’un homme impuiffant, qui n’a jamais les fenfations
néceffaires pour remplir le devoir conjugal.
Celui qui ,eft froid ne peut régulièrement contracter
mariage ; & s’il le fait, le mariage eft nul & peut
être diffous. , A
On ne parle ici que des hommes; car hfngidite n elt
point dans les femmes une caufe d’impuiffance, ni
un empêchement au mariage. _ ,
La frigidité peut provenir de trois caufes differen-
tes; favoir. de naiffance,ou par cas fortuit, ou de
quelque maléfice. ,
Celle qui provient de naiffance peut aufli procéder
de trois caufes différentes ; lavoir, de la qualité
du fang, qui étant trop chargé de flegme , empêche
les efprits vitaux de fe porter avec affez de vivacité
dans la partie qui doit agir ; ou bien le defaut provient
de ce que les efprits vitaux ne fe communiquent
pas facilement aux mufcles ; ou enfin de la foiblefle
des organes'. _ |
Un homme, quoique froid de naiffance , peut etre
bien conformé ; mais le defaut de bonne conformation
peut aufli occafionner la frigidité: cependant les
eunuques, qui font impuiffans, ne font pas toujours
froids ; leur inhabileté vient de leur mau vaife conformation.
a , , .
L’inaftion,.& même l’inhabilete momentanée n elt
point confîdérée comme un vice de frigidité, à-moins
qu’elle ne foit perpétuelle.
La frigidité peut arriver par cas fortuit, comme
par maladie,bleffure, ou autre accident, qui met
l’homme hors d’état de remplir le devoir : fi cet accident
précédé le mariage, il forme un empêchement
dirimant ; s’il eft furvenu depuis , il ne peut donner
atteinte au mariage, quand même la caufe àefrigidité
feroit perpétuelle.
Pour ce qui eft de la frigidité caufée par maléfice,
qu’on appelle vulgairement nomment £ aiguillete, elle
peut être procurée par des fecrets naturels , ce qui
eft le plus ordinaire, ou par art magique, fuppofé
qu’il fe trouve quelqu’un dans ce cas. Voy. Aig u i l l
e t t e , L ig a t u r e , M a l é f ic e , N o u e m e n t
d ’A i g u i l l e t t e , Im p u is s a n c e .
Voyc{ extra, de frigidis 6* maleficiatis ; Sanchez, de
matrimonio ; & Zachias, queft. medico-legales. (A )
FRIGORIFIQUE, adj. en Phyfiqm, fignifie ce qui
produit le froid. Vojye^ Froid.
Quelques philofophes, principalement Gaflendi
& les autres philofophes corpufculaires , nient que
le froid foit une fimple privation ou abfence du feu;
ils foûtiennent qu’il y a des yzxïizsfrigorifiques réelles,
aufli-bien que des particules ignées ; & félon eux,
c’eft de ces parties que vient le froid & le chaud.
Quelques philofophes modernes n’admettent point
d’autres particules frigorifiques que les fels nitreux qui
nagent dans l’air, & qui occafionnent la gelée, lorf-
ou’ils y font en grande abondance.
Le dofreur Clarck, par exemple, veut que le froid
foit produit par certaines particules nitreufes & fa-
lines, qui par leur nature ont des formes capables
de produire ces effets : c’eft ce qui fait, félon lui, que
le fel ammoniac, le falpetre, le fel d’urine, & plu-
fieurs autres fels volatils & alkalifés étant mêlés
avec l’eau, augmentent très - fenfiblement le degré
de froid. Ce peut être aufli, félon lu i, la raifon de
ce fait connu de tout le monde, que le froid empêche
la corruption, quoique cependant ce ne foit pas
une vérité fi générale qu’elle ne fouffre quelque exception
; puifque les corps les plus durs, dont les
pores viennent à être remplis d’eau, & expofes en-
fuite à la gelée, fe brifent 8c fe crevent, & que la
gelée détruit les parties de quelques plantes : fur
quoi, voyel les art. FROID, G l a c e , &c. Chambers.
* FRILLER, v. neut. (Teinture.) il fe dit d’un pétillement
quél’on entend dans la cuve, avant qu’elle
foit formée ou remife à doux.
FRIMAT, f. m. (Phyfiq,) eft la même chofe que
givre, & ne s’employe guere au fingulier, meme en
Phyfique. Voye\ G i v r e .
On donne aufli en général, & fur-tout en Poéfie
au pluriel, le nom de frimais à la gelée & à la neigé,
au verglas, & en général à tous les effets naturels
de cette efpece, qui carafrérifent l’hy ver & le froid.;
Voye{ F r o i d , G l a c e . (O )
FRION, f. m. (Marine.) les matelots du Levant
fe fervent quelquefois de ce mot pour lignifier un canal
ou une paffe entre deux îles. (Z )
FRIOUL, (Géog.) Foro-Julienfis M u s , & par les
Italiens, Patria di Firili ; province de l’état de Veni-
fe en Italie. Elle eft bornée à l’eft par la Carniole ,
par le comté de Goritz, & par le golfe de Triefte ;
au fud par celui de Venife ; au nord parla Carinthie;
à l’oüeft, par la Marche Trévifane , le Feltrin, & le
Bellunèfe. Ce pays, qui a produit des gens célébrés
dans les Sciences & les Beaux-Arts, peut avoir xy,
lieues de l’oüeft à l’eft, & 17 du fud au nord -T il eft
très-fertile,& arrofé par quelques rivières, dont le
Tajamento & le Lifonzo font les principales ; il appartient
en partie aux Vénitiens, & en partie à la
maifon d’Autriche ; Citta di Firili, autrement Udine,.
en eft aujourd’hui la capitale. Voye^ Leander Alber-
t i , defeript. d’Italie ; Bonifacio , hïfi. TréviJ. Candido ,
mémor. d'Aquil. Hérodote Parthénopéo, deferidelle
Friuli. (D. J.)
* FRIPÉ, adj. ( Gramm. ) il fe dit des étoffes l
des meubles , &c. On dit qu’une étoffe eft fripée ,
quand elle a perdu l’air neuf qu’on lui remarque an
fortir des mains du manufacturier.
FRIPERIE , f. f. négoce des vieux habits & des
vieux meubles.
Ce mot eft aulfi employé pour lignifier le lieu oit
font affemblés & où tiennent leurs magafins ceux qui
font ce commerce. La compagnie des Fripiers de Paris
eft un corps régulier d’ancienne date, qui fait une
figure confidérable parmi les autres corps de cette
ville. Voye{ FRIPIER.
* FRIPIER ,f. m. (Comm.) celui qui eft de la com**
munauté de ceux qui achètent, raccommodent, 8ç
vendent de vieilles nippes.
Cette communauté reçut fes premiers ftatuts en
1544,8c fes derniers en 1665 ; elle a un fyndic 85
quatre jurés. L’éleCtion du fyndic 8c de deux jurés ,
le fait tous les ans le jour des cendres. Il y a trois
ans d’apprentiffage 8c trois de compagnonage. Ces
marchands font obligés de tenir reeiftre de ce qu’ils
achètent, de le payer à-peu-près te valeur, 8c quel-,
quefois d’appeller un répondant.
FRIRE, chez les Cuifiniers, c’eft mettre une piece
paffée par la farine 8c des oeufs délayés, dans du
beurre ou du faindoux chauds, pour 1 y faire cuire
tout-à-fait ou en partie.
FRISE , terme d’Architecture , voyc{ ENTABLEMENT.
F r is e , (Marine.) cet ornément de fculpture fe
trouve en plufieurs endroits du vaiffeau; il y en aune
fur la dunette. Voyt{ PL I.n°. g/, une frife fur le côté
du vaiffeau, au château d’arriere.
La frife de l’éperon eft faite d’une piece de bois
plate, qui régné entre les deux aiguilles de l’éperon,
I depuis l’étrave jufqu’à la pointe du même éperon.
Voye^Pl. IV.fig, 1. n°. 18 5, la frife.
Fr i s e , (Luth.) cet ornement dans l’orgue, eft quelquefois
percé à jour; il y en a aü haut des tourelles
pour retenir les tuyaux par le haut, comme G H I ,
fig. /. 8c au haut des plates faces, comme K L.
Frife eft aufli la plate-bande 0 P M N , qui fert de
focle aux tuyaux 8c vis-à-vis de laquelle les devans
de la laie des fommiers font placés. Cette plate-bande
fe peut ôter quand on veut, pour ouvrir les laies,
Ôc travailler aux foupapes ; elles font retenues dans
leur place avec des vis en bois ou des tourniquets
femblables à ceux qui retiennent les devans de la
laie. Foyei L a i e .
F r ise , f. f. (1Commerce.) forte d’étoffe de laine qui
fe fabrique principalement à Colehefter,en une halle
appellée la halle des Hollandois , ou la halle neuve.
On a ordonné qu’il ne fe feroit à Golchefter aucune
frife, connue fous les noms de 54, 60,68 , 80, ou
100 ; mais que deux jours après les avoir fabriquées,
on les apporteroit à la halle des Hollandois., pour
s’aflùrer par l’examen qu’elles étoient bonnes, 8c ce
avant d’avoir été nettoyées ni foulées. Il eft défendu
aufli aux foulons de recevoir de frifes qui n’ont pas
été marquées à la halle. Chambers.
Fr is e , en terme de Commerce, efpece. de ratine
crofliere qui n’eft pas croifée; elle eft faite de laine
frifée d’un côté.
Fr is e , (Comm.) toile forte 8c ferme d’un bon ufé,
mais inférieure en fineffe à la toile de Hollande.
Fr i s e , (Menuif.) panneau couché dans les lambris
entre le panneau du haut 8c celui d’appui, mais
toûjours au -de ffus de la frife,du lambris d’appui.
Voye\ Planche d'Architecture.
Fr is e , Frijiapropria, (Géog.) une des Provinces-
Unies ; elle eft bornée à l’eft par la riviere de Lau-
■ wers, qui la fépare de la province de Groningue ; au
fud par l’0 vérifie! ; à l’oiieft, par le Zuyderzée ; 8c
au nord , par la mer d’Allemagne. Cette province
peut avoir 12 lieues du fud au nord, 8c 11 du couchant
au levant ;fon terroir eft fertile en bons pâturages
, où l’on nourrit quantité de boeufs 8t de chevaux
de grande taille. La Frife fe divife en quatre
parties, qui font l’Oftergow, ou partie orientale ; le
'Weftergow, ou partie occidentale; le Seven-Wol-
den ,~bu les fept forêts ; 8c les Iles. Les villes de l’Of-
tergow font Leuwarde 8c Doreum : celles du W efter-
gow font Harlingen, port de mer; Franeker, univer-
lité ; Bolfwert, ville ancienne, Sneeck, "Worcum,
Hindelopen, Staveren : le pays de Seven-Wolden,
ou des lept Forêts , n’eft rempli que de bois 8c de
marécages , & n’a pour ville que Slooten. Les îles
font Ameland, Schelling 8c Schiermonickoog.
Cette province, après s’être jointe à la confédération
, choifit pour l'on Stadhouder le prince d’O-
range ; 8c cette charge êft depuis héréditaire dans fa
famille. Pour ce qui regarde la Frife ancienne, qui a
eu diverfes bornes, 8c qui a été divifée différemment
félon les révolutions arrivées au peuple nommé Frl-
fii par les Romains, c’eft un cahos impofîible à débrouiller
aujourd’hui. On peut cependant confulter
les favans qui l’ont entrepris, comme Spener, Altin-
gius,Kempius, Hajnconius, 8c Winfemius. (Z?. J.)
FRISER, v. afr. (Perruquier.) c’eft l’afrion de faire
prendre des boucles aux cheveux, foit fur la tête
de l’homme, foit détachés de fa tête. Sur la tête de
l’homme, on les peigne, on en faifit une portion par
la pointe,on leur fait faire plufieurs tours fur eux-mêmes,
enl'orte que la boucle foit en-deflüs ; on enferme
cette boucle dans un papier coupé triangulairement,
dont on rabat deux angles l’un îur l’autre, 8c qu’on
fixe en le tordant par le bout. Quand tous les cheveux
font ainfi préparés, ce qu’on appelle mis en pa~
pillottes,on a un fer plat fort chaud; ce fer a des branches
comme une paire de cifeaux ; ces branches font
terminées au-delà du clou par deux plaques rondes ,
fortes, 8c épaiffes ; on faifit la papillotte entre ce*
plaques; on la ferre fortement; 8c l’afrion de la cha*
leur fait prendre aux cheveux les tours ou la fri fur e
qu on leur a donnée ; on les peigne derechef; on le*
oint d’effenee ou de pommade ; on les poudre ; on
difpofe les boucles comme on le fouhaite ; on les
poudre encore, 8c la tête eft frifée. Quant à la frifu-
re des cheveux détachés de la tête, dont on fait oit
des tours de cheveux ou des perruques, voye[ Par•
ticle P e r r u q u e .
Fr i s e r l e s Sa b o r d s , (Marine.)~c’eft mettre une
bande d’étoffe de laine autour des fabords, qu’on ne
calfate pas, afin d’empêcher que l’eau n’entre dans
le vaiffeau. (Q )
* Fr i s e r l e s E t o f f e s d e L a in e ; cette opération
s’exécute par le moyen d’une machine.
Cette machine fert à velouter en quelque forte
les étoffes de laine, dont elle cache le défaut, en formant
deffus une efpece de grain, uniformément répandu
fur toute fa furface: on y frife cependant des
bonnes étoffes ; mais pour l’ordinaire, celles qui
font mauvaifes ou médiocres, font foûmifes à cette
préparation, pour pouvoir les vendre avec plus d’avantage.
L’étoffe frifée eft-elle bonne pour garantir du froid
ou de la pluie ? On penfe qu’elle n’eft bonne ni pour
l’une ni pour l’autre chofe.
Si on veut la faire valoir pour fe garantir du froid,
il feroit néceffaire de mettre la friture en-dedans 8c
non en-dehors. Si on veut fe garantir de la pluie, le
poil relevé n’en laiffe pas perdre une goutte. Quelle
eft donc fon utilité? Le goûtbifarre des hommes les a
déterminés à faillir avidement cette invention dont
tout le mérite ne confifte que dans la nouveauté.
La machine à frifer eft compofée d’une grande cage
de plufieurs pièces de bois de charpente. Voye^
nos Planches de Draperie. Sa longueur eft telle, que
les draps les plus. larges peuvent y paffer librement:
deux tables, dont l’une eft mobile 8c l’autre dormante
, font tout le fecret de cette invention : la table
immobile eft un fort madrier de bois de chêne d’environ
fix pouces d’épaiffeur, fortement affemblé avec
des fommiers qui traverfent les. faces latérales.
La table mobile eft une forte planche de bois de
chêne d’environ deux pouces d’épaiffeur, enduite
par-deffous d’une couche de ciment d’afphalte d?un
demi-pouce d’épaiffeur, dans lequel on a mêlé des
cailloux pilés 8c non pulvérifés ; il faut feulement
qu’ils foient réduits à la groffeur de la graine de che-
nevis. On dreffe la face du ciment qui doit porter fur
l’étoffe, en frottant la»table ainfi chargée fur une
grande piece bien droite, fur laquelle on a répandu
du grès en poudre, de même que l’on dégroflit les
glaces. Voyc%_ à l ’art. Ve r r e r ie , le travail des glaces.
Cette table s’applique fur l’étoffe que l’on a pofée
fur la première, contre laquelle on la fait preffer au
moyen de plufieurs étréfillons a a a , qui portent par
leurs extrémités fupérieures contre une planche b b,
& par leurs extrémités inférieures fur la table mobile
D D .L îl planche bb, contre laquelle les bâtons ou
étréfillons a a a portent par leur partie fupérieure ,
porte elle-même contre trois planches c d , c d , c d 9
cloüées à la partie inférieure du chaflis qui fert de
couronnement à la machine ; enforte que les deux ta«
blés font comprimées l’une contre l’autre par la force
élaftique des planches c d. On ferre plus ou moins
les tables l’une contre l’autre , en introduifant des
calles entre le pié des étréfillons 8c la table mobile.
Pour faire mouvoir cette table, il y a un arbre A
B t auquel le mouvement eft communiqué, au moyen
de la lanterne E , par un manège ou une roue à l’eau.
Aux extrémités de cet arbre, qui eft horifontal,
font deux roues à couronne , garnies d’un nombre
d ’aluchons convenable pour faire tourner prompte