fc e s -, foit Sans les rues, quand on promette Tidole
en cérémonie.
Il régné à Ganjam un déréglement de moeurs qui
n’a rien de femblable dans toute l’Inde : le libertinage
y eft fi public , que l’on y crie fouvent à fon de
trompe, qu’il y a du péril à aller chez les devadachi
qui demeurent dans la v ille , mais qu’on peut voir
en toute fûreté celles qui deffervent le temple de
Coppal. (D . /.)
GANKING, (Géog.} ville de la Chine, riche &
marchande , dans la province de Nanking, dont elle
«toit la dixième métropoles elle eft de zo degrés plus
•orientale quePeking, c’eft-à-dire au 3 id zo' de latitude
fur le bord feptentrional du fleuve Kiang, 6c
aux confins de la province Kianfi. (D . J.}
G ANO, terme de Jeu : à l’hombre à trois, il lignifie
laiffeÿ venir à moi ; ainfi demander gano, c’eft avertir
qu’on ne prenne pas la carte joiiée. Celui qui fait
jouer ne peut pas demander gano.
GANSE, f. f. (Rubanier.} efpece de petit cordonnet
d’o r, d’argent, de foie ou de fil plus ou moins
gros , rond , 6c même quelquefois quarré, qui fe fabrique
fur un oreiller ou couflin avec des fufeaux,
•ou lur un métier avec la navette.
Les ganfes fervent de boutonnières pour arrêter
&. boutonner les boutons ; on en décore aufli les habits
, fur-tout aux environs des boutonnières.
Les Chapeliers s’en fervent pour retrouffer les
chapeaux, & les femmes pour lacer leurs corps 6c
corlets.
On fait un commerce allez confidérable de ganfes
en France : les marchands Merciers les vendent ;
mais ce font les Tifl'utiers-Rubaniers & les Paffemen-
tiers-Boutonniers qui les fabriquent.
* Ganse, (Manufacl. en foie.} petite poignée de
gavaflines auxquelles les lacs font arrêtés, & que la
tireufe attache avec une corde. Faire les ganfes, c’eft
arrêter la même poignée de gavaflines, afin que tous
les lacs ne tombent pas fur la main de la tireufe.
* G ANT, f. m. (Art médian.} efpece de vêtement
d’hyver , deftiné à défendre les mains du froid. Les
anciens en ont eu qu’ils appelloient chiroteques. Ils
étoient de cuir fort. Les payfans s’en fervirent pour
fe garantir les mains de la piquûre des épines ; en-
fuite le refte de la nation en prit en hy ver contre le
froid. Il y en avoit de deux elpecès. Les uns étoient
fans doigts , 6c les autres avec des doigts. On les fit
de drap , 6c on les garnit quelquefois par les bords
avec de la foie. Les gants s’introduifirent dans l’E-
glife vers le moyen âge. Les prêtres en portèrent en
célébrant. Le don du gant marqua le rranfport de
propriété. Le gant jetté fut un cartel ; le gant relevé,
un cartel accepté. Il étoit autrefois défendu aux juges
royaux de fiéger les mains gantées, 6c aujourd’hui
on n’entre ni dans la grande ni dans la'petite
écurie du R o i, fans fe déganter.
Les gants fe font de peaux d’animaux paffées en
huile ou en mégie. Foye{ L'article Mégissier. Ces
peaux font celles du chamois, dé la chevre, du mouton
, de l’agneau, du daim, du cerf, de l’élan, &c.
On fait des gants à l’aiguille ou fur le métier, avec
la foie , le fil, le coton, &c. Il y en a de velours, de
fatin, de taffetas, de toile, & d’autres étoffes.
Ce font les Gantiers qui fabriquent les gants de
peau, les Bonnetiers qui font les gants au tricot 6c
à l’aiguille, 6c les marchands de modes qui vendent
les gants d’étoffes 6c autres.
Voici le travail du Gantier. Cette profeffion eft
une de celles qui exigent le plus de propreté. Les
inftrumens de cet ouvrier font le cifeau de Tailleur,
Ou la force ; le couteau à doler, le tourne-gant, & c.
Le Gantier ne prépare point fes peaux , il les
prend çheï le mégiffier ; il doit feulement apporter
quelques précautions dans l’achat qu’il en fait, fur-
tout lorfque la partie de peaux qu’il acheté eft confidérable.
On les lui préfente en douzaine, fans être
parées. Celui qui les lui vend, répand toujours deux
ou trois peaux de rebut fur chaque douzaine de
peaux de recette. Le gantier intelligent en fera le
triage, & les achètera féparément ; ou il les examinera
bien avant que de les prendre, comme on dit,
les unes dans les autres, 6c il comptera le plus exactement
qu’il lui fera poffible ce qu’elles peuvent toutes
lui fournir d’ouvrage. Toute peau percée eft cen-
fée de rebut, quoique le gantier habile puiffe allez
fouvent en tirer le même parti que fi elle n’avoit aucun
défaut. Son art doit alors confifter à placer dans
la coupe les trous entre les fentes des doigts, ou à
l’enlevure qui fe pratique pour le pouce de la main.
Le gantier commence par faire parer fes peaux ,
ou à en ôterlepelun.S’ila à couper des chevreaux en
blanc, & que ces peaux foient un peu plus épaiffes
au dos qu’à la tête, ou fur les flancs , il commence
par lever une petite lifiere de la fécondé peau, vers
la tête. A l’aide de fon pouce & de fon ongle, il fuit
la coupe de cette portion de fa peau dans toute fa
longueur. C ’eft ainli qu’il la rend d’égale épaiffeur,
6 c plus maniable. C ’eft ce qu’on appelle effleurer à
la main. Cela fa it, il a une broffe de crins rudes ;
il broffe chacune de fes peaux du côté de la chair,
pour en ôter ce qu’il peut y avoir de craffe & de
velu. Il range toûjours fes peaux la fleur fur la
chair. Il en place un grand nombre fur une table
bien nettoyée. Il a une éponge qu’il trempe dans
de l’eau fraîche. Il paffe cette éponge le plus lege-
rement qu’il peut fur chaque peau. Il prend fa peau
par les pattes de derrière ; il la retourne, & l’étend
fur une autre table du côté oîi elle a été mife
en humide, fur la fleur. Il éponge une fécondé peau
qu’il étend fur la première, chair contre chair. Il en
éponge une troifieme qu’il étend fur la fécondé, fleur
contre fleur, 6 c ainfi de fuite, un côté humide d’une
peau toujours fur un côté humide de la fuivante, 6 c
la chair de l’une toûjours contre la chair d’une autre.
Après cette première manoeuvre, il roule toutes
fes peaux 6 c en fait un paquet rond, ce qu’il appelle
les mettre en pompe. Il les tient dans cet état jufqu’ài
ce qu’il foit affûré que fes peaux ont bû affez d’eau.
Alors il ouvre le paquet, il prend une de ces peaux
qui a confervé un peu de fon humidité. Il tire la tête
à deux mains, l’étend 6c la met fur fon large ; il continue
de la manier ainfi 6c mettre fur fon large de la tête
à la culée, 6c il cherche à en tirer le plus d’ouvrage ^
qu’il eft poffible. C’eft l’étendue de la peau qui décidera
de la longueur des gants. Si l’ouvrier eft un
mal-adroit, & que fa coupe foit mal entendue, il
perd beaucoup, & le s ouvriers difent alors que Us.
forces, ont dîné avant le maître.
Après qu’il a tiré la peau fur fon large, il la manie
& la tire Tur fon long ; il la dépece, 6 c donne à fes
étavillons la forme & les dimenfions convenables.
On appelle étavillons, les grandes pièces d’un gant
coupé. Il renferme fes étavillons dans une nape, oii
ils confervent encore unpeu de leur humidité, jufqu’à
ce qu’il puiffe les dreffer. Il les affortit de pouces 6 c de
fourchettes. Il obferve de donner à la peau du pouce
un peu plus d’épaiffeur qu’à celle de l’étavillon, 8c
un peu moins à la fourchette. Il colle fes fourchettes
trois à trois les unes fur les autres. Il reprend les étavillons
, les dreffe, les fend ; obfervant que la fente
du milieu détermine la longueur S c les autres dimenfions
du gant. La fente eft d’autant plus longue que
le gant doit être plus large, 6 c les fentes fui vent l’ordre
de celles des doigts de la main ; c’eft-à-dire que
la fente du premier au fécond doigt eft un peu moins
profonde que celle du fécond au troifieme, celle - ci
un peu moins profonde que celle du troifieme a»
quatrième, & cette derniere un peu moins profonde
que celle du quatrième au cinquième. Il faut les dégager
toutes, félon là douceur de la peau.
Vos enlevures faites à une diftance proportionnée
pour placer le pouce, vous pratiquez vos arriere-
fentes ; vous repliez votre étavillon ; vous pofezle
pouce; vous,donnez aux doigts leur longueur; vous
les rafilez ; vous pofez les pièces aux rebras ; vous
j)Iiez votre gant en deux ; vous le garniffez de fes
fourchettes, 6c vous l’envoyez à la couturière.
Les gants fe coufent avec de la foie, ou avec une
forte de fil très-fort qu’on appelle fil à gant.
II ne faut perdre ni le pelun ni les retailles ; le
pelun fe vend aux Tiffiers ; les retailles de peaux
blanches, aux Blanchiffeurs de murailles.
Les gants, au retour de chez la couturière, font
vergettés paire par paire avec une broffe qui ne foit
ni dure ni molle ; dure, elle endommagèrent la couture
; molle, elle ne nettoyeroit pas. On prend en-
fuite du blanc d’Efpagne, & non de la cérufe, qui
brûle la peau. On en répand avec la broffe fur toute
la furface du gant. On fait prendre ce blanc à la
peau. On ôte le fuperflu en battant les gants par un
tems fe c , fur une efcabelle, fix paires à fix paires,
jufqu’à ce qu’ils n’en rendent plus. On les broffe, 8c
alors les gants font prêts à être gommés.
Pour cet effet, ayez de la gomme adragant la plus
blanche & la plus pure ; deux ou trois jours avant le
blanchiffage, verfez fur cette gomme un peu d’eau ;
que l’eau couvre à peine la gomme. A mefure que la
gomme fe diffout , ajoûtez de l’eau : quand votre
gomme fera bien fluide, paffez-la à-travers un linge
blanc 8c ferré ; recevez la gomme paffée dans un petit
pot de fayence bien net; fouettez-la avec des
verges ; à-mefure que vous la fouettez, elle blanchit
& s’épaiffit : redélayez-la par une petite addition
d’eau. Quand elle vous paroît avoir une confiftence
legere, étendez votre gant fur un marbre ; trempez
dans la gomme diffoute une éponge fine, 6c gommez
votre gant à toute fa furface : c’eft ainfi que vous y
attacherez le blanc qii’il a reçû.
A mefure que vous gommez, vous jettez les gants,
paire par paire, fur une petite ficelle tendue : quand
ils font à moitié fecs , vous les pliez en deux ; vous
les dreffez, vous veillez à ce qu’il ne s’y forme point
d’écailles , c’eft-à-dire qu’il n’y ait point d’endroits
où la gomme paroiffe : vous les renfermez fur le large
; vous les dreffez encore ; vous les rétendez fur les
cordeaux, d’où vous lès portez au magafin.
La première fois qu’on les dreffe au iortir de def-
fus le cordeau, il faut qu’ils foient encore humides.
Si les gants gommés étoient trop fecs, il feroit impol-
fible de les bien dreffer: alors il faudroit les tenir en
prefl'e pendant vingt-quatre heures, avant que de les
mettre en paquets.
Lorfqu’il s’agit de mettre des peaux de chamois
en humide, on fe contente de les expofer au brouillard
pendant quelques heures, ou de les fufpendre en
un lieu frais ; elles y prendront affez d’eau.
T o u f ce que nous venons de dire des peaux d’agneaux
ou de moutons, doit s’entendre des autres :
leulement s’il arrivoit qu’on eût à en employer de
trop épaiffes , on fe ferviroit du couteau à-doler,
pour les rendre plus minces en tout ou en partie.
Il y a un grand nombre de fortes de gants ; ceux
de canepin font faits de la fuperficie déliée qu’on enlevé
de la peau des agneaux 8c chevreaux paffés en
megie : on en fait aifément tenir la paire dans une coque
de noix.
Les gants de Blois font de peaux de chevreaux
bien choifies, 6c font coufus à l ’angloife ; ils portent
le nom de la ville d’oîi on les tire.
Les Parfumeurs appellent gants de caf or des gants
de peau de chamois ou de chevre , apprêtée d’une
manière fi douce qu’on peut aifément s’y tromper.
Le gant de Fauconnier eft un gros ouvrage fait de
peau de cerf ou de buflequi couvre la main & la moitié
du bras ; on le fait de peau forte, pour garantir de
la ferre de l’oifeau.
On appelle gants fournis ceux qui font faits de
peaux auxquelles on a laiffé pour le dedans du gant
le poil ou la laine de l’animal.
Les Parfumeurs préparent les gants glacés de la
maniéré fuivante : ils battent des jaunes d’oeuf avec
de l’huile d’olive ; ils arrofentenfuite le mélange d’ef-
prit-de-vin 6c d’eau, 8c paffent les gants dans ce mélange,
du côté de la chair. Cela fait, ils reprennent
du même mélange, mais fans eau , 6c ils foulent les
gants pendant un quart-d’heure.
L es gants fe parfument d’une manière affez fimpleç
en les tenant enfermés bien exaâement dans des boîtes
, avec les odeurs qu’on veut qu’ils prennent.
Ga n t s , (Droit coutumier.} droit feigneurial qui
dans la plupart de nos coutumes , eft dû à chaque
mutation; ce droit eft réglé à une petite fomme, fa-
voir deux fous en quelques lieux, 6c en d’autres, quatre
deniers, qui fuivant la coutume de Dunois , art,
3 G. doivent être payés par l’acheteur , huit jours
apres le contrat de vente. Je n’en favois guère davantage
fur ce terme de coûtume: mais M. Aubert,
dans fes additions au Richelet, m’a éclairé complètement
6c agréablement : je vais tranferire fa glofe ,
pour n’y pas renvoyer le lerieur.
« Le droit de gants, dit-il, eft ancien, félon Ga-
» Iant, dans fon traité du franc-alleu : il eft dit dans la
» coutume de Lorris, art. 4. tit. des cens, 6cc. aucunes
» cenfivés font à. droit de lods & ventes, les autres, à
» gants & ventes. Les coutumes d’Orléans, art. 1 oG.
» de Chartres, art. 47. & plufieurs autres, s’expli-
» quent de même ; & Boutillier, dans fa fomme, ch.
» v. en fait mention en ces termes : gants blancs pour
» les deux Livres de tenure ».
Ces gants étoient une reconnoiffance de l’invefti-
ture accordée par le feigneur au nouvel acquéreur*
La tradition réelle fe faifôit autrefois de différentes
manières, ou par un féru de bois: où de paille , ou
par un morceau de terre, ou par des gants, que le
feigneur féodal recevoit comme une marque de la
gratitude de fon vaflal, ou de fon emphitéote : on en
Voit la formule dans Marculphe ; 6c l’on feroit fans
doute ennuyeux, fi l’on rapport oit ici toutes les preuves
que l’on trouve dans plufieurs auteurs de cet ancien
ufage. Je me contenterai, ajoûte M. Aubert,de
ce: endroit du roman de la R ofe, où l’amante parle :
F i enne , dit-elle , a point aux gants.
L’amant répond,
■ Aux gants, dame Juins vous dis fans lobe ,'
Que vous aure£ mantel & robe.
Le gloffaire latin de Ducange eft à confulter fur
le fréquent ufage de la délivrance d’un gant, pour
marque de l’inveftitùre. Si aliquam tertitorii partemy
dit une loi anglo-faxonne, venundari contigerit , do-
mini venditiones (les ventes) habebunt9fcilicet tôt dena-
rios quot venditor in dé habueritfolidos : major verà terrez
illius ,pro wantis (les gants) accipiet duos denarios. Il
arriva de cette loi’, que les gants devinrent un droit
•perfonnel au bailli' du fief du feigneur : de-Ià s’établit
encore la coûtiimë, dans la plûpàrt des marchés,
de donner aux domeftiques de l ’argent pour une paire
de gants. (D . J.}
G a n t s d e N o t r e -D am e , digitalisa (Rotan.y
Foye{ D ig i t a l e .
G an t s d e N o t r e -D am e , aquilegiay (Botan.y
Foyei ANCO LIE .
G a n t , (Géog.} bourg de France dans le Béarn ,
à deux lieues de la ville de Pau : nofis^n’^n parlons
que parce qu’il eft la patrie de M, de Marca (Pierre),