angles des triangles dans la mëfure d’nn degré du
mé rid ien, on fie fert d’un inftrument encore plus
exa£t que le graphometre, d’un quart de cercle bien
div ifé & garni de lunette. V Q u a r t d e C e r -
CLE. (O)
GRAPPE, f. f. (Hijl. nat. ) on donne ce nom au
fruit, & quelquefois a la femence de plufieurs plantes,
lorfque ce fruit ou cette femence a fes grains
diftribués fur un foûtien branchu, comme on le voit
au fruit de la vigne.
G r a p p e d e M e f t , \ o o p k y t e , c’eft un corps
ob lon g qui a une forte de péd icu le , & qui reffem-
ble par fa forme extérieure à une g r a p p e de raifin
en fleur. Les parties du dedans font peu diftinôes ;
on y reconnoît feulement plufieurs petites glandes,
dont Rondelet a donné la figure a v e c celle du zoo-
ph yte entier. H i j l» d e s in fe c te s & ç o o p h y t e s , p a g . g o . ■ mm WÊÈKÊ G raphe , (Manège 8c Maréch.) maladie cutanée,
que quelques auteurs ont confondue avec celle que
nous nommons arêtes ou queues de rat, & que d’autres
ont imaginé avec raifon être la même que celle
que nous connoiflbns fous la dénomination de peignes.
Voyc^ P e ig n e s , E a u x , Ma l a d ie , (e)
G r a p p e d e R a i s in , {Peinture.') C ’eft au célébré
Titien que l’art de la Peinture doit le principe caché
fous l’emblème de la grappe de raifin. C e favant peintre
, le premier colorifte peut-être qui ait exifté, en
refléchiffant fur l’accord du clair obfcur 8c de la couleur
, -avoit obfervé cette harmonie, qui eft le but
où doivent tendre principalement ceux qui s’occupent
à imiter la nature. Il avoit remarqué que la dégradation
des couleurs 8c les différens effets de la
lumière 8c de l’ombre produifent dans un petit ef-
pace, à l’égard des grains qui compofent une grappe
de raifin , ce qu’ils produifent dans un plus vafte
champ fur les corps qui font offerts continuellement
à nos yeux. Il fe fervoit de cet objet de comparai-
fon pour développer fes idées, & pour rendre plus
frappantes les inftrudions qu’il donnoit à fes éleves.
Dans ces inftruélions il faifoit vraiffemblablement
remarquer aux jeunes artiftes que chaque grain en
particulier eft l’objet d’une dégradation de couleur,
d’une diminution de lumière, 8c d’une progreflion
d’ombre extrêmement combinées, à caufe de la forme
ronde du grain de raifin qui ne permet pas que
la lumière frappe également deux points de cette
furface. Il obfervoit enfuite que cette combinaifon
fi variée dans chaque grain eft tellement fubordon-
née à une combinaifon générale, qu’il en réfulte, à
l ’égard de toute la grappe regardée comme un feul
corps, un effet femblable à celui que produit un grain
lorfqu’il eft examiné en particulier. De ces obferya-
tions tirées de l’exemple d’une grappe de raifin, il entroit
fans doute dans des détails fur l’accord & l’union
des grouppes,& fur l’harmonie du coloris & du
clair obfcur, qu’il feroit bien à fouhaiter qu’il nous
eût tranfmis. Nous en trouvons, il eft v ra i, l’application
dans fes ouvrages ; mais il faut avoir déjà fait
un chemin confidérable dans l’art de la Peinture par
le raifonnement 8c par l’obfervation, pour être en
état d’entendre ces leçons pratiques, 8c de lire dans
les tableaux des grands maîtres. Rien n ’eft auffi commun
& auffi jufte que le confeil qu’on donne aux
artiftes qui commencent leur carrière ,lorfqu’on leur
dit : voye[ les ouvrages des Titiens, des Raphaëls , des
Wandik. Ils obéiffent fans doute ; mais s’il en eft beaucoup
qui regardent, il en eft fort peu qui ayent l’avantage
de voir. Article de M. Wa t e l ET.
* GRAPPIN, f. m. (Econ. rufiiq.) inftrument de
fer à plufieurs fourchons pointus, recourbés, fépa-
rés les uns des autres, diftribués comme les doigts
delà main, 8c fe raffemblant pour former une douille
.creufe j où le manche du grappin eft reçu, On fe fert
principalement du grappin à la campagne j pour fé2
parer une partie de la raphe du grain du raifin dans
les vaiffeaux où on le porte immédiatement après
qu’il eft vendangé, avant que de le jetter dans la
cuve. Il y a une autre forte de grappin, qu’on attache
aux pies pour grimper plus facilement fur les
gros arbres. La Mariné a aufli fon grappin. Voyeç
l'article fuivant.
G r a p p in , {Marine.) c’ eft une petite anchre qui a
cinq pattes, 8c qui fert à tenir une chaloupe ou un
petit bâtiment. On porte fouvent le grappin à terre.
Quelques-uns l’appellent hériffon, riffon, harpeau;
mais le terme le meilleur eft grappin. On dit mouiller
le grappin.
Grappin à main, ou grappin d'abordage, c’eft un
croc qu’on jette à la main de deffus les haubans &
le beaupré, fur un vaiffeau ennemi qu’on vei.it accrocher.
Ce font les matelots qui doivent jetter le
grappin , ou fur les haubans, ou fur le beaupré, 8c
fouvent fur les écotars ; 8c lorfque le grappin s’eft
attaché à quelque manoeuvre ou autre partie du vaiffeau
ennemi, on haie la corde qui eft attachée au
grappin , & on fait approcher les deux vaiffeaux.
On jette encore les grappins dans les hauts du
vaiffeau qu’on veut aborder, tâchant d’accrocher
la dunette ou le château d’avant, 8c d’y fauter en
même tems.
Grappin de brûlots, c’eft un grappin qui a des crochets
au lieu de pattes. On les met au bout du mât
de beaupré 8c des vergues des brûlots , pour accrocher
le navire qu’on veut brûler. (Z )
G RAS, adj. (Gramm.) Gras, qui a de la graiffe.'
Voyei G r a is s e . Il fe dit auffi de tous corps enduit
de graiffe , 5c de ceux qui donnent au toucher la
même fenfation que ces corps enduits de graiffe, ou
que la graiffe même. Il s’oppofe quelquefois à maigre
ÿ on dit faire gras, faire maigre. Il défigne en d’autres
circonftances la marque principale de l’embonpoint
: cette femme efi graffe. Il fe prend fubftantive-
ment : je n'aime pas le gras de la viande ; le gras de la
jambe. Dans ce dernier exemple il eft fynonyme à
charnu. On l’ernploye au figuré : il s'efi engraijje dans
cette affaire ; une caufe grajje.
G r a s , (Coupe des pierres.) fignifie un excès d’é-
paiffeur de pierre, ou de bois, ou d’ouverture d’angle
plus grand qu’il n’eft néceffaire pour le lieu où la
pierre, où le morceau de bois doit être placé. Le défaut
oppofé s’appelle maigre.
G r a s , f. m. parler, chanter gras, défaut qui vient
plus fouvent de l’éducation que de l’organe. Voye7
la grammaire de Reftaut ,fur la lettre R .
Il eft rare que les enfans ne parlent pas gras, il eft
rare aufli qu’avec des foins on ne vienne pas à-bout
de les guérir d’un défaut de prononciation aufli def-
agréable. Voyt{ G r a s s e y e r , G r a s s e y e m e n t . {B)
G r a s , en Peinture 8c en Sculpture , eft un terme
dont l’acception revient à celle de moelleux, de flou
8c de large. On dit gras large , 8cc.
G r a s d e l a Ja m b e , eft fa partie charnue, en
latin fura.
G r a s DE Ja m b e , {Manège.) l’aide ,du gras de
jambe e f t , après celle du p in c e r , la plus forte de
toutes les aides des jambes du cavalie r. Voyeç Ja m b
e s & Ma n è g e , {e)
G r a s f o n d u , épithete par laquelle on défigne
un cheval atteint de la maladie que l’on nomme gras
fondure. Voyeç ci-après G r a s FONDURE. (e)
G r a s -Fo n d URE, f. f. adipis fufio , {Manège 8c
Maréchal.) maladie. Le nom qu’on lui a donné défi-
gnant précifément ce qu’elle n’eft pas, on ne fau-
roit former des doutes fur l’ignorance de ceux de
qui elle l’a reçu.
Un travail forcé, un repos exceflif l’occafionnent.
L e dégoût, l’agitation, l’inquiétude, Pa&ion de Pa-
nimal qui fe couche, fe releve, 5c regarde fans ceffe
fon flanc, 8c le battement plus ou moins violent de
cette partie, en font des lignes fréquens, mais équivoques.
Celui qui lui appartient effentiêllement réfulte
de la préfence d’une matière vifqueufe, épaiffe
5c blanchâtre , qui fe trouve mêlée avec les excré-
mens, 8c qui, fous la forme.d’une efpece de toile,
en enveloppe & en co.effe, pour ainfi dire, les parties
marronnées. C’eft ce fymptome univoque qui en
a grolfierement impofé, lorfque l’on s’eft perfuadé
que cette humeur muquewfe 8c cette prétendue membrane
ne font autre chofe que la graille fondue, comme
fi le tube inteftinal en étoit intérieurement 8c
confidérablement garni, 5c comme f i, du tiffu cellulaire
du péritoine dans lequel elle eft répandue,
elle pouvoit en fe fondant fe frayer une route dans
ce canal, 8c être dès-lors 8c par ce moyen évacuée
avec la fiente.
Quiconque envifagera la maladie dont il s’agit
fous l’afpeft d’une affeûion inflammatoire du bas-
ventre , 8c fpécialement du méfentere 8c des inteftins
, concevra une jufte idée de fon génie 8c de fon
caraétere. En effet fi l’on fuppofe, enfuite d’un exercice
outré 8c de l’extrême accélération du mouvement
circulaire, une phlogofe fixée plus particulièrement,
8c à raifon de certaines difpofitions, fur les
parties de l’abdomen : o u , fi l’on imagine, enfuite
d’un repos trop long 8c conféquemment à la ftafe
des humeurs, un engorgement dans le tiffu vafeu-
leux de ces mêmes parties, néceffairement enflammées
, dès que leurs fibres nerveufes tiraillées, ou
dès que les humeurs ftagnantes ayant acquis un degré
d’acrimonie fufeiteront des ofcillations plus fréquentes
8c plus fortes , 8c donneront lieu à une ef-
fervefcence ; tous les lignes qui caraâérifent la gras-
fondure, ne préfenteront rien qui ait droit de fur-
prendre ; 8c l’on verra fans peine comment le mucus
, toûjours abondant dans les inteftins qu’il lubré-
f ie , 8c qui d’ailleurs eft de la nature des fucs albumineux
que la chaleur durcit, peut, dans un lieu que
la main même du maréchal trouve brûlant, être
parvenu au point de confiftance qu’il a acquis, lorfqu’il
eft entraîné avec les crotins qu’il recouvre.
La phlogofe qui fe manifefte violemment dans la
région abdominale eft-elle univerfelle? la gras-fondure
fera jointe à la courbature, ou à quelque autre
maladie aiguë. Lqs engorgemens qui ontTieu dans le
tiffu vafculeux dont j’ai parlé, font-ils accompagnés
de celui des vaiffeaux lymphatiques des parties mem-
braneufes qui enveloppent les articulations ? il y aura
fourbure 8c gras-fondure en même tems. L’inflammation
enfin eft-elle très-Iegere & bornéè feulement
aux inteftins ? les defordres qu’elle fufeitera feront
à peine fenfibles.
Du refte c’eft une erreur née de la fauffe idée que
l’on s’eft formée de cette maladie, de croire que les
chevaux chargés de graiffe foient les feuls qui puif-
fent y être expofés ; la maffe des humeurs contenant
en eux, il eft v rai, une grande quantité de parties
fulphureufes , eft très - fufceptible d’alkalifation 8c
d’explofion ; mais d’une autre part, la force 8c la rigidité
des folides dans les chevaux maigres ne les y
rend pas moins fujets.
Lorfque la gras-fondure eft fimple, il eft rare que
les fuites en foient funeftes. Elle eft auffi plus ou
moins dangereufe, félon fes diverfes complications ;
elle cede néanmoins, dans tous les cas, à un traitement
méthodique, pourvû que les fecours qu’elle
exige ne foient pas tardifs. Ce traitement méthodique
confifte uniquement & en général, dans des fai-
gnées plus ou moins multipliées, dans l’adminiftra-
tion d’un plus ou moins grand nombre de lavemens
émolliens, 8c dans le foin de tenir exactement l’animal
à un régime, humeélant & délayant ; car on doit
abfolument proferire tous remedes cordiaux & purgatifs
, capables d’enflammer, d’irriter encore davantage
, 8c d’occafionner infailliblement la mort de
l’animal, (e)
GRASSE ou GRACE, en latin Grinnicum, ( Géog
petite ville de France en Provence, avec un évêché
fuffragant d’Embrun. Elle eft fur une montagne, à
fix lieues O. de N ice, cinq N. O. d’Antibes, vingt-
fix N. E. d’Aix. Longit. 24. î(f. S. lat. 4?. 50, z 5.
(Z>. J .) • •
G rasse Bo u l in e , {Marine.) Voyt{ Bouline.
GRASSEL , f. m. {Manège & Maréch.) Le graffel
termine la portion de l’àrri,ere-main, que je nomme
la cuiffe. Il occupe conféquemment la partie fupé-
rieure de celle que l’on doit appeller la jambe, fuivant
la nouvelle diftinftion que j’ai cru devoir faire,
eu égard aux extrémités poftérieures de l ’ar.imaL
Voye^ les èlèmens d'Hipp. vol. I.
Il eft formé par un os d’une figure à - peu - près
quarrée, défigné par le nom de rotule, qui fe trouve
fui- l’éminence antérieure, li'ffe & polie de l’extrémité
inférieure du fémur. Cet os eft maintenu par les
ligamens capfulaires de l’articulation qu’il recouvre,
8c par les tendons des mufcles extenfeurs de la jambe
, qui s’y attachent avant de parvenir au tibia. II
fait l’office d’une poulie, en gliffant lors de la contraction
de ces mufcles fur l’éminence dont j’ai parlé.
Les chevaux peuvent boiter du graffel. Voye{ Eff
o r t . (*)
GRASSETTE, f. f. pinguicula {Hifi. nat. botan.)
genre déplanté à fleur monopétale anomale, Ouverte
des deux côtés, mais reffemblante à la fleur de la violette,
prefque divifée en deux levres, 5c terminée par
une forte de queue. Il fort du calice un piftil qui paffe
dans la partie poftérieure de la fleur, 8c qui devient
un fruit ou une coque qui s’ouvre en deux pièces, 8c
qui renferme de petites femences attachées à un placenta.
Tournefort, infi. rei herb. Voye£Plante. ( / )
GRASSEYEMENT, f. m. {Voix.) défaut de l’organe
qui gâte la prononciation ordinaire, celle que
nous délirons dans la déclamation 8c dans le chant,
fur-tout dans celui du théâtre. Voye^ G rasseyer.
On parle gras, on chante gras, lorfqu’on donne le
fon r comme fi elle étoit précédée d’un c ou d’un
g , & qu’on dit l comme fi elle étoit u n j , fur-tout
quand elle eft double. Ainfi le mot race dans la bouche
de ceux qui graffeyent, fonne comme le mot grâce
ou trace dans celle des gens qui parlent ou chantent
bien ; 8c au lieu de dire carillon, grofeille, ont
prononce niaifement ca.ryon, grofeye. Voyeç les articles
B & L.
Le graffeyement fur les autres lettres de la langue
font au-moins auffi infupportables. Il y en a fur le c.
qu’on prononce comme s’il étoit un r. On a mis fur
le théâtre des perfonnages de ce genre qui y ont
beaucoup graffeyé 8c fait rire. Il y a eu un motif rair
fonnable de ridiculifer ce défaut, rarement naturel,
8c qui prefque toûjours n’eft produit que par l’affectation
ou la mignardife.^
On a vû fur le théâtre lyrique une jeune aélrice
qui auroit peut-être diftrait les fpeftateurs de ce défaut
, fi fa voix avoit fécondé fon talent. Elle arriva
un jour fur la feene par ce monologue qu’on eut la
mal-adreffe de lui faire chanter :
Déeffe des amours , Vénus , daigne m'entendre ,
Sois fenfible aux foupirs de mon coeur amoureux,
Il eft rare que dans les premiers ans on ne puiffe pas
corriger les enfans de ce.vice de prononciation, qui
ne vient prefque jamais du défaut de l’organe : celui
de r , par exemple, n’eft formé que par un mouvement
d’habitude qu’on donne aux cartilages de la
gorge, 8c qui eft pouffé du dedans au-dehors. Ce