G r e f f i e r e n P e a u , ©« comme on dît vulgairement,
greffier à peau, font, ceux qui tranfcrivent fur
le parchemin les jugemens & autres actes émanés du
tribunal où ils font établis ; ils furent créés en titre
d’office héréditaire dans -toutes les cours 8c jurifdic-
tions royales du royaume, par édit du mois de Février
1 577 : par un autre édit de 1 580, ces offices
furent déclarés domaniaux, & en conféquence aliénés
à faculté de rachat perpétuel. ( A )
G r e f f i e r p l u m i t i f , ou a u p l u m i t i f , eft celui
qui tient le p lum itif de l’audience, c’eft-à-dire une
feuille fur laquelle il écrit fommairement & en abrégé
le jugement à mefure que le juge le prononce. Voyeç
P l u m i t i f . (.A )
G r e f f i e r s d e s S u b d é l é g a t i o n s : par l’édit du
mois de Janvier 1707, il fut établi un greffier de la
fubdélègation dans les villes du royaume où il a été
établi des fubdélégués, pour tenir minute 8c regiftre
de tous les aftes émanés des fubdélégués, 8c d’en
délivrer des expéditions. Ces offices furent réunis à
ceux des fubdélégués par une déclaration du 17 Janvier
1708. Foye{ S u b d é l é g u é . ( A ) '
G r e f f i e r s d e s T a i l l e s , ou d e s R ô l e s d e s
T a i l l e s , ou G r e f f i e r s d e s P a r o i s s e s , furent
établis par édit du mois de Septembre 1515 , portant
création d’un office de greffier en chaque paroiffe du
Royaume, pour tenir regiftre, drefler, & écrire fous
les affeffeurs , les rôles de tous les deniers qui fe lèvent
par forme de taille. Ces offices avoient d ’abord
été créés héréditaires ; mais par une déclaration du
16 Janvier 1581, il fut dit qu’ils étoient compris dans
l’édit du mois de Mars 1580, portant fuppreffion &
réunion au domaine de tous les greffes du royaume,
pour être vendus à faculté de rachat perpétuel.
Ces offices furent fupprimés par édit du mois de
Novembre 1616.
Cependant par édit du mois de Juillet 1622, il fut
encore créé un office de greffier héréditaire des tailles
en tous les diocèfes, villes, communautés, 8c con-
fulats de la province de Languedoc, 8c reffort de la
cour des aides de Montpellier.
Par un autre édit du mois d’Août 1690, on créa
pareillement des offices de greffiers des rôles & des tailles
, & impojitions ordinaires & extraordinaires en chaque
ville, bourg, 8c paroiffe taillable du reffort des
cours des aides de Paris, Roiien, Montauban, Libourne,
Clermont-Ferrand, 8c Dijon; on en créa
d’alternatifs dans le reffort de ces mêmes cours, par
une déclaration-du mois de Novembre 1694.
Tous ces offices furent encore fupprimés par un
édit du mois d’Août 1698.
On les rétablit dans le reffort des cours des aides
de Paris, Roiien, Montauban, Bordeaux, Clermont-
Ferrand , & Dijon, par un édit du mois d’O&obre
1703 ; mais en même tems ils furent unis aux offices
de fyndics créés par édit de Mars 1702, à ceux de
greffiers des hôtcls-de-ville établis par l’édit de Juillet
1690, où il n’y avoit point de fyndic, & à ceux de
maire, créés par édit du mois d’Août 1692, où il n’y
a ni greffiler ni fyndic.
Ces mêmes offices furent fupprimés par édit du
mois de Novembre 1703, 8c leurs fondions, droits,
ôc privilèges attribués aux offices des fyndics.
Ils furent encore rétablis par un autre édit du mois
d’Août 1722, 8c confirmés dans leurs fondions par
un arrêt du confeil d’état du 15 Février 1724, portant
qu’aucun rôle des tailles ne pourra être mis à
exécution qu’il n’ait été ligné par eux.
Enfin ces mêmes offices ont depuis encore été fupprimés.
CA)
GREFFOIR, f. m. voye\ les outils du Jardinier à
l'article Jardinage.
GREGORIEN, adj. (Hifl. eccléf) il fe dit de quelques
inftitutiops, ufagçs, réglemens eccléfiaftiques
dont on attribue l ’origine à S. Grégoire le grand, pape
qui vivoit dans le v j. fiecle. Ainfxl’on dit rit grégorien
, 8c chant grégorien.
Le rit grégorien fontles cérémonies que le pape faint
Grégoire introduifit dans l’Eglife romaine, tant pour
la célébration de la liturgie, que pour l’adminiftra-
tion des facremens ; & qui font contenues dans le livre
de ce pontife, connu fous le nom de facramen-
taire de S . Grégoire. Foyc{ L i t u r g i e , S a c r e m ENS,
& S a c r a m e n t a i r e .
S. Grégoire ne fe contenta pas de régler les prières
que l’ondevoit chanter : il en régla auffi le chant ;
8c c’eft ce chant que l’on appelle grégorien, du nom
de fon auteur, qui, pour en conferverla tradition,
établit à Rome une école de chantres qui fubfiftoit
encore trois cents ans après, du tems de Jean Diacre.
Le moine Auguftin allant en Angleterre, emme*
na des chantres de cette école romaine, qui inftruifi-
rent auffi les Gaulois. Quant à la nature 8c au caractère
diftin&if du chant grégorien , voye? C h a n t , &
P l e i n - C h a n t . f £ )
G r É G PR IEN , ( Chronol.) on appelle calendrier grégorien
, le calendrier réformé en 1582 par le papfe
Grégoire X I I I . (voyeç C alendrier) ; année grégorien*
'■ne, l ’année julienne réformée fuivant ce calendrier
(voycç A n ) ; 8c Ori appelle quelquefois époque grégorienne,
l’année 1582, époque de la réformation de
ce même calendrier. Ainfi on dit : l’année 1757 eft la
175e de l’époque grégorienne.
GRÊLE, f. f. (Phyjique.) La grêle eft de même nature
que la glace ordinaire ; ce font des glaçons d’une
figure qui approche le plus fouvent de la fphéri-
que, formés par des gouttes de pluie qui s’étant gé-
lées dans l’air , tombent fur la terre avant que d’avoir
pu fe dégeler. F o y e ^ G l a c e & P l u i e .
La neige dont les différences d’avec la grêle font
vifibles 8c connues de tout le monde, n’eft auffi que
de l’ëau qui s’eft glacée dans l’air. Lorfque les molécules
aqueufes qui fe font élevées dans l’atmofpherè
en forme de vapeurs , retombent en bruine ou en
pluie, il arrive fouvent que le froid eft affez confi-
dérable pour les geler; elles fe changent alors en
neige ou en grêle ; en neige, fi la congélation les fai-
fit avant qu’elles fe foient réunies en groffes gouttes ;
en grêle, fi les particules d’eau ont le tems de 1e joindre
avant que d’être prifes par la gelée. FoyeçN e i g e .
Les petits glaçons dont la neige eft compofée s’unifiant
mal entre eux, les floccons qui réfultent de
cette union imparfaite font fort rares 8c fort légers ;
il n’en eft pas de même des grains de grêle, dont le
tiffu eft compaâ: 8c ferré, la dureté grande, 8c qui
en un mot font femblables à la glace ordinaire.
On remarque d’ailleurs dans les grains de grêle
une affez grande variété; ils different parla groffeur,
par la figure, par la couleur : examinons en particulier
toutes ces différences.
La groffeur de la grêle dépend beaucoup de celle
des gouttes de pluie dont elle eft formée ; cela eft
évident. Ainfi les mêmes variétés qu’on obferve dans
les gouttes de pluie quant à la groffeur, fe feront remarquer
dans les grains de grêle. On fait que la pluie
eft fort menue à une certaine hauteur dans l’atmof-
phere, 8c qu’elle devient toujours plus groffe à-me-
fure qu’elle tombe, plufieurs petites gouttes s’unif-
fant en une feule. Il n’eft donc pas furprenant que la
grêle qui tombe fur le haut des montagnes, foit plus
petite, toutes chofes d’ailleurs égales, que celle qui
tombe dans les vallées , comme Scheuchzer, Fro-
mond, 8c plufieurs autres phyficiens 8c naturaliftes
l’ont obfervé.
Il femble d’abord que la grêle ne devroit jamais
être plus groffe que des gouttes de pluie : mais fi l’on
fait réflexion qu’un grain de grêle déjà formé par un
degré de froid confidérable, gele toutes les partie«-
les d’èàti qu’il touche dans fa c h û t è ô h èoricévra 1
âifément comment il peut devenir le noyau d’une
ou de plufieurs couches de glace, qui augmenteront
confidérablement fon volume'& Ion poids : ce qui
prouve que la groffe grêle fe forme de cette mâriière,
c ’eft qu’elle n’eft jamais d’une denfité uniforme de-**
puis la furface jufqu’au centre.
Les gouttes de pluie ont rarement plus de trois lignes
de diamètre, ce n’eft que dans certaines pluies
extraordinaires qu’on a vû tomber des gouttes dont
k diamètre étoit de près d’un pouce : on voit par-là
jufqu’où peut aller la groffeur des grains de grêle,
lorfqu’elle n’excede point celle des gouttes de pluie;
ce qui eft le cas le plus fréquent.
Lorfque par les càufes que nous avons expoféei,
ou par quelque autre femblable , le volume 8c le
poids de la grêle font plus grands qu’ils ne devroient
être naturellement, il arrive quelquefois que la grêle
eft d’une groffeur prodigieufe ; on en a vû dont les
grains étoient auffi gros que des oeufs de poule 8c
d’ôie , d’autres qui pefoient une demi-livre , trois
quarts, 8c une livre : dans les mêmes orages comme
dans les orages différens, les grains de grêle ne font
pas tous de même groffeur. L’hiftoire de l’académie
des Sciences parle d’une grêle qui ravagea le Perche
en 1703 ; les moindres grains étoient comme des
noix, les moyens comme des oeufs de poule, les autres
étoient comme le poing -, 8c pefoient cinq quarterons.
Ce n’eft pas dans les feuls écrits des phyficiens,
qu’il faut chercher des détails fur ces fortes
de phénomènes ; les hiftoriens dans tous les tems ont
pris foin de nous en tranfmettre le fou venir. Aujourd’hui
, lorfqu’une de ces grêles extraordinaires defole
quelque contrée , les nouvelles publiques iie manquent
guere d’en faire mention. *
Nous avons dit que la figure des grains de grêle
approchoit ordinairertierit de la fphérique ; cette rondeur
eft une fuite de celle qu’afferent naturellement
les gouttes de pluie, comme toutes les autres gouttes
d’eau, tant par l’attrafrion mutuelle des particules
qui les compofent, que parce que l’éau s’unit
difficilement avec l’air ; plufieurs caufes peuvent
empêcher que cette rondeur ne foit parfaite ; le vent
en eft une des principales ; il comprime les gouttes
de pluie, il les applatit, il les rend concaves ou an-
guleufes dans certaines portions de leurs furfaces.
Les rouîtes en fe convertiffant en grêle, confervent
ces mêmes figures, 8c de-là vient qu’il eft fi rare de
voir des grains de grêle parfaitement fpheriques,
principalement quand leur chûte eft accompagnée
d’un vent violent. f
La groffe grêle formée par la réunion des differentes
couches de glace, eft tantôt conique ou piramy*
dale, quelquefois hémi-fphérique,fouvent tort angu-
leufe. Une chofe affez confiante parmi toutes ces
variétés, c’eft que les grains qui tombent dans le
même orage font tous à-peu-près de même figure ;
dans certains orages, par exemple, ils font tous coniques,
dans d’autres hémi-fphériques, <S*c.
La tranfparence 8c la couleur de la grêle ne font
pas plus exemptes de variations que fa groffeur 8c
que fa figure. Si l’on voit tomber des grains àz grêle
dont la tranfparence eft feulement un peu moindre
que celle de l’eau dont ils font formés, on en obferv
e affez communément qui font opaques 8c blanchâtres.
Souvent le noyau qu’on apperçoit au milieu
de certains grains de grêle, eft fort blanc, tandis
que les couches de glace qui l’environnent font
tranfparentes : en découvrant ce noyau , on le trouv
e femblable à de la neige ramaffée.
Il y a une forte de menue grêle connue fous le nom
de grêjll, dont la blancheur égale celle de la neige.
Le gréfil eft dur & peut être comparé à de la coriandre
lucrée.
Tome F I L
On ne doit pas confondre le gréfil avec ithë autre
forte de grêle fort menue auffi, qu’on voir quelquefois
tomber par un tems ëalme ; humide 8c tempéré,
& qui fe fond prefque toujours en tombant ; elle
a peu dé confiftance, 8c paroît comme faupoudrée
d’une éfpece de farine : on peut dire qu’elle tient
en quelque forte le milieu entré la neige 8c la grêle
Ordinaire.
La chûte dé la grêle eft accompagnée de plufieufs
circonftancés la plupart'affez connues. i° . Le tems
eft fort fombre, couvert 8c orageux. 20. Tontes les
fois que la grêlé eft iili peu groffe, l’orage qui la donne
eft excité par un vent d’ordinaire affez impétueux
8c qui continue de fouffler avec violence pendant
qu’elle tombe; 30. Le vent n’a quelquefois aucune
dire&ion bien déterminée ,- & il paroît foufflëf indifféremment
de tous les points de l’horifon ; cé.qu’-
oii remarque affez conftamment, c’eft qu’avant la
chûte de la grêle il y a toüjours du changement dans
les vents ; fi;par exemple,le vent de midi a chafîe
vers nous l’orage, il ne grêlera que quand lé vent de
nord aura commencé à fouffler. 40. Quand il grêle,
8c mêhie àVant que la grêle tômbe, ori entend fou-
vent un bruit dans l’ait canfé par le ‘choc des giains
de grêle que" le vërit pouffe les uns contré lès autres
avec impétuofité. 50. La grêle tombe féule ou mêléè
avec là pluie, 8c dans le premier cas j la plliie la
précédé ou la fuit. 6°. Lorfque la grêlé eft Un peu
confidérable, elle eft prefque toujours accompagnée
de tonnerre. Plufieurs auteurs vont plus loin^
car ils affûtent comme une chofe indubitable ; qu’il
ne grêle jamais fans qu’il tonne ; je Crôis qu’il fëroit
difficile de le prouver. A Montpellier où la grêle n’eft
pas fréquente à beaucoup près, fi l’on en juge par
compâraifon à ce qu’il èn tombe chaque année à
Paris, j’ai vû grêler plus d’une fois fans entendre
le moindre coup de tonnerre. On dira peut-être qu’il
tônnoit alors à quelques lieues de Montpellier dans
les endroits où étoit le fort de l’Orage : cela peut être
v rai, mais le contraire pourroir l’être auffi. Ne donnons
pas à la nature des Ibis générales qu’elle defa-
voue : arrêtons-nous à ce qu’il y a de certain fuf
cette matière, è’eft que le tonrierre accompagne toû-i
jours la grêle qui eft un peu confidérable. Jamais le
tonnerre ne gronde 8c n’éclate avec plus de forcé
que dans ces grêles extraordinaires doht nous avons
parlé 5 dont les grains font d’une groffeur fi prodigieufe
; les éclairs, les foudres j fe fuccedent fans in-,
terruption ; le ciel eft tout en feu, l’obfcurité de l’air
eft d’ailleurs effroyable , on diroit que l’uhivers v»
fe replonger dans fon premier cahoS. 70. Quoique»
les orages qui donnent la grêle foient quelquefois précédés
de chaleurs étoüffantés * ôn remarque néanmoins
qu’aux approches de l’orage, & plus encor©
après qu’il a grêlé , l’air fe refroidit confidérablement.
Des phyficiens célébrés paroiffent perfuadés qu’il
ne grêle jamais que pendant le jour : M. Hamberger
dit à cette occâfion qu’un de fes ainis âgé de foi-
xante-dix ans l’a afluré qu’il n’avoit jamais vû gtêler
la nuit. Elém. phyjîq. n° . 6±Oi Tout jeune que je
fuis, je puis aflïirer le contraire ; j’ai vû plus d’uné
fois tomber de la grêle à Montpellier pendant là
nuit 8c à différentes heures de la nuit.
La grêle eft plus fréquente à la fin du prihteim &
pendant l’é té, qii’en aucun autre teins de l’annee 5
elle eft moins fréquente en aütonne 8c affez rare eri
hyver. Le gréfil tombe conmlunëment aü comhien-
cément du priritems.
Quand On dit que la grêle eft rate ën h y v e r , pii
ne prétend point quë ce foit un phénomène toüt-à-
fait extraordinaire d’en voir- dans cettë lailbn. A
Montpellier, où l’on pâffe quelquefois dës années
entières fans avoir de la grêle, j’en ai vû tomber quà-
B B B b b b ij