
glife & de la voie du falut : & par oppofition ils re-
•connoiffent auffi des articles non - fondamentaux
qu’on peut ignorer, ou, ce qui eft la même chofe,
croire de foi implicite fans être en danger de falut.
Les Proteftans ont appelle articles fondamentaux,
généralement ceux dont la foi, foit explicite, foit
implicite, eft nécefîaire au falut ; & non-fondamentaux
, ceux qu’on peut, difent-ils, fe difpenfer de-
croire, ou même nier expreflement, malgré l’autorité
des différentes fociétés chrétiennes qui vou-
droient en preferire la croyance.
On Bourroit encore ap.pel.ler articles fondamentaux
, les dogmes principaux de la dodrine chrétienne
, ceux qui tiennent plus fortement à tout l’édifice
de la religion ; & quelques - uns ont ces qualités
là, fans être de foi explicite, fylais la diftinc-
tion des articles fondamentaux Sc non-fondanten taux
expliquée ainfi, ne fouffre aucune difficulté en Théologie.
Ces définitions une fois établies, je dis i°. il y a
dans la dodrine catholique des dogmes fondamentaux
en ce fens, qu’on eft obligé de les croire de foi
explicite ; Sc d’autres qu’on peut ignorer fans danger
pour le falut. Toutes les fociétés chrétiennes
conviennent de ce principe. Cependant l’Eglife catholique
n’a pas déterminé bien précifément quels
font les dogmes fondamentaux en ce fens-là. On ne
peut pas regarder les fymboles comme ne contenant
que des dogmes de cette nature. Voye\ dans
P article F o i , foi explicite Sc foi implicite, Sc V article
Symbole.
2°. La diftindion des articles fondamentaux Sé non-
fondamentaux dans le deuxieme fens, n’eft pas recevable
; parce que tous les dogmes définis par l’Eglife
catholique font fondamentaux ; au moins eft-ce ên ce
Fens, qu’on ne peut en nier aucun, lorfqu’on conçoit
la définition fur laquelle il eft appuyé, fans être
hors de la voie du falut. Cela fuit des principes de
l'autorité & de l’unité de l’Eglife. Foyc{ Eglise.
C ’eft dans ce dernier fens que les théologiens
conciliateurs, Erafme, Caffander , Locke , dans
l ’ouvrage qui a pour titre, le Chriflianifme raifonna-
ble , ont employé la diftindion des articles fondamentaux
& non-fondamentaux.
Le miniftre Jurieu s’en eft auffi fervi dans fonJyf-
üme de l'Eglife, pour prouver que les églifes pro-
teftantes d’Angleterre, d’Allemagne, de France, de
Danemark, &c. ne font qu’une même Eglife uni-
yerfelfê. Il lé fonde fur ce que ces églifes conviennent
dans la même profeffion de foi générale fur
les articles fondamentaux, quoique divifées entr’elles
fur quelques points qui ne ruinent pas le fondement :
à quoi il ajoute quelques regies, pour difeerner ce
qui eft fondamental de ce qui ne l’eft pas.
En combattant les théologiens conciliateurs qui
ont voulu rapprocher les fociétés féparées entr’elles
& même avec la catholique, on n’a pas, ce me
femble, diftingué avec aflez de foin les lens diffé-
rens du mot fondamental. Par exemple, M. Nicole
dans,fon livre de Y unité de I'Eglife, en attaquant Ju-
rièu, s’arrête feulement à lui prouver que les églifes
réformées ne peuvent regarder ce qui les unit comme
fondamental, Sc ce qui les divife comme non fondamental,
qu’elles n’ayent une idée diftindé de ce
qu’on appelle un article fondamental, Sc que cela eft
impofiïble. I l femble, dit-il, que ce foit la chofe du
monde ta plus claire & l>a plus-commune, la plus uniformément
entendue; cependant la vérité ejl qu'on ne fait
ce qu'on dit, qu'on n'a aucune notion d if incle de ce qu'on
appelle article fondamental, <$* que ce qu'onfe hafarde
quelquefois d'en dire , ejl étrangement confus & rempli
d'équivoque, &c. Il prouve enfuite que les regies que
donne Juneu pour le difeernement des vérités fondamentales
, font abfolument infuffifantes. '
Cette méthode d’argumenter de l’auteur de l’unité
de l’Eglife, fourninoit au miniftre une réponfe
aflez plaufible. Il auroit pu dire que les articles fondamentaux
étoient ceux que les théologiens catholiques
regardent comme de foi explicite ; qu’il dif-
tingueroit ceux-là par les mêmes caraderes que les
Catholiques employeroient pour ceux-ci ; que l’autorité
de l’Eglife ne dpnnoit aucun moyen de plus
pour faire ce difeernement, puifqu’elle ne décide
pas quels font précifément Sc uniquement les dogmes
qu’il faut croire explicitement, Sc quels font
ceux pour lefquels la foi implicite fuffit.
A quoi il auroit ajouté, que ces dogmes de foi
implicite pouvoient être niés fans danger pour le
falut, quoique définis par quelques fociétés chrétiennes.
Pour enlever abfolument aux Réformés cette ref-
fource, & rappeller la queftion à fon véritable état,
il falloit tout de fuite les obliger de prouver qu’ils
ont pu nier fans danger pour le falut un dogme reçu
dans l’Eglife univerfelle, dans l’Eglife qu’ils ont
quitté par un fchifme ; prétention abfolument in-
foûtenablé, & que nos théologiens ont fuffifamment
combattue. Voye[ Eglise.
Fondant de Rotrou, (Chimie.') chaux abfo-
lue d’antimoine faite avec fon régule Sc le nitre, non
lavée, Sc édulcorée avec l’eau de canelle fpiritueufe
qu’on brûle deflus. Cette préparation eft une des cinq
qui compofent le remede de Rotrou.
La defeription s’en trouve particulièrement dans
deux auteurs célébrés. Le premier eft M. Aftruc, qui
l’a donnée à la fin de fon traité des maladies vénériennes
, imprimé pour la première fois en 1736 : le fécond
eft M. Col de Villars, dans le tome I I . de fa chirurgie
, qui parut en 1738. Nous allons tranferire celle
de M. Aftruc, & indiquer les différences qui fe trouvent
dans celle de M. Col de Villars : nous décrirons
enfuite les différens procédés par lefquels on fait en
Chimie de l’antimoine diaphorétique ; afin d’indiquer
les fources dans lefquelles Rotrou a puifé ; de faire
voir que ce fondant ne mérite de porter fon nom ,
que parce qu’il a confervé ou ajouté des points dont
il n’a certainementpas entendu la raifon; Sc de fup-
pléer aux défauts d’un manuel dont il n’adonné qu’une
defeription trés-imparfaite.
Fondant de Rotrou, empyrique de ce nom.Prenez de
régule d’antimoine bien préparé & réduit en poudre;
de nitre purifié & pulvérifé féparément, de chaque
une livre Sc demie : mêlez ces deux poudres bien intimement
; projettez-les, félon l’a r t , par cuillerées
dans un creufet rougi au feu. Les projetions étant
achevées, vous calcinerez la matière pendant fix
heures.
Retirez votre matière du creufet, & la réduifez
en poudre avant qu’elle foit refroidie ; paffez-la par
un tamis de crin, & la mettez fur le champ dans un
vaiffeau de verre, que vous boucherez exatemenr,
pour empêcher qu’elle ne s’imbibe dé l’humidité de
l’air.
Faites chauffer legerement cette poudre ; verfez
deflus peu-à-peu fix onces d’eau de canelle fpiritueufe
, par livre 4e matière ; remuez-Ia continuellement,
jufqu’à ce que l ’eau de canelle foit entièrement
diffipée.
Cette préparation différé très-peu de l’antimoine
diaphorétique non lavé. Aftruc,, édit, de &
de. / y 40.
Dans la recette de M. Col de Villars, on met une
livre Sc demie de nitre contre une demis-livre de régule.
On couvre le creufet après 1« détonation ; on
calcine la matière au grand feu ; on là laifle refroidir
; on paffe cette matière qui eft blanche, à-travers
un tamis fin. On obferve d’ailleurs que cette préparation
y eft intitulée, grand fondant de Paracelfe; ce
qui
tp i indique, à là vérité, que Rotrou n’a pas pVétendu
donner cè remed'e comme de lui , mais a voulu néanmoins
s’àûtorifer du nom d’un grand homme , dont
les écrits ïi etqiént pas aflez à fa portée pour qu’il
put le de viner parmi fes énigmes,/». i ^ . o n y ajoute-
àuflî >/>. £8/.que le femede du fleur Rotrou, chirurgien
deSainî-Cyr, dont ôri fait beaucoup de cas pour
la guerifon des écrouelles, eonfifte dans fa teinture"
àurifique de BafileValentin, autre nom fuppofé, l’élixir
aurifique, le grand fondant de Paracelfe, l’alkali
de Rotrou, & fa,pâte en pilules purgatives, & qü’-‘
on en donhe la defeription telle qu’elle a été communiquée
, pour ne rien omettre de ce qui peut contribuer
à la giiérifon d’une maladie auffi rébelle. M.
Aftruc les a décrits auffi. Foye^ Remede dé Rotrou,&
Écrouelles.
L’antimoine diaphorétique fe fait ou avec fantî-
hioine crud , ou avec le régule d’antimoine ; bu à fa
place , avec quelques autres préparations du même
demi-métal. Le premier porte particulièrement le
hom d’antimoine diaphorétique ; Sc le fécond, celui de
cérufe d'antimoine , chez les chimiftes modernes.
Antimoine diaphorétique. Prenez line partie d’anti-
moine , & trois parties de nitre bien feché. Rê-
duiiez-les féparément en poudre bien fine & ïës
mêlez bien intimement. Avez un creufet de fept ou
huitpbucesde diamètre, fur environ autant de hauteur,
dont le fond foit hémifphériqiie : placez c"c creufet
iur une töiirte de deux dôtgtàtî’épaiffeur: dans
un fourneaU:feapûi:le,(^)ji'jj nos PlanÙus de Chimie,
leur explication& Vàrùch Fourneau) : àjuftez-lui
On^ couvercle ; /èniSüîezijé dé charbons ardens jüf-:
qu’au haut, ou dit moins à fort peu près ; découvf ez-
le de tems en tetris., pour favoir s’il eft rouge ; quand'
il le fera , prçjettèzy une cuillerée de votre ffiftafi.1
ge : il s’en fait fur le champ une détonation affez'vi-.
* e ,,pendant laquelle il s’élève une fumée noirâtre &
épatffe mêlée de quelques étincelles : la détonation
ceflee, projeftez-y en tmé autre cuillerée, puis une
froifieme, & ainfi'de fuite,, jufqu’à Ce que vous dn
fyy'l «-’"tploye cinq ou fix ; obférVant toujours de
latffer finir lajAIjOnation , avar.t.ipte de jettef une'
npuvelle cifilfèrée de matière': au bóut de ces cihif
611 fix cuillerëès ,- que i» a 'ù r ê z d S ;<votre cfê t-
fet un volume de matière êgafà celuid’nn oeuf à-péu-
pres, remitez-laavec une large fpàtiilê de fer. Ce ré-
fultat fera uij peu pâteux , : reflemblant en quelque
iOrte à dti plâtre frais gâché ; retirez-Ie incontinent
du creufet : vous le donnerez à un aide , qui le re- <
®ewa fur un couvercle renverfé :.Ia main qtti doit
tenir le couvercle fera garantie dé là chaleur par une
poignée épaiffe j & l’autre fera occupée à racler avec1 ‘
finefpatule de fèrla fpatule chargée ‘de la matière •
àu fortir du çrêufèf, elle eft rouge j & garde quelque
tems cet état fur le couvercle .-peu -à-peu elle pa-
foît fous fa couleur naturelle, quteft un blanc fsle ou .
jaunâtre : quand elle ,a perdu (a*rau|eiiHwli, jette
dans une grande’terrine de grais remplie d’eau chau- !
ce,par parties ik au bord de ia terrine.
, Pendant que l’aide eft occupé ÿ jetter ainfi la mattere
dans l’eau, on ne ceffe de’pfbjetter le mélange
àvéc les précautions que nous avons tr.cn-.ior.nérs :
on racle bien lecreufet chaque fois qu’on en retire u ne '
inife, afin de n’y en rien buffer, $ cela fe petit. On ’
continue de la forte, jufqu’à ce que tout le mélanvé'
foit employé, détonné ,& jette dans l’eau. 0 1 :
Après V j avoir laiffé un certain tems, décantez
cette première eau ; édulcorez encore votre chaux 7
ou 8 fois avec de l’eau bouillante ; laiffez-l’y qlreP 1
ques heures chaque fois : quand vous, aurez décanté’
beau du dernier lavage , mettez vôtre diaux fur un
filtre, ou tout Amplement fur un papier gris, pour en
effuyerla ptus grande humidité. Achevez de la fé-
Cher à uiié chaleur douce, ou à un air chaud.
iem t VII,
dermetes’portions de leurphlogiftiqtîullei ,h qéu peë hf fiieenn td liefis.
bellement, & qui demandent des calcinâïjonS Ion.
gués, quand elles font foules : pour vaibcreladiffi-
çuhe & abréger lespeinès.On arecours àdésnioÿens
etrangers : tel eft le ni, t e , daiis l’opérafiohSt il
s agit, par fon mtermede, bn vient à bout dé rédui-
re 1 antimoine crud en Une çhatix W ÈÊÊËÊÊÈ H
vant le manuel que nous venons dé détilllér
I " H W m j i U B premier'lavage WÊ qii’bn la m a m & ■ m h h i n s
trtole : i», du mire bon décbnipbfé .c n ’tfon'ffànt i’é.
vaporatipn uu .peu. plus-jpiil; c’eft la quautité fum -
bondante à ce qu’il èn faut, pour enlever ié phlôgif-
— M m employé : f . enfin B M fixe
en dêffechant la matière, On a dônnéle hbtt de nitre
m m m m à tous ces fêls confondus ènfeihblé. Mais il
I g H g |B H a | 9°é cette dénomination eft jabfôlïi-
ment tattffe, & ne convient,à aucun dé ces trbïs feïs -
tous'contiennent une portïbh de la chaux là phis fubtile
de I antimoine*: l’ alkali' fixe qui eti tient iè'hhisi ''
. e.n devient plus; càuftiqtie',^è>iyc{ PIErre a
i î ’ ° n ne B féPare î l,eI B a c id e I MchHoiSe Bs’eBftP pHafHfée .P ER1EE; ’ J-.‘ ' . la
1 V f* P°rtl0n de détonhô avec iè fôÜfre.dbntI
le phlogiftique embrafe enfla mmé & déè'ompofe l’a- ‘
eide mtreuxqu’il dégage de la b & : cette bàfé cônft
titue. une partie de l’alkali fixe qü’ôn trouve dans le
lavage. Mats le phlogiftique du foufre n’eft pas plutôt
lepare del acidevttriohque, que cet acide devenu ii-
bre trouvant du mfré prèsdé hii, chaffe fon abide , &
s mttodutt à & plaèp. L’acide nitreux s’enflauime encore
ou fe diflîpe ; & la nouvelleAmbinaifon forme
du tartre vitriole. Le foufre en fé dégagent du réh
eeak ittàiiofi de i — waiMwmmmm&^ÊÊÊÊKKMKÈÊNBÊm giftiqtie, tant par fon phlogiftique que par fon acide.
Mais'le mire détonne encore eh même teiitS avec
e régulé d’antimoine^ dontlë phlbgiftique agité par
le feu produit fim ce tel le même effet que celui dit
foufre : d otiTéfiilte une houvélte portion d’aikaii fixe,
qui agit encore fur le régule, s’il en rëfte de
non decompofé, voyeiplushaicérufi d’antimoine •
en forte que ce régule eft réduit par cerné âffidh à
1 état d une f inie terre ou'chaux abfolue. Payer Xt-
tre , Nitre .u .icausk ras ee charson, 6- SEt
POLYCHRÉSTE DE GLASER. ■
B U e®,1» méthode que donneM.Roiielle: cette
correatonfe publie auffi en Allemagne. En fuivâm
celles qut fe trouvent décrites dans les ailleurs, on
avoit beaucoup de peine à faire l’antimoine-diaphoii
rétique bien blanc: ilétôjt prefqu’e toûjours jaune -
& il était impoffible de lui faire perdre ce défaut. C ét
inconvénient yenoit de ce qu’on le laiffoit trop lohg-
tems aàns k/creûfet après la détonation :: on avoir
beau le laver, jamais on ne réparait ce défaut qu’il
avoit'coutraaé par une trop longue calcination-
c eft en partie pour ce motif, qu’il feut retirer la matière
dti creufet à différentes reprifes:
St l’antimoine diaphorétique fe trouvoit brun ;
alors ce defaut ne viendrait plus de la longueur de
la calcination, mais de l’antimoine qui fe trouvé quelquefois
mêlé de fer & d’autres métaux, fur-tout à la
bafeducône. Poye^Saffran Id'e Mars antimo-
n ie .
Ce premier inconvénient en entraînoit un fécond.'
La matière calcinée pendant deux, quatre, & même"
fix heures, comme quelques chimiftes l'ont demandé
dcver.oit durecommeune pierre : elieadhéroit fi for-
tement au creufet, qu’il falloit fouvent lecaffer pour
l’en tirer : en forte qu’elle étoit mêlée de quelques-'
morceaux du creufet, ou qu’il en falloit perdre beau-.;
coup pourl’en féparer : & ayec quelques foins qu’oij