Ayant deux calottes feches & enlevées du moitié,
•on les rognera au trait marqué par le trufquin avec
•les cifeaux deftinés à cette opération (fig. 4.).
Ces calottes ainfi rognées, Ton en r-ape la coupe
pour aggrandir la furface de la tranche, &: pour
donner plus de prife, à la colle-forte qui doit les
joindre. Un axe de bois appellé ordinairement os de
mortr à caufe de fa forme déliée vers fon milieu, &
•qui a pour longueur le diamètre intérieur de la boule
•qu’on vêtit faire , fert à aflembler les deux calottes.
Ses extrémités doivent être un peu fphériques ; &
l ’on y réferve à chaque une douille qui doitpaffer
à-travers le pôle de chaque calotte que l’on perce
avec un emporte-piece du diamètre de la douille.
■ Lorfque les boules font d’une groffeur confidérable,
au lieu d’un fimple a x e , l’on fe fert d’un autre
{fig. G.) muni de quatre branches perpendiculaires
entr’elles, qui font deftinées à foûtenir la foudure
des deux calottes.
L ’on commence par fixer cet axe premièrement
dans une des calottes avec de la colle-forte que l’on
met à une de fes extrémités, de même qu’au pôle de
la calotte oit il doit être arrêté. Enfuite l’on attache
fur la moitié des extrémités C, D , E , F , des quatre
autres branches le bord de la calotte avec de la
colle- forte & de petites pointes. Lorfque cet axe
•eft ainfi fixé dans la première calotte, l’on fait de
même pour la fécondé calotte. Il faut à cette opération
la plus grande promptitude polîible, pour ne
pas donner le tems à la colle-forte de fe prendre
avant que l’affemblage foit fait.
Lorfque cetaflemblage eft fait, s’il eft refté quelques
endroits de la jointure fans colle, l’on y en introduit
avec une petite fpatule. La colle étant bien
durcie, l’on râpe la foudure.jufqu’à ce qu’ elle foit
bien unie, & l’on y applique enluite deux ou trois
bandes de gros papien imbibées de colle de farine.
Les boules ainli préparées font d’une grande fo-
lidité ; mais elles feroient encore trop groffieres,
pour pouvoir y appliquer les épreuves imprimées
du globe. C’eft pourquoi il faut procéder à les rendre
encore plus parfaites. Pour cet effet l’on fe fer-
vira du demi-cercle de fer dont on a parlé plus haut ;
l’on coupera les deux bouts excédens des douilles
de l’axe qui traverfe la boule, jufqu’à ce qu’ils foient
pris juftes dans le diamètre du demi-cercle. L’on
percera chaque bout d’un trou très-fin pour recevoir
les petites broches cylindriques du demi-cercle
qui doivent tenir la boule comme dans un tour. S’il
arrive que quelque petite éminence du carton frotte
le demi-cercle, il faut les râper afin que la boule n’y
touche en aucun endroit. L’on fe fert enfuite d’une
cômpofition de blanc dont nous parlerons plus bas ,
pour enduire la boule jufqu’à ce qu’elle touche de
toutes parts le demi-cercle. L’on doit obferver de
n’en pas trop mettre à chaque couche, de peur qu’il
ne vienne à fe fendre. La boule ainfi enduite tourne
dans le demi-cercle qui en emporte le trop ; on la
retire enfuite pour la faire fécher naturellement. Il
faut répéter la même opération jufqu’à ce que l’on
ne voye plus de jour entre le demi-cercle & la boule.
Lorfqu’elie eft prefque finie, l’on doit éclaircir le
blanc , en forte qu’il ne foit que comme une eau
blanche un peu épaiffe : il fert à la polir ; & le maf-
tic étant bien fec eft d’une confiftance très-dure.
Voici la maniéré de préparer ce blanc ou ce maf-
tic. Il faut prendre du blanc en gros pains dont fe
fervent les Doreurs, l’écrafer avec un rouleau de
bois & le palier au tamis, pour l’avoir le plus fin
qu’il eft polîible; prendre de la colle de Flandre, la
plus blanche eft la meilleure, parce qu’elle ne colore
point la compofition; une livre pefant de cette
colle eft la dofe pour huit pains de blanc. L’on met
tremper dans l’eau cette colle la veille ; & lorfqu’elie
eft bien amollie, on la fait fondre fur un Feu doux ;
puis on la pafîe par un tamis, pour n’v pas laiffer
de peaux qui feroient un mauvais effet. Lorfqu’elie
eft ainfi pafféc, l’on met tout le blanc écrafé dans
une grande terrine propre à aller fur le feu ; & l’on
y 'verfe petit-à-petit cette colle fondue, en broyant
bien le tout avec les mains, comme fi Fon pétriffoit
une pâte. Le blanc ou le maftic étant ainfi achevé
peut être mis tout de fuite fur les boules ; & lorsqu'il
eft refroidi, il faut le faire refondre fur un petit
feu, & le remuer avec un bâton, dé peur qu’il
ne vienne à brûler.
La boule étant entièrement achevée, il eft bon de
s’aflïîrer fi elle eft abfolument fphériqüé ; elle en
fervira elle-même de preuve. Il la faut remettre dans
le demi-cercle ; & pofant un ftilet de1 cuivre à la di-
vifion de l’équateur marqué fur cet infiniment, l’on
tracera ce cercle fur la boule en la tournant. Si l’on
divife enfuite ce cercle en quatre parties égales, &
que les points oppofés foient préfentés aux chevilles
cylindriques du demi-cercle, en tournant cette
boule, l’on tracera avec le ftilet un cercle qui fera
un des méridiens. Si enfin l’on prend fur ce dernier
cercle deux points diamétralement oppofés & à une
diftance quelconque des pôles de la boule, & qu’on
les préfente de même aux chevilles du demi-cercle,
l’on tracera encore un troifieme cercle qui doit couper
les deux autres à leur commune feêlion, fi la
boule eft parfaitement ronde. Telle eft la précifion
à laquelle je fuis parvenu, lorfque j’ai dreffé un ouvrier
pour ces inftrumens.
Il s’agit préfentement de pofer les épreuves imprimées
du globe fur cette Boule. Pour y parvenir
avec facilité, il faut divifer cette boule en douze
fufeaux, & tracer les parallèles à l’équateur, de
même que l’écliptique, les tropiques, & les cercles
polaires. Le demi-cercle ou infiniment que l’on a di-
vifé exprès de xo en 10 degrés , & où Ton a remarqué
aufli les points des tropiques & des cercles polaires,
fervira à tracer ces cercles, en fâifant tourner
la boule dedans, & appliquant fur chaque divi-
fion le ftilet. Quant aux douze fufeaux, l’on divi-
fera l’équateur en douze parties égales ; & le demi-
cercle rafant chacun de ces points, fervira encore
déréglé pour tracer ces fufeaux.
Il ne refte plus qu’à appliquer chaque fufeau du
globe imprimé fur chacun des douze de la boule. Il
faut découper féparément ces fufeaux imprimés, les
humeéler d’eau , & les imbiber de colle d’amydon ;
on les appliquera les uns après les autres fur la boule
, en faifant convenir les parallèles de l’épreuve
avec ceux de la boule ; & l’on fera prêter l’épreuve
autant qu’il le faudra, en la frottant avec un brunif*
foir, jufqu’à ce que le papier rempliffe exactement
fa place. L’on encollera enfuite la boule ainfi avec
la même colle d’amydon un peu olus claire, en faifant
tourner la boule dans les mains ; l’on aura
foin que l’encollage foit bien fait par-tout, & l’on
fufpendra la boule dans un lieu qui ne foit point ex-
polé à la pouftiere, jufqu’à ce qu’elle foit entièrement
feche.
Cet encollage eft un préparatif néceffaire pour
recevoir les couches de vernis que l’on applique
deffus. J’ai dit qu’il devoit être fait avec de la colle
bien cfaire, parce que fi elle étoit trop épaiffe, elle
feroit un corps qui viendroit à fe gerler, & qui
obligeroit le vernis à fe fendre.
Il faut à-préfent monter cette boule dans un méridien.
Or ce méridien peut être de carton ou de
cuivre : le premier ne peut être bon que pour de petits
globes ; mais quand ils font d’une certaine dimen-
fion, telle que dun pié. ou de dix-huit pouces, le
méridien de cuivre eft indifpenfable. Je ne parlerai
point de la conftruftion de ce dernier ; c’eft aux Ingénieurs
jgéhièüfs en jnftrumens de Mathématiques à les coft-
îtruire.
Les cartofrs doilt oh fe fervôit autrefois pour faire
les méridiens, & les autres cercles des globes & des
fpheres , étoieht compofés de maculatures de rames
& de pains de fücre, fut lefquelles l’on colloit plu-
ficurs feuilles de papier de rebut; mais le iriauvais
fervice que l’on en retiroit , m’a fait préférer l’emploi
de bon papier de gros-chapelet. Il faut au-moins
vingt-quatre feuilles pour l’épaiffeur d’un carton,
qui, quand il eft fait, & qu’il a pafié fous la preffe,
fe réduit! au plus à deux lignes. L’on fait aufli l’ho-
rifon du même carton; il ne s’agit que de prendre
la grandeur convenable à ces cercles pour les taille
r ; l’on colle enfuite deffus les épreuves;'on les
ençolle & on les vernit.
Je ne m’étendrai pas davantage fur ce qui concerne
la fabrique des globes ; les détails dans lefquels
je fuis entré m’ont paru fuffifans, pour pouvoir en
rendre la pratique aifée. Je terminerai cet article par
une. courte defeription de la monture nouvelle des
•globes que j’ai conftruits par ordre du Roi en 17 5 2. 1
g. figure y. repréfente un de ces globes monté ; fon
pié eft en forme de caffolette couronnée par un bandeau
circulaire A B C , dans lequel tourne l’horifon
de bois D E F , dont on voit le profil dans la fig. 8.
u b e d e f eft la coupe de l’horifon ; g h eft une petite
.plaque de cuivre viflee à cet horifon pour empêcher
qu’il ne fe Ieve ; I K eft le bandeau circulaire
qui tient, aux branches du pié.
Pour procurer à l’horifon un mouvement com-
: mode qui n’obligeât point à déranger le pié du globe,
l’on a imaginé un moyen très-fimple repréfentédans
\zfig..à). C ’eft une pièce ronde de cuivre ik lm , percée
dans le milieu d’un trou rondp q r s , dans lequel
entre une douille cylindriquep q n o , faifant corps
avec une autre piece cylindrique gedh. Cette piece
a une ouverture ed e f, dont la joue fe trouve dirigée
dans le centre de la douille pqno ; cette fente
eft d’une certaine largeur fuffifante pour contenir
- une roulette a b fur laquelle le méridien de cuivre
doit tourner.
■ Tout ce méchanifme fe place dans le centre de la
« o ix , où les branches qui fupportent l’horifon viennent
s’emboîter. Il faut le difpofer enforte que la
diftance depuis le bord a de la roulette a b , foit
égale à celle du centre de la boule au bord extérieur
du méridien. Pour lors le méridien entrant dans l’horifon
& pofant fur la roulette reçoit deux mouve-
jnens, l’un vertical fur cette roulette, & l’autre qu’il
communique à l’horifon par le mouvement de la
douille autour de fon axe. L’on apperçoit aifément
l’avantage que l’on retire de cette invention : lorfque
l’on veut orienter le globe, il ne s’agit que de
tourner cet horifon, jufqu’à ce que la b Ou fiole qui y
eft pofée, & dont le nord & le fud fe trouvent dans
.Je plan du méridien, indique la déclinaifon convenable
au tems de l’opération. Article de M . R o b e r t
DE VAUGONDY, Géographe ordinaire du Roi.
Dans les Planches d’Afironomie, fig. 68. on a repré
fente deux globes, foit célefte, foit terreftre, vus
fuivant différens profils & différentes pofitions ; la
fig. Sc). n°. x. repréfente la fuite des fufeaux qu’on
ydoit coller fur le globe ; la fig. Go. repréfente un de
ces fufeaux ’divifé par degrés, & fur lequel on a
tracé les portions de cercles qu’il doit contenir ; enfin
la fig. Gi. repréfente un quart de cercle de hau-
• teur, dont la partie fupérieure H s’adapte au zénith
du globe, 8t fort à melurer les diftances des différens
points du globe à l’horifon, lorfque cela eft nécef-
ia ire, comme on le verra dans la fuite de cet article.
Pour choifir de bons globes, il faut prendre garde
que 1 equateur & l’horifon s’entre - coupent jufte-
jnent en deux parties égalés ; ce que l’on pourra re-
Tome V IL
ébnhoître fi l’on remarque que les points de feélion
de ces deux cercles foient aux points du vrai orient
& occident marqués au bord d e l’horifon, & que
ces mêmes points foient diftans de 96 degrés ou d’un
qiiart de cerclé des points du fepientrion & du midi.
On pourra encore s’affûrer fi le globe eft bien eonf-
truit, en élevant le pôle de 90 degrés > c’eft-à-dire
en plaçant verticalement l’axe du globe, & en examinant
fi la circonférence de l’équateur s’ajufte bien
avec celle de l’horifon, & fi l’horifon coupe le méridien
en deux parties-égales; ce qui arrivera /fi le
90e degré compté depuis le pôle de part & d’autre,
fe trouve à l’horifon.
Parmi les différens globes anciens que nous avons,
on eftime principalement ceux de Blaeu. Cet ouvrier,
bien inftruit des obfervations deTycho , &
qui a même publié un traité où il explique l’ufage
des globes avec beaucoup de clarté, a conftruit pour
l’année 1640 des globes céleftes fi parfaits , qu’il eft
difficile de trouver rien de plus précis en ce genre;
& d’autant que le catalogue des principales étoiles
venoit d’être tout récemment reftitué par T y ch o ,
l’erreur de deux à trois minutes qui auroït pu fe
gliffer dans la longitude de quelques étoiles de ce
catalogue, ne fauroit être aucunement fenfible fur
des globes de 30 pouces. C ’eft pourquoi on peut s’en
fervir avec affez de précifion i en obfervant pourtant
de faire les corrections héceffaires pour les
changemens arrivés aux pofitions des étoiles depuis
1640. Les globes de Coronelli lont fort beaux & les
figures bien deftinées ; mais il s’en faut bien qu’ils
foient aufli exaCts & aufli parfaits, lnjl. djlr. de M.
le Monnier.
Usages du G lobe cé le s t e . Lùtfage de cet
infiniment eft des plus étendus pour réfoudre un
grand nombre de queftions de l’Aftronomie fphé-
rique.
Les points principaux font contenus dans les problèmes
& folutions ci-deffous, qui mettront le lecteur
eh état d’appliquer à d’autres cas l’ufage. qu’on
peut faire de ce globe.
Trouver l ’afcenfion droite & la déclinaifon d'une
étoile repréfentée fur la furface du globe. Portez l’étoile
fous le méridien immobilefoù font marqués les degrés
; alors le nombre de degrés compris entre l’équateur
& le point du méridien, fous lequel eft l’étoile,
donne fa déclinaifon ; & le degré de l’équateur
qui fous le méridien fe rencontre avec l’étoile ,
eft fort afeenfion droite. Voye^ Ascension & D écl
inaison.
Trouver la longitude & la latitude tTune étoile. Appliquez
une des extrémités du quart de cercle de
hauteur au pôle de l’écliptique, dans l’hémiiphere
où eft l’étoile ; & portez le côté où font marqués
les degrés contre l’étoile, le degré marqué fur le
quart de cercle à l’endroit de l’étoile, eft fa latitude
à compter depuis l’écliptique ; & le degré de l’écliptique
coupé par le quart de cercle , eft fa longitude.
Voyc{ Longitude 6* La t itu d e *
Pour que le quart de cercle demeure djurant cette
opération bien fixé aux pôles de l'écliptique par une
de fes extrémités, il ne feroit pas mal d’attacher
aux pôles de l’écliptique une elpece dé ftile, dans
lequel on feroit entrer un des bouts du quart de
cercle.
Trouver le lieu du foleil dans l'écliptique. Cherche?
le jour du mois dans le calendrier fur l’horifon, &
■ d’un autre côté cherchez fur I’horifon dans lé cercle
des lignes quel eft le ligne que le foleil occupe ce
jour-là, & qui fe trouve vis-à-vis le jour du mois.
. Cela fa it , cherchez le même ligné fur l’écliptique
& fur la furface du globe ; ^c’eft-là le lieu du foleil
pour ce joUr-là. Voye£ Lieu.
Trouver lu déclinaifon du foleil. Le lieu du foleil
X X x x