e!t garnie. On met au milieu de la tiffure une moyenne
cabliere de 8o à 100 braffes delong luivant les
■ lieux où l’on jette le filet. Au dernier bout, on met
encore une femblable cabliere qui eft (outenue par i î
une boiiée. Mais fi les Pêcheurs ne quittent point
leur tiffure, le bout de.cette cabliere eft B g W H .
te corde de l’ancre ; & pour lors ils ne laiffent leurs
W M à la mer que jo ,à 36 heures au plus. Il provient
de cette pêche des pOiffons tres-gtands , de 1 el-
pece desplats. Les courans & les grandes marees font
W W parce qu’abaiffant le s / c to fur les fonds,
elles ne peuvent rien pêcher ; le poiffon paffp par-
deffus. Cette pêche qui eft de l’efpeçe de celles où
le filet refte fédentaire fur le fond de la m er, n® J®1}“
Yoit jamais mûre au bien général de la pêche. D ailleurs
elle nefe fait qu’en plaine mer, & jamais a la
côte comme la première dont nous avons parle.
Elle ne fe peut faire que tous les 1 5 jours dans le tems
jde la morte eau ; car le poiflon ne fe prend dans les
mailles qu’autant que la tranquillité des eaux permet
au filet de fe foûtenir droit fur les fonds où il elt jette.
La maille des folles à la mer a 6 pouces en «juarre.
La première efpece de f ille s eft reprefentee dans RR Planches de Pêche. Voyez ces Planches & leur explication.
La fécondé a dans le fond de la mer la me-,
me pofition que les tramaux fédentaires par fond.
Voyez Tramaux.
Outre les folles flottées & non flottées, tl y a encore
les demi-folles & les folles montées en ravoirs.
Les folles flottées & non flottées font une forte de
filet que les Pêcheurs de 111e de Ré dans le reffort
de f amirauté de Poitou, ou des Sables d Olonne,
vont tendre ffir les rochers pour faire U plche des
chiens Je mer; ils fe mettent à l’eau jufqu au cou , ot
fichent entre les roches deux perches ou pauicts,
qui foûtiennent le filet qui eft flotté & pierre, qui
tient de ï efpece de celui que les pécheurs picards
H B W M Ü B & non p a l s ; ils sfeli lervent
pour faire la pêche depuis la mi-Avril jufqu>pres la
S Jean, pour des touils & des bourgeois ; cette iai-
fôn paffée, les mêmes rets fervent montés en courtines
ïùr des piquets élevés au j)lus d’un pié & demi
au-deffus du terfein pour la pêche à la mer des ma-
creufes & des autres oifeaux marins, depuis la S.
Michel jufqu’à Pâques. On nomme auffr cesfilets des
alourdts ou alourets. ,
Les touillaux 6c alourets de la tranche ont les mailles
de i pouces to lignes en quarré. Quand on S’en
fert pour faire la pêche des macreufes, ils ne font m
garnis de flotte de liège, ni de plomb ou de pierre
par le p lé , mais tendus de plat, & feulement arrêtés
for des piquets , de la même maniéré que les courtines
des Pêcheurs de baffe-Normandie. ^
Les folles montées en ravoirs dont les pécheurs dq
reffort de l’amirauté de Saint-Valerifonqufage, font
montées fur piquets, & ont environ deux braffes de
hauteur, 6c depuis i 5 jufqu’i 18 braffes de longueur;
les piquets ne font élevés au-deffus des fables ou ils;
fout plantés, que d’environ 3 pies. Les Pêcheum les^
mettent bout à terre, bout à la mer, amarrés d un
tour-mort au haut des pieux, par la ligne de la tête
du filet; & le bas arrêté à. environ un demi-pié au-
deffus du fable ; de cette maniéré la folle par fa hauteur
forme une efpece de fac expofécontre le reflux
ou le juffan, où les rayes entrent fans en pouvoir
fortir. - , , , c
Le printems 8c l’automne font les tems les plus favorables
pour cette pêche. Alors les rayes bordent
la côte en troupe ; elle feroit infruélneufe durant les
chaleurs, à caufe de la quantité des bourbes, d’orties
de mer, de crabes & d’araignées qui rangent la
côte pendant l’été.
Les mailles d es folles des pêcheurs de Cayeux ont
5 pouces 4 lignes, 5 pouces8 lignes,8c 6 poutes en
quarre.
Cette forte de pêche eft repréfentée dans nos Pian-
c lies-de Pêche. .
• Les folles des hameaux d’Audinghem, dans le ^effort
de l’amirauté de Boulogne, fe tendent de même
fur piquets ou pieuchons plantés dans le fable, bout
à terre & l’ autre bout à la mer, où ils forment une
efpece de retour ou crochet, dans lequel s’arrête le
poiflon. Les pièces de, leurs folles ont environ 10 à
11 braffes de longueur fur une de hauteur ; le tems
de la vive-eau, où pour lors la marée fe retire davantage,
eft le plus convenable pour les tendre >
les Pêcheurs y prennent alors, à ce qu’ils affûrent,
des rayes, des turbots, des flayes ; quant au petit
poiffon rond, il ne peut s’y arrêter, à caufe de la
grandeur des maillés.
F O L L E T T E f . f. (ferme de Modes.) forte de fichu
qui étoit à la mode en 17 1 1 . Ces fortes de fichus
etoient faits de bandes de toile blanche filee, ou de
taffetas effrangé & tortillé. On en voyoit de gaze >
brodée en o r , en argent, & en foie ; on en faifoit
aufli avec des franges de toutes couleurs. Voye^
Fichu. -
FOLLICULE, f. m. (.Botan.) c’eft cette enveloppe
membraneufe plus ou moins forte, dans laquelle font
contenues les graines des plantes ; de-là vient que les
gouffes qui renferment les pépins du féné fe nomment
follicules de féné. Voye{ Sen É. (D . J .)
Fo l l ic u l e , (Anatomie.) membrane qui renferme
une cavité d’où part un conduit excrétoire.
Plufieurs anatomiftes appellent & définiffent ainfi
la glande la plus fimple de toutes.
Boerhaave affûre que Malpighi a obfervé des
glandes fimples dans toutes les parties du corps.
Ruyfch foûtient le contraire ; & il nie, par exemple,
& Heifter après lui, qu’il y en ait jamais dans le plexus
choroïde. Cependant j’y en ai obfervé d’aufîi
groffes qu’un grain de millet, qui préfentoient au
ta£t & à l’oeil cette forme qtie les anciens regardoient
comme glanduleufe , & dans laquelle Heifter établit
l’ëffencè de la glande. J’ai vu un autre fujet dans lequel
les glandes du plexus choroïde étoient parfe-
mées d’hydatides qu’on en diftinguoit très-facilement.
Tout le monde connoît les fyftèmes oppofés de
Malpighi & de Ruyfch fur la ftrufture des glandes.
Boerhaave, défendeur de Malpighi, & Ruyfch, fem-
blent avoir épuifé tout ce qu’on peut dire fur cette
fameufe queftion. Je me bornerai à donner un extrait
des lettres que ces deux favans hommes s’écrivirent
fur cette matière, après être convenus d’y ramaffer
toutes leurs forces pour défendre leurs opinions : ces
lettres ont été publiées fous le titre d'opufculum ana-
tonùcum de fabricâ glandularum in corpore humano.
Lugd. Batav. ry z z .
Boerhaave rapporte d’abord que Malpighi preffant
le corps des glandes fimples, en vit fortir des humeurs
dont l’abondance & la denfité fuppofoient des réfer-
voirs ; & il fait à ce fujet une longue digreflion fur la
diverfe confiftance des humeurs qui lubréfient différentes
parties du corps, en remarquant qu’elles font
toujours plus épaiffes que la matière de la tranfpira-
tion infenfible. Ruyfch répond qu’il a montré que la
fecrétion de cette humeur onfrueufe qui adoucit le
frotement des paupières contre le globe de l’oe il, fe
fait par les vaiffeaux hygrophthalmiques de Meibo-
mius, fans l’intervention d’aucune glande, dans le
fens de Malpighi. M. Winflow a pourtant obfervé
que les glandes ciliaires examinées au microfcope
paroiffent comme de petites grappes de plufieurs
grains qui communiquent enfemble. Voyeffon traité
de la tête , n. zj<). Ruyfch ajoute que les humeurs
fonttoûjours liquides avant leur excrétion pendant
la vie ; mais que la preflion dans le cadavre entraîne
& mêle avec ces humeurs les extrémités pulpeufes.
des vaiffeaux qui les contiennent. Ruyfch admet des
l
follicules ; mais il ne veut pas qu’on leur donne le
nom de glandes, non plus qu’aux cavités de la membrane
celluleule.
Boerhaave raffemble plufieurs obfervations de
tumeurs enkifrées formées dans la partie chevelue de
la tête, aux bords des paupières, &c. il cite des exemples
d’athéromes, qu’une preflion forte vuidoit par
une ouverture qu’on n’a voit pas apperçûe avant cette
preflion. Il regarde ces tumeurs, aufli-bien que les
hydatides, comme des dégénérations de glandes fimples.
Ruyfch penfe que l’état contre - nature des tumeurs
renfermées dans un fa c , ne prouve point l ’e-
xiftence antérieure des follicules. D ’ailleurs il n’admet
point de glandes cutanées ; il veut que les tubercules
qu’on trouve dans les tégumens ne foient
que des houpes nerveufes. Les ftéatomes ne prouvent
rien, dit-il, à-moins que l’on ne confonde les cellules
adipeufes avec les glandes fimples ; ce qui lui paraît
abfurde.
Boerhaave croit que les injefrions de Ruyfch effacent
les follicules des glandes fébacées, & leur donnent
la forme d’un peloton de vaiffeaux entortillés ,
ou d’un corpufcule fphérique & dur. Il fait dire à
Malpighi que les extrémités des vaiffeaux artériels
s’éminciffent & fe réduifent comme en filets poreux,
d’où tranfudent dans les cavités des glandes fimples,
des humeurs extrêmement fines. Il développe cette
explication par les belles découvertes de Ruyfch fur
les difpofitions extrêmement variées des arteres qui
fe portent à ces organes ; découvertes qui aident à
concevoir la diverfité des fecrétions.
Boerhaave renvoyé fur la ftrufture des glandes
conglobées,à la lettre de Malpighi à la Société royale
de Londres. Ruyfch a trouvé que les glandes dumé-
fentere n’offrent que des pelotons de vaiffeaux dont
les replis font admirables, auxquels adhèrent de petits
corps pulpeux. Il donne à la fin de fa lettre une
planche gravée par Wandelaar , aidé du dofreur
Arent Cant, qui repréfente une portion du méfentere
préparée par Ruyfch. Boerhaave qui avoit vu cette
préparation, a avoiié que l’entrelacement des vaiffeaux
fanguins ne permettoit pas de croire qu’ils fuf-
fent placés fur la même membrane.
Boerhaave paffe enfuite au point principal du fyf-
tème de Malpighi : il prétend avec ce célébré anato-
mifte, que des vaiffeaux capillaires artériels de chaque
vifeere, dans leur anaftomofe avec les veines,
partent des tuyaux aufli artériels, mais plus déliés,
qui pompent une humeur plus fubtile que le fang qu’ils
verfent dans desfollicules dont les conduits excrétoires
aboutiffent à d’autres vaiffeaux plus confidé-
râbles , & ainfi de fuite , jufqu’à c e qu’ils fe réunif-
fent en un feul. Malpighi place par-tout des follicules
entre les extrémités des vaiffeaux artériels & les-
vaiffeaux excrétoires. Ruyfch n’admet que quelques-
uns de ces follicules ; mais il déclare qu’il ne connoît
point leur tiffu intime.
Boerhaave, pour avoir un point fixe, s’attache à
confidérer les recherches de Malpighi fur le foie en
particulier. Malpighi eut recours à l’Anatomie comparée
des animaux, en commençant par les plus petits
qu’il croÿoit être plus imparfaits, & qu’il regardoit
comme les ébauches de la nature; il trouva dans les limaçons
& dans les léfards le foie d’un volume très-
confidérable par rapport à la grandeur de leurs corps,
compofé de plufieurs lobes coniques diftinfts , 8ç qui
communiquoient enfemble.-Chaque lobe étoit ùn
amas de petits.grains,'ayant chacun leur membrane
propre, & réunis en.forme de grappe. Dans les chenilles
& lès vers à foie, le foie eft compofé d’ungrand.
nombre de petits facs membraneux dans lefquels fe
féparela bile, & qui aboutiffent à un feul1 organe. On
obferveladiftinéHon du foie en lob'es,& celte des lobe?
enfollicules dans plufieurs autres animaux, & même
dans l’homme, à l’oeil nud, ou avec le fecours du
microfcope. Ruyfch avoue qu’il avoit démontré lui-
même autrefois ces petits grains qu’on voit dans le
foie humain pour des glandes hépatiques : mais il
dit avoir reconnu depuis que cette apparence naif-
foit des extrémités des vaiffeaux fanguins , rappro*
chées fous une forme globuleufe fans aucune ment’*
brane particulière qui les enveloppe : la preuve qu’il
en donne, c eft que ces petits grains prétendus glanduleux
n’arrêtent point fes inje&ions. Il inféré ici l’aveu
que lui avoit fait Boerhaave de vive voix & par
écrit ; aveu dont il lui avoit permis de faire ufage
dans fa réponfe : qu’ayant examiné ces grains dans
un foie préparé par Ruyfch, il n’avoit pu y rien dé*
couvrir, même aidé d’exceliensmicrofcopes, qu’un
nombre prodigieux de petits canaux diftin&s & arrangés
très-régulièrement, qui paroiffoient former
le tiffu des grains. Boerhaave ne croit pas cçtte ob-
fervation décifive, parce que l’injeâion comprime les
cavités qu’elle ne pénétré point ; Sc lorfqu’elle ne
peut palier par les orifices des arteres capillaires ,
elle force les vaiffeaux fçreux, & même les émiffai-
res. D ’où il réfulte que la replétion des artérioles répandues
fur la furface du follicule, n’en laiffe point de
veftige. Mais fi l’injeûion fe fait jour à - travers les
orifices des arteres capillaires , on ne reconnoît la
place du follicule que par une extravafation qui r end
tout confus, comme il arrive dans la replétion du
pannicule graiffeux, des corps fpongieux de la verge
, &c. Ruyfch foûtient qu’il rétablit les vaiffeaux
dans leur état naturel, en ménageant l’injefrion ,
quoiqu’il foit toujours le maître en la forçant, de
produire une inflammation artificielle.
Ruyfch avoit éprouvé qu’en faifant macérer dans
l’eau pendant long-tems un foie injefré, on n’en con-
fervoit que les extrémités des arteres capillaires, qui
formoient des pinceaux : mais on voit aifément que
la membrane propre des follicules n’étant point garantie
par la cire, avoit pû être corrompue 6c entraînée
par cette macération. Ruyfch objefre encore ,
que la matière injeftée dans la veine- porte pénétré
fans obftacles julqu'aux conduits biliaires , tandis
qu’elle devrait être arrêtée par les follicules qu’on y
fiippofe. Boerhaave n’élude cette difficulté, qu’eu
doutant du fait dont Ruyfch offre de le convaincre.
Ruyfch a vu néanmoins dans plufieurs vifeeres des
corpufcules ronds : mais il les regardoit comme les
extrémités pulpeufes des vaiffeaux capillaires, &
non comme des follicules glanduleux accompagnés
de leurs émiffaires. Il rre reconnoiffoit point ces fo llicules
dans les veflies pleines de lymphe , où d’une
matière épaiffe, qui occupent la place du foie dans
certaines maladies ; il faifoit naître ces vefîiés des
vaiffeaux obftrués auxquels un fluide condenfé & retenu
donne une figure fphérique ou polyèdre. Boer-r
haave oppofe que les véfieufes devraient prendre
dans ce cas une forme alongée & non fphérique : il
le prouve par ce qui arrive.dans les embarras des canaux
confidérables du corps humain. Ruyfch imagi-
noit encore que la toile celluleufe enflée par un amas
deférofités , détruifoit lès cavités des petits vaiffeaux
, & produifoit c es hydàtidèS qui paroiffoient
fufperidties à des fibrilles. Boerhaave n’âccorde pas
que l’hydropifie ait jamais produit ces. bulles Tpheri-
ques dans la toile celluleufe ; puîfqu’on n’en trouve
point dans I’hydropifie du fcrotum, mais feulement
dans les ovaires & dans les autres vifeeres où Malpighi
a vu des follicules. , f
Enfin Malpighi, & Harvey avant lu i, ont remarqué
dans la formation du poulet iïrie parfaite reffem-
blance du foie avec unef grappe de raifin .attachée à,
fon péduncule ; conformation fernblabie i celle des
foies dégénerés'dônt nous avons parlé plus- haut.
Lçs deux fyftèmes qu’on vient d’expofer partage*