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quatenus talls, & poffit & folcat, non folum indivtr-
Jas } certas atque fpeciales matenas , quant etuim vel
quaflibct, f i in illas impdlatur.
Cujus rei duo ante oculos habtmus xxempla, veluti
quotidiana , ignitionem , imo>colligationem , lapidum,
vitrorum , mttallorum, -qidbus particulas igneas corpo-
rales irrepere, & in illis actum ignitionis perpttrarey vul-
gus interpretatWr : cum nihilfit, nifi motus nudus illis
materiis per minima incujjus. Idquod vel a nodfjimis illis
allegatis ex emplis elucet, quomodo folo citatijfinio mo-
tu, met alla talia graviter incalefcant, imo incandef-
cant j & ligna tornabili rnotu infiammam concitentur ,
& c . fecundum efi, &c. experim. § idcf. Il S enfuit
qu’on ne fauroit trop recommander à ceux qui étudient
la nature, de réfléchir profondément fur le
mouvement, afin de favoir ce que ce même mouvement
confidéré comme tel, peut produire & produit en
effet furies différentes efpeces de fubftances en général,
& fur chacune de celles en particulier auxquelles
il eft appliqué.
Nous en citerons deux exemples qui nous font
très-familiers. Le premier eft Yignition & la fufion
des pierres, des verres, & des métaux. On penfe .
communément que ce font les molécules ignees qui
s’infinuant corporellement à-travers les parties de
ces fortes de corps, produifent ce phénomène : mais
il eft ailé de voir qu’il ne vient que d’un mouvement
purement & Amplement imprimé à leurs plus petites
molécules. Ce qu’on avance eft prouvé par les expériences
connues que nous avons citees, ou l’on
voit qu’un mouvement rapide fuffit pour echauffer
& rougir les métaux dont il y eft queftion, & em-
brafer le bois fur le tout, &c. le fécond, &c.
Voilà qui eft clairement énoncé. Ce n’eft plus le
feu élémentaire (nous n’entendons par cette diftmc-
îïon que le feu qui n’eft point combiné aux corps)
jouant dans tes pores des corps, qui entrant en agitation
par la vibration de leurs parties frottées, leur
communique Ion mouvement, ou bien à la matière
du feu qui leur eft combinée, pour les échauffer &
les embrafer; ce n’eft plus ce même feu élémentaire
qui met un corps folide au ton de chaleur de l’atmof-
phere, à-peu-près en le traverfant avec la quantité
du mouvement qu’il a reçu du foleil, bc. ce n’eft
plus le phlogiftique du charbon, qui devenant feu
élémentaire par îon dégagement, pénétré la maffe
des corps. C ’eft le mouvement feul appliqué à la fur-
face d’un corps, & fe communiquant de proche en
proche à toutes fes parties. Mais il feroit à fouhaiter
que Stahl eût un peu plus étendu fon affertion, &
nous eût prouvé que le feu élémentaire & la matière
de la lumière ne pénètrent point les corps, ce qui répugne
, & eft démontré faux par les phénomènes de
l’éleâricité ; ou que celui qui y eft contenu n’entre
pour rien dans leur échauffement ; ce qui ne paroît
pas croyable par la même raifon. Il auroit encore
dû prouver que la mixtion du phlogiftique n’eft point
rompue par ce mouvement, 3$ qu’il ne concourt en
rien à l’embrafement des corps frottés; ce qui eft
auffi dénué de vraiffemblance;& que ce même phlogiftique
ne pénétré point l’aggrégation d’un corps ;
ce qui eft démenti par l’expérience qui convertit en
acier une barre de f e r , qui ne prend ce nouvel état
que par une furabondance de ce principe, & par
Stahl lui-même. En attendant que ces difficultés foienf
levées, il n’en reliera pas moins pour confiant que
la fufion eft ce changement qui arrive à un folide:
en conféquence de l’a&ion du feu qui pénétré fon
aggrégation, la rompt, & imprime fon mouvement
à tes molécules intégrantes qu’il fait rouler les unes
fur les autres, Voyez les ouvrages de Stahl.
F u s 1 o n , ( Chimie. ) fe dit de l’efpece de détonation
particulière au nitre. Voyei Fuser b Ni-
,TRE.
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F u s io n , ( Chimie & Métallurgie.) c’eft une opéra«
tion par laquelle des corps folides & durs, tels que
les mé tau x, les pierres, les fe ls , &c. font mis dans un
état de fluidité par le moyen du feu qu’on leur applique
médiatement ou immédiatement.
II y a des corps qui ont la propriété d’entrer en fu fion
par la feule application du feu ; les métaux, les
demi-métaux, le v erre, les feuls alkalisfixes, la plû-
part des fels neutres, les foufres, les réfines, & quelques
pierres, font dans ce cas : d’autres corps n’ont
point la même propriété ; & il faut leur joindre d’autres
fubftances pour les faire entrer en fufion. Voye{
l'article FONDANT.
Les métaux & demi-métaux exigent différens degrés
de feu pour être mis en fufion, & préfentent des
phénomènes tout différens.
Le plomb & l’étain entrent très-promptement en
fufiony & même avant d’avoir rougi ; l’or & l’argent
y entrenten même tems qu’ils rougiffent ; le cuivre 8c
le fer veulent avoir été rougis pendant long-tems oC
vivement, fur-tout le dernier, avant que de fe
fondre.
Si l’on a fait fondre ou de l’o r, ou de l’argent, ou
du cuivre, ou du plomb, ou de l’étain, ou du zinc ;
& lorfque l’une de ces fubftances métalliques fera
fondue, qu’on y jette un morceau de métal de la même
efpece, il tombera au fond ; ou bien il reftera au
fond, fi on verfe du même métal fondu par-deffus.
Ces mêmes métaux mis en fufion, occupent un plus
grand efpace que lorfqu’ils font refroidis : d’oii l’on
voit que la fufion augmente leur volume & diminue
leur pefanteur fpécifique. Il n’en* eft pas de' même
du fer, du bifmuth, de l’antimoine, & du foufre ; fi.
on fait fondée une de ces fubftances en y jettant un
morceau froid de la même fubftance, il furnagera à
la matière fondue ; ce qui prouve que ces dernieres
fubftances acquièrent par la fufion une pefanteur
fpécifique plus grande qu’elles n’avoient étant fo-,
lides.
La fufion opéré encore des phénomènes très-fin-
guliers fur les métaux que l’on allie les uns avec les
autres : il y en a qui par fon moyen deviennent d’un
plus grand volume qu’ils n’étoient avant que d’avoir
été fondus enfemble, tandis que d’autres deviennent
d’un volume moins confidérable. Outre cela, il y a
des métaux qui s’uniffent parfaitement par la fufion;
tels font l’or êc l’argent, l’or & le cuivre, &c. D ’autres
métaux, au contraire, ne peuvent aucunement
s’unir ; le zinc & le bifmuth, l’argent & le fer, le cuivre
& le fer, le plomb & le fer, font dans ce dernier
cas.
Le but qu’on fe propofe dans la fufion , eft fondé
fur la pefanteur fpécifique des métaux, qui fait qu’ils
ont la propriété de tomber au fond du vaiffeau dans
lequel on les traite, lorfque la matière qui les environne
a été mife en fufion ou dans l’état d’un verre
fluide, à l’aide des fondans. Voye\ l'article Fondant.
Dans cette opération , les particules métalliques
éparfes & répandues quelquefois dans un volume
confidérable de matières pierreufes, terreufes, étrangères,
fe rapprochent & fe réunifient enfemble. On
voit par-là que la fufion du minerai eft néceffaire
pour que la partie métallique fe dégagé de celle qui
ne l’eft pas ; & par conféquent,on doit la regarder
comme la principale opération de la métallurgie.
Voye{ Fondant, Métal, Métallurgie, D o c i-,
mastique, b c . (—)
FUST, m. f. (-Architecture.) voye^ COLONNE.
Fust , ou Fût , f. m. (Commerce!) vaiffeau long &
rond, à deux fonds,fait de douves ou de bois de
mairrain, & relié de cerceaux, dans lequel on met
du vin ou d’autres liqueurs : ce mot n’eft guere ufité
que dans les provincés.'A Paris, on dit futailUyVoyeç
Futaille. D icd on n , de Comrn, & deTrév, ( G )
Fust,1
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Fust j ou Fut de Girouette, (Marine.) c’eft
un bois plat comme une latte, & qui n’a de largeur
que quatre doigts où-l’on coud la giroiiette. (Z )
Fust , en termes d ’Arquebufier ; c’eft le bois fur lequel
on monte les fufils, les moufquets, lesarquebu-
ies,les piftolets, & les autres petites armes à feu.
V o y e i Arquebusier & Fusil.
* F u s t , (Métierà bas.) c’eft toute la charpente
fur laquelle les parties en fer font montées*
Fust d’Orgue, (Luth.) c’eft la nienuiferie autrement
appellée la caijfe ou carcafie de l'orgue, dans
laquelle tous les mouvemens & les tuyaux font renfermés.
Le deffein de cette partie peut varier à l’infini,
félon le goût des architeôes, qui ordinairement les
compofent. La face du fuft d'orgue, qui eft ornée de
fculpture, dorure, eft .compofée de deux fortes de
parties, favoir de tourelles & de plates-faces. Voye[
à ces articles. Il y a un enfoncement dans le milieu
de l’orgue, à l’endroit où font les claviers ; & fur la
planche du fond de cet enfoncement, eft un pupitre fur
lequel l’organifte porte la mufique qu’ilveut exécuter.
Aux deux côtés de cet enfoncement, font les pommettes
des bâtons quarrés des mouvemens par le moyen
defquels on ouvre & on ferme les différens jeux dont
l’orgue eft compofée. Voye^Mouvemens de l’Or-
g ue. Les places vuides que la menuiferie laiffe font
occupées par les tuyaux de la montre, qui par cette
raifon a ainfi été nommée, & par les tuyaux du pref-
tant, lorfque les tuyaux de la montre ne fuffifent
point pour remplir la face du fufi d’orgue. Voy. Planche
I. d’orgue , fig. i.
Fust ; les Paumiers nomment le fu t d’une raquette
le bois qui en porte les cordes, & qui en fait le
manche.
Fu s t , outil de Relieur ; il eft compofé de deux pièces,
chacune de cinq pouces & demi de hauteur, de
neuf de longueur, fur deux d’épaiffeur, à l’une def-
quelles font attachées deux clés, chacune de vingt
pouces de long fur un en quarré,qui traverfent l’autre
morceau en entier: cette piece s’appelle la pièce
de devant ; elle eft percée d’un trou dans le milieu où
paffe une vis de vingt-fix pouces de long, y compris
là main qui doit être de fix pouces. Cette vis paffe
dans un trou vifle de la piece de derrière, qui répond
dire&ement au trou de la piece de devant. Il y a de
plus fous la piece de devant une entaille pour y placer
un couteau plat & large dont la pointe coupe des
deux côtés : ce couteau eft percé dans le manche d’un
trou quarré qui fert à y placer une vis de fer à tête
plate, qui paffe au-travers de la piece du devant,
& y eft aflùjetti au-deflùs par un ecrou de fer bien
ferré. Il y a fous la piece de derrière une rainure à
queue d’aronde dans toute la longueur de la piece
dans laquelle on fait entrer la tringle, qui eft taillée
de même, & qui eft fur la piece de derrière de la
preffe à rogner, afin qu’elle dirige bien droit le fufi
lorfque l’ouvrier rogne les livres. Le jeu de la vis eft
ailé, afin que la main puiffe aifément rapprocher les
deux pièces à mefure que le couteau travaille, &
qu’il le conduife fans le déranger jufqu’à la fin de cette
opération. Voye£ les figures du Relieur , & leur explication.
Voyei Rogner.
L’ouvrier qui fe fert du fuß doitavoir la main gauche
fur le bout & la main droite fur la poignée de la •
v is , qui fait aller & venir, les deux pièces du fufion
les ferrant l’une contreFautre: En rognant,-il tourne
avec la main la vis darïs lefens qui fait avancer le couteau
, en obfervant que fon ouvrage fe faffe fi uniment
fur la tranche, qu’il n’y ait aucun fillonna'ge du
couteau.
Fu st, terme de Vénerie, c’eft la ’principale branche
du bôiVd’un cerf x ou la parti«? 4’9fi)orteat ^es
andouillers y les chevilîiires, les cimes. Les petits
Tomt VU,
F U S 4° l
boüf£eôn$ qui font au - dedans fe nomment des cercles.
Voyei Tête.
FUSTE, f. m. (Marine.) c’ eft un bâtiment de bas«
bord & de charge, qui va à voiles & à rames. (Z )
FUSTÉ, adj. terme de Blafon, qui fe dit d’un arbre
dont le tronc eft de différente couleur ; & d’une
lance ou p iq u e , dont le bois eft d’autre émail que le
fer. Voye^ Em a i l .
FUSTER, v . n. (Chajje.) il fe dit d’un oifeau Iorf-
qu’il s’eft échappé après avoir été pris, ou qu’il a
découvert les pièges qu’on lui tendoit.
FUSTET, f. m. cotinus, (Hifi. nat. bot.) genre de
plantes à fleurs en rofe, compofées de plufieurs pétales
difpofés en rond. Il fort du calice un piftil, qui
devient dans la fuite un fruit. On ne fait pas bien s’il
eft compofé d’une capfule, parce qu’il ne mûrit point
dans ce pays-ci. Cè qu’il y a de certain, c’eft qu’on
le trouve fur de petits rameaux qui font terminés par
des filamens velus. Tournefort, infi. rei herb. Voyeç
Pl a n t e . ( I )
Cette efpece d’arbriffeati vient naturellement fur
les montagnes des provinces méridionales de ce
royaume, où il s’élève à fix ou fept piés ; mais avec
l’aide de la culture, on peut lui faire prendre jufqu’à
dix ou douze piés de hauteur. Il fe garnit dès le pie
de beaucoup de rameaux, qui forment un buiffon.
Ses feuilles font ovales, arrondies par le bout, ÔC
placées alternativement fur les branches. Ses fleurs
paroiffent dans le mois de Juin ; elles font petites, de
couleur d’herbe , & de peu d’apparence : mais elles
viennent au bout des branches, parmi de gfofles
touffes de filamens rameüx & hériffés, qui font un
fingulier agrément. Elles produifent des graines lenticulaires
, qui ne parviennent point à maturité dans
la partie feptentrionale de ce royaume ; enforte
qu’on n’y peut multiplier cet arbriffeau qu’en couchant
fes branches, à moins que d’en faire venir des
femences des pays méridionaux.
Le fußet eft affez robufte pour réfifterà noshy-
vers ordinaires ; il faut de fortes gelées pour l’endommager.
Il réuflit dans tous les terreins ; il s’accommode
des lieux fecs & élevés ; il profite & s’élève
beaucoup plus dans les bonnes terres : mais il
craint l’ombre, & l’humidité lui eft tout-à-fait contraire.
Le bois de cet arbriffeau eft peu compacte, quoique
affez dur. On y diftingue l’aubier & le coeur,.
L’aubier eft la partie qui environne le tronc, & qui
eft fous l’écorce. L’aubier du fußet eft blanc, & il
n’eft compofé que de la derniere couche annuelle.
Le coeur eft mélangé d’un jaune affez v if qui domine
, & d’un verd pâle qui diftérentie toutes les couches
annuelles. Le mélange de deux couleurs fait un
bois veiné de fort belle apparence,dont les Luthiers,
les Ebéniftes, les Tourneurs, «S*c. font quelque ufa-
ge. On s’en fert auffi pour teindre les draps & les
maroquins en feuille morte & en couleur de caffé ;
mais cette teinture étant de petite qualité, on n’en
ufe que par épargne, ou à défaut de meilleures drogues.
Ses feuilles & fes jeunes branches s’employent
pour la préparation des cuirs.
La belle verdure de cet arbriffeau qui dure juf-
qu’âüx.gelées, & qui n’eft jamais endommagée par
les infeftes; la fingularité de fa fleur, & l’agréable
odeur qùe. rendent fes feuilles lorfqu’on les broyé
entre les.doigts, peuvent bien lui mériter une place
dans un bofquet d’arbres curieux, (c)
; FUSTIGATION, f. f. ( Jurifpr. ) eft l’exécution
de la peine du foiiet,, à laquelle un criminel a été
condamné. Voye^ ci-devant Fo u e t . (A )
FUTAILLE, f. f. ( Tonnelier.) vaiffeau où l’on met
du yifl.
Futaille montée , c’eft celle qui eft reliée & garnie
;dè fes cerceaux, de fes fonds fc. de fes barres,
i c ........ E e e
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