meaux; fes feuilles font larges, rondes, grades, fort
velues, dentelées tout-au-tour, d’un goût aftrin-
gent tirant fur l’acre; les unes font attachées à la
racine par des queues longues, rougeâtres, velues;
les autres font jointes -aux tiges fans queue , ou par
une queue très-courte*
Ses fleurs naiffent trois ou quatre fur chaque petit
rameau •elles font compofées de cinq petales oblongs,
difpofés en rofe, blancs, marques de plu-
lieurs points rouges, qui paroiflent comme des gouttelettes
de fa-ng ; il leur fuccede des capfules mem-
braneufes, divifées en deux loges, remplies de fe-
mences menues.
Cette plante aime les terres fortes > ftériles, om-
brageufes ; on en compte quelques efpcces qu on
cultive, en en tranfplantant les racines, car elles
viennent mal de graine ; elles produifent de jolies
fleurs-, 6c profperent dans tous les lieux des jardins
où d’autres plantes ne fauroient réuflir. ( D . J . )
G E X , Gefium, ( Géog.) petite ville de France
dans le pays ou baronnie de Gex, au pié du mont
Saint-Claude, qui fait laféparation du pays de Gex,
de la Franche-Comté. Il eft du gouvernement de
Bourgogne, 6c du reffort du parlement de Dijon. Il
n ’y a rien d’important dans le pays de Gex, que
le pas ou paflage de l’Eclufe, autrement dit de la
Clufe, fervant de défenfe à l’entrée de Bugey 6c de
la Breffe, par un fort creufé dans le roc , qui fait
partie du Mont Jura , efcarpé en cet endroit, & borné
par le Rhône qui coule au pié.
La ville de Gex eft fituée entre le Mont-Jura, le
Rhône, le lac de Genève, & la Suiffe, à 4 lieues
N . O. d e Genève. Long. 2.3 d. 44.lat.46". 20. (D . J .)
GÉZIRAH, ( Géog. ) ce mot qu’on rencontre partout
dans d’Herbelot & dans les Géographes, eft un
mot aube qui lignifie île; mais comme les Arabes n’ont
point de terme particulier pour défigner une pemn-
fule ou prefqu’île , ils fe fervent indifféremment du
nom de gézjrah, foit que le lieu dont ils parlent,
foit entièrement ifolé 6c entouré d’eaux, loit qu’il
foit attaché au continent par un ifthme. ( D . J. )
GÉZIRE, ( Géog. ) on écrit aufli Gézjrah , 6c il
faut rappeller ici la remarque faite au mot Gézjrah;
car elle s’applique à Gézjre. C ’eft une ville d’Afie, au
Diarbeck, dans une île formée par le T ig re , à 18
lieues N. O. de Méful, & à 18 d’Amadie : elle eft
fous l’obéiffance d’un Bey. Long. 58. 46. lat. 36 .
30. ( D . J . )
GH
GH A N , f. m. ( Commerce. ) nom qu’on donne en
Mofcovie à ces bâtimens que dans tout l’orient on
appelle caravanferais. Voyez CARAVANSERAI. (G)
GHEBR, ( Littér. ) nous écrivons guebre : ghebr eft
un mot perfien qui lignifie un fe&ateur de Zoroaftre,
un adorateur du feu, celui qui fait profeflion de l’ancienne
religion des Perfes ; mais chez les Turcs, ce
mot eft injurieux, 6c fe prend pour un idolâtre, pour
un infidèle qui vit fans loi 6c fans difcipline; les
Guebres font les mêmes que les Gaures. Voyez Gau-
res. ( D . J . )
GHÉRON, ( Géog. ) ville de Perfe dans le Farfi-
ftan. Long. 8c)à. latit. 28.30. ( D . J . )
GHET, (Hifl. mod. ) les Juifs appellent ainli la
lettre ou l ’aâe de divorce qu’ils donnent à leurs
femmes quand ils les répudient ; ce qu’ils font pour
descaufes fouvent très-legeres. Leur coutume à cet
égard eft fondée fur ces paroles du Deutéronome ,
chap. xxjv. Si un homme aépoufé une femme, & que
cette femme ne Luiplaife pas à caufe de quelque défaut, il
lui écrira une lettre de divorce qui il lui mettra entre les
mains, & la congédiera. Pour empêcher qu’on n’abufe
de ce privilège, les rabbins ont ordonné plufieurs
formalités, qui pour l’ordinaire confument un fi
lofig tems, que le mari a le loifir de faire fe$ réflexions
, de ne pas prendre confeil du dépit, 6c de fe
réconcilier avec fon époufe. Cette lettre doit être
faite par un écrivain en préfenee d’un ou de plufieurs
rabbins, être écrite fur duvelin quifojt réglé,
ne contenir que douze lignes ni plus ni moins en lettres
quarrées ; tout cela eft accompagné d’une infinité
de minuties, tant dans les caraûeres, que dans
la maniéré d’écrire, & dans les noms & furnoms du
mari & de la femme. L’écrivain, les rabbins, 6c les
témoins néceflaires à la cérémonie , ne doivent point
être parens les uns des autres, 6c encore moins appartenir
par le fang aux parties intéreffées dans le
divorce. Le ghet eft conçu en ces termes après les
dates du jour, du mois, de l’année, 6c du lieu : Moi
N. te répudie volontairement, Céloigne , & te répudie
toi N. qui as ci-devant été ma femme, & te permets de te
marier avec qui il te plaira. La lettre étant écrite, le
rabbin interroge le mari pour favoir s’il eft volontairement
déterminé à cette aélion, on tâche que dix
perfonnes au moins foient préfentes à cette fcene,
lans compter deux témoins qui lignent, 6c deux autres
appellés feulement pour attefter la date. Si le
mari perfifte dans fa réfolution, le rabbin commande
à la femme d’ouvrir les mains 6c de les approcher
l’une de l’autre, pour recevoir cet aâe que le
mari lui donne en difant : Voilà ta répudiation ; je
t'éloigne de moi, &• te laijfe en liberté d'épouferqui bon
tefenibltra. La,femme le prend, le donne au rabbin
qui le lit encore une fois, 6c lui déclare qu’elle eft
libre, en l’avertiffant toutefois de ne point fe marier
de trois mois , de peur qu’elle ne foit actuellement
enceinte. R. Léon Modene, cérémon. des Juifs,
partie IV . chap. vj. ( G )
GHIABER, f. m. (Ëtifi. mod.) nom que l’on donne
en Perfe aux idolâtres de ce pa ys, qui ont retenu
l’ancienne religion de ceux qui adoroient le feu. Ils
y font en grand nombre, 6c occupent un des faux-
bourgs d’Ifpahan tout entier. On les appelle aufli
atech perejl y c’eft-à-dire adorateurs du feu. Il y a un
proverbe perfan qui dit : quoiqu'un ghiaber allume o*
adore le feu cent ans durant, s'il y tombe une fois, il ne
laijfe pas que de fe brûler. D ’Herbelot, biblioth. orientl
Ricaut, de l'Emp. ottom.
Ces Ghiabers paroiflent être les mêmes que ceux
que nous nommons Gaures ou Guebres. Voyez Guebres
& Gaures. (G) -,
G H IA O N S ou GHIAAURS, f. m. (Hifl. mod.)
nom que les Turcs donnent à tous ceux qui ne font
pas de leur religion, 6c particulièrement aux Chrétiens
: il fignifie proprement infidèles. L’origine de ce
mot vient de Perfe, où ceux qui retiennent l’ancienne
religion des Perfans, & qui adorent le feu, font
appellés ghiaours ou ghiabers. Voyez Ghiaber ; Ricaut
, de VEmp. ottom. (G)
GHILAN, (Géog.J province d’Afie dans la Perfe,
au bord de la mer Cafpienne, à laquelle elle donne
fon nom.
M. d’Herbelot l’étend depuis le 7<d de longitude
jufqu’au 76e inclufivement ; & pour la largeur, qu’il
prend du nord au fud, il dit qu’elle occupe le 3 5 ou
36d de latitude Elle fait une partie confidérable de
l’Hircanie des anciens. C ’eft la plus belle & la plus
fertile province de toute la Perfe. Les habitans du
pays font mahométans de la fefte d’Omar. La ville
de Refchts, fituée à 37d de latitude, eft maintenant
la capitale de cette province. Abdalcader, furnom-
mé le fcheik, c’eft-à-dire le grand docteur, étoit de
Ghilan. Voici fa priere : « O Dieu tout - puiflant ,
» comme je te rends un culte perpétuel dans mon
» coeur, daigne l’avoir pour agréable « l ,(D . J .)
GHIR, (Géog.) riviere d’Afrique. Elle a fa fource
au mont Atlas ; 6c coulant vers le midi, arrofe le
royaume de Tafilet, entre enfuite dans les deferts
- •' - . < Te
de Haïr, 6c vient fe perdre dans un grand lac. Cette
riviere & quelques autres des mêmes cantons ont
cela de particulier, que plus elles s’éloignent de leurs
fources, plus elles s’éloignent de la mer. (D. J.)
GHNIEF, (Géog.) ville de la Prufle polonoife au
palatinat de Çulm, fur laViftuie, avec une citadelle.
Le nom polonois de cette ville s-’écrit Gniew. Les
Allemands l’appellent Meve, car prefque tous les
lieux de la Prufle ont deux noms. Cellarius la nomme
en latin Meva, Gnevum, 6c Gnievum. Ghnief a
été prife 6c rçprife plufieurs fois fur les Polonois par
les chevaliers de l ’ordre teutonique, 6c par les Suédois*
C ’eft une ftaroftie du roi de Pologne, à quatre
lieues de Graudentz, Longit. 3 7 . 4. Latit. 53. 24.
{D , J.)
G I
GIACHAS, (Géogr.) M* de Lille écrit Jagas, &
Papper Jagos; peuple d’Afrique dans la baffe Ethiopie,
qui paroît être le même que les Galles. Voyez
Galles. (D . J.)
GIÂGH ou JEHAGH, f. m. (Hifl. mod.) nom d’un
cycle de douze ans qu’ont les Catayens 6c les Turçs.
Voyez C yc le .
Chaque année du giagh porte le nom d’un animal ;
la première, de ,1a fouris; la fécondé, du boeuf ; la
troifieme , du lynx ou léopard ; la quatrième , du
lievre; la cinquième, du crocodile; la fixieme, du
ferpent; la feptieme, du cheval; la huitième , du
mouton; la neuvième, dufinge; la dixième, de la
poule; la onzième, du chien;lit douzième, dupour-r
çeaU.
Ils divifent aufli le jour en douze parties, qu’ils
appellent encore gtagh, 6c leur donnent les noms
des mêmes-animaux. Chaque gi*gh contient deux
de nos heures, 6c le divife en huit parties qu’ils nomment
keh; de forte que leur journée contient quatre-
vingts -leize kehs, ou autant que de quarts-d’heure
chez nous. D ’Herbelot, biblioth. orient. Voyez le
diclïonn. de Trévoux & Chambers. (G)
GfALLÔLINQ, (Hifl. nat.) efpece d’ochre ou de
terre jaune, ainfi nommée par les Italiens ; c’eft la
même chofe que ce qu’on appelle le jaune de Naples.
G1AM-BO, (Bot. exot.) arbre des Indes orientales
, dont le P. Boym compte deux efpeces.
La première'porte des fleurs pourpres ; fon tronc
6c fes rameaux font de couleur cendrée ; fes feuilles
font liffes, 6c opt huit pouces de long fur trois de
Jarge ; fon fruit eft de la groffeur de nos petites pommes
de renette, de couleur ou rouge, ou blanche,
ou mi-partie ; il contient une pulpe blanche 8c fpom
gieufe, d’un goût acidulé, très-agréable, propre à
rafraîchir 6c a dçfaltérer ; on en fait d’excellentes
conferves. Ce fruit a fa maturité en Novembre &
en Décembre. Il n’a point de pépins, mais un nçyau
rond, dont l’amande eft verte & coriace. L’arbre
qui le donne, offre en même tems à la vue des fleurs,
des fruits verds 6ç des fruits mûrs.
L’aptre efpeçe de giam-bo croît à Malaca, à Macao
, 6c dans l’île de Hiam-Xam, qui dépend de la
Chine. Cette efpece différé de la première par fes
fleurs, qui font d’un jaune-blanc ; par l’odeur de fop
fruit, qui fent la rofe ; 6c par fa couleur, qui tire fur
le jaune : enfin il a une couronne femblable à celle
de la grenade. Il eft mûr en quelques endroits au
mois de Mars, & en d’autres au mois de Juillet. Il
renferme un feul noyau féparé en deux ; fa chair eft
d’une faveur fort douce, fans aucune acidité.
Le P. Boym a fait graver dans fa fiorafinenfis une
figure très-jolie du giam-bo, mais aufli peu inftruç-
tive que fa defcripfion ; 6c cependant c’eft le feul
voyageur, que je fâche, qui ait parlé de çç bel ar-
Jjre des Indes & de la Chine. (D. J.)
GIBADOU, (Geog.) vifle d’Afrique au dçfçttde
Tm t V
Barbarie, dans le royaume de Gibadou. Elle eft prefi»
que fous le tropique du Cancer, vers le 3<3d, 5 q\
de longitude. (D . J.)
GIBBAR, f. m. (Hifi. nat. Jchth.) On donne ep
Saintonge ce nom à la baleine, parce qu’elle a 1q
dos voûté & boflù, Voye{ Baleine.
GIBBOSITÉ, f* f. (Phyfiol. & Med.) en grec
fup-a., %v<p<t<nç, inflexion contre nature de l'épine du
dos, qui promine au-dehors.
Cette difformité du corps arrive lorfque l’épine fe
courbe, fe jette ou latéralement, ou en-dedans ou
en-dehors, ou en-dedans 6c en-dehors tout enfem-
ble. Quand le déjettement fe fait en-dehors, nous le
nommons boffe; quand il fe fait en-dedans ; c’eft ce
qu’on peut appeller enfoncement; quand il fe fait en-
dehors 6c en-dedans tout enfemble, c'eft. tortuofité>
& il a pour-iors la forme d’une S, foit dire&e, foit
renverfée.
La gibbojité eft de naiffance ou accidentelle ; de
naiflançe, par quelque mouvement violent de l’enfant
dans le ventre de fa mere ; ou accidentelle après
fa naiflançe. Laiflons fans autre examen la première
efpece de gibbojité, puifqu’elle eft incurable, & con-
fidérons la l'econde, dans laquelle un enfant naturellement
bien formé, peut enluite par diverfes caufes
devenir boflù en grandiffant : ce cas arrive Iorfqu’-
une partie des vertebres du dos, & des ligamens qui
réunifient ces vertebres, ne pouvant croître en proportion
au refte du corps, forcent l’épine à fe voû-.
ter. C’eft donc du méchanifme général de l ’épine,
qu’on déduira fans peine toutes les différentes cour-,
bures contre nature dont cette colonne offeufe eft
fufceptible. V oye z Épine du D os.
L’indiçation du remede eft de tâcher d’affoiblir la
puiffance courbante, en augmentant la compreflion
fur la partie convexe de la courbure, 6c en la diminuant
fur la partie concave. Pour y parvenir, on doit
varier la méthode fuivant la différence des cas , Sç
les diverfes caufes du déjettement de l’épine.
Ces caufes font externes ou internes, & les premières
plus fréquentes que les dernieres. Les enfans
font plus iùjets à devenir boffus que les adultes, ou
plutôt c’eft dans l’enfance que cette difformité commence
prefque toujours : la raifon en eft évidente ;
il eft difficile que les os tendres , mous, cartilagineux
, flexibles , ne viennent à fe courber par des
caufes externes qui les auront offenfés, comme par
une mauvaife maniéré d’emmaillotement précédente
, par des corps mal faits, par des chûtes, par des
coups violens, par de mauvaifes attitudes répétées,
6c autres évenemens femblables.
Lorfque des nourrices portent fur leurs bras des
enfans au maillpt, dont les jambes ne font pas bien
étendues ou bien placées , dont le corps n’eft pas
bien aflujetti, il peut arriver que les os fe eourbent;
par leur flexibilité ; & fi le corps de l’enfant penchant
& s’inclinant d’un côté, refte iong-tems dans
cet état, la colonfie vertébrale en fouffrira, pourra
fe déranger, & contrarier une tendance à la cour-,
bure, qui croît infenfiblement & fe manifefte avec
l’âge* Les chûtes & les corps roides qui difforment
la taille, produifent le même accident. Je dis enfin
que la gibbojité peut arriver à l’oceafion de certaines
attitudes 6c habillemens négligés,
M. 'Wînflow, dans Vhifi. de l'Açadèm. année /y40,
cite l’exemple d’une jeune dame de grande taille ,
bien droite, qui avoit pris l’habitude & de s’habiller
négligemment dans fa maifon, dont elle fortoit rarement
, 6c d’être aflîfe toute courbée, tantôt en-
avant , tantôt de côté 6c d’autre ; bientôt elle eut de
la peine à fe tenir droite debout, comme elle faifoit
auparavant. Infenfiblement l’épine du do? devint de
plus en plus courbée latéralement en deux fens contraires,
à pçu-prèâ comme une § romaine,