vice de Vltatf tels qu’étoient autrefois les Francs,
«Toit eft venue la première noblefte d’extraûion. Ta cite
parlant des G aules, dit que les compagnons du
prince ne traitent d’aucunes affaires qu’ils n’ayent
cmbraffé laprofelfion des armes ; que l’habit militaire
eft pour eux la robe virile ; qu’ils ne font jul-
<jue-là que membres de familles particulières „ mais
-qu’alo.rs ils appartiennent à la patrie & à la nation,
dont ils deviennent les membres 8c les défenfeurs.
Dans les anciennes ordonnances on trouve écrit
tantôt gentishorrimes, tantôt gentilshommes.
Les gentilshommes joiiiffent de plufieurs privilèges
qui feront expliqués au mot Nobles. (A )
G entilhomme à D r a p e a u , {Hifl.mod. 8c
Art tnilit. ) c’étoit autrefois dans le régiment des
gardes, un jeune homme de condition qui portoit
l’habit d’officier dans chaque compagnie, il n’avoit
point de p a y e ; c’étoit une efpece d’officier furnu-
méràïre , deftiné à remplir les places d’enf'eigne
dans le régiment lorfqu’elles devenoient vacantes.
Il n’y a pi us aujourd’hui de gentilshommes à drapeau
dans ce régiment. (-Q)
G entilhomme de L igne ou de Sang , c’eft
celui qui eil noble d’extra&ion. Foye^ ci-près G ent
ilhomme DE QUATRE LIGNES , 6* GENTILHOMME
de Sang. ([A )
G en tilhomm e de Nom et d’Armes : l’opinion
la plus naturelle & la plusfuivie, eft que c’eft
un noble d’ancienne extraûion, qui juftifie que fes
ancêtres porroientde tems immémorial le même nom
& les mêmes armoiries qu’il porte. Il y a néanmoins
di-verles opinions fur l’origine de ces termes noms
&. armes , qui font rapportées par de la Roque en
Jon traite de La noblejfe, chap. v. (A )
G en tilhomm e de Pa rag e , étoit celui qui
étoit noble par fon pere. Le privilège de ces fortes
d e Gentilshommes étoit de pouvoir être faits chevaliers
• à la différence de ceux qui n’étoient gentilshommes
ou nobles que par la rnere, lefquels pouvaient
bien pofféder des fiefs, mais non pas être
faits chevaliers : ce qui eft très-bien expliqué par
Beaumanoir, chap. xlv.pp. aj..z ■
Gen tilhomm e de haut Parage , eft celui
qui del'cend d’une famille illuftre.
G en tilhomm e de bas Pa r a g e , eft celui qui
deicend d’une famille moins noble. Foye^ la Roque
, traité de ta noblejfe, chap. x j . (A )
Gen t ilh om m e de q ua tre Lignes , eft celui
qui eft en état de prouver fa nobleffe par les quatre
lignes paternelles & autant de lignes du côté maternel
; ce qui fait huit quartiers. Il en eft parlé dans
le traité de la noblejfe par de la Roque, ch. x . (A )
G entilhomme de Sang ou de L ig n e , eft la
même choie que noble dextraction. Les ftatuts de
l’ordre de la jarretière, faits par Edouard III. roi
d’Angleterre en 1347, portent que nul ne ferajélii
compagnon dudit ordre s’il n’eft gentilhomme de fang
ou de ligne. JA )
G entilshommes de l a Ch ambre, {Hiß. de
France.') ils font au nombre de quatre, 8c fervent
par année. Les deux premières charges de gentilshommes
ordinaires de la chambre furent inftituées par
François I. qui fupprima en 1545 la charge de chambre,.
Louis XIII. a créé les deux autres charges de
gentilshommes de La chambre, ce qui a continué jul-
qu’à pré lent. v . : I
Les quatre premiers gentilshommes de la chambre
exiftans font,
M. le duc de Gefvres, depuis 1717.
M. le.duç d’Aumqnt, depuis 1723.
M. le duc de Fleury, depuis 1741.
M. le maréchal - duc de Richelieu , depuis 1744,
qui a pour iurvivancier depuis 1756» M. le duc de
Jvronfac fon fils.
Les premiers gentilshommes de la chambre prêtent
ferment de fidélité au Roi : ils font tout ce que fait
le grand-chambellan ; en fon abfence ils fervent le
Roi toutes les fois qu’il mange dans fa chambre ; ils
donnent la chemife à Sa Majellé, quand il ne le trouve
pas quelques fils de France, princes du (ang , princes
légitimés, ou le grand-chambellan. Ils reçoivent
les fermens de fidélité de tous les officiers de la chambre
, leur donnent les certificats de fervice : ils donnent
l’ordre à l’huiffier, par rapport aux perionues
qu’il doit laifl'er entrer.
Les quatre premiers gentilshommes de la chambre,
chacun dans fon année , font les feuls ordonnateurs
de toute la dépenle ordinaire & extraordinaire employée
fur les états de l’argenterie pour la perfonne
du Roi, ou hors la perfonne du Roi ; connue aufli
fur-l’état des menus plaifirs &c affaires de. U chambre.
Ils ont fous eux les intendans 8c les thréforiers généraux
des menus, & les autres officiers de la chambre.
C ’eft aux premiers gentilshommes de La chambre à
faire faire pour le Roi les premiers habits de deuil,
tous les habits de mafques, ballets Ôc comédies, les
théaîres, 8c les habits pour les divertiflemens de Sa
Majefté.
Gentilhommes ordinaires de la Maison
DU R o i , {Hifl. de France, J ou Amplement gentilshommes
ordinaires. Quoiqu’ils foient réduits préfen-
tement à vingt-fix, on fait qu’Henri III. les avoit
créés au nombre de quarante-cinq : mais, comme
M. de Voltaire le remarque, il ne faut pas les confondre
avec les gentilshommes nommés les quarante
cinq , qui affafîinerent le duc de Guife ; ceux-ci
étoient une compagnie nouvelle formée par le duc
d’Epernon, 8c payée au thréfor-royal fur les billets
de ce duc. Encore moins faut-il dire avec le P. Maim-
, bourg,que Lognac chef des affaffins du duc de Guife,
fut premier gentilhomme de la chambre du roi ; le
maréchal de Rets 8c le duc de Villequier étoient
feuls premiers gentilshommes de la chambre, parce
que dans ce tems-là il n’y en avoit que deux ; Louis
XIII. en créa deux autres. Foye^ ci-devant Gentilshommes
de la C h ambre. {D. J .)
Les gentilshommes ordinaires fervent par femeftre ;
ceux de fervice doivent fe trouver au lever 8c au
coucher du Roi tous les jours ; l’accompagner dans
tous les lieux, afin d’être à-portée de recevoir fes
commandemens. C’eft au Roi feul qu’ils rendent
réponfe des ordres qu’ils ont exécutés de fa part r
ils font à cet effet introduits dans fon cabinet. Leurs
fondions font uniquement renfermées dans le fer-
vice 8c dans la perfonne du Roi. S’il y a quelques
affaires à négocier dans les pays étrangers, Sa Majefté
quelquefois les y envoye,avec le titre & la qualité
de miniflre ou Renvoyé extraordinaire. Elle s’en
fert aufti s’il faut conduire des troupes à l’armée ,
ou les établir dans des quartiers d’hy ver ; pour'porter
fes ordres dans les provinces, dans les parle-
mens 8c dans les cours fouveraines.
Le Roi fe fert de fes gentilshommes ordinaires pour
notifier aux cours étrangères la naiffance du dauphin
8c celle des princes de la famille royale, 8c
lorfqu’il defire témoigner aux rois, aux princes fou-
verains , qu’il prend part & s’intéreffe aux motifs de
leur joie ou de leur affii&iori.
Ce font les gentilshommes ordinaires qui invitent
de la part du Roi, les princes 8c les princeffes de fo
trouver aux noces du dauphin, 8c d’affifter au banquet
royal 8c aux différentes fêtes qui les fui vent;
Le roi les charge d’aller fur la frontière recevoir
les rois ou princes fouverains, pour les accompagner
8c les conduire tout le tems de leur féjour en
France.
C ’eft un gentilhomme ordinaire qui va recevoir fur
la frontière les ambafladeurs extraordinaires, ou de
Perfe, ou du grand-feigneur ; il eft chargé aux dépens
du R o i, de toutes les chofes qui regardent,
le traitement, entretien, & les autres foins qui lui
font ordonnés pour lefdits ambafladeurs ; & il les
accompagne dans leurs vifites, aux fpeéfacles, promenades
, foit dans Paris ou à la campagne -, même
jtifqu’à leur embarquement pour le départ.
Lorfque Sa Majefté va à l’armée, quatre gentilshommes
ordinaires de chaque femeftre ont l’honneur
d’être fes aides-de-camp, & de le fuivre toutes les
fois qu’il monte à cheval.
Le Roi régnant ayant jugé à-propos de donner
un ceinturon & une'fort belle épée de guerre à ceux
qui l’ont fuivi dans fes glorïeufes campagnes ; cette
faveur de diftinftion fut précédée 8c annoncée par
une lettre de M. le comte d’Argenfon, miniftre 8c
fecrétaire d’état de la guerre , écrite à chacun en particulier
, 8c conçue en ces termes :
A Alofi , le 5 Août 1745.
« Je vous donne avis , Moniteur, par ordre du
» R o i, que Sa Majefté a ordonné au fleur Antoine
>> fon porte-arquebufe, de vous délivrer une épée
» de guerre ; & Elle m’a chargé en même tems de
» vous marquer la fatisfaûion qu’Elle a des fervices
» que vous lui avez rendus pendant cette campa-
» gnè >>'. Je fuis ttèS-pàrfaitement, Monfieur, &c.
Il y a eu dans ce corps des perfonnes illuftres par
leur naiffance, leurs grades militaires, ou d’un mérite
diftingué : tels que le connétable de Luynes,
MM. de Toiras 8c de Marillae, maréchaux de France
8c chevaliers des ordres du roi ; MM. Malherbe,
Racine, de Voltaire. Article de M. d e Ma r g e n c y ,
Gentilhomme ordinaire.
Gentilshommes servans, {Hiß. de France.)
Ces gentilshommes, fixés au nombre de trente-fix,
font journellement à la table du Roi les fondions que
font aux grandes cérémonies le grand-pannetier de
France, repréfenté par douze de ces gentilshommes ;
le grand-échanfon 8c le grand-écuyer-tranchant,
repréfentés aufli chacun par douze de ces gentilshommes
fervans : cependant-iis font indépendans de
de ces trois grands - officiers ; car lorfqu’il arrive à
ces grands-officiers d’exercer leurs charges, comme
à la cene , les gentilshommes fervans fervent conjointement
avec eux, ,& font alternativement leurs fonctions
ordinaires : il y en a neuf par quartier, trois
de chaque efpece.
Ils font nommés gentilshommes fervans le Roi, parce
qu’ils ne fervent que Sa Majefté, les têtes couronnées
, ou les princes du fang 8c les fouverains, quand
le Roi les traite, le premier maître d’hôtel ou les
maîtres d’hôtel de quartier y fervant alors avec le
bâton de cérémonie.
Le jour de la cene ils fervent conjointement avec
les fils de France, les princes du fang & les feigneurs
de la cour, qui préfentent au Roi les plats que Sa
Majefté fert aux treize enfans de la cene. Ils ont rang
aux grandes cérémonies ; ils fervent toujours l’épée
au côté , 8c ont féance immédiatement après les
maîtres d’hôtel. Ils prêtent ferment de fidélité au
Roi entre les mains du grand-maître, ainfi que les
douze maîtres-d’hôtel. Etat de la France.
GENTILÉ, f. m. {Gramm.) terme latin, que l’u-
fage a francifé pour exprimer le nom qu’on donne
flux peuples par rapport au pays ou aux villes dont
ils font habitans.
Le gentilé d’un feul homme peut être de trois maniérés
8c de trois fortes de dénominations : le gentil!
f par exemple, du peintre Jean Rothénamer eft
allemand, bavarois & munichien ; allemand figni-
fie qu’il eft d’Allemagne ; bavarois, qu’il eft du cercle
de Bavière ; & munichien, qu’il eft de Munich.
Le di&ionnaire d’Etienne de Bifance enfeigne le
gentilé des habitans des ville s, & dès pays dont il
parle. Notre langue manque fouvent de cette forte
de richeffe ; ce qui nous oblige d’employer des circonlocutions
, p^rce que nous n’avons point de dénomination
tirée du nom de plufieurs^illes. On ferait
bien embarraffé de défigner le gentilé des habitans
d’Amiens, de Saint-Omer, d’Arras 8c d’autres
lieux ; il eft vrai cependant qu’il y a plufieurs pays
& villes qui ont leur gentilé déjà fait, & que tout
le monde ne connoît pas : tels font les habitans de
l’Artois, de Salé & de Candie, qui s’appellent ar-
tèfiens, faletins & candiots. Mai& on trouve encore
dans les auteurs le gentilé des peuples de certaine?
provinces, qu’il eft plus difficile de deviner, comme
betrüÿers, guefpins & hennuyers. La plupart
des François ignorent que ce font les habitans de
Berri, d’Orléans & du Hainaut/
Je crois que l ’on pourroit former avec fuccès le
genùle qui nous manque de plufieurs de nos villes &
provinces, & que ces fortes de dénominations faites
dans la réglé, & tranfportées enfuite dans les livres
de Géographie, prendroient faveur. {D . J.)
GENUFLEXION, f. f. {Hifi. eccl.) fléchiffement
de genoux.
Rofweid, dans fon onomaficon, prétend que la
génuflexion dans la priere eft un ufage très-ancien
dans l’Eglife , & même dans l’ancien Teftament;
que cet ufage s’obfervoit toute l’année, excepté le
dimanche , & que pendant le tems qui eft depuis
Pâques jufqu’à la Pentecôte, elle étoit défendue par
le concile de Nicée.
D ’autres ont prétendu que cette différence venoit
des apôtres, comme cela paroît par S. Irénée 8c
Tertullien. L’églife d’Ethiopie qui eft fcrupuleufe-
ment attachée aux anciennes coutumes, a retenu
celle de ne point réciter le fervice divin à genoux.
Les Ruffes regardent comme une. chôfe indécente
de prier Dieu à genoux. Les Juifs prient toujours
debout. Rofweid tire les raifons de là défenfe de
ne point faire de génuflexion le dimanche, de S. Baffle
, de S. Athanafe 8c de S. Juftin.
Barortius prétend que la génuflexion n’étoit point
établie l’an 58 de Jefus-Chrift, à caufe de ce qit’on
lit.de S. Paul dans les Actes xx. 3 6~: mais d’aùtres
ont crû qu’on n’en pouvoit rien conclure. ' •
Le même auteur remarque que les Saints avoient
porté fi loin l’exercice de la génuflexion , que quel*
ques uns en avoient ufé le plancher à l’endroit oii
ils fe mettoient ; & S. Jérôme dit que S. Jacques
avoit pat-là contracté, une dureté aux genoux égale
à celle des chameaux. Eufebe l’aflure de S. Jacques
de Jérufalem. Z)ici. de Trévoux & Chambers.
Bingham, dans fes antiquités eccléflafliques, prouve
fort bien ce que prétend Rofweid, qu’à l’exception
des dimanches 8c du tems depuis Pâques jufqu’à
la Pentecôte , les fîdeles prioient toujours à
genoux, & principalement les jours de ftation, c’eft-
a-dire les jours de jeûne. Il cite fur ce fujet plufieurs
peres 8c conciles ; entr’autres le troifieme concile de
Tours, qui s’exprime de la forte : Sciendum efl quod
exceptis diebus dominicis & illis Jolemnitatibus quibus
univerfalis ecclefla ob recordationem dominical refurrec-
tionis folet flando orare , fixis in terrâ genibus tfuppli-
citer clementiam Dei nobis profuturam noflrorumque
criminum indulgentiam depofeendum efl. Bingham,
orig. eccleflafliq. tom. F. lib. X I I I . ch. viij. § .4 . {G )
Génuflexion, {Hifi. mod.) marque extérieure
de refpeét, de foûmifliqn, de dépendance d’un homme
à un autre homme.
L’ufage de la génuflexion pafla de l’Orient dans
l’Occident, introduit par Conftantin, 8c précédemment
par Dioclétien; il arriva de-là que plufieurs
rois, à l’exemple de l’empereur d’Occident, exige