Garants de voiles, ce font celles qui fervent à
plier les voiles ; elles ont une boucle à un bout, ôc
vont en aminciffant vers l’autre.
Garcettes de bonnettes, ce font de petites cordes
qui amarrent les bonnettes à la voile.
Serre la garutte ou bonne garcette, terme de commandement,
pour dire de bien faire joindre la tour-
nevire au cablelorfqu’on le v e l’ancre. ( Z )
GARCIS, ( Géog. ) petite ville d’Afrique affile
fur un ro c , près la riviere de Malacan dans la province
de C utz, au royaume de Fez. Elle eft dans les
cartes de la Lybie de Ptolomée, à i i d. de long. Sc
à 3 i d. 40'. de lat. fous le nom de Galafa. ( Z>. J. )
G AR ÇON , f. m. (jGramm. & Comm.') enfant mâle
à qui cette dénomination demeure tant qu’il refte
dans le célibat ; ainfi il y a des garçons de tout âge.
On appelle chez les Marchands garçons de boutique
, ou garçons de magajin, ou Amplement garçons,
des apprentis qui ayant fait le tems de leur appren-
tifiage fervent encore chez les Marchands le tems
marqué par les ftatuts de chaque corps, avant que
de pouvoir être reçus à la maîtrife St de faire le commerce
pour eux-mêmes. Il y a des apprentis q u i,
quoique reçûs maîtres, fe fixent à la qualité de garçons
, St qui par leur intelligence font très-utiles aux
maîtres qui les employent St qui les gagent, au lieu
que les apprentis payent à leurs maîtres.
Ces garçons aident à ranger, à plier, à remuer St
à vendre les marchandifes dans la boutique ou dans
le magafin ; ils les portent même en v ille lorfqu’il en
eft beloin. Ce font eux qui vont recevoir ôt faire,
accepter les lettres St billets de change , qui tiennent
les livres, en tirent des extraits pour dreffer les
mémoires & parties des débiteurs, &c.
Les Banquiers donnent toujours à ceux qui les aident
dans leur commerce le nom de commis, St jamais
celui de garçons. Les Marchands donnent quelquefois
à leurs garçons le nom de facteurs St commis,
mais improprement.
Garçons , fe dit aulîi des compagnons ou appreft-
tis qui travaillent chez les artifans ; un garçon me-
nuifier, un garçon pèrruquier, &c. Dict. de Comm.
Garçons de bord, ( Marine. ) ce font de jeunes garçons
aü-deffous de dix-huit ans, mais plus grands St
plus âgés que les moufles, qui fervent fur les vaif-
feaux St commencent de travailler à la manoeuvre ;
les garçons de bord qui ont fervi fur les marchands ou
les pêcheurs, font réputés matelots à l’âge de dix-
huit ans , ôt les maîtres ne peuvent plus les retenir
comme garçons de bord : les garçons de bord ne gagnent
que peu au-deffus des moufles. (Z )
Garçons de pelle, font des mânouvriers ou gagnes-
deniers qui fe tiennent fur le port de la Greve ou
autres ports de Paris où arrivent les bateaux de
charbon. Ce font eux qui avec de grandes pelles de
bois ferrées rempliffent les mines ôc minots dans lesquels
on mefure ôt diftribue cette marchandife.
Foyer G a g n e - D e n IER. Diclionn. de Commerce.
GARD (PONT-DU ) Archlttù. Voye^ PONT-DU-
G a r d .
* G ARD E, f. f. (’Grammaire.) dans un fens général
, fignifie dèfenfe ou confervation de quelque chofe ;
aftion par laquelle on obferve ce qui fe paffe, afin
de n’être point furpris ; foin , précaution, attention
que l’on apporte pour empêcher que quelque
chofe n’arrive contre notre intention ou notre volonté.
G a r d e ou G a r d i e n , f. m. ( Hijt. eccléf. ) nom
qu’on trouve dans les auteurs eccléfiaftiques appliqué
à différentes perfonnes chargées de diverfes fondions.
i° . On appelloit gardes ou gardiens des églifes,
cuflodes ecclefiarum , certaines perfonnes fpéciale-
xnent chargées du foin ôc des réparations des églifes.
Bingham croit que c’étoient les mêmes officiers,
qu’on nommoit communément portiers, ce qui paroît
revenir à ce que nous appelions marguilliers ou fa-
briciens. C ’étoient des économes ou des admimftra-
teurs qui veiiloient à la régie des biens temporels
de l’Eglife. Le même auteur remarque dans un autre
endroit que ces gardiens recevoient non-feulement
les revenus des églifes, mais encore en gardoient les
thréfors, les vafes, l’argenterie ; qu’ils n’étoient pas
tirés du clergé, mais d’entre les principaux du peuple
, & quelquefois du corps des magiftrats. On a
une lettre de S. Auguftin à l’églife d’Hippone, intitulée
clero , fenioribus & univerfee plebi ; & M. Lau-
bepine dans fes notes fur Optât, fait aufli mention de
ces anciens ou gardiens des églifes. Peut-être étoit-
ce en Afrique la même charge que celle des défen-
feurs en Orient ôcen Europe. Voyeç D éfenseurs.
20. On nommoit gardes ou gardiens des faints
lieux, cuflodes fanclorum locorurrl, ceux à qui l’on
avoit confié la garde des lieux fanûifiés par la pré-
fence du Sauveur, comme le lieu où il étoit né en
Bethléem, le Calvaire, la montagne des Oliviers ,
le faint Sépulchre, &c. Cet emploi n’étoit pas toujours
confié à des eccléfiaftiques; mais ceux qui l ’e-
xerçoient joiiiffoient des mêmes privilèges que les
clercs, ôc étoient exemts de tributs, d’impofitions ,
& des autres charges publiques, comme il paroît
par le code théodofien, lib. X V I. lit, xj. leg. 26'. Ce
font aujourd’hui les Francifcains ou Cordeliers qui
ont la garde du faint Sépulcre, fous le bon plaifir du
grand-lèigneur. Bingham, orig. ecclef. tom. I. lib. II.
cap. xjx . tom. II. lib. I I I . cap. x iij. §. 2. (G)
Ga rde, ( la-) Hiß. anc. elle fe faifoit jour de nuit
chez les Romains ; & les vingt-quatre heures fe divi-
foient en huit gardes.
Premierement, le conful étoit gardé par fa cohorte
ordinaire ; puis chaque corps pofoit la garde autour
de fon logement : en outre on pofoit trois gardes,
l’une au logis du quefteur, & les deux autres au logis
des deux lieutenans du conful.
Les tergiduéleurs ou chefs delà queue conduifoient
les gardes, lefquellestiroientaufortà quicommence-
roit : les premiers à qui étoit échu de commencer ,
étoient menés au tribun en exercice , lequel diftri—
buoit l ’ordre de la garde , ôc donnoit outre cela à
chaque garde une petite tablette avec une marque ;
toutes les gardes enfuite fe pofoient de la même façon.
Les rondes fe faifoient par la cavalerie, dont le
chef en ordonnoit quatre pour le jour & quatre
pour la nuit. Les premiers alloient prendre l’ordre
du tribun, qui leur donnoit par écrit quelle garde ils
dévoient vifiter.
Le changement ÔC vifitè des gardes fe faifoit huit
fois en vingt-quatre heures, au fon de la trompette ;
ôc c’étoit le premier centurion des Triaires qui avoit
charge de les faire marcher au befoin.
Quand la trompette les avertiffoit, les 4 mentionnés
tiroient au fort, ôc celui à qui il échéoit de commencer
prenoit avec lui des camarades pour l’accompagner.
Si en faifant la ronde, il trouvoit les gardes en
bon état, il retiroit feulement la marque que le tribun
avoit donnée, ôc la lui rapportoit le matin : mais
s’il trouvoit la garde abandonnée, quelques fentinel-
les endormies, ou autre defordre, il en faifoit fon
rapport au tribun, avec fes témoins ; & aufli-tôt on
affembloit le confeil pour vérifier la faute, & châtier
le coupable félon qu’il le méritoit.
Les vélites faifoient la garde autour du retranchement
, par le dehors, par le dedans, ôc aux portes.
L’on ne trouve point dans les auteurs le nombre
des corps-éz-gardt des Romains ; la maniéré dont ils
pofoient leurs fentinelles autour du camp ; ôc combien
on avoit de journées franches de la gardet
{D. ƒ.)
G a r d é p r é t o r ie n n e , v o y e z Cohorte prétorienne
au mot. C o h o r t e .
G a r d e , en terme de Guerre , eft proprement un
certain nombre de foldats d’infanterie ôt de cavaler
ie, deftinés à mettre à couvert une armée ou une
place des entreprifes de l’ennemi. Il y a plufieurs ef-
peees de gardes.
G a r d e a v a n c é e , eft un corps de cavaliers ou
de fantaflins qui marchent à la tête d’une armée,
pour avertir de l’approche de l ’ennemi.
Quand une armée eft en marche, les grandes gardes
qui dévoient être de fervice ce jour-là , fervent
de garde avancée à l’armée.
On donne le nom de garde avancée à un détachement
de quinze ou vingt cavaliers, commandés par
un lieutenant, portés au-delà de la grande garde du
camp. Chambers.
Les officiers généraux de l’armée ont chacun une
garde particulière pour leur faire honneur Ôt veiller à
leur fureté dans les différens logemens qu’ils occupent.
La garde des maréchaux de France eft de cinquante
hommes avec un drapeau ; celle des lieutenans
généraux, de trente ; des maréchaux de camp,
de quinze; ôt celle des brigadiers , de dix. Voye^ le
tome III. du code militaire de M. Briquet, pag. y . &
fuiv. Voye£ auffl G a r d e d ’Ho n n e u r .
G a r d e s d u C a m p , c’eft dans l’infanterie une
garde de quinze hommes ou environ par bataillon ,
qui fe porte à-peu-près à foixante pas ou environ en-
avant du centre de chaque bataillon de la première
ligne, ôc à même diftance en-arriere du centre des
bataillons de la fécondé.
Dans la cavalerie, il y a une garde à pié par régiment
, laquelle fe tient à la tête du camp.
Des grands-gardes ou gardes ordinaires qui forment
Venceinte du camp. Ces gardes font d’infanterie ôc de
cavalerie.
Les gardes d’infanterie fe placent toûjours dans
quelque lieu défendu par une efpece de fortification,
loit naturelle ou artificielle.
On regarde comme fortification naturelle une
eglife, un cimetiere, un jardin fermé de tous côtés,
un endroit entouré de haies fortes ôc difficiles à percer
&c. ôt on regarde comme fortifications artificielles
celles dans lefquelles il eft befoin de quelque
précaution pour les former, comme un abbatis d'arbres
dont on fe fait une efpece d’enceinte, un foffé
dont la terre fert de parapet, &c.
Tous les hommes qui compofent Ces gardes doivent
être abfolument dans leur pofte, & n’en fortir
qu’avec lapermiflion du commandant. Les fufils doivent
être placés de maniéré que tous les foldats puif-
fent les prendre enfemble ôc commodément ; pour
cet effet, on le place dans le lieu que chaque homme
doit occuper en cas d’attaque.
Ces gardes ont des fentinelles devant elles ou fur
le retranchement, ou de tous les côtés par où les ennemis
peuvent pénétrer ; elles avertiflent aufli-tôt
qu’elles apperçoivent quelque chofe dans la campagne
: alors tout le monde prend les armes pour etre
en état de combattre en moins de tems qu’il n’en faut
à l’ennemi, depuis fa découverte par les fentinelles,
pour arriver au pofte occupé par la garde. Les gardes
doivent faire ferme, & tenir dans l’endroit où elles
font placées, jufqu’à ce qu’elles foient fecourues du
camp. C’eft pour favoriier cette défenfe, qu’on les
place dans les villages & autres lieux fourrés, où il eft
aifé, avec quelque connoiffance de la fortification ,
de f e mettre en état de foûtenir les attaques des partis
qui veulent les enlever.
Des gardes de cavalerie. Comme les gardes de cavalerie
peuvent fe mouvoir avec plus de vîteffe que
celles de 1 infanterie, elles font ordinairement placées
dans les plaines, ou dans d’autres endroits découverts
; elles ont des vedettes placées encore en-
avant , qui découvrent au loin tous les objets de la
campagne. On appelle vedettes dans le fervice à cheval
ce que l’on nomme fentihellc dans le fervice à pié.
, Voye^ V ed e t te .
Comme les vedettes font placées d’autant pltisa van-
tageufement qu’elles découvrent plus dé térrein devant
elles, on les avance quelquefois à Une affez grande
diftance de la troupe ; & on les plaee'fur les fieux
les plus avantageux pour cette découverte, comme
les hauteurs à portée de la grande garde.
Pour la fureté des vedettes, & pour que la garde
fort informée promptement de ce qu’elles peuvent
découvrir, on place à une petite diftance de ces vedettes,
c’eft-à-dire entre elle & la garde, un corps
d’environ huit cavaliers ; on le nomme petit carps-de-
garde-\\ eft commandé par un cornette ou autre officier
alternativement. Ce corps doit être toûjours à
cheval, & très-attentif aux vedettes; il doit parconfisquent
être à-portée de les Voir ; & il doit aufli être
vft de la grande garde : mais; il n’eft pas néceffaire
qu’il découvre lui-même le terrein, comme les vedettes
; il eft feulement deftiné à les foûtenir 5c à veiller
à ce qu’elles faffent leur devoir : aiiffi arrive-t-il quelquefois
que les vedettes font fur le fommet d’une hau-
teur, & que le petit corps-de-pWr eft derrière à une
diftance médiocre, & caché par la hauteur, pendant
que la grande garde eft encore dans un lieu plus bas,
d’oii.elle découvre feulement le petit corps-de «an*.
On éloigne aufli les vedettes les unes dés autres,
pour qu’elles foient à-portée de découvrir un plus
grand efpace de terrein , fans qu’il foitbefoin de trop
avancer les troupes dé la garde , & par-là de les ex-
pofer à être enlevées. Lorfque les vedettes font dans
des endroits dangereux, il les faut doubler , c’eft-
à-dire en mettre deux enfemble ou dans le même
lieu.
S’il paroît des ennemis, ou quelque corps de troupes
que ce puiffe être, les vedettes en avertiflent; &
fuivant que le commandant de la troupe le juge à-
propos, ou fuivant les ordres qu’il a , il fait refter
les vedettes à leur pofte, & il ordonne au corps-de-
garde d’avancer pour les foûtenir ; lui-même marche
avec fa troupe pour joindre ce corps, ôc s’oppofer enfemble
aux ennemis ; ou bien le commandant fait replier
fes vedettes fur les corps-de-garde ; celui-ci fur
fa troupe ; ôc cette troupe fur quelqu’autre pofte, ou
enfin fur le camp, s’il le juge néceffaire.
Les commandans de ces gardes doivent prendre
les mêmes précautions par rapport à leurs troupes ,
que les généraux d’armée par rapport à leur armée;
ce font les mêmes principes appliqués à un grand objet
ou à un petit ; c’eft pourquoi ils doivent avoir pour
premières réglés de difpofer les vedettes de maniéré
qu’après qu’elles ont averti de ce qu’elles ont découvert
, elles ayent le tems de former leur troupe, ôc
'de fe mettre en état de combattre avant l’arrivée de
l’ennemi.
Le commandant d’une garde ordinaire, ou en‘géné-
ral de troupes détachées, à la guerre, peut faire mettre
pié à terre à un rang de fa troupe, pour repofer
les hommes ôc faire manger les chevaux, fuivant le
tems qu’il juge néceffaire à une troupe ennemie pour
qu’elle approche de lui, depuis le moment de fa découverte
par les vedettes : mais il faut toûjours que
chaque cheval foit prêt à être bridé dans un inftant,'
ôc que le cavalier foit à-portée pour monter deffus au
premier ordre.
Il y a des circonftances où les commandans peuvent
faire mettre pié à terre aux deux rangs que forment
leur troupe ; mais ce n’eft qu’après s’être bien
affûré que l’ennemi fera découvert dans un affez
grand éloignement, pour qu’il foit plus de tems à
parcourir l ’efpace découvert par les vedettes, qu’il