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fous le nom de Seth ; la prophétie de Bahtiha ; 1’ évangile
de perfection, qui contenoit quantité d’impuretés
; Y évangile d 'E v e , remplie de rêveries & de vivons
; l ’accouchement & les interrogations de Marie ,
dont S. Epiphane rapporte quelques paffages pleins
de fiûions & d’infamies ; ¥ évangile de Philippe, & divers
autres évangiles qu’ils attribuoient aux apôtres
pour accréditer leurs erreurs. Dupin, bibliotheq. ec-
-cléfiafi. des auteurs des trois premiers fiecles. Fleury ,
htfioire eccléfiafiique , liv. I I I . n°. 20. pp. 3 J J 6*33 4.
( 0 G O
G O A , (Géog.) ville d’Afie dans la prefqu’île en*
dèçà du Gange ; Alphonfe d’Albuquerque l’enleva
au roi de Décan en 1508 , & la conferva pour fon
maître en 152.9 : elle fut érigée en archevêché en
15 5 2, & fon archevêque eut le titre magnifique de
primat des Indes.
Goa étoit alors la clé du commerce d’orient, &
l’une des plus opulentes villes du monde : c’étoit
encore l’endroit où il fe vendoit le plus d’efcla-
v e s , & l’on y trouvoit même à acheter les plus
belles femmes de l’Inde.Tout cela n’a plus lieu; il ne
refte à Goa qu’un viceroi, un inquifiteur, des moines*
& une dixaine de mille habitans de nations &
de religions différentes, tous réduits à une extrême
mifere ; mais l’on y garde toûjours dans un fuperbe
tombeau de l’églife des Jéfuites, le corps de S. François
Xavier, furnommé Y apôtre des Indes. On fait
que cet ami d’Ignace de L oyola, né au pié des Pyrénées
, fe rendit à Goa le 6 Mai 1542, pour y prêcher
l’évangile , & qu’il mourut dans l’île de Sancian, à
2.3 lieues des côtes de la Chine, le 2 Décembre 1552,
âgé de quarante-fix ans.
La ville de Goa eft fous la zone torride, dans une
île de neuf lieues de tour, qui renferme plufieurs villages
fur la Mandoua , avec un port admirable &
quelques fortereffes. Long, fuivant le P. Noël & Caf-
lini, j?/d. 1 C .3 0 " . & fuivant le P. Bouchet, *£)3d.
5 5 '. ladt. i5 d. 3 1 '. (D . J .) •
GOAR (Sain t - ) , ou S. GOWERyJàncli Goaris
villa 3 (Géog.) eft une petite ville dans le cercle du
haut Rhin , capitale du comté de Catzenellbogen ,
avec un château pour défenfe ; elle eft fur le Rhin,
à fix lieues fud-eft de Coblents, fept nord-oiieft de
Mayence , dix-neuf nord-eft de Treves. Long. 26 .
13. ladt. 5 o . 2. (JD. ƒ.)
GOBE, f. f. (Econ. rufiiq. & Chajfe.) ce font des
pâtées ou morceaux de viande empoifonnés, qu’on
répand dans les greniers, les caves, les champs,pour
détruire les animaux qui attaquent les denrées utiles
à la vie de l’homme. On donne le même nom aux
viandes ou autres fubftances qui leur fervent d’appât
& qui les attirent dans les pièges qu’on leur a tendus.
<• GoBE-MouCHE,f. m. (Hiß . nat. Zoologl) petit
lézard des Antilles qui n’eft guere plus gros que le
doigt, mais un peu plus grand ; le mâle eft verd &
la femelle eft grife & d’un tiers plus petite que le
mâle ; ces lézards ne vivent que de mouches & de
ravets ; ils les pourfuivent avec tant d’avidité, qu’ils
fe précipitent du haut des arbres pour les faifir ; ils
fe tiennent fouvent pendant Une demi-journée fans
fe remuer pour découvrir une mouche ;ils fonttrès-
.communs non-feulement fur les arbres des forêts,
mais encore dans les maifons. Hiß. nat. des Antilles,
par le P. du Tertre, tome I I . page 21 J . ( I )
* GOBELET, f. m. (Economiedomefliq.) vaiffeau
de verre ou de quelque fubftance métallique, qui eft
plus haut que large, ordinairement rond & fans an-
le s , foit qu’il foit de verre ou de métal, & fans pié
quand il eft de verre, d’une capacité à pouvoir être
embraffé commodément par la main , & dont on fe
G O B
fert pour prendre les liqueurs qui nous fervent de
boiffon, foit en fanté foit en maladie. Comme lesli-
queurs dont on remplit le vaiffeau, fur-tout quand il
eft d’argent, font quelquefois fi chaudes qu’on auroit
de la pèine à tenir le gobelet, on le revêt quelquefois
d’un bois mince & leger creufé autour., de la
forme même du gobelet : cette enveloppe s’échauffe
difficilement, & par fa nature & par l’interruption ;
car il eft d’expérience que la chaleur fe répand avec
moins de force & de facilité dans un corps fait de plufieurs
pièces , que s’il étoit d’une feule , dans le cas
même où les pièces différentes feroient toutes de la
même matière. Cette idée que nous jettons ic i, peut
avoir fon application dans un grand nombre d’au*
très cas plus importans , foit pour la conftru&ionde
certaines machines, telles que les fourneaux ( voyeç
l'article Fourneau) ,. foit pour l’explication dcplu-
fieurs phénomènes.
Tours de Gobelets, (A r t d'efeamotage.) On appelle
ainfi des efpeces de tours de gibeciere, qui con-
fiftent en une douzaine de paffes qu’on exécute avec
des balles 6c des gobelets faits exprès. M. Ozanam
s’eft amufé dans fes récréations mathématiques , à expliquer
toutes ces fortes de jeux de main.
Les gobelets dont onfe fert ordinairement pour les
exécuter, font de fer-blanc; il eft bon qu’ils ayent
deux pouces & fept lignes de hauteur, deux pouces
& demi de largeur par l’ouverture, & un'pouce
deux lignes par le fond. Le fond doit être en forme
de calotte renverfée, & avoir trois lignes & demie
de profondeur: il y aura deux cordons, l’un fixé dans
le bas, pour rendre les gobelets plus forts, & l’autre
à trois lignes du bas, pour empecher que les gobelets
ne tiennent enfemble quand on les met l ’un dans
l’autre. Au refte, les dimenfions ici propofées pour
le gobelet ne font pas abfolument néceffaires ; il fuf7
fit d’obferver que ceux dont on joue ne foient pas
trop grands ; que le fond n’en foit pas trop petit, &
qu’ils ne tiennent pas fermement l’un dans l’autre.
On fait les balles à efeamoter de liège, & ’on leur
donne la groffeur d’une noifette ; enfuite on les brîile
à la chandelle ; & quand elles font rouges , on les
tourne dans les mains, pour les rendre bien rondes.
Perfonne n’ignore que la principale difficulté du
jeu des gobelets ne confifte que dans l’efeamotage ,
& que ce petit art demande de l’exercice joint à quelque
méthode : il faut-, par exemple, pour bien efea-
moter , prendre la balle avec le milieu du pouce 6c
le bout du premier doigt, & la faire rouler avec le
pouce entre le fécond & le troifieme doigt, où l’on
tient la balle en ferrant les deux doigts & en ouvrant
la main; tenir les doigts les plus étendus que l’on
peut, afin de faire paroître qu’on n’a rien dans les
mains. Lorfqu’on veut mettre fous un gobelet la
balle que l’on a efeamotée, on la fait fortir d’entre
les deux premiers doigts, en la pouffant avec le fécond
doigt dans le troifieme ; on leve le gobelet en
l’air, & en le rabaiffant vîte , on met la balle dedans.
Le joiieur de gobelets doit fe placer derrière la table
pour joiier , & ceux qui regardent doivent être
devant du côté des balles que le joiieur tient dans fa
gibeciere. Voye^ Gibeciere. (D . J.')
GOBLETTES , f . f. owHEULOTS, (Pêche.) bateaux
plats fervant à la Pêche ; ils font en ufage dans
le reffort de l’amirauté de S. Vallery en Somme.
GOBELINS (les) Hifi. des Arts ; lieu particulier
du faubourg S. Marceau à Paris, où coule la petite
riviere de Bievre : ce lieu eft ainfi nommé de Gilles
Gobelin, teinturier en laine, qui mit en ufage fous le
régné de François I. l’art de teindre la belle écarlate
, appellée depuis écarlate des Gobelins. Jans,
fameux tapiffier de Bruges , exécuta les premières
tapifferies de haute & baffe liffe qu’on y ait fabriquées:
mais LouisXIV. a fait bâtir dans ce lieu un
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hôtel nommé Yhôteldes G obefns, qui eft devine aux
manufactures royales. On y loge auffi des artiftes &
des ouvriers qui travaillent; oi;4màirement pour; le
ro i, fous la direction du fur-intendant des bâtimens.
C ’eft-là quefe font,les plus, belles tapifferies de
l’Europe , qu’on nomme, tapifferies des Gobelins. Les
grands peintres du royaume font chargés de comr
pofer les cartons de ces, tapifferies. Voyej à l'article
.Tapisserie , l’explication de ce travail.' ,(D . J .)
GOBER, v. aCt. c’eft en général avaler aveç yî-
tefle ; mais il fe dit, en Fauconnerie y dans un fens af-
fez différent, d’une maniéré de; chaffer. pu voler les
perdrix avec l’autour & l’éperyier.
GOBERGE, f. f. (H i f i . nat. Ic th io lo g .) .poiffon
de mer qui eft une efpece de merlus, afellus ; on
l ’apporte de Terre-Neuve tout falé ; il eft plus large
& plus grand que la morue,; il a le ventre arçqué
en-dehors, la bouche petite Ôcles yeux affez grands.
Ce poiffon eft couvert d’écailles & de couleur cem
drée ; il n’a point de dents ; il reffemble, aux autres
merlus par le nombre & la pofition des nageoires;
il a la chair plus dure que celle du merlus, & moins
gluante que celle de la morue. Rondelet ; hifioiredes
poifions , liv . I X . Voye{ POISSON. ( /) ,
* Goberge , f. f. (Lqycder.) petites planches de
hêtre, façonnées de maniéré qu’elles ont un pouce
ou environ d’épaiffeur d’un cô té, & un demi-pouce
de l’autre ; cinq, fix à fept pouces de largeur , &
depuis deux piés jufqu’à quatre de hauteur : voilà
les dimenfions des goberges ordinaires. Les autres
qui fe nomment layetes n’ont ni plus ni moins d’épaiffeur
que les communes ; mais elles ont depuis
dix pouces jufqu’à treize de large, & dix piés au-
moins de long. On les compte par poignée, & fe
vendent par millier. Les Layetiers & les Coffretïers
employent beaucoup de ce bois dans leur ouvrage.
Go berge, (Marqueterie.) Les Ebeniftes appellent
ainfi des perches dont ils fe fervent pour tenir
fur l’établi leur befogne en état après l’avoir collée
, & jufqu’à ce que la colle foit feche ; ce qui fe
fait en appuyant un bout de la perche contre le
plancher, & l ’autre contre l’ouvrage en maniéré
d’étréfillon. Voye£ ÉTRÉSILLON.
Goberges, ( Tapiffier.) petits ais de quatre à cinq
pouces de large, liés avec de la fangle, & placés
iur le bois de lit , où ils fervent à foûtenir une
paillaffe ou un fommier de crin ; on les appelle auffi
enfonçoirs.
GOBETER, (Architecture.) c’eft, dans l’art de
bâtir, jetter avec la truelle du plâtre , & paffer la
snain deffus pour le faire entrer dans les joints des
murs faits de plâtre & de moillon. (P )
GOBEUR, f. m. (Commerce.) on nomme ainfi fur
la riviere de Loire les forts & compagnons de riviere
qui fervent à la charge, décharge & conduite
des bateaux, mais qui n’y peuvent entrer ni travailler
à les conduire contre la volonté du maître marinier
, fuivant la déclaration du roi du 24 Avril
1703 , pour le rétabliffement du commerce & navigation
de la Loire. Dictionnaire de Commerce & de
Trévoux. (G )
G O CH , Herenadum , (Géogr.) petite ville d’Allemagne
au duché de C leves, fujette au roi de Pruf-
fe. Elle eft fur le Néers entre Cleves & Nimegue,
à douze lieues fud-oiieft de la première Goch: c’étoit
vraiffemblablement une habitation des anciens Gu-
gerniens (Gugerni) , qui habitoient le territoire de
Juliers. Long. 2g d. 44. Utit. 3 /d. 40'. (D . J )
GOD AH, ( Géog.)\ville d’Afie dans l’Indouftan,
fermée de murs , mais beaucoup moins floriffante
que dans le fiecle paffé, parce que le Raja qui gouverne
hérite de tous fes fujets ; cependant fa fitua-
lion à environ 20 lieues de Brampour, eft admirable
pour le commerce, & la terre y eft très-fertile
Tome V i f
G O D 7*9
en b lé , en coton & en pâturages. Longit. 36» 45»
lOfti^i-:2 i ;. ■ ■ £$;., ( D . J . )
G O D A R D , (Saint-) Géogr. le mont Saint-Godard
ou Saint - Gothard- Ad u la , félon Ptôlomée &
Strabon. Defpréaux l’a francifé, & l’a nommé le mont-
Adule , mot qui eft effectivement très-beau en poé-
fie. -Ç’ell une.des plus hautes montagnes des. Alpes ,
fur les confins de la .Suiffe., du Valais & du pays
des Grifons, ; auffi cette montagne eft-elle la fourc©
du Rhin , du RyfSj, de l’A a r , du Rhorie & du Tef-
fin. On a une des; vûe,s des plus étendues du monde
fur fon fommet ; dans l’endroit Où fc trouve un
hôpital de Capucins établi pour héberger les paf-*
fans. (D . J .)
G O D E y f. f. (Commerce,,) niefurë' étrangère des
longueurs dont il eft parlé dans les tarifs de 1664
& 16 67 1 au* endroits où il eft fait mention des fri—
fes blanches appellées de coton qui, fe vendent à la
gode. Par ces tarifs qui ne difent point en quel pays
cette m.efure eft en ufage, i'1 paroîf que lés 100 godes
font 125 aunes mefure de Paris ; fur ce pié la godé
contiendroit cinq quarts d’aune de Paris. Voye\ Aune*
Diction, de Commerce & de Trévoux. (G)
G O D E T , f. m. (Gram.) petit vaiffeau rond, plus
large que haut, fans anfe ; il a plufieurs acceptions
différences. V oy elles articles fuiv .
Godet , (Hifi. nat. bot.) eft la partie d’une fleur
qui foûtient & renferme les feuilles.
Godet , (Hydr.) ce font de petites auges qui fe
pratiquent dans les pompes à chapelet. Voye^ Chapelet
, Pompe & Roue. ( K )
. Godet, (Fonderie.) c’eft une efpecé d’entonnoir,
par lequel le métal fondu qui eft dansTécheno paffe
dans les jets. Voye{ les Planches de la Fonderie en fia-]
tue équefire.
GçOdet , (Peinfure.) on appelle gôdeti en Peintu-«
re les petits vaiffeaux où les Peintres mettent leur
huile & leurs couleurs ; les Peintres en riiigiiatiir©
n’étalent point les couleurs fur la palette comme les"
Peintres à huile, mais les tirent immédiatement des
godets ou coquilles, ;
Godet , (Barre de) voye^ Barre.
GODIVEAU, f. m. (Culfine.) efpece de pâte da»
veau haché & mis en andouilletteS , avec d’autres
ingrédiens, comme culs d’artichaux, afperges, écre*
viffes, champignons, & c . ,
GOEGHY, (Hifi. de l 'AJje.) nom d’urte fefte défi
énians dans les Indes ; ils fe diftingüent des autres
Béuians par les jeunes & les auftérités les plus ou*
trées ; ils ne poffedent aucuns biens, vont tout iiuds*
couvrant feulement les parties que la pudeur fait
cacher dans nos climats ; ils fe frottent ie vifage &
tout le corps avec des cendres pour fe défigurer davantage
; ils n’ont point de temples , v ivent dans les
bois & dans les deferts, & font leurs prières & leurs
adorations dans de vieux bâtimens ruinés. Mandeflo
ajoute plufieurs autres détails fur leur genre de v ie ,
leurs rits & leur croyance ; mais il eft vraiffembla-
ble qu’il n’en a pas été mieux informé qu’un voya*
geur indien le feroit de l’ordre des capucins., en tra*
verfant quelques villages d’Efpagne. (D . J .)
GOELETTE , f. f. (Marine.) quelques-uns pro*
nonccnt gaulette, petit bâtiment du port de 50 a 60
tonneaux, & quelquefois davantage ; il a deux mâts
portant enfemble trois principales voiles, dont deux
s'amarrent aux piés des mâts, & fe manoeuvrent d©
bas en-haut, au moyen d’une corne à laquelle font
attachés un dériffe, une balaricinë & des halebas $
le point de la grande voile oppofé à l’armure eft por*
té én-dehors du bâtiment, loir à droite ou à gaucho
par une baume ou grande piece de bois mobile, Ôé
retenu par des palancs. La troifieme voile eft un
foc fe manoeuvrant le long de l’étai qui defceiid du
haut du mât d’ayayt fur l’extrémité du beau-pré ;