portée poffiMe, .poutïoient, fuivant l'éloignement
où ils fe trouveroient de l’ennemi, ordonner à leurs
foldats de tirer plus ou moins haut, fuivant l’éloigne*
ment de leur ennemi. En vifant, par exemple , à la
hauteur de la pique ou fer des drapeaux, lorsqu’il fe-
roit encore à 300 toifes ; & s’il étoit à 200, à la hauteur
de la pique ou fer des efpontons ; à 150, au haut
de la tête, aux chapeaux de cet ennemi ; à 100, à la
ceinture ; à 60 toifes, aux genoux, ou bien peu au-
defibus ; mais jamais plus bas.
Fusil à vent , eft la même chofe que 1 arque-
bufeàvent. Voye{ Arquebuse à vent.
Fusil, petit cône d e fer lur lequel on paffe les couteaux
& autres inftrumens tranchans, pour leur rendre
le f i l & l e s faire couper.
Le fufü des Luthiers eft la même chofe, excepte
qu’il eft p o li, & que celui des couteaux eft rude ; il
tert à affiler les gratoires.
F U S I L I E R S , 1. m . p l . d a n s Y Art militaire, c e f o n t
d e s f o ld a t s a rm é s d e f u f i l s , q u ’ i l s p o r t e n t e n b a n d
o u l i è r e . Voye{ ci-devant F U S I L .
Il y a eu un régiment de fujiliers créé en 16 7 1 ,
pour la garde de l’artillerie. On arma ce régiment
de fufils au lieu de moufquets,qui étoient alors l’arme
commune prefqu’à tous les corps d’infanterie. Outre
l’épée, on donne aufli des bayonnettes aux foldats :
c ’eft le premier régiment dont les foldats ayent été
ainlî armés.
Ce régiment commença par être compofé de quatre
compagnies, chacune de cent hommes, que l’on
tira des autres troupes; les officiers furent pris dans
le régiment du roi. La première de ces quatre compagnies
s’appelioit la compagnie des canonniers du grand-
maître; elle étoit en effet compofée de canonniers :
mais par une ordonnance de Louis XIV. elle fut
remplie de foldats travailleurs, comme les trois autres
; elle étoit commandée par le commandant du
fécond bataillon. _ •
Une autre de ces compagnies étoit compofée uni-
quemens de fapeurs, c’eft-à-dire des gens propres
aux travaux des tranchées. On y mettoit aufti autant
qu’on pouvoir des tailleurs de pierres, des maçons ,
& d’autres gens capables de travailler aux mines ^elle
étoit commandée par le lieutenant-colonel du régiment,
& principalement employée aux travaux de
la fape.
Les deux autres furent mifes dans la fuite à la tête
du troifieme & quatrième bataillon, & étoient com-
pofées d’ouvriers en bois & en fer : on s’en fervoit
pour faire les ponts & autres travaux de cette efpe-
ce. Ce corps, compofé d’abord de ces quatre compagnies
en 1671 , fut augmenté en 1672 ayant la
guerre de Hollande, de vingt-deux compagnies : on
ftt un régiment de deux bataillons, qu’on nomma le
régiment des fujiliers : en 1677, on ^ ce régiment
une fécondé augmentation de quatre bataillons, de
chacun quinze compagnies , lefquelles furent tirées
des vieux régimens. Ces quatre bataillons prirent la
queue des deux premiers, & le rang entr’eux par l’ancienneté
du régiment d’où ils avoient été tirés.
En 1679, après la paix deNimegue, on réforma
le fixieme de ces bataillons. Peu de tems après, & la
même année, on réforma fix compagnies de canonniers
, dont les foldats furent tirés des troupes. Quatre
de ces compagnies furent-données à quatre anciens
capitaines des deux premiers bataillons : les
deux premières furent données aux deux plus anciens
des quatre derniers bataillons.
En 1689 on fit aufli une augmentation de 6 compagnies
de canoniers,lefquelles furent tirées des troupes,&
les officiers tirés du régiment ; de forte qu’il y
avoit 1 Xjcompagniesde canonier§,quin’étoient point
enbataillonnées. Cette même année,le troifieme &
le quatrième bataillon furent augmentés de chacun
une compagnie de grenadiers. En 1691, le roi ayant
mis les bataillons de toute l’infanterie à treize compagnies
au lieu de feize, on prit les trois dernieres
compagnies de chacun des trois derniers bataillons
de ce régiment, auxquelles on ajouta trois-autres
compagnies tirées des troupes ; ce qui fit douze compagnies.
Ces douze compagnies en fournirent une
de grenadiers : & de tout cela, on en fit un troifieme
bataillon, conformément au réglement du roi;
parce que le fieur de Bouvincourt, qui fut choifi
pour le commander, fe trouva le troifieme capitaine
du régiment. En 1693 , le roi ordonna que le régiment
leroit appellé déformais le régiment royalde l'artillerie
: les commiflions des officiers font du roi, mais
elles font adreffées au grand-maître de l’artillerie ,
comme au colonel-lieutenant du régiment. Méiti.
d'artillerie de Saint-Remi.
Le régiment royal de l’artillerie eft augmenté depuis
1721 du régiment des Bombardiers, qui y fut
alors incorporé, pour ne faire qu’un feul & meme
corps avec ce régiment. Voye^ Bombardiers. Il
fut divifé en cinq bataillons qui furent placés à Strasbourg
, Grenoble , la Fere , & Perpignan : celui de
cette derniere ville a été transféré depuis à Befançon.
C e s b a ta illo n s fo n t com p o fé s d e h u it com p ag n ie s
d e c e n t h om m e s c h a c u n e , n o n com p ris u n c a p ita in e
e n p rem ie r & u n c a p ita in e e n f é c o n d , d e u x lie u te -
n a n s , & d e u x fous-lieu ten an s : c h a q u e c om p ag n ie e ft
d iv ifé e e n tro is e feo u ad e s.
La première qui eft double, eft compofée de vingt-
quatre canonniers ou bombardiers,& de vingt-quatre
foldats apprentis.
La fécondé eft compofée de douze mineurs ou fapeurs
, & de douze apprentis.
Et la troifieme eft compofée de douze ouvriers en
fer & en bois, & autres propres à l’ufage de l’artillerie
, & de douze apprentis. Il y a aufli deux cadets
& deux tambours dans chaque compagnie. -
Les bataillons fontindépendans les uns des autres;
' les officiers de différens bataillons ne roulent point
enfembie pour les emplois ; chacun monte à ceux de
fon bataillon. (Q)
Fusion , f. f. (Chim.) c’eft le changement qui arrive
dans un corps folide, en conféquence de l’action
du feu qui le rend fluide.
Dans cette opération, le feu diminue tellement la
cohéfion des parties intégrantes de ce même corps,
qu’il les meut & les fait rouler les unes fur les autres
à la façon des liquides.
On doit faire cette différence entre fonte & fufion ,
que fonte s’entend feulement de l’état d’un corps qui
a perdu la cohéfion de fes molécules aggrégatives, en
conféquence de l’aftion du feu; au lieu que fufion
s’entend de faction qui produit ce changement, de
ce changement, de fes caufes, ôc des phénomènes
qui l’accompagnent. La fufion eft un phenomene difficile
à expliquer; mais il n’eft perfonne qui ne diftin-
gue la fonte d’un corps de fort état de folidité. La
fonte d’un métal qui doit paffer à-travers un vaif-
feau , doit être bien liquide. Voye{ C oupelle &
Affinage.
Quoique la plûpart des auteurs employent le mot
de liquéfaction ou de liquification dans le même fens
que fufion, il faut pourtant ne l’appliquer qu’aux fels
qui prennent de la fluidité fur le feu, par la grande
quantité de leur eau de cryftallifation, comme il arrive
aux vitriols, au borax, &c. On peut encore les
dire des métaux qui font foûmis à la liquation.
Quand la fufion n’eft que partielle, c’eft - à - dire
qu’elle n’a lieu qu’à l’égard des parties fimilaires d’une
mine ou d’un alliage métallique, elle prend le nom
de liquation. Voye[ cet article.
On donne le nom de précipitation par la voie fe-
che ou par la fonte, à cette efpece de fufion où il
arrive que la matière fondue, forme deux couches
diftinfles ; l’une pefante qui occupe le fond du vaîf-
feau, & c’eft le régule ; l’autre legere & qui fumage
la première., qu’on appelle les feories.
On appelle vitrification , l’elpece de fufion qui
change tellement un corps, ou en combine plufieurs
enfembie, de façon qu’il en réfulte une matière diaphane
qui refte conftamment dans le même état,
quoique expofée de nouveau au feu de fonte.
11 ne faut pourtant pas croire qu’on n’employe pas
aufli le mot de fonte dans bien des cas pour l’aûion
du feu qui deliinit les parties aggrégatives d’un corps :
on dit aufli la fonte de la ciret de la graif[et & c . enforte
que le mot de fufion eft plus particulièrement employé
pour les métaux.
Cette opération eft une des plus fréquentes de la
partie métallurgique de la Chimie.
Elle s’étend lur tous les corps fixes de la nature,
avec toutefois cette reftriâion, qu’il y en a qui font
très-ailés, d’autres très-difficiles à fondre, & d’autres
qui ne prennent l’etat de fonte qu’à 1 aide d un
ou de plufieurs autres corps fixes aufli. Ces corps,
prennent le nom de fondans ou de menftrues Jets.
Voyt{ la feétion des fondans à Y article Flux, qu’il
faut joindre avec celui-ci. On peut encore cependant
comparer leur aûion à celle des menftrues humides.
Ceux - ci n’ont beloin que d’une très - médiocre
chaleur pour être dans l’état de.fluidité, & joiiir
conléquemment de l’exercice de leurs propriétés.
Lés fondans en exigent une plus forte, les uns plus,
les autres moins. Il eft vrai qu’il s’en trouve qui demandent
le même degré de feu que le corps à fondre,
comme nous l’avons dit du mélange de deux corps
infufibles par eux-mêmes ; mais ceux-ci fe trouvent
dans l’extrême, qui fait exception non-leulement
avec les menftrues humides qui diflolvent & ne font
point difîous, quoique leurs parties foient divifées
par la même railon qu’elles divifent, mais encore
avec les fondans mêmes, qui doivent être plus fu-
fibles que le corps qu’on veut fondre par leur intermède.
Les corps volatils en font aufli fufceptibles, mais
quelques-uns feulement, & ils le diflipent fitôt qu’itè
ont éprouvé cet état.
Il y a des métaux qui fe calcinent au degré du feu
qui les met en fonte.
Quelle que foit l’intention de l’artifte, il faut toû-
jours que le corps auquel il fait fubir la fufion , devienne
le plus fluide qu’il eft poflible : mais fi cette
condition eft néceflaire à l’égard d’un corps fimple,
à plus forte railon l’eft-elle quand c’en eft un compofé
, comme quand il s’agit de faire un alliage ou
une nouvelle matière.. Ceux dont le génie eft aflez
pénétrant & l’imagination aflez forte pour atteindre
aux points phyfiques du tems, concevront aifément
que dans l’efpace d’un quart-d’heure chaque molécule
intégrante ou principe d’un corps tenu en fonte
bien liquide, fubit un nombre infini de mouvemens
qui méritent confidération. Il eft fouvent indifpen-
fable de foûtenir long-tems cette fluidité, pour defu-
nir d’abord les différens principes métalliques, &
pour les combiner enfuite entr’eux. C ’eft pour lors
que fe font, ainfi qu’au milieu du fluide aqueux, qui
eft le véhicule des corps fermentatifs, ces nombres
prodigieux de courfes rapides de la part des molécules
folitaires Ouréunies, de chocs, de frottemens, qui
produifent enfin ce nouvel arrangement de parties
qui exifte dans chaque molécule intégrante du nouveau
refultat. La defunion préalable qui fe fait des
principes du corps primitif, arrive en conféquence
de leur mouvement, tant fpontané que forcé. C ’eft
à ces différens phénomènes que nous avons donné le
nom d’attraction à l’article Flux. Il eft à fouhaiter
qu’il nàiffe un nouveau Newton qui en pénétré la
nature, & en développe le méchanifine. Si la raifon
inverfe du quarré des diftances a lieu dans la circon-
ftance préfente, l’application en paroît difficile à démontrer.
C ’eft pour les raifons mentionnées , que les expériences
qu’on n’obtient qu’à la faveur de la fufion,
font lujettes à tant de variétés. Si l’on ne connoît ni
le pouvoir de la fonte liquide, ni les avantages de
la forme des vaifleaux, ni la mefure du tems qu’exige
une expérience, & fi l’on ne fait bien entremêler
'& combiner ces différentes conditions, on manque
d’ordinaire tout fuccès. On peut citer pour exemple
la mine perpétuelle de Beccher, toutes les autres
vitrifications graduées, les fufions & réductions répétées,
par lelquelles Ifaac le hollandois f etiroit toujours
quelque peu de métal précieux, & le départ
par la voie feche, ou féparation de l’or d’avec l’argent.
C ’eft dans ces fortes de cas particulièrement
que bon nombre d’artiftes n’ont que trop éprouvé
que quand ils manquoient aux conditions néceffai-
res, ils n’obtenoient rien de ce qu’ils pouvoient Sc
dévoient obtenir. Ce n’eft pas que la réuflite manque
abfolument parce qu’on n’a pas choifi les vaifleaux
de la forme la plus avantageufe, mais ce défaut eft:
au-moins capable de porter des imperfections dans
l’expérience.
Mais il faut encore être bien convaincu que la
quantité des matières apporte une différence dans
l’opération, & c’eft un article de conféquence qui
mérite l’examen le plus réfléchi. Les opérations en
petit donnent des phénomènes .qu’on n’a point dans
les travaux en grand. Il eft vrai que fouvent on ne
fait pas attention à la différence eflentielle qu’il y a
entre une fufion faite dans les vaifleaux fermés, Sc
celle où le métal a le contaCt immédiat des charbons
qui leur fonrniflent la matière corporelle du feu. Mais
il n’en eft pas moins pofitif que la différence infinie
qui fe trouve entre les produits de deux opérations ,
l’une en petit & l’autre en grand dans les vaifleaux
fermés, réfulte de la réciprocité, . de la mefure du
tems, de la fluidité du bain, de la grandeur du vaif-,
feau, & de la raafle du corps qui y eft contenu.
Il eft encore évident, par ce que nous avons dit »’
que la fufion veut être faite dans les vaifleaux fermés,
quand on lui foûmet les métaux imparfaits & les demi
métaux. Sans cette précaution le mouvement qui
leur eft imprimé, leur enleve tout-au-moins le principe
dufeu; Voyt{ Calcination. C ’eft ce mouvement
qui conftitue la fluidité ; & c’eft ici que l’art
l’emporte fur la nature. Ce n’eft pas qu’elle n’ait bien
la puiflance de produire une fufion ou quelque chofe
d’approchant, & même une réduâion, c’eft-à-dire
d’unir le principe matériel du feu à la terre, qui
conftitue un métal avec lui. C ’eft une vérité que perfonne,
je crois, ne révoquera en doute ; mais d’imprimer
à une grande malle métallique le mouvement
le plus rapide, & dans un très-petit efpace de tems,
c’eft ce qu’elle n’a jamais fait; fans compter que
l’art fait aufli combiner la matière du feu dans moins
de tems encore. Voye^ Réduction & Principe.
Nous avons dit à l’article Flux, que ce mouvement
étoit excité par les particules ignées qui pénétroient
la mafle du corps qu’elles embrafoient & fondoient ;
mais Stahl dit précifément tout le contraire. Après
avoir accordé que quoiqu’on ne pût pas donner des
phénomènes du tonnerre une explication qui fatisfit
à tout, il n’en étoit pas moins vrai qu’ils étoient l’effet
d’un mouvement dont on n’a point coutume de
conftater la vérité par fes propres réflexions, bien
loin d’en pénétrer la nature, & dans lequel on ne fa-
voit point aflez démêler ce qui étoit en quelque façon
à la portée de l’entendement humain, il continue
ainfi : Undetanto magis commendari meretur, pen-
fitatio atque contemplatio, quid motus , motus inquamf