^bouteilles fe démontent & s’élèvent quand le pêche
urne veut point exploiter fon gord.
Ces gords ont leurs ailes ou clayonnages d’environ
quatre piés de haut fur vingt-cinq, trente, quarante
, cinquante, jufqu’à foixante-dix brades de
long, il n’y en a qu’à l ’oiieft de la gironde, fur les côtes
de Medoc, oit la côte eft plate Ôc fort différente
de la côte de Xaintonge qui lui eft oppofée. Voyeç
nos figures.
GORDIEN (Noeud) , f. m. (Littérat.) noeud du
'C-har de Gordius qu’AIexandre coupa ne pouvant le
dénoiier : en voici l’hiftoire. Gordius , pere de Mi-
d a s , roi de Phrygie, avoit un char dont le joug étoit
attaché au timon par un noeud fait fi adroitement
dans les tours ôc les détours du lien, qu’on ne pouvoir
découvrir ni fon commencement ni fa fin. Selon
l’ancienne tradition des habitans , un oracle
avoit déclaré que celui qui le pourroit délier auroit
l ’empire de l’Afie. Alexandre pafl'ant dans la ville de
Gordium, ancien ôc fameux féjour du roi Midas,
iouhaita devoir le fameux chariot du noeud gordien,
Ce perfuadant aifément que la promeffe de l’oracle le
regardoit : après avoir confidéré attentivement ce
noeud,il fit plufieurs tentatives pour le délier; mais
n’ayant pu y réuflir , ôc craignant que les foldats
n’en tiraffent un mauvais augure : « il n’importe, s’é-
» cria-t-il, comment on le dénoue ». Alors l’ayant
coupé avec fon épée, il éluda ou accomplit l’orac
le , dit Quinte-Curce yfortem oraculi velelujitvelim-
plevit. Arrien-ajoute qu’AIexandre avoit réellement
accompli l’oracle, & que cela fut confirmé la nuit
même par des tonnerres ôc des éclairs ; de forte que
le prince n’en doutant plus , offrit le lendemain des
facrifices aux dieux pour les remercier de la faveur
qu’ils vouloient bien lui accorder , ôc des marques
authentiques qu’ils venoient de lui en donner. Tout
cela n’étoit qu’un ftratagème qu’AIexandre imagina
pour encourager fes troupes à le fuivre dans fon expédition
d’Afie. (D . JJ)
Gordiens, (monts) Gordioeus mons, (Géog.) chaîne
de montagnes de la grande Arménie, au milieu de
laquelle chaîne Ptolomée donne la même latitude
qu’aux fources du Tigre , favoir j c>d. 40'. Cette
montagne a donné le nom de Gorden ou Gorduene au
pays dont Pompée fit la conquête ; car ce pays étoit
aufli de la grande Arménie, ôc dépendant du roi Ti-
grane. La commune opinion veut que ce foit pré-,
fentement le mont Ararath. (D . J .)
GORDIUM, (Géog. anc.') ville d’Afie dans la
-Phrygie fur le fleuve Sangar ; Etienne le géographe
la nomme Gordicium : peut-être avoit-elle pris fon
nom de Gordius, pere de Midas, qui en avoit fait le
lieu de fa réfidence. Arrien, Xénophon, ôc les hifto-
riens d’Alexandre le Grand, font mention de Gordium
: ce fut-là, difent-ils, que ce roi ne vint à bout
.du noeud gordien qu’en le coupant. Voye^ G ordien
(N oeud). (Z). J . )
GORÉE, ( Géogr.) voye^ ci-devant Go ÉRÉE.
G O R E T , f. m. (Marine.) c’eft un balai plat fait
entre deux planches ôc emmanché d’une longue perche
; on s’en fert pour nettoyer les parties du vaif-
feau qui font dans l’eau.
Les Hollandois ne font pas le goret plat comme les
François: ce font de gros balais cloiiés entre deux
planches amarrées à une corde; on porte cette ma*
chine au bout du vaiffeau, on la met deffous ôc on
la tire par l’autre bout avec le cabeftan ; de forte
qu’en pafl’ant ell» nettoye Ôc gratte le vaiffeau. (Z )
GORETER, v. aCt. (Marine.) c ’eft nettoyer avec
un goret la partie du vaiffeau qui eft cachée dans
l’eau. (Z)
GORGADES, (Géog. anc.') îles du Cap-verd ou
de la côte occidentale d’Afrique, dans lefquellesplu-
fieurs auteurs ont placé le féjour des Gorgones, fur
la relation fabuleufe des Carthaginois, qui y trotfJ
verent des femmes velues fur tout le corps, ôc d’une
fi grande agilité, qu’elles échappoient aux hommes
qui les pourfuivoient à la courfe : ces femmes
pourroient bien être des guenons dont ces îles font
remplies. (Z). J.)
GORGE , f. f. (Anatomie.) partie antérieure d’un
animal entre la tête ôc les épaules, dans laquelle eft
le gofier. Voyc^ Cou ou Col.
Les Médecins comprennent fous le ,mot de gorge ^
tout le creux ou toute la cavité que l’on peut voir
quand une perfonne ouvre la bouche fort grande.
Voyei OEsophage 6* Bouche. On l’appelle aufli
quelquefois ifihme , parce que c’eft un paflage étroit
qui a quelque reffemblance avec ces gorges de montagnes
ou langues de terre que les géographes appellent
ifiJimes. Chambers.
On donne quelquefois ce nom aux mamelles ;
c’eft en ce fens qu’on dit d’une femme, qu’elle a une
belle gorge. Voye^ Mamelle. (Z)
Gorge , (A r t milit. & Fortifications.) en termes
de Fortification, eft l’entrée du baftion,des demi-
lunes, ou autres ouvrages extérieurs. Voye^ Bastion
, Demi-Lune , &c.
La gorge d’un baftion eft ce qui refte des côtés du
polygone intérieur de la place, après qu’on en a retranché
les courtines : dans ce cas, il fe fait un angle
au centre du baftion; tel eft l’angle F K L , PI. I . de
Fortification,fig. i. Voyes^ ANGLE DU CENTRE DU
Bastion. Auxbaftions plats, c’eft une ligne droite
fur la courtine qüi communique d’un flancà l’autre.
Il eft avantageux que la gorge du baftion foit grande
, pour augmenter la capacité du baftion. Voye^
D emi-Gorge.
La gorge d’une demi-lune eft la partie de la conr
trefcarpe fur laquelle elle eft conftruite.
La gorge des autres ouvrages extérieurs, eft l’efi
pace qui eft entre leur flanc attenant le foffé ; ou c’eft
la partie qui les termine du côté de la place.
Toutes les gorges doivent être fans parapet, parce
que les afliégeans après s’en être rendus maîtres,’
s en ferviroient pour fe mettre à couvert des coups
de la place : on fè contente de les fortifier avec des
paliffades, pour éviter une furprife.
Demi-gorge eft la partie du polygone qui eft de*
puis le flanc jufqu’au centre du baftion, comme F K ;
Voye^ Demi-Gorge. Chambers '. (Q )
GORGE, (Hydraulique.) fe dit d’une fondrière ôc
vallee oit l’on a deffein de faire defcendre une conduite
d’eau, ou de la faire paffer fur un aqueduc ,
pour raccorder les deux niveaux. (K )
' Gorge de Pigeon , (Manège.) expreflïon ufî-
tée parmi les Eperonniers, pour défigner une forte
d’embouchure dont la liberté de langue ou Pefpace
qui forme cette liberté, diminue toujours à-mefure
que le canon s’élève ôc jufqu’au point de la terminai-
lon du montant. Il eft des gorges de pigeon brifées
il en eft de non brifées. Voye^ Mors, (e)
* Gorge, (Architecture.) efpece de moulure concave
, plus large ôc plus profonde qu’une fcotie ; ell©
fe pratique aux cadres , chambranles, ôc ailleurs.
La gorge d’une cheminée, c’eft la partie comprife
depuis le manteau jufque fous le couronnement du
manteau ; il y en a de droites ou à-plomb, en adou-
ciffement ou conge, en baluftre,en campane ou cloche.
Voye{ Gorgerin. Chambers.
Gorge ; les Artificiers appellent ainfi l’orifice d’une
fufée dont le cartouche eft étranglé fans être fermé,
ôc dont le trou eft précédé d’une efpece d’écuelle
concave qui fert à contenir l’amorce.
Gorge , en terme de Fondeur de cloches, eft le renflement
compris depuis les fauffures jufqu’au bord
ou arrondiffement de la cloche. Voyc{ la fig. I . PI. de
la Fonderie des cloches, & l'art. Fonte DESCLOCHES.
G qjrge
Gorge, -chei k s Orfcvta en g rofirie; eft un petit
collet qui commence la monture d’un chandelier ou
autre ouvrage ; il peut aufli y en avoir à différens
endroits de cette monture, félon le goût de l’artifte
ôc l’effet qu’elles produifent dans fon ouvrage.
Gorge , (Serrurerie.) ilfe dit de la partie d’un ref-
fort à laquelle répond la barbe du pêne , lorfque le
panneton de la clé eft mû pour ouvrir ôc fermer ; la
gâchette a aufli fa gorge, Voye^ dans nos Planches de
Serrurerie, la gorge du reffort ÔC de la gâchette.
Gorge, (Tourneur.) ce- nom fe donne aux bâtons
tournés qu’on met au bas ôc au haut des planches
ôc des cartes de Géographie qui les tiennent
tendues quand elles font déployées , ôc fur lefquels
on les tourne pour les ferrer.
Gorge , (Vénerie.) on dit d’un chien qu’il a belle
gorge , c’eft-à-dire qu’il a l’aboyement vigoureux ôc
retentiffant.
Gorge, (Fauconnerie.) eft la poche ou fachetfu-
périeur des oifeaux de proie : il faut donner grofle
gorge à l’oifeau, c’eft-à-dire de la viande grofliere Ôc
non trempée dans l’eau, non effuyée, en un mot leur
faire faire une mauvaife chere.
On appelle gorge chaude la viande chaude qu’on
donne aux oifeaux de proie, Ôc qu’on prend du gibier
qu’ils ont attrapé.
On dit aufli donner bonne gorge, quand les Fauconniers
repaiffent les oifeaux ; demi-gorge ou quart
de gorge, félon que l’on les veut traiter.
Enduire ou digérer fa gorge, fe dit de l’aliment que
l’oifeau a pris : on dit, C oifeau a digéré fa gorge , lorf-
que cette gorge paffe vîte ôc que l’oifeau émeutit incontinent
fans prendre nourriture: on tient que c’eft
un mauvais figne, qu’il devient éthique ; ce qu’on
appelle mal fubtil.
G o rge-ro uge , rubeculay erithacus, f. m. (Hijt.
nat. Ornitholog.) petit oifeau qui pefe une demi-
once; il a un demi-pié de longueur depuis la pointe
du bec jufqu’à l’extrémité de la queue ; l’envergure
eft de neuf pouces. La poitrine a une couleur rouge
ou orangée, qui a fait donner à cet oifeau le nom
d e gorge-rouge : cette même couleur entoure les yeux
Ôc la partie fupérieure du bec ; il y a une bande
bleue entre la couleur rougeâtre ôc la couleur du
iefte de la tête ôc du cou. Le ventre eft blanc ; la
tê te , le c o u , le dos ôc la queue, font de couleur
brune , verdâtre ou jaunâtre:, comme dans les grives.
La face intérieure des ailes eft legerement teinte
de couleur orangée ; les barbes exterieures^des
grandes plumes font prefque toutes de la meme
couleur que le dos : les bords intérieurs font jaunâtres.
La queue a deux pouces ôc demi de longueur
, ôc elle eft compofée de douze plumes. Le bec
eft mince Ôc de couleur brune; la langue eft fourchue;-
Tiris des yeux a une couleur de noifette ; les pattes^,
les doigts, ôc les ongles, font de couleur brune mêlée
de noir.
L’hy ver ces oifeaux approchent des maifons pour
chercher à manger : en ete dès qu ils peuvent trouver
de quoi fe nourrir dans les bois, ôc que le froid
ne fe fait plus fentir, ils fe retirent avec leurs petits
dans les lieux les plus deferts. Ils aiment la fohtude:
d’oii vient le proverbe qui d it , « deux gorges-rouges
» ne vivent pas fous le même arbufte » : unicum ar-
bufium non alit duos erithacos.
Cet oifeau fait fon nid parmi les epines, dans les
endroits les plus touffus des bois ôc les plus remplis
de feuilles de chêne, ôc il le couvre avec ces feuilles
: on dit qu’il n’y entre que par un feul endroit,
ôc que toutes les fois qu’il en fort, il ferme l’ouverture
avec les mêmes feuilles. On diftingue le mâle
de la femelle, par les pattes qui font plus noires ,ôc
par quelques poils qu’il a de chaque côté du bec.
£es oifeaux fe nourriffent de petits vers ÔC d’autres
Tome V U .
infeCteS, d’oeufs de fourmis, &c. Willughbi, ornith»
Voye^ Oiseau. ( / )
GORGÉ, ENFLÉ, adj, fynon. (Manège.) des jambes
gorgées, des boulets gorgés. Voye£ Enflure 6*
Jambes, (e)
Gorgé , en terme de Blafon, fe dit d’un lion, d’un
cygne, ou autre animal, dont le cou eft ceint d’une
couronne ; auquel cas l’on dit que le lion eft gorgé
d’une couronne ducale, &c.
GORGER, en terme T Artificier, c’eft remplir de
composition le trou de l’ame d’un artifice ; ce qui ne
fe fait que rarement.
, GORGERE, ou TAILLEMER, f. f. (Marine.)
c’eft une des principales pièces qui compofent la
poulaine ou éperon.
La gorgere s’étend à l’avant du vaiffeau, depuis
l’extrémité du brion ou la naiffance de l’étrave, juf-
qu’à-peu-près au niveau du premier pont, fuivant
dans toute cette étendue le même courant que l’étrave
, fur laquelle elle eft appliquée exactement ;
elle repofo par en-bas fur une dent qu’on ménage fur
le brion ou fur l’étrave à laquelle elle eft liée par
plufieurs chevilles qui font clavettées fur virole au-,
dedans du vaiffeau.
A la hauteur du premier pont, la gorgere quitte
i’étrave dont elle s’écarte en formant une grande
gorge qui remonte à-mefure qu’ elle, s’éloigne du
vaiffeau ,Ôc va fe terminer à la figure.
Le dehors de la gorgere repréfente une efpece de
confole qui vient fe terminer par-ei>bas à la dent
que nous avons dit être fur l ’extrémité du brion ou
à la naiffance de l’étrave.
La gorgere eft formée par deux ou un plus grand
nombre de pièces qui ont la même épaiffeur que l’étrave
, à l’endroit où elles la touchent, ÔC qui diminuent
un peu d’épaiffeur à-mefure qu’elles s’en écartent
: toutes ces pièces font liées l’une à l’autre par
des empatures, ôc retenues avec des chevilles de
fer. Voye^ PI. IV . fig. i . la gorgere ou taillemer , cottèe
’S3- (2) . V K f e j T - f GORGERET, f. m. mftrumehtde Chirurgie qui fert
dans l’opération de la taille, pour introduire les te-
nettes dans la veflie ;fon corps eft un canal en forme
de gouttière longue de cinq pouces : fon commencement
ou fa partie la plus large a environ huit lignes
de diamètre ôc trois lignes Ôc demie de profondeur ;
il va enfuite en diminuant infenfiblement de largeur
ôc de profondeur, fe terminer par une coupe ronde.
La cavité de cette gouttière eft exactement ceintrée
ôc polie, ôc fes ailes ou parois font aufli fort polis ,
afin de ne caufer aucune irritation aux parties. L’entrée
du canal eft coupée en talud de l’étendue d’un
travers de doigt.
L’extrémité antérieure eft une petite crête qui s’élève
doucement du fond ôc du milieu de la fin de la
gouttière dont nous venons de parler ; elle a environ
feize lignes de longueur dans le canal, ôc fa hauteur
a près de deux lignes en fortant du canal, où elle
forme une languette de quatre lignes de longueur fur
deux lignes ôc demie de largeur, recourbée de de**
hors en-dedans, plate fur les côtés, ôc arrondie par
fon extrémité.
L’extrémité poftérieure de cet infiniment eft arbitraire
; elle eft communément en croix, comme le
manche des conducteurs. Nous avons fait graver ,
P I , IX . fig. (). un gorgerce fort étroit de l’invention
de M. le Dran : le manche eft en forme de coeur. Il
préféré ce petit gorgeret, parce qu’il fe tourne aifé*
ment dans la veflie, comme il le juge à-propos, pouf
diftinguer autant qu’il eft poflible les furfaces Ôc le
volume de la pierre ; il tourne enfuite la cannelure
du côté de la tubérofité de l’ifchion, ôc il y fait couler
fon petit couteau (fig . / q.) , pour incifer la prof«;
tate ôc le cou de la veflie»
B B b b b