F o u g è r e , forte d’agrémens dont les femmes ornent
leurs ajufteniens & leurs habits.
Fo u g è r e s , (Géog.) petite ville de France en Bretagne
fur le Coelnon, entre Rennes, Avranches,8c
Dole aux confins de la Normandie 8c du Maine ; fon
nom lui vient, félon M. de Valois, de ce que fes environs
étoient autrefois remplis de foilgerc. Longit.
s G, 22 . tarit. 48. 2,0.
Elle eft la patrie de René le Pais , né en 1636,
mort en 169,0 ; c’étoit un écrivain tres-médiocre, qui
donnoit comme Voiture, dont il étoit le finge, ians
avoir certaines grâces de fon modèle , dans un mauvais
goût de plaifanterie. On fait à ce fujet le vers
ironique de Defpréaux ,fa t . iij.
Le Païs fans mentir ejl un bouffon plaifant.
(Z>. J .)
FOUGON, f. m. (Marine.) les matelots du le-
vant fe fervent de ce mot pour fignifier le lieu où l’on
fait la cuifine dans certains petits vaiffeaux.Leyôago/z
des galeres eft dans le milieu des bancs. ( Z )
* FOUGUE ,f. m. (Gramm.) mouvement de l’a-
me impétueux, court, 8c prompt ; il s’applique à
l’homme 8c aux animaux : l’homme 8c le cheval ont
leur fougue. On l'employé pour défigner cet emportement
li ordinaire dans'la jeuneffe ; 8c c’eft en ce
fens qu’on dit, la fougue de Page : on dit aufli d’un
poete, i l ejl dansfa fougue.
FOUGUE, (Marine.) mat de fougue ou foule , c’eft
le mât d’artimon. Voye[ Ma t . ( Z )
Fougue y vergue de fougue ou foule ; c’eft une vergue
qui ne porte point de voiles , 8c qui ne fert qu’à
border 5c étendre par le bas la voile du perroquet
d’artimon. Voye[ VERGUE, Marine, PI. 1. n°. 42. suF
ougue, fo u le , perroquet de fougue , c’eft le perroquet
d’artimon. Voye^ M a t , 6* Marine , PI. I . n°,
4 5 . ( Z )
F o u g u e , (Ar tificier .) les Artificiers appellent
ainfi des ferpenteaux un peu plus gros que les lardons,
qui ont un effet plus varié,changeant fubitementde
vîteffe 8c de direftion. Voye^ La r d o n .
Ces variétés peuvent être caufées de plufieurs
maniérés; i° . par un changement de compofition ,
en mettant alternativement une charge de matière vive
8c une de lente, en les foulant également.
i° . En foulant la même matière inégalement, &
donnant plus de coups de maillets fur i’ une que fur
l’autre.
30. En donnant du paffage au feu dans une charge
, 8c non1 point à l’autre ; ce qui fe fait en mettant
un pouce, par exemple, de charge maftive , 8c
enfuite une autre charge bien foulée 8c percée d’un
petit trou au milieu, avec une meche de vilbrequin:
le feu s’infinuant dans le trou, pouffe la fougue, 8c
trouvant le maflif, qu’il ne peut pénétrer que fuccef-
fivement, perd fon mouvement, puis le reprend ; 8c
ainfi de fuite.
On voit que par ce moyen, en variant la longueur
des parties percées 8c des maflives , on peut varier
l’ aftion du feu comme l’on veut, 8c finir par un pétard,
comme aux ferpenteaux. La compofition de
cette efpece de ferpenteaux doit être un peu plus foi-
ble, c’eft-à-dire plus mêlée de charbon que celle des
petits, parce que les trous augmentent le feu par fon
extenfion fur une plus grande quantité de matière.
* Fo u g u e , Fo u a n n e , A nfo u s a l in , termes
fynonymes de Pèche, ufités dans le reffort de l’amirauté
de la Roehelle.
La pêche à la fouanne y fougue yfalin , fe fait la nuit
au feu fur les vafes à la baffe eau. Les Pêcheurs choi-
fiffent les nuits les plus fombres 8c les plus obfcu-
res ; alors ils fe muniffent de torches ou bouchots &
brandons de paille ou de bois fec qu’ils tiennent de
la main gauche, 8c de la droite ils dardent avec la
fouanne les po'iffons qu’ils apperçoivent : ils font aufli
cette même pêche dans l’enceinte des parcs de pierre
ou éclufes, 8c prennent ainfi les poiffons que la marée
y a laiffés en fe retirant.
FOUILLE, f. f. (Architecture.) fe dit de toute ou.
verture faire dans la terre,foit pour une fondation,
ou pour le lit d’un canal, d’une piece d’eau, &c. On
entend par fouille couverte le percement qu’on fait
dans un mallif de terre, pour le paffage d’un aqueduc
ou d’une pierrée. (P )
Fo u il l e des terres y (Agriculture.) aélion de remuer
les terres pour en connoître le fond, le mettre
en état d’y recevoir diverfes plantes, fk l’ajneliorer
en y faifant des tranchées pour des paliffades., des
couches lourdes, ou autres projets d’agriculture.
Voici comme on fe conduit communément dans la
pratique du jardinage pour fouiller les terres.
On fait d’abord fur le terrein qu’on veut fouiller y
line tranchée large de trois ou quatre piés pour un
homme ‘profonde de deux piés 8c demi ou trois piés,
félon que le terrein le demande, c’eft-à-dire lèlon
qu’il y a de bonnes terres. Dans les endroits où il
n’y a qu’un pié 8c demi, on ôte cette terre de la
tranchée,8c on pioche dans le fond environ un de-
mi-pié de la mauvaife terre y foit pierrotis, ou autre
choie qu’on y laiffe.
Cela fait, 8c lorfque cette tranchée, qui doit avoir
environ quatre piés de longueur, eft vuidée., onia
remplit d’autant de terre , qu’on prend en fuivant
toujours fon,chemin; de forte qu’on fait confécuti-
vement une fécondé tranchée, puis une troifieme,
8c ainfi du refte , julqu’à ce qu’on foit au bout du
morceau de terre qu’on veut fouiller. Si on eft plufieurs
, on lé met tous de front, 8c chacun ouvre tout
de fuite une tranchée large , comme on l’a dit. On
continue de même ; 8c comme la derniere tranchée
refte toujours à remplir, on fe fert pour cela de la
terre qu’on a tirée de la première tranchée, 8c qu’on
tranfporte dedans, ou dans des broüettes ou dans
des hottes. La fouille des terres contribue à l’accroif-
fement des plantes ; les habiles jardiniers en font af-
fez convaincus par l'expérience. (D . J .)
FOUILLER, fe dit, dans l'art militaire, d’une recherche
exacte faite dans une v ille . un village, ou un
bois dans lequel une armée ou un détachement de
troupes doit paffer, pour examiner s’il n’y a pas
d’ennemis. Tout commandant de troupes prudent
& expérimenté ne s’engage jamais dans aucun lieu
couvert, fans l’avoir fait reconnoître 8c fouiller auparavant.
Les bois fe fouillent en les parcourant
exactement, en vifitarft les lieux creux 8c les ravins
qui peuvent s’y trouver, 8c où i’ënnemi pourroitfe
cacher. Pour les v illages, on vifite les mailbns, les
caves, les greniers, les granges, 8c enfin tous les
lieux propres à le dérober à la vue. On ne doit pas
fe contenter d’entrer Amplement dans les granges 8c
les greniers, il faut culebuter une partie du fourrage
qui y eft renfermé , 8c donner dedans des coups de
bayonnette ou de hallebarde ; afin de s’affurer qu’il
n’y a perfonne de caché. (Q)
F o u il l e r , v . neut. (Hydrauliq.) c’eft chercher
l’eau, la fuivre quand on en trouve toujours en remontant
, afin de la prendre le plus haut qu’il fepeut.
(K ) ' . 1 ■ I y
FOUINE yfoyna, f. f. (Hiß. nat.) animal quadrupède.
La fouine, martes fagorum, ÔC la marte, martes
abietum , different l’une de l’autre en ce que la première
eft plus brune, 8c qu’elle a la queue plus grande
8c plus noire. Sa gorge eft blanche , 8c celle de la
marte eft jaune : les peaux des martes font beaucoup
plus cheres que celles des fouines ; ces animaux font
gros comme des chats, mais ils ont le corps plusalon-
gé,lesjambes8c les ongles plus courts. La fouine eft
«arnacïere ; elle tue les poules 8c mange leurs oeufs;
elle eft très-legere, 8c elle s’infinue, comme la belette
, dans des ouvertures fi étroites , que l’on ne
croiroit pas qu’elle pût y entrer: aufli a-t-elle été mi-
fe par les nomenclateurs dans le genre des belettes,
genus mufiellinum vermiruumve, avec le putois le furet,
la genette, &c. Lesexcrémens de la fouine ont
une odeur forte & pénétrante, que l’on a comparée
à celle du mufe : cet animal eft lauvage ; cependant
on l’apprivoife aifément lorfqu’on l’éleve dans les
maifons. Raii Jynop. meth. animalium quadr. Voyeç
QUADRUPEDE, ( ƒ )
F o u in e , (Pelleterie.) la peau de la fouine fait une
partie du commerce de la Pelleterie ; on l’employé à
différentes fortes de fourrures, comme manchons,'
palatines, doublures d’habits, &c. on les met au nombre
des pelleteries communes appellées fauvagines.
On trouve dans la Natolie une lorte de fouine dont
le poil eft fin 8c très-noir ; elles font fort eftimées
pour les belles fourrures.
FOLlLE, f. f. attelier 8c manoeuvre où paffent les
draps, après qu’ils ont été fabriqués au métier. Voy.
à T article L a in e , Ma n u f a c t u r e en L a in e ..
F o u l e s , (Géog.) peuples d’Afrique dont les voyageurs
écrivent le nom diveH’ement, Faluppos, Felup-
pesy FloupeSy&c par les François Foules. Ces peuples
habitent au nord 8c au midi du Sénégal; mais d’ailleurs
nous les connoiffons fi peu, que quelques voyageurs
nous aflurent qu’ils font mahométans 8c affez
civilifés, tandis que d’autres prétendent qu’ils font
payens 8c fauvage'slfOn convient en général que le
pays des Foules abonde en pâturages, en dattes, 8c
mil, 8c que ces peuples tiennent le milieu pour la couleur
entre les Maures 8c les Negres, moins noirs que
Ces derniers, 8c plus bruns que les premiers. (D .J .)
FOULÉ , voye^ l'article FOULER.
* Fo u l é , adj. pris fubft. chez les Rafiineurs de
fucre; il fe dit d’un pain, lorfque l’humidité de l’eau
qu’on n’a pû fuffifamment égoutter à caufe des grandes
chaleurs, en a fait affaiffer 8c fondre la pâte fur
les lattes de l’étuve. Voye[ Pâ t e & E t u v e .
* FOULÉE, f. f. terme de Chamoïfeur ; il fe dit d’une
certaine quantité de peaux de chevre ou de mouton
, paffées en huile 8c. mifes en pelote, pour être
portées dans la pile du moulin. La foulée eft communément
de foixante pelotes , 8c la pelote de quatre
peaux. Voye{ l'article CHAMOISEUR.
* Fo u l é e , (Vénerie.) c’eft la trace legere que le
pié de la bête a laiffée fur l’herbe, les feuilles, le fable
, ou la terre : on dit aufli foulure.
* FOULER, v . aû. (Gram.) au fimple ypreffer fortement,
{oit avec les piés foit avec les mains, foit
avec un inftrument ; ce-verbe a un grand nombre
d’acceptions différentes. On eft foulé dans un grand
concours de monde ; on foule le drap, la vendange,
le chapeau, la terre : au figuré, on foule les peuples,
lorfqu’on les charge d’impôts exceflifs; on foule la
gloire aux piés, par l’extrême mépris qu’on en fait ; U
le dit aufli de la vertu, de fes devoirs, &c.
* F o u l e r , chez les Chapeliers, c’eft preffer le feutre
fur une table de foule ou fur un fouloir avec le
roulet, à l’eau chaude, chargée de la lie des Vinaigriers.
On ajoute à l’eau la lie exprimée des Vinaigriers
, parce qu’il faut pour amollir les poils & d’autres
fubftances animales, un degré de chaleur fupé-
rieur à l’eau bouillante, que la lie donne à l’eau. Il
en eft de cette manoeuvre ainfi que de toutes les dif-
folutions de fels dans l’eau. Voye%_ les articles C h a p
e a u , R o u l e r .
* Fo u l e r l e C u ir , terme de Corroyeurt c’eft une
des préparations qui fe réitèrent fouvent dans la fabrique
des cuirs corroyés.,
On foule les cuirs une première fois avec les piés,
après qu’ils ont féjourné pendant quelque teins dans
une cuve pleine d’eau ; cela s’appelle, en terme du
metier , foulerpour amollir. On fait la même opération
une fécondé fois ; ce qui fe nomme fouler pour retenir;
8c enfin on foule les cuirs une troifieme fois,
après leur avoir donné le fuif ; 8c c’eftfouler pour crépir.
Voye{ lafig. A de la vignette du Corroyeur.
Fo u l e r le C uir , terme de Hongrieùr, c ’eft
agiter & preffer le cuir en marchant deffus', dans un
cuvier long fait en forme de baignoire , où l’on a
mis de l’eau chaude imprégnée de lèl & d’alun qu’on
ÿ a fait diffoudre.
* F o u l e r le D r a p , voye^ à l'article L ain e les
ouvrages de manufacture en laine.
* FOULERIE, f. f. attelier où on foule & où l’on
prépare des draps pu des étoffes. Voyc%_ Fo u l o n .
Ce mot s’entend principalement du moulin à foulon
: ainfi quand on dit, il faut porter un drap, une
ferge, &c. à la foulent, on veut dire qu’il faut les
envoyer au moulin, pour y être dégraiffés, foulés,
ou dégorgés. Voye^ l'article L a in e , Ma n u f a c t u r
e en L a in e .
* Fo u l e r ie , chez les Chapeliers 9 c’eft l’attelier
où font drefféès les fouloires, & où le fourneau 8c
la chaudière à fouler font placés. Au milieu de la
foulerie eft la chaudière, qui contient jufqu’à quatre
ou cinq féaux d’eau : il y a tout-autour des fouloires
plus ou moins, félon le nombre des compagnons ; enfin
fous la chaudière eft le fourneau.
Ces atteliers fe nomment plus ordinairement batteries.
Voye[ C h a p e a u .
* FOULOIR, f. m. inftrument avec lequel on
foule. Le fouloir des Chapeliers le nomme roulet. Voy.
R o u l e t , & les figures des Planches du Chapelier.
* FOULOIRE, f. fi c’eft ainfi qüe les Chapeliers
appellent la table fur laquelle ils foulent leurs chapeaux;
elle eft faite comme un étau à boucher, c’eft-
à-dire arrondie par-deffus ; mais avec cette différence
, qu’elle eft élevée du côté de l’ouvrier qui foule,
& en pente du côté de la chaudière où elle eft fcel-
lée, afin que la lie dont on fe fert pour fouler les
chapeaux , puiffe retomber dans la chaudière. Voyeç
l'article C h a p e a u , & les Planches du Chapelitr.
* FOULON, ou FOULONIER, f. m. (Draperie.)
ouvrier que l ’on employé dans les manufa&urespour
fo u le r , préparer, ou ne ttoy er les d rap s , ratines, fer-
ges, 8c autres étoffes de laine, par le moyen d’un moul
in , pour les rendre plus épaiffes, plus c om p a r e s ,
8c plus durables. Voye{ Fo u l e r .
La fonâion des foulons, chez les Romains, étoit
de laver , nettoyer, 8c de mettre les draps en état
de rendre fervice ; ils jugeoient ce métier d’une fi
grande importance, qu’il y avoit des lois formelles
qui preferivoient la manière dont cette manufa&ure
devoit s’exécuter : telle fut la loi metalla defullonibus.
Voye[ aufft Pline, l. VII. cap. Ivj. Ulpian, leg. x ij.ff.
de furtis, l. X I I I . § . S. Lo cati, /. X I I . § . C. ff ,
&c. Chajnbers,
* Fo u l o n , terre à foulon, c’eft: ainfi que l’on appelle
une terre fo flile , graffe, 8c onéhieufe, abondante
en n itre ,q ui eft d’un très-grand iifage dans les
manufaéhires d’etoffeS de laine. Voyeç T e r r e .
Elle fert à nettoyer ou àécurer les draps,-les érof-
fes, &c. à repomper toute la graiffe & toute- l ’huile
néceffaire à la préparation des étoffes de laine. Voy.
L a in e , C a r d e r , T i s t r e , ou Fa b r iq u e r a u
M é t ie r , D r a p ou Et o f f e , &c.
On tire une grande quantité de terre à foulon de
certaines foffes proche Briçh-hill en Staffordshire,
province d’Angleterre, de même que'près de Riegata
enSurry »proche Maidftone dans le comté de Kent j
proche Nutley & Petworth, dans le comté de Sufi-
ie x , 8c près de "Wooburn en Bedfordshire.
Cette terre eft abfolument néceffaire pour bien
préparer les draps ou les étoffes de laine ; c’eft pour*