
*jar confcquëîït comprimé par le poids de l’éaü À B ,
de forte que fa force élaftique pouffe en-bas par le
tuyau G L l’eau, qui le trouve dans le baffin F, L eau
coulant alors par le tuyau G L dans le fécond baffin
inférieur M ( qui eft féparé du baffin C par une cloifon
O Q , placée entre les deux tuyaux ) , pouffe en-
haut l’air qu’il contient par le tuyau N P ; cét air
paffe dans le fécond baffin fupérieur , 6c étant alors
comprimé par l’eau , qui eff dans le tuyau G L , il
pouffe l’eau par fa force élaftique dans le tuyau R S,
en forme de’jëtk Muffch. § . /j#/.
Fontaine'du vafe dont on tire autant de vin que Von ;
y verfe d'eau , de force qiie Veau paroît changée en vin.
Le petit vafe B M (fig. 26. n°. 2. ) a une cloifon
C D . On emplit d’abord la cavité inférieure avec .
du vin par un petit trou qui elt dans le fond, & que
l’on ferme à l’aide d’une vis N. Le tuyau fupérieur
A B P , s’étend jufqu’à la cloifon CD ; on y verle dé
l’eau, qui comprime par fon poids l’air renfermé dans
cette cavité fupérieure , 6c le force de paffer par
l’autre petit tuyau vS1 qui pénétré à-travers la cloi-
fon jufqu’à la cavité inférieure-, cet air comprime
par conféquent le vin de la cavité inférieure , lequel
il fait monter dans le petit tuyau G C ,6c coupler
enfuite par le petit robinet O. Muffch. §. ‘ 3 88\
Fontaine de Sturmius , laquelle joue ou s'arrête a
la volonté de celui qui la fait aller. A B B (fig. a i . n°
3 .) eff un vafe exagone, haut & creux, fermé en-haut
& en-bas > il y a au milieu un tuyau D C , ouvert
de chaque côté, & qui monte prefque jufqu’en-haut
dans le vafe proche de C : on voit au-bas fur les
côtés fix petits tuyaux fort menus K K , qui fortent
hors du v afe, & par lefquels l’eau s’écoule. Le bout
inférieur du tuyau proche de D , s’ajufté exa&ement
en E dans un autre tuyau E F , fermement attaché
au baffin M ,• ce tuyau E F eù. percé en-bas & de côté
proche de F : il fe trouve encore dans le' baffin,
dire&ement au-deffous du tuyau E F , une autre ouverture
comme G , par laquelle l’eau qui eff tombée
dans le baffin, après s’être écoulée par le trou F ,
commence à fe dégorger dans un autre vaiffeau N:
on peut fermer exactement cette ouverture (? à l ’aide
d’une longue couliffe G L . Lorfqu’ori veut emplir
d’eau cette fontaine, on la tire du tuyau E F ,-e n
ôtant le tuyau £ C de l’ouverture E , & , après l’avoir
renverfée, on y verfe de l’eau par le tuyau D C
jufqu’à ce qu’elle foit pleine : on la retourne enfuit
e , & on la remet dans le tuyau E F ; te poids de
l ’eau la fait alors couler par les petits tuyaux K K.
Lorfqu’on tire la couliffe G L dehors, de forte que
le trou de la couliffe & le trou G s’ajuftent l’un fur
l’autre, alors l’eau qui vient des tuyaux K K peut
paffer librement par ces trous & tomber dans le baffin
N , 6c fontaine continuera de couler auffi long-
tems que le baffin A B B peut fournir de l’eau. Mais
quand on bouche un peu le trou G par la couliffe L ,
en forte que l’eau qui tombe par K K ne puiffe paffer
en même quantité par G , le trou F(e trouve enfin
bouché par l’eau, ce qui empêche en même tems
que l ’air ne puiffe pénétrer dans le tuyau D C , ni
dans le vafe A B B ; l’eau cependant ne ceffe de s’écouler
par les tuyaux K K , jufqu’à ce que l’eau du
vafe A B B , avec l’élafticité de l’air raréfié dans ce
vafe , fe trouve en équilibre avec la preffion de l’at-
anofphere, qui agit contre les ouvertures des tuyaux
K K , 6c empêche alors l’eau de s’en écouler : durant
ce tems, l’eau continue de s’écouler par les ouvertures
F , G y dans le tuyau N ; auffi-tôt que l’eau du
baffin MM commence à devenir fi baffe , qu’il peut
s’introduire de nouvel air par l’ouverture F dans le
tuyau D C & dans le vafe A B B , il agit de nouveau
fur l’eau qui s’écoule par les petits tuyaux K K , comme
auparavant, en plus grande quantité que les ouvertures
G 6c F n’en peuvent abforber. ce qui eff
càufe qu’elles fe bouchent une fécondé fols, & aifiïî
de fuite, de forte que le tariflément 6c l’écoulement
de l’eau fe font ainfi alternativement. Muffc. § . i ig o é
La deicription de la plupart de ces fontaines , eft
tirée foit en entier, foit par extrait,de l ’Effai de phy-
fique de M. Muffchenbroek. Nous ne parlons point
des fontaines intermittentes artificielles ; on a fuffi-
famment vu à Farticle Singularités des Fontap
nés , comment l’art peut les imiter à l’exemple de
la nature.
Les propriétés des fyphons fournifferit auffi des
fontaines curieufès; •
■ Soit par exemple un vafe A G B F (fig. 2S. n°. Si
Hydraul. ) , dans lequel on ait ajuffé un fyphon ou
tuyau recourbé à branches inégales, dont la plus
longue branche D E iorte du vafe, 6c dont l’autre
foit ouverte en C près du fond du vafe fans toucher
à ce fond ; qu’on verfe de l’eau dans ce vafe , elle
montera en même tems dans le fyphon C D par l’ouverture
C y 6c dès que l’eau en s’élevant fera arrivée
dans le fyphon & dans le vafe au niveau du point
D , alors par la propriété du fyphon toute l’eau du
vafe s’écoulera par la jambe la plus longue D E . Si
donc on place fur le haut du vafe une figure dont
les levres loient au niveau du coude D , il eft évident
que l’eau s’écoulera dès qu’elle fera arrivée à
l.i hauteur des levres de cette figure c ainfi la figure
pourra repréfenter une efpece de Tantale. Voilà le
principe général, dont on peut varier l’application
en autant de maniérés qu’on voudra, entre autres
par celle qui eft expliquée dans l’Effai de phyfique
de M. Mulfchenbroek, § . igyG. Il eft facile par la
conftruâion de la fontaine, de dérober le jeu du fyphon
aux fpeftateurs.
On peut voir dans les livres de Phyfique, différentes
autres efpeces de fontaines artificielles • mais
voilà les principales. (O)
Fontaines artificielles, (JW.)font auffi né-
ceffaires à l’entretiendes jardins qu’à leur embelliffe-*
ment. Elles forment des jets,des gerbes,des pyramides,
des nappes, des cafcades,des buffets; & les morceaux
de fculpture qui les accompagnent ordinairement,
en font à'nos yeux des objets enchanteurs.
- On les üidnbuQ zn fontaines jailliffantes, en eaux
plates, en fontaines rocaillées en baffins, à l’italienne,
à l’égyptienne,& autres. Voye[ l'article fuivXFL)
Fontaines , ( Architecl.) fous ce nom on entend
auffi-bien la fouree qui produit l’eau que le monument
qui la reçoit ; mais par rapport à l’art de bâtir*
& aux diverfés formes 6c fituations de ces monu-
mens, on les appelle fontaines couvertes , découvert
tes , j aillifantes , pyramidales, rujliques, en grottes y en
buffets 3 ifolées , adoffèes , engagées , flanquées , angu-
Lu res, 6cc.
Communément le fculpteur a autant de part que
l’architefte à la compofition de ces fortes d’édifices *
principalement lorfqu’il s'agit d’une ordonnance allégorique
ou fymbolique, à l’ufage de la décoration
des jardins de propreté , comme il s’en voit à
Verfailles, ou à celle des fontaines jailliffantes defti-
nées à l’embelliffement des places publiques ; telles
qu’il s’en voit dans prefque toutes les villes d’Italie ,
I 6c dont l’énumération, le goût du deffein, 6c la perfection
de l’exécution font connus de tous.
En France, il femble que nous ayons pris foin
d’ignorer c es derniers genres de monumens ; car à
l’exception des fontaines qui parent nos maifons
royales, & dont les deffeins font de la compofition
de le Brun, & de plufieurs fculpteurs habiles du dernier
fiecle, toutes celles qui décorent cette capitale,
prouvent notre infuffilance à cet égard. Il femble même
que nos architeûes ayent négligé cette partie de
leur art, au point d’avoir abandonné aux entrepreneurs
le deffein de ces fortes d’édifices ; le plus grand
nombre des fontaines qui fe voyènt à Paris dans ce
dernier genre, étant d’une compofition triviale,
d’une conftruétion très-négligée, 6c d’une ordonnance
au-deffous du médiocre.
Ce qui eft certain, c’eft que les deux feuls mo-
humens de cette efpece , qui foient dignes de quelque
confidération , font la fontaine des faints Inno-
cens rue S. Denis , & celle de la rue de Grenelle
fauxbourg S. Germain; encore faut-il convenir que
la première a été exécutée par Jean Goujon , 6c la
fécondé par Edfne Bouchardon, dont les noms feuls
font l’éloge. Nous obferverons néanmoins que le mérite
effentiel de ces deux ouvrages, confine dans la
perfection de la Sculpture , 6c non dans l’ordônnan-
ce de l’Architeélnre ; en effet , que lignifient l’application
de l’ordre corinthien dans la décoration
de celle des faints Innocens, & l’ordre ionique employé
dans la fontaine de Grenelle? Jufqu’à quand fe
croira-t-on permis de négliger l’efprit de convenance
, dans l’ordonnance de nos édifices ? Pourquoi
des ouvrages qui intéreffent la gloire de la nation,
le progrès des Arts, 6c la fplendeur des régnés de
nos rois, ne font-ils pas jugés, avant leur exécution
, par les académies raffemblées ? Quel bien ne
réfulteroit - il pas , pour la perfection des monumens
qui ornent la capitale, fi nos architectes, nos fculpteurs,
nos peintres, les amateurs , les hommes à
talcns dans chaque genre, fe communiquoientleurs
productions, certains jours de l’année , pour y délibérer
fur les avantages, le choix', la forme, 6c la
compofition de nos bâtimens ? En un mot tous les
hommes habiles ne devroient former qu’un corps.
Cette reunion d’avis, de fentimens importe plus qu’on
ne s’imagine. Tout ouvrage public intéreffe les
Artiftes. C ’eft par ce moyen feul que la France peut
fe fignaler , & que les foins , la vigilance de notre
directeur général peuvent être fécondés utilement,
& tourner au profit de la fociété. ( P )
* Fontaine domestique; il y en a de plufieurs
efpeces : nous allons décrire les principales. Toutes
fe peuvent définir, un vaiffeau qui contient l’eau def-
tinée à la boiffon 6c aux autres ufages d’une maifon. i
Il y a d’abord les fontaines fimples: ce font des va-
fes de cuivre rofette, étamés en-dedans. On y diftin-
gue trois parties ; celle d’en-bas, ou le pié ; celle qui
s’eleve au-deflus, ou la cuve de fond ; & celle qui eft
au-deffus de la cuve de fond, à laquelle on adapte
le couvercle, & qu’on appelle gorge. Elles font chacune
d’une feule p iece, fans foudure fur la hauteur ;
le chauderonnier qui les travaille les a embouties ou
retreintes félon la forme qu’elles exigent. Le pié eft
bordé à la partie inférieure d’un ourlet qui couvre
une baguette de cuivre, & non de plomb ou de fer î
c’eft un reglement général pour toutes les parties
couvertes d’un ouvrage de chauderonnerie : le bord
fupérieur du pié formé en dr a seoir, reçoit la cuve
de fond.
La cuve de fond entre dans le drageoir du pié ;
elle eft d’une feule piece, fond 6c parois : elle a donc
été prife dans une plaque, emboutie, retreinte, 6c
réduite par ce travail à la forme d’un cylindre , qui
a un peu plus de hauteur que de bafe. A un pouce 6c
demi, plus ou moins du fond, on pratique une ou-*
verture ; on y releve un ornement extérieur quelconque
; cet ornement s’appelle la bojfc ; & c’eft à
l’ouverture que cet ornement entoure, qu’on adapte
le robinet. On conçoit que la partie fupérieure de la
cuve de fond eft en drageoir, afin de recevoir la
g°rge.
La gorge peut êtte regardée comme prife dans
une cuve de fond dont on auroit percé le fond. Sa
partie inférieure doit entrer jufte dans le drageoir
de la piece précédente : cette partie eft emboutie,
reiremte, 6c bordée d’un ourlet femblable à celui
du pié ; cét ôiiiriet eft reçft dans le éoftvefclé.
t e couvercle éft un dôme dont la forme varie félon
e goût de 1 ouvrier : il eft bordépar en-baj d’un ourl
e t , & il porte i fa partiè inférieure une poignée
qu on appeUepomnïet/g, La pommelle éft au centre
du dôme, à I extérieur, & fort à prendre & à plai
cer te couvercle. 1 r
vees à clous deux plaques de cuivre qu’on appelle
porte-mains; ces plaques retiennent deux anneaux ciu’-
on appelle mains, & qui fervent à porter la fontaine
Voilà U fontaine flUiple. Elle eft placée fur un pié
de bois. La cuve de fond eft foudee an pié'; & la
gorgé à la cuve de fond, La foudure eft d%ain;: on
le fert dé la même fouduïe pour fixer à demeure le
robinet dans le trou de la boffe.
On voit par-là que l’intérietir d’une fontaine pareille
ne peut être étamé avec trop de foin : mais jamais
1 etamage ne préviendra tout le danger ; parce
que, quelque parfait qu’il foit, c’ eft toujours un crible,
dans les petits trous duquel le verd-de-gris fe
forme imperceptiblement: & que l’étaih lui-même
n eft jjas un métal tout-à-fait innocent. Voye? les articles
Et a m er , Cuivre , & Étain : & d’ailleurs,
fi vous mettez de l ’eau bourbeufe dans ces fontaines
fimples, elle n’en fortira jamais bien claire.
La falubrité a fait d’abord imaginer des fontaines
de cuivre fablées , qui clarifiaffent l’eau ; & enfuite
des fontaines de plomb, à fable & à éponge, qui enflent
l’avantage des donner des eaux limpides 6c
d obvier au danger du cuivre & de l’étain.
P? lvîiPe ^aire un.e B 9 iufte de la fontaine dé cuivre
fablee, il faut imaginer une fontaine fimplé, telle
que nous venons de la décrire, dont l’intérieur foit
partage en trois efpaces différens par deux diaphragmes
; ces diaphragmes que le chauderonnier appelle
pannaches, font des limbes du diamètre de la fontaine,
à l’endroit où ils doivent être fixés : ils font percés au
centre d un trou circulaire ; 6c les bords de ce trou
fontrelevés, & peuvent recevoir un couvercle. Le
premier diaphragme eft fondé un peu au-deffous de
la jonéhon de la gorge & de la cuve de fond ; il eft
traverfé d’un tuyau placé à fon bord ; ce tuyau eft
d’un pouce de diamètre, ou environ ; il eft foudé au
diaphragme ; il fe rend au fécond diaphrâgme ; il lé
traverle pareillement , 6c lui eft fondé comme au
premier : ce tuyau fe nomme ventoufe 3 il s’élève jul-
qu à 1 ourlet de la gorge, où il eft arrêté par une foudure.
Son ufage eft de donner fortie à l’air contenu
dans la partie inferieure de la fontaine, à meftire que
cette cavité fe remplit d’eau filtrée.
Le diaphragme fupérieur doit avoir fon Ouverture
plus grande que l’inférieur, afin que le couvercle de
celui-ci puiffe paffer par l’ouverture de celui-là.
Le diaphragme ou pannache inférieur eft foudé à
la cuve de fond, comme le fupérieur ; fa diftance au
premier eft d’environ cinq à fix pouces : il a auffi fon
couvercle.
Il faut que toutes ces pièces, tuyaü, pannache,
couvercle, foient bien étamées.
On remplit de fable l’ifitervalle compris entre les
deux diaphragmes ; l’inférieur eft fermé de fon couvercle.
Le fable placé, on ferme le fupérieur du lien ;
on met encore une certaine hauteur de fable fur celui
ci , 6c l’eau réfide fur le fable.
L’eau fe filtre à-travers le premier fable, s’infinué
entre le joint du couvercle du diaphragme fupérieur
& le rebord de ce diaphragme ; defeend dans la cavité
comprife entre les deux diaphragmes; fe filtre une
fécondé fois en paffant à-travers le fable qui la remplit
; s’infinue pareillement entre le couverde du diaphragme
inférieur 6c fon rebord ; tombe dans la partie
inférieure de h fontaine, la remplit, 6c en chaffir