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fruttx -odoratus ftpttntrionalium , en ânglois fwee'f-
wilLow , ou duthe-myrtle ; cette efpece-fe plaît dans
-les bruyères & dans les terres incultes. Chi s’en fert
chez les bourgeois pour-garnir les croiiées 8c les cheminées
des apparremens, à caufe de la bonne odeur
des fleurs & des boutons : on en met auffi dans les
armoires pour les parfumer, & pour en éloigner les
teignes. :"'r: ! - l.>
Les deux autres efpeces de galé font étrangères ,
natives d’Amérique ,8c -bien fupérieurès à celles de
l’Europe ; l’une eft le galé carolinienjis baccatdffruclu
racemofo ,feffeli monopyreno , Plùck Phyt. l’autre eft
le galé carolinienfis' humilior , foliis latioribus & m a*
gis ferra tis ; Catesby ÿhijl.-nat. Caroll les Anglois les
nomment candie-berry-trie, 8c les cultivent beaucoup
.foit de graine foit de bouture. •
Ces deux efpeces de gæ/e s’élèvent chez eux en
buiffon à la hauteur de cinq piés, & font toujours
vertes ; leurs feuilles broyées dans la main répandent
•une odeur fua v e , telle que celle de myrthe. Les Américains
préparent une cire;des baies, dont ils font
des bougies qui brillent à merveille, & qui jettent
une agréable odeur: une de ces deux efpeces dega-
lé a produit du fruit dans le jardin d’un curieux de
Londres en 1729 ; 8c toutes les deux donnent communément
des fleurs. {D. /.)
- GALÉANTROPIE, f. {'.{Maladies.')
eft .un mot grec compofé de yaXn }felis3 chat, & de
ctvèpco'Koç, komo , homme, qui fert à exprimer une forte
de délire mélancolique , dans lequel les perfon-
nes qui en font affectées fe crOyent changées en chats;
comme dans la lycantrophie 8c la cynantrophie ,'elles
fe croyent changées en loups, en chiens, & imitent
les maniérés des animaux auxquels elles, s’imaginent
être devenues Semblables. /^.Mél an col ie.
Sennert & Bellini font mention de la galéantropie; le
premier rapporte même une obfervation concernant
ce fy mptome fingulier de maladie d’efprit. (d)
GALÉ ASSE, 1'. f. {Marine.) c’eft un bâtiment qui
égale les plus grands vaifleaux en longueur 8c en
largeur ; mais il n’eft pas, à beaucoup près, auffi haut
de bord, allant à voile & à rame, 8c reffemblant af-
fez à la galere, dont il différé cependant confidéra-
blement; car là galéaffe a'trois mâts, qui font’un artimon,
un mettre, 8c un trinquet, qui font fixes,
c ’eft-à-dire ne peuvent fe defarborer; au lieu que la
galere n’en a que deux 8c point d’artimon, & qu’elle
peut les mettre bas quand il eft néceffaire.
La galéaffe a trente-deux bancs & 6 à 7 forçats,
à chacun ; l’équipage eft de 1000 à 1206 hommes ;
elle a trois batteries à l’avant; la plus baffe eft de
deux pièces de 36 livres de balle; la fécondé, de
deux pièces de 24 ; & la troifieme, de deux pièces
de 18 livres.
Il y a deux batteries à poupe, chacune de trois
pièces par bande, 8c du calibre de 18 liv. de balle;
Ce bâtiment n’eft guerre d’ufage ; les Vénitiens en
avoient autrefois ; 8c elles ne pouvoient être commandées
que par un noble, qui s’obligeoit par ferment
8c répondoit fur fa tête , de ne pas refufer le
combat contre vingt-cinq galeres ennemies. (Z )
GALÉAIRE,f. m. (Hijl. anc.) nom que les Romains
donnoient aux goujats bu valets des foldats.
Voÿei Végece, I II. vj. & Saumaife , fur le üj. ch.
dé Là vie d'Hadrien par Spartien : on le donnoit d’abord
aux foldats armés -de cafques, du mot latin
galea, cafque, armure de tête.
■ GALÉE, f. f. uflenfile d'imprimerie, eft une efpece
de petite tablette placée fur le haut de caffe, du côté
des petites capitales, où elle eft arrêtée par deux
chevillés de cinq ou fix lignes de long. Le compofi-
îeur y pofe fa compofition ligne à ligne, ou plufteurs
lignes à-la-fois , fuivant la hauteur du compofteur
dont il fé fert. La galée eft compofée de deux pièces ;
le corps 8c la couliffè: le corpseftiineplancnedè
chêne de fix à fept lignes-d’épaiffeur, dè la figuré d’uh
quarrélOng 8c plus oit moins grande, -fuivant lé-for-
mat de l’ouvrage pour lequel elle eft employée :-auX
extrémités de cette planche, font attachés'à â'ngle's
droits trois tringles-'de bois delà même épaiffeiir que
la planche, entaillées par-deffous pour recevoir 8c
maintenir la couliffè, qui eft une autre planche très-
unie, de deux lignes d’épaifleur , 8c de la figure du
corps de la galée, portàritim manche pris dans le
même morceau de' planche. Les- tringles donnent à
la galée unrebord de cinq-:à fix lignés de haut ,- qvri
aeote & -maintient lès lignes dé compofition en état.
Quand le eompofitêür a formé une page, il la lié
avec une ficelle; tire du corps de la galée là coùlifle
fur laquelle la page fe trouve pofée; la met fur une.
tablette qui eft fous fa caffe ; 8c remet une autre cou-
liffe dans le corps de la galée , pour forhtér Une autre
page * ces fortes dé galées ne fervent que pour
Vin-folio te Vin-40. Pour Vin - 8°. 8c les formés aif-
deffus, on fé fert de petites galles fans couliffes, dont
lés tringles ou rebords n’Ont que quatre à cinq lignes
d’épàiffeur. Voye%_ nos Planches d'Imprimerie ;
voyei auffi COULISSE DE G a LÉE.
On dit auffi dans l’Imprimerie, aller en galée, c’eft
faire de la compofition dans des galles, fans folio 8c
fans fignature, jufqu’à ce que la matière qui précédé
foit finie, à la fuite dé laquelle on met ce qui eft en
galle , avec les folio & lés fignatUres.1
GALEGA, f. m. (Botan.) genre de plante à fleur
légumineufe : le piftil fort du calice, 8c devient une
filique prefque cylindrique , remplie de ;femences
ordinairement oblongues, dont la figure reffemble
en quelque façon à celle d’un rein. Les feuilles de la
plante font attachées par paires à une côte qui eft
terminée par une feule feuille. Tournefort, inji. rei
herb. Voye{ Pla n t é . ( / ) .
Boerhaave compte quatre efpeces de galega, 8c
Tournefort, cinq ; il fuffira de décrire la principale,
nommée des Botaniftes , galéga commune à fleurs
bleues. .
Ses racines font menues,ligneufes , blanches, fi-
brées, longues, éparfes de tous côtés; 8c quelques-
unes d’elles germent tous les ans au printems : fes
tiges font hautes de deux coudées, 8c .plus cannelées
, creufes, 8c fort branchues ; fes feuilles font fem-
blahles à celles de la veffe, mais plus longues, ailées,
8c terminées par une feuille impaire, munies d’une
petite épine molle à leur extrémité, d’une faveur légumineufe.
Ses fleurs font portées fur des pédicules
qui naiffent des aiffelles des feuilles ; elles forment un
long épi, font pendantes, Iégumineufes, de couleur
blanche,ou d’un blanc tirant fur le violet: il leur
fuccede des gouffes prefque cylindriques, menues,
longues, droites, qui contiennent plufteurs graines
oblongues. faites en forme de rein : cette plante eft
affez commune dans les pays chauds, où elle vient
fans culture. {D . J.)
G a l e g a , (Mat.med.) cette plante eftappelléeun
alexipharmaque 8c un fudorifique très-célebre, propre
à diffiper puiffamment le poifon, fur-tout celui qui
eft peftilentiel. On en recommande l’ufage dans les
petechies ; les autres maladies peftilentielles 8c la
pefte même, la rougeole, l’épilepfie des enfans, les
morfures desferpens, 8c les lombrics. On la mange
crue, ou cuite, ou on en donne le fuc jufqu’à une ou
deux cuillerées; on la preferit dans les bouillons 8c
les apozemes alexiteres à la dofe d’une poignée*
Geoffroy, mat. med.
GALEMBOULE, (Géog.) M. de Lifte écrit gual*
lenboulon, anfe de la côte orientale de Madagascar,
très-grande, mais d’un fond dangereux, à caufe des
roches qui font fous l’eau ; cette anfe eft à deux lieues
au nord de la riviere d’Ambàto, à iyA. 3 0'. delatit.
méridionale. (D . J.)
GALENE j f. f. {Hiß. nàt. Minéralogi'e.) nom géné*
rique donné par plufteurs auteurs à là mirie-de-plomb,
8c fur-tout à celle qui eft compoféè de grands cubes,
galena tëffulata. On ne fait pas trop l’origine du
mot galena; les Allemands expriment la même choie
•par glant^, qui fignifie éclat. Galena ftërilis-, eft le
crayon ou la mine-de-plomb. Voye{ l'article Bley-
GlaNTZ. Hoyti auffi PLOMB.
11 y a encore la galène martiale que les mineurs allemands
nomment eyfeh-glantèlle reffemble à la
■ galerie ou mine-de-plomb en cubes, excepté qu’elle
n’a point l’éclat de cette derniere ; elle eft plus noire
8c plus dure qu’elle ; il eft très-difficile d’en tirer le
fer; elle paroît compofée de fer, d’arfenic, 8c de
foufre. Voye\ Lehmann, traité des mines. (—)
GALÉNIQUE, adj. {Medecine.) ce^terme eft employé
dans les écrits des médecins modernes ; i°.
pour défigner la maniéré de raifonner en Medecine,
8c de traiter les maladies félon la théorie 8c la pratique
fondées fur les principes du fameux Galien; ce
qui forme la medecine galénique, la doftrine galénique
, comme on appelle hippocratiques la medecine ,
la doélrine fondées fut les principes du prince des
Médecins ; voye{ G a l é n i sm e ( Medecine. ) 20.
pour diftinguer une des deux parties principales de
la Pharmacie, qui confifte dans la préparation des
médicamens faite par une fimple aâion méchanique,
par le feul mélange de leur fubftance, fans égard aux
principes dont elle-eft compofée : en quoi on a voulu
dans les écoles que cette forte de pharmacie, telle
que l’enfeigne Galien, fût différente de celle qui eft
appellée chimique, dont toutes les opérations fe font
par des moyens phyfiques, 8c dans laquelle on a principalement
pour objet la recherche des différens
principes des parties intégrantes, qui entrent dans
la compofition des médicamens. Ainfi la première a
été fans doute nommée galénique, parce qu’elle fe
pratique de la maniéré qui étoit feule en ufage parmi
les difciples de Galien, qui n’avoient vraiffembla-
blement aucune connoiffance de la Chimie, ou au-
moins ne l’avoient pas introduite dans la pratique dé
la Medecine ; cette diftinûion cependant n’a été faite
que lorfqu’il y a eu des médecins chimiftes, pour
établir la différence de ceux qui reftoient attachés à
la döftririe de Galien, d’avec ceux qui formoient la
fette chimique. Voye^Pharmacie,C himie, Médicament.
GALENISME, f. m. {Medecine.) fe dit de la doctrine
dé Galien, l’auteur après Hippocrate le plus
célébré parmi les médecins, 8c qui a eu même plus
d’empire dans les écoles que le peré de la Medecine.
; Galien naquit fous l’empereur Adrien, l’an de N.
S. 131 ; il avoit quatre à cinq ans lorfque ce prince
mourut : il étoit de Pergame, dans l’Afie mineure,
vilie fameufe à divers égards, 8c particulièrement
par fon temple d’Efculàpè. Il étoit fils de Nicon,
homme de bien, riche 8clavant, qui n’épargna rien
pour l’éducation de fon fils.
Le jeune Galien, après avoir appris tout ce qu’on
avoit alors coutume d’enfeigner dans les écoles,
tourna toutes fes penfées vers la Medecine, y étant
déterminé par un fonge, félon qu’il le dit lui-même.
Il étoit pour lors âgé de 17 ans: deux ans après il fe
mit à étudier pendant quelque tems fous un difciple
d’Athenée, & enfuite fous différens maîtres d’un
mérite diftingué, comme il paroît par ce qu’il en
dit en divers endroits de fes ouvrages : il s’attacha
néanmoins très-peu au premier de ces profef-
feurs; il s’étoit bien-tôt rebuté de le fuivre, parce
que celui-ci faifoit gloire d’ignorer la Logique, bien
loin de la croire néceffaire à un médecin. Il goûta
beaucoup la fette des Péripatéticiens, quoiqu’il maltraite
Ariftotè èti quelques endroits ; én voulant faire
croire que ce qu’il y a de meilleur dans la phyfiquè
de ce philofophe, eft tiré des oeuvres d’Hippocrate*
! Après fes études, Galien fe mit 'à voyager ; il fit
un long féjour à Alexandrie, où toutes lès fciencès
fleuriffoient ; à l’âge de 28 ans il retourna à Pergame;
fafanté qui jufqu’alôrs avoit été chancelante ,
devint meilleure, félon ce qu’il en dit lui-même, 8c
fut même très-vigouféufe tout le refte de fa v ie ; il
parvint à une extrême vieilleffe. Il avoit 3 2 ans lorf-
qü’il parut à Rome, où il trouva de la part des médecins
la plus grande ôppbfition, à ce qu’il pût exercer
librement fia profeffion : auffi prétendoit-il favoir
ce qu’ils n’avoient jamais fiû & ce qu’ils nè vouloient
point apprendre. Une prétention :dé cettè efpece a
toûjours fait, 8c fera toûjours un grand nombre d’ennemis
parmi ceux qui Ont le même objet d’ambition ,
quelque bien fondé que puiffe être celui qui veut s’attribuer
une pareille fupériorité dé lumières.
Cependant Galien parvint à plaire aux grands de
Rome par fes exercices anatomiques, par le fuccès
de fa pratique, & fur-tout par celui dés prognoftics.
Le préteur Sergius Pàulus fut un de fes plus zélés par-
tifans, auffi-bien que Bàrbarus, oncle de l’empereur
Lucius V erus, 8c Severe : ce qui contribua le plus à
augmenter les clamèurs & les plaintes des autres médecins
, au point qu’il fut forcé de fortir de cette
v ille , & de le retirer dans fa patrie, d’où les empe*
reurs Marc-Aurele 8c Lucius Verus le firent bien-tôt
revenir à Rome, 8c depuis ce tems-là il n’en fortit
plus, félon ce qui paroît : il ne ceffa pendant toute
fa vie de: travailler avec beaucoup défoin à s'instruire
dans les Belles-Lettres, dans la Philofophie,
8c dans la Medecine ; 8c comme il joignoit le talent
à f étude, il réùffit très-bien. I l s’acquit la juftè réputation
d’un grand philofophe 8c d’un grand médecin
; il avoit beaucoup de facilité à s’énoncer, 8c une
éloquence fans affettation ; mais comme fonftyle eft
extrêmement diffus 8c étendu, à la maniéré de celui
des Afiatiques, cela eft caufe qu’on a quelquefois de
la peine à le fuivre, ou qu’on le trouve obfcur en
divers endroits.
Le grand nombre de livres que nous avons de cet
auteur célébré, 8c ceux qui fe font perdus, font bien
voir qu’il né lui coûtoit guere d’écrire. Suidas dit que
Galien avoit compofé dés ouvragés non-feulement
fur la Medécine, fur la Philofophie, mais encore fur
la Géométrie, fur la Grammaire. L’oncomptoit plus
de cinq cents livres de fa façon concernant la Medecine
féule, 8c environ la moitié autant concernant
les autres fciences. Il a fait lui-même deux livres
contenant la feule énumération des différens fujets
fur Icfquels il avoit travaillé.
On peut dire que Galien fut le plus grand médecin
de fon fiecle, foit pour la théorie, foit pour la pratique.
On ne peut difeonvenir qu’il n’ait écrit des
chofes admirables fur la Medecine en particulier. Il
a été le grand reftaurateur de la medecine d’Hippo^
crate contre celle des méthodiques, qui jufqu’à fon
tems s’étoit toûjours foûtenue avec diftinttion ; toutes
les autres fettes de medecine fubfiftoient même
encore du tems de Galien. Il y avoit des dogmatiques,
des empiriques, des épifynthétiques, des éclectiques
, des pneumatiques, &c. mais les méthode
ques avoient la plus grande yogue ; les dogmatiques
étoient fort divifés éntr’eux ; les uns tenoient pouf
Hippocrate, les autres pour Ariftotè, 8c d’autres encore
pour Afclépiade.
Galien ne fe déclara pour aucune de ces fettes, &
les étouffa toutes. Son principal but fut néanmoins
de leur fubftituer la dottrine d’Hippocrate ( voye^
Hippocrat isme) ; perfonne ne l’avoit étudiée, ne
l ’a voit faifie comme lui. C’étoit fur les idées dupere
de la Medecine qu’il avoit formé lesfiennes, princi?
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