aa4 F O U
•l’huile de laurier, ou de celui de pétrole, ou de celui
de romarin fur la foie; on y appliquera encore un
•cataplafme de fiente de vache bouillie dans du vinaigre
: toutes ces précautions pourront garantir la partie
des accidens qui font à redouter. Le premier de
•ceux dont j’ai parlé, fùrvenu par la négligence ou
l ’ignorance du maréchal, on dégorgera la couronne
par plufieurs incifions pratiquées avec le biftouri,
& l’on en reviendra aux mêmes topiques prefcrits ;
fi le mal eft tel que l’on entrevoit des difformités fen-
fib es dans la foie , on doit conclure de l’inutilité
des médicamens externes que j’ai indiques, que les
piés de l’animal feront à jamais douloureux , malgré
toutes lesreffources de l’art 8c les attentions qui
fui vront les opérations de la ferrure. (.«)
FOURCATS, f. m. pl. (Affine.) quelques-uns les
nomment auffi fourcals, fourques, fours yfanglons ;
ce font des pièces de bois triangulaires, dont l’une
des extrémités eft pofée fur la quille ; à chaque bout
vers l’arriere 8c vers l’avant, au lieu de varangues,
les deux extrémités qui font en-haut fe joignent au
bout des genoux appellés de revers. Elles font fourchues,
8c fe mettent après les varangues, acculées
vers l’endroit oii le vaiffeau fe rétrécit le plus ; elles
font bien plus ceintrées que les varangues acculées,
& achèvent de donner les façons au vaiffeau. On leur
donne les noms de fourques & de fourcats, à caufe
qu’elles font fourchues. ÈjfeHp Marine , Planche IV .
fie. i. n°. /(f. les fourcats de l’avant; 8c n°. ty. les
fourcats de l’arriere. Il y a encore d es fourcats de liai-
fon à l’avant & à l’arriere ; voye^-les, dans la même
figure, marqués du n°.^y. Voye{ auffi, Planche VI.
la forme particulière des fourcats. (Z )
* FOURCHE, f. f. {Gramm.) inftrument ou de
bois, ou de fer, ou d’autre matière, compofé d’une
ti<*e, d’un manche ou fuft, plus ou moins long, 8c
terminé par une, deux ou trois pointes ou branches
droites 8c aiguës, qu’on appelle des fourchons. Voy.
dans les articles fuivans , les différentes acceptions de
ce mot. •
Les fourches de fer font ordinairement à trois fourchons
; elles fervent à remuer le fumier & à le charger.
Le taillandier les fait de quatre pièces ; il forge
la douille, puis le fourchon du milieu, enfuite les
deux autres. Il les foude tous trois féparément, les
deux féconds à côté de celui du milieu. Voyei nos
Planches de Taillanderie. i'6 fourchon du milieu enlevé
, 17 douille enlevée, 18 douille tournée 8c enlevée
, 19 fourche avec deux fourchons réparés, 8c
le troifieme prêt à être foudé ; 10 Iz fourche entièrement
reparée.
F o u r c h e s p a t ib u l a ir e s ou G i b e t ,{Jurifp.)
font des piliers de pierre, au haut defquels il y a une
piece de bois pofée en-travers fur deux de ces piliers,
à laquelle piece de bois on attache les criminels qui
font condamnés à être pendus 8c étranglés, foit que
l’exécution fe faffe au gibet même, ou que l’exécution
ayant été faite ailleurs, on apporte le corps du
criminel pour l’attacher à ces fourches, & l’y laiffer
expofé à la vue des paffans.
Ces fourches ou gibets font toujours placés hors
des villes, bourgs 8c villages, 8c ordinairement près
de quelque grand chemin,& dans un lieu bien expofé
à la v û e , afin d’infpirer au peuple plus d’horreur du
crime : c ’èft pourquoi ces fourches font auffi appellées
la jufiiee pour dire qu’elles font le figne extérieur
d’une telle juftice.
On appelle ces fortes de piliers fourches, parce
qu’anciennement au lieu de piliers de pierre, on po-
foit feulement deux pièces de bois faifant par en-
haut la fourche, pour retenir la piece de bois qui fe
met en-travers, 8c à laquelle on attache les criminels.
L ’origine du terme de fourches patibulaires eft mê-
F O U
me encore plus ancienne; elle remonte jufqu’aux
premiers tems des Romains, chez lefquels, après
avoir dépouillé le condamné à mort de tous fes habits
, on lui faifoit paffer la tête dans une fourche, 8c
fon corps attaché au même morceau de bois qui fi-
niffoit enfourche, étoit enfuite battu de verges juf-
qu’à ce que le condamné mourût de fes fouffrances.
Voyt{ Suétone, in Nerone, cap. x ljx . Livius, lib. I .
Seneca, lib. 1. de ira , cap. xv j.
Quelques-uns confondent les fourches patibulaires
avec les échelles ou lignes patibulaires, quoique ce
foit deux chofes differentes. L’échelle eft bien auffi
un figne de haute - juftice, mais elle ne fert pas à
mettre à mort ; elle n’eft deftinée qu’à pilorier.
A l’égard du limple figne patibulaire, ce nom fe
donne quelquefois au fimple poteau ou carcan, qui
eft auffi une marque de haute-juftice.
Les fimples feigneurs hauts-jufticiers ne peuvent
avoir «pie deux piliers. Peronne, art. xo . Grand-
Perche, //. Blois ,2 0 . Les,châtelains en ont trois ;
les barons en ont quatre; les comtes en ont fix.
Tours, art. 74.
L’ufage n’eft cependant pas abfolument uniforme
à ce fujet ; car il y a des coutumes où les feigneurs
châtelains peuvent avoir des fourches patibulaires à
trois ou quatre piliers; celle de Blois, art. 24. permet
au moyen-jufticier d’en avoir à deux piliers:
cela dépend auffi des titres & de la poffeffion.
Le roi comme fouverain peut faire élever au-de-
dans de fes juftices tel nombre de piliers que bon lui
femble.
Lorfque les fourches patibulaires des feigneurs font
tombées de vetufté ou autrement, elles doivent être
rétablies dans l’an 8c jour de leur deftruCtion ; paffé
lequel tems elles ne peuvent être relevées fans lettres
du prince, dont l’entérine'ment doit être fait au
bailliage ro y a l, fur les conclufions du procureur du
roi 8c liir le vu de pièces : autrement les fourches patibulaires
ne pourroientêtre élevées que pour le tems
des exécutions feulement ; 8c l’exécution faite, le
feigneur feroit obligé de les faire abattre. Voye^ Bac-
quet, des droits de jufiiee, ch.jx. n. 10. 11. 12. { A )
F o u r c h e , (.Archit.) Voye^ Pe n d e n t if .
Fo u r c h e s pour canner, (Marine) ce font de longues
8c menues fourches de fer , qu’on emmanche au
bout d’une épave, pour prendre le chauffage dans la
caréné, 8c le porter au vaiffeau ou en tel autre lieu
qu’il eft befoin. (Z )
Fo u r c h e de potence de pompe , (Marine.) Voyez
P o t e n c e .
Fo u r c h e s , f. f. pl. (Hydraul.) font des tuyaux
de cuivre qui s’emboîtent & fe brident fur le corps
de pompe de même matière, avec des brides qui fe
joignent par des écrous, de cuivre & des rondelles de
plomb ou de cuivre entre deux. Il eft effentiel que ces
fourches foient de même diamètre que le corps de
pompe, ainfi que le tuyau montant. Voye£ M a c h i ne
s h y d r a u l iq u e s , Po m p e .
On appelle encore fourche ou branche, le tuyau
qui fe foude fur un autre dans la conduite des eaux. B* Fo u r c h e , cke^ les Blanchiffeurs de cire , c’eft un
inftrument de bois long de quatre ou cinq piés, terminé
à un bout par deux branches qui fortent de la
même tige, de la longueur d’un pié environ. La fourche
fert à ôter les rubans de la baignoire, 8c les mettre
dans la manne. Voye{ ces mots.
Il y a une autre fourche qui ne différé de la première
, que parce qu’elle eft bien plus petite ; ce qui la
fait appeller fourchette ; elle fert à régaler les rubans.
Voye^ R é g a l e r & R u b a n s , & l'article Bl a n c h ir .
* F o u r c h e s ou A rb a l ê t r e s , terme d'ouvriers en
gafe; ce font des ficelles qui tiennent les liffettes dans
le métier à faire des gafes. Voye{ Gase.
F o u r ch e s
F O U
F o u r c h e s o u Br a n c h e s , ( Jardinage. ) V o y e i
F o u r c h o n s .
Fourche , (Manege.) outil affez connu 8c nécef-
faire dans une écurie. Il eft des fourches de bois ; il eft
des fourches de fer. Le palefrenier fe fert des unes 8c
des autres; des premières pour faire, pour remuer,
& pour enlever la litiere ; des fécondés pour diftri-
jbuer le fourrage dans le râtelier, & pour remuer le
fumier, ou pour le ranger dans la cour deftinée à cet
effet. Le peu de confiance que mérite cette efpece de
gens, devrait engager à bannir toute fourche de fer de
nos écuries : fivn v en t le défaut de zele ou la pareffe,
les>portent à en faire ufage dans le cas où il lèroit de
leur devoir de fe fervir de la fourche de bois, 8c un
coup d’un des fourchons de fer eft capable de bief-
fer dangereufement l’animal : d’ailleurs une fourche
de bois eft auffi propre au tranfport de la paille 8c
du foin, que celles que nous confeillons de proferire.
U
* F o u r c h e , ( Verrerie.) tringle de fer d’environ
ïix piés de long, fur dix lignes de diamètre. On
s’en fert pour avancer ou reculer une barre de la
grille. Voye{ P article V e r r e r ie ,
F o u r c h e , ( Vénerie. ) bâton à deux branche s,
qui reçoit le forhu dans la curée.
Fo u r c h e , {Montagne de la) Géog. haute montagne
de Suiffe, à l’extrémité orientale du pays de Val-
lais , qu’elle fépare du canton d’Uri ; ou p lutôt, c’eft
une chaîne de montagnes fort hautes 8c fort étendues,
ainfi appellées à caufe de deux grandes pointes fort
élevées en guife de fourches qu’on y remarque. C ’eft
dans cette montagne qui fait partie des Alpes lépon-
tiennes, que le Rhône a fa fource, dans les glacières
éternelles dont elle eft couverte. On confond quelquefois
cette montagne, nommée en latin Bicornis ,
jFurca, ou Furcula, avec celle de Saint-Gothard:
c ’eft ici le grand chemin pour paffer du canton d’Uri
dans le Vallais. Voye{ Scheuchzer, itinera Alpina ,
pag. 2G4. {D .J . )
FOURCHÉ ou FOURCHU, adj. ( Gramm.) qui
eft terminé en fourche, ou qui a la forme de fourche.
* F o u r c h é , f. m. {Rubanier.') fe dit d’un patron
fymmétrique dont les deux côtés fe reffemblent fi
parfaitement en tou t, qu’on eft obligé de n’en paffer
que la moitié. Suppofons qu’un patron foit de 80 rames
de large, on n’en paffera que quarante, parce
que cette quarantième s’attachera à deux liffettes ;
de façon que ces deux liffettes étant levées par la
même rame, doivent néceffairement produire le même
effet que fi toutes les rames étoient paffées. Un
exemple éclaircira ceci. Il eft bien sûr que la première
rame du patron levant & fa propre liffette, 8c
la quatre-vingtième liffette que de vroit lever la qua-
tre-vingtieme rame, l’effet de ces deux liffettes doit
produire la même chofe que fi elles étoient levées
chacune par leur propre rame : ainfi des autres. On
voit que la quarantième rame portera avec fa liffette,
la liffette de la quarante-unieme rame, en rétrogradant
toûjours. Ces M ettes ainfi attachées doubles à
chaque rame paflëe, font mifes fur les différentes
brochettes d’un rateau, qui eft attaché lui-même au
porte - rames de devant. Ce double emploi eft d’une
grande reffource, en ce qu’il épargne du tems pour le
paffage des rames, 8c fait éviter rembarras que toutes
les rames produiroient dans les hautes liftes, fi
elles.y étoient toutes paflëes.
F o u r c h é ou Fo u r c h u , en terme de Blafon, fe
dit de ce qui eft divifé en deux, & particulièrement
de la queue du lion repverfée de cette maniéré dans
quelques écus. On appelle croix fourchéey celle dont
les branches fe terminent par trois pointes, qui forment
deux angles rentrans. Voyez nos Planches de
Blafon.
Tome V i l f
F O U 2 2 *
FOURCHETÉ, adj. terme de Blafon : on appelle
croix fourchetée , celle qui a fes branches terminées
en ces fortes de fourchettes dont on fe fer voit pour
porter les moufquets. Voye%_ nos Planches de Blafon.
FOURCHETTE, fubft. f. {Gramm.) petit inftrument
en forme de fourche.
F o u r c h e t t e , (Anat.) en latin franum vulva ;
la partie inférieure de la vulve, 8c qui en fait la réparation
d’avec l’anus.
Parlons-en avec plus d’exaftitude. La fourchette eft:
proprement l’union des grandes levres par leur partie
inférieure ; l’on y remarque un ligament membraneux,
qui fe trouve tendu dans les filles, relâché
dans celles qui ont fouffert l’approche d’un homme,
& prefque toûjours déchiré dans les femmes qui ont
eu des enfans. Ce déchirement de la fourchette (pour
me fervir du terme des Accoucheurs) eft une fuite
ordinaire de l’exceffive dilatation que fouffre ce lien
membraneux au paffage du foetus. •
II arrive même dans des accouchemens laborieux
que non-feulement la partie inférieure de la vulve
le déchiré par la fortie de l’enfant, mais encore l’ ef-
pace qui eft entre la partie inférieure de la vulve 8c
l’anus : dans ce trifte ca s , l’ouverture du vagin 8c
celle du fondementfejoignentenfembleàl’extérieur,
8c ne forment plus qu’un feul conduit.
Si on laiffoit cette dilacération fans en procurer
la reunion, il eft bien vrai que la femme devenant
une autre fois groffe, accoucheroit avec plus de facilite
, 8c fans être en danger d’effuyer un nouveau
délabrement dans fa couche ; mais ces parties ref-
tant dilatées, la vulve eft tellement falie par les ex-
cremens, que la femme en devient dégoûtante 8c à
fon mari 8c à elle-même : c’eft pour cette raifon qu’il
v,?u* beaucoup mieux réunir ce déchirement le plutôt
qu’il eft poffible, 8c même en cas de befoin par
une forte future qui engage toute la longueur de la
divifion. {D .J .) 5
Fo u r c h e t t e , inftrument de Chirurgie dont on
fe fervoit pour élever 8c foûtenir la langue des en-
fans , quand on leur coupe le filet. Elle eft fembla-
ble à une fourchette ordinaire à deux fourchons, ex-i
cepté que ces fourchons font moufles 8c courts. II
n’eft pas néceffaire d’avoir un inftrument particulier
pour élever 8c foûtenir la langue ; l’extrémité qui
fert de manche à une fonde cannelée ( Voye^ lafig.
G. Pl. I I . ) pouvant fervir beaucoup plus utilement
à cet ufage. Voye^ Fi l e t . (T )
F o u r c h e t t e , {Marcchallerie.) c’eft ainfi que
l’on nomme la portion qui plus ou moins élevée fous
le pié du cheval 8c au milieu de la foie, préfente la
figure d’un cône, dont la pointe feroit tournée en-
devant , & dont la bafe échancrée répondrait aux
talons. Voye{Fe r r u r e .
La fourchette doit être proportionnée au pié dont
elle eft une dépendance. Ceux qui ont prétendu
qu’une fourchette petite & deflechee eft le partage
d’un pié encaftele, parce que le retréciffement du
talon la prive de nourriture 8c l’affame, ont-ils réfléchi
que l’on peut répondre que le defféchement
de cette partie, defféchement qui d’ailleurs annonce
l’aridité de l’ongle, contribue au contraire à l’enca-
ftelure, 8c prouve que l’animal y a de la difpofition ?
Son volume extrême eft une imperfection confidé-
rable, à laquelle les chevaux dont les talons font
bas, font fort fujets ; elle eft en eux une caufe fréquente
de claudication. Nous nommons ces fortes
de fourchettes, fourchettes grafiis;&c les fourchettes
trop petites, fourchettes maigres. Toute^fourchette de
l’une ou de l’autre nature, caraétérife ordinairement
un mauvais pié ; il eft rare en effet que le pié foit
bon, & qu’il ne foit pas d’une difformité préjudiciable
, lorfque la nourriture ne fe diftribue pas également
dans toutes les parties qui le compofent.