la flamme juflque dans fon intérieur, & fe bruleroit,
pag. £<?.»Mais il vaut mieux que les deux foufflets
foient chacun à deux âmes. Cela peut fe trouver
dans un laboratoire où il y a une forge & un foufflet
monté fur un chafîis. En mettant le fourneau fur 1 aire
de la forge,, il n’eft plusqueftion que d’avoir un canal
un peu recourbé., qui aille du foufflet mobile a la
fécondé-tuyere du fourneau.
Lafigure zG . avec laquelle doivent aller les fui-
vantes jufqu’à la 35* in clufi veinent, eft un fourneau
de fufion en tôle, varié pour la facilité de l’appliquer
à différentes opérations. C ’eft le fécond de
ceux qui font néceffaires à l’effayeur, celui de coupelle
étant le premier. On le fait de tôle ; on peut
le conftruire à l’aide du moule elliptique, fig. 3.$.
Ainfi on fera une ellipfe creùfe, de façon que fes
deux foyers foient éloignés l’un de l’autre de douze
pouces., & les ordonnées foient de cinq pouces. On
retranchera enfuite les deux extrémités comprifes
entre le foyer & le fommet de la figure : enforte que
celle qui en réfultera, fera notre xG. i°. On fera près
de fon bord inférieur quatre trous de 8 lignes de diamètre
, deux defquels feront vis-à-vis des deux autres
c c. 20. Les bords inférieur & fupérieur de cette
cavité elliptique feront garnis chacun d’un anneau
de tôle d, large de près d’un pouce & demi, que
l’on attachera en-dedans. On placera aufli intérieurement
à 3 ou 4 pouces les uns des autres, de petits
crochets de fer de la longueur de 6 lignes, pour tenir
conjointement avec les anneaux, le garni qu’on
y appliquera. Voye^cet article. Refte maintenant pour
•que le corps du fourneau foit achevé, à lui attacher
fupérieurement en - dehors deux anfes de fer pour
avoir la commodité de le tranfporter. 30. Quant au
■ dôme ,fig. x j . on pourra lui donner la figure des parties
retranchées de l’ellipfe ,fig: 3b. a. On y fera une
porte haute de 4 pouces, large de 5 par le bas, & de
4 par le haut, à laquelle on appliquera une fermeture
convenable roulant fur des g o n d s 34. Sa fur-
face interne fera garnie d’un rebord qui remplira
exactement l’ouverture de la porte ; la largeur doit
en être telle , que la faillie qu’il formera intérieurement,
foit au niveau de la furface du lut, au foûtien
duquel il eft deftiné. L’aire qu’il renferme fera aufli
munie de quelques crochets de fer. L’on garantira
également de l’aCtion du feu le dôme ^ fig. x j . dont
on garnira le dedans de terre, après y avoir enfoncé
<les crochets de fer & ajufté un anneau de tôle pour
le foûtenir, comme nous l’avons preferit pour le
corps du fourneau fig. xG. On attachera en-dehors à
la partie fupérieure du dôme., fig. x j . deux crochets
de fer longs de fix pouces, pour le prendre avec des
tenailles quand il fera chaud. On pratiquera à fon
fommet une ouverture circulaire de 3 pouces de diamètre,
à laquelle on attachera un bout de tuyau
long de quelques pouces, prefque cylindrique, def-
tiné à être reçu dans un autre tuyau de tôle, fem-
blable à celui de la fig. 38. Ce fourneau exige encore
deux pié-d’eftaux mobiles : l’un pour recevoir les
cendres & l’ air qui doit animer le feu, l’autre deftiné
aux réductions & fufions des métaux qui fe font
en ftratifiant avec les charbons les mines métalliques
ou les chaux, ou fepries métalliques. Le premier,
fig. x8. fe fait de tôle & eft cylindrique. On laiffe
la partie fupérieure ouverte, mais on ferme l’inférieure
avec une plaque de même matière. On lui
donne cinq pouces de haut, & un diamètre tel qu’il
puiffe recevoir un demi-pouce du corps du fourneau
fig. xG. On eft aufli obligé pour cet effet d’attacher à
la partie intérieure de ce pié-d’eftal, à un demi-pouce
de fon bord fupérieur, un cercle de fer large d’un
demi-pouce, pour foûtenir le corps du fourneau. Ce
.pié-d’eftal ou cendrier doit avoir un foupirail haut
pC large de 4 pouces, <pii fe ferme exactement ayec
une porte roulant fur deux gonds, afin de pouvoir à.
fon aide augmenter ou diminuer le jeu de l’air , 8c
conféquemment gouverner le feu. Au côtjé gauche
de cette porte, environ à la moitié de la hauteur du
cendrier, on fera un trou rond d’un pouce & demi
de diainetre ,-pour recevoir la tuyere d’un foufflet,
en cas que les circonftances l’exigent. Le fec.ond cendrier,
fig. 32. fera femblable au premier pour la figure
, la matière & le diamètre; mais il aura le double
de hauteur. On y attachera pareillement un demi
pouce au-deffous de fon :bord fupérieur, un anneau
femblable à celui du premier cendrier, 8c défi*
tiné aux mêmes ufages. Immédiatement au-deffous
de cet anneau, on fera une ouverture arquée par fa
partie fupérieure, large de trois pouces oc haute de
deux. Au côté gauche de celle-ci, en commençant
également tout-près de l’anneau, on en fera une fécondé
large de deux pouces, 8c s’étendant en hauteur
jufqu’à la moitié de celle du cendrier. Cette ouverture
eft deftinée à recevoir le cône 0, qui doit
lui-même admettre une tuyere de foufflet. A droite
de la première, à 3 pouces du fol du cendrier, on
en fera une troifieme circulaire, de deux pouces 8c
demi de diamètre. On appliquera dans tout l’intérieur
de ce cendrier, excepté au-deffus de l’anneau
un garni compofé de terre glaife préparée 8c mêléé
d’une bonne quantité de fable 8c de petites pierres y
qui faffent l’office d’un mur. On fera au fond du même
cendrier un baflin ou catin, dont la figure fer^
celle qu’on voit décrite par la ligne f g h.
Un b afin ou catin de réception eft donc un accom•
modage qu’on fait dans un fourneau, ou par-dehors
avec une matière appropriée à l’opération. Cette
matière eft ce qu’on appelle une brafque.
La brafque eft de deux efpeces ; il y a la pefante 8c
la legere. La brafque pefante eft compofé e d’argille fé-
chée 8c de charbon pilé 8c tamifé, mêlés à parties
égales. On humeCte le tout jufqu’à ce qu’on puiffe
le manier fans qu’il s’attache aux mains. Si l’argille
étoit trop graffe 8c trop compacte, 8c conféquemment
fe fendoit aifément au feu, on en prendroit
qui en eût déjà éprouvé l’aftion. On la pile, on la ta-
mife, 8c on en ajoûte une moitié ou un tiers à celle
qui n’a pas encore fervi; car toute argille n’eft pas
propre à recevoir une quantité de charbon pilé qui
réponde à toutes les circonftaces ; n’en admettant
que difficilement un volume qui excede le double du
fien. La différente nature d,es fubftances qu’on a à
fondre, celle de l’argille qui doit être combinée,avec
le charbon, empêchent qu’on ne puiffe établir de proportion
entre ces deux dernieres matières. La brafque
! legere n’eft autre chofe que du fréfil ou poufîier de*
charbon ; on en connoît les propriétés.Quand on réduit
une mine de fer dans le fourneau dont il s’agit,
elle eft d’une néceffité abfolue. Sans elle l’opération
nianqueroit. On met encore de la brafque legere entre
la pierre de zinc 8c la chemife du fourneau, 011 l’on
traite la mine de Rammelsberg. Voye£ Schlutter.
tome II. page 24/. Planche X X .
■ a une chofe à remarquer à l’égard de la préparation
8c de l’ufage de la brafque pefante : c’eft que
plus on y fait entrer d’argille, plus elle eft folide & durable
, 8c par conféquent plus difficilement rongée par
les matières fondues qu’il reçoit. Mais aufli d’un autre
côté, la quantité de feorie devient plus confidé-
rable ; il faut pour lui donner le degré de chaleur né-
ceffaire, avant qu’on puiffe mettre dans le fourneau
les matières qu’on y doit fondre, un feu plus violent
8c plus long-tems continué. Lorfque c’eft au contraire
le charbon pilé qui excede la quantité de l’argille,
le mélange eft rongé plus aifément par les matières
en fonte, fur-tout fi elles font arfénicaies, fulphu-
reufes, ou demi-métalliques ; pendant que le métal
I n’y déchoit pas tant, que le baflin fe feche plus aifétneftt)
8c exige pour être échauffé moins de tems &
de feu. Le meilleur parti qu’il y ait à prendre en pareille
occurrence, c’eft de prendre le jufte milieu en-
deçà 8c au-delà duquel on feroit expofé aux incon-
véniens en queftion.
Il eft bon d’obferver en général que les effets du
froid 8c de la chaleur ne Te communiquent jamais
avec plus de difficulté que quand ils ont à traverfer
des corps folides qui font en même tems rares, caverneux
, & fpongieux. Ainfi on peut empêcher un
corps fondu 8c qui a un grand degré de chaleur, de
fe refroidir promptement en le couvrant de charbon
pilé ; ÔC l’on ne peut pas foupçonner que cette chaleur
foit entretenue par le feu que ce corps embrafé
peut avoir mis au corps, puifqu’il faut pour cela le
contaét de l’air, 8c qu’on ne voit point d’ailleurs de
cendres qui en ayent été produites. Il s’enfuit que
c ’eft autant pour conferver au métal l’état de fufion
que l’état métallique par le phlogiftique, qu’on mêle
le poufîier de charbon à l’argille. On peut fe convaincre
de la vérité de cette doctrine, fi on examine la
difpofition des grands fourneaux des fonderies 8c des
travaux qui s’y font ; comme aufli les inconvéniens
qui en naiffent, 8c les remedes qu’on y apporte.
Pour rendre notre baflin plus durable, on le fau-
poudrera avec des feories pilées, 8c on l’applanira
avec une boule de laiton. On choifira celles qui ne
peuvent plus donner rien de métallique par une réduction
ordinaire, 8c qui ne contiennent ni foufre,
ni arfénic. Si on n’en a point de femblables à celles
qui doivent relier après la fufion qu’on eft fur le
point de faire, lefquelles font préférables à toutes
les autres, on leur fubftituera du verre pilé. On ob-
ferveraque Iebaflin en queftiondoit avoir au milieu
une petite cavité g , qui foit le fegment d’une fphere
creufe plus petite que celle qui auroit formé la cavité
totale. Cette cavité exige les mêmes précautions
que les grandes coupelles, c’eft-à-dire qu’ il en faut
taffer la brafque avec un pilon à dents, l’applanir
avec une boule de laiton, 8c y paffer aufli un plane
courbe.
Le fourneau fig. xG. eft principalement deftiné
aux fufions : on les y peut faire avec des vaiffeaux,
ou même fans ce fecours. Si l’on s’en fert, on mettra
le corps du fourneau fig. xG. fur le premier pie-
deftal, fig. x8. garni d’une porte roulant fur deux
gonds ; l’on introduira deux barres de fer dans les
trous, c c de la partie inférieure de la fig. xG. pour
foûjkgsM- la grille fig. 29. qu’on y fera entrer par
l’oifccMure fupérieure. Au milieu de cette grille on
placera une tourte ou culot de terre cuite, très-unie,
8c d’égale épaiffeur ; on la fera rougir pour la flécher
; fans quoi l’on rifqueroit de faire fêler les vaiffeaux
, les grands fur-tout qu’elle foûtiendroit, en
conféquence des vapeurs humides qui s’en éleve-
roient pendant l’opération. Sa hauteur 8c fon diamètre
doivent excéder un peu celui du fond du creu-
fet qu’on veut mettre deffus, qui n’eft convenablement
échauffé qu’à la faveur de cette«élévation, 8t
fuffifamment ftable que par la largeur en queftion.
On met enfuite fur cette tourte le creufet contenant
la matière à fondre ; on l’entoure de toutes parts de
charbons qu’on range avec les précautions que nous
avons indiquées, en parlant du fourneau de coupelle
à l’article E s s a i . On gouverne le feu en ouvrant
ou fermant la porte du cendrier, fig. 28. on
l’augmente en mettant le dôme fig. x J . & enfuite le
tuyau de la fig. 38. au moyen duquel on a un feu
de fufion très-violent : mais l’on furpaffe de beaucoup
celui d’une fournaife ordinaire, fi l’on introduit
la tuyere d’un foufflet par le trou du cendrier,
(fig. x 8. ) deftiné à cet ufage d ; après avoir préalablement
luté exactement avec une fine pâte d’argille
les jointures du corps du fourneau 8c du cendrier,
8c meme celles de la porte, qui ne peut ja-»
mais fermer affez bien, pour qu’on puiffe s’en difi»
penfer. L’avantage qu’on retire de cette méthode
confifte en ce que les creufets. ne font pas fi fujets à
fe brifer, le vent du foufflet ne donnant pas direéte-
ment deffus, & animant également le feu de tou9
côtés. Ainfi voilà une expérience qui contredit celle
de Glauber ; mais il y a toute apparence que ce chi-
mille n’avoit pas la précaution de faire paffer de
même le vent de fon foufflet par un cendrier, comme
il paffe aufli dans la forge dont nous avons parlé*
Cet appareil peutfervir à examiner les pierres, lorf-
qu’on veut favoir quel fera fur elles l’effet d’un feu
extrême. Nous ne nous croyons pourtant pas dif*
penfés pour cela de donner le fourneau de M. Pott ;
les effets en font connus ; au lieu qu’il n’eft pas de
même aufli évident que celui de lafig. xG. donne les
mêmes réfultats.
Mais fi l’on veut fondre à feu une des mines de
cuivre, de plomb, d’étain, de fer, ou réduire leur*
chaux ou feories, on fe fervira du cendrier, (fig,
32. ) qui contient un catin ou accommodage, 8c
l’on obfervera de déboucher d’abord avec un couteau
les ouvertures e 8c d fermées par le garni, de
retrancher proprement les bavûres, & de remplir
d’argille les petites cavités. On affujettira dans l’ouverture
d , à gauche du foupirail, le cône de tôle 0
deftiné à recevoir la tuyere du foufflet à deux âmes»
On parlera de la difpofition que doivent avoir le
cône & le foufflet, quand on traitera les opérations
qui exigeront cet appareil. Le trou arqué c du cendrier
fert à.différens ufages ; on connoît par-là, au
moyen d’un crochet de Ter, fi la matière contenue
dans le baflin de réception eft fondue ou non : par-
là on a la facilité d’écarter les corps qui pourroient
fermer le paffage du vent du foufflet, comme aufli
de retirer les feories qui s’y trouvent dans de certai*
nés occasions. Il eft à-propos de luter intérieurement
la jointure qui réfulte de l’affemblage du cendrier
, & du corps du fourneau, afin de ne plus faire
qu’une feule & même furface de ce qui étoit féparé
avant. Avant que de mettre dans lefourneau la
matière qu’on a à fondre , on y jette du charbon de
la hauteur d’un pan ; on l’allume & on l’anime avec
le foufflet, afin de rougir le baflin : faute de cette attention
, ces feories fe refroidiffent & fê congèlent
avant que la matière réguline fe foit précipitée 8c
réunie. On fournit de nouveau charbon à mefure
qu’il s’en confume ; le baflin étant convenablement
échauffé, on met du charbon de nouveau, puis de
la matière à fondre : mais il faut faire attention que
la quantité n’en foit pas affez confidérable pour empêcher
l’aétion néceffaire du feu. On ne peut déterminer
ici cette quantité, parce qu’il n’y a que l’expérience
feule qui puiffe l’apprendre. On met un
nouveau lit de charbon, & par-deffus un lit de matière
à fondre ; & ainfi fucceflivement, en faifant
j plufieurs couches les unes fur les autres. Si la matière
fondue n’étoit pas capable de foûtenir un certain
tems l’aétion du feu , ou que l’on en voulût fondre
à-la-fois une plus grande quantité que le baflin
n’en peut contenir ; on creuferoit pour lors dans le
lut du baflin un canal, qui, commençant dès fa petite
cavité g , iroit aboutir à l’ouverture circulaire
(fig. 32. e ) du cendrier ; 8c l’on recevroit dans un
catin ou autre vaiffeau garni d’un mélange d’argille
& de charbon (fig. 3 3 . / ) , la matière qui découle-
roit du premier. Nous avons déjà dit que ce ne feroit
qu’en décrivant les operations qui fe font par
cet appareil, qu’on pourroit détailler les précautions
qu’elles exigent par leurs variétés.^
Le fourneau qui vient d’être décrit peut encore
fervir à d’autres opérations, foit en l’employant tel
qu’il eft, foit en y faifant des changemens, Nous en