liquajlrum par Tournefort, inft. 647. Boerh. *W. ait.
2, 2J , & autres.
Sa racine eft groffe-, dure, ligneufe, vivace; elle
pouffe un tronc qui devient un arbre de moyenne
groffeur & grandeur, divifé en branches éloignées
les unes des autres, couvertes d’une écorce purpurine
noirâtre ; fur fes branches naiffent au premier
printems & avant les feuilles, des fleurs légumineuses
, belles, agréables , purpurines, amaffées plu-
fieurs enfemble, attachées à des courts pédicules
noirs ; fes fleurs font compofées de cinq pétales,
dont les deux inférieurs furpaffent en grandeur les
fupérieurs, ce qui eft le contraire des fleurs légumi-
neufes de plufieurs autres plantes ; leur goût eft doux,
un peu aigrelet ; enfuite naiffent le long des branches
des feuilles feules & alternes, rondes comme celles
du cabaret, mais beaucoup plus grandes, moins charnues
, nerveufes, vertes en-deflîis , blanchâtres en-
deffous : quand les fleurs font paffées, il leur fucce-
de de longues gouffes d’environ fix pouces, très-ap-
platies, membraneufes, & en quelque forte tranf-
parentes, purpurines, faites comme des gaines à
couteaux, d’oii vient en françois le nom de gaînier,
qu’on donne à la plante. Ces gouffes renferment entre
les coffes plufieurs femences, prefqu’ovales, plus
groffesque des lentilles, dures, & rougeâtres.
Cet arbre croît dans les pays chauds, en Efpagne,
en Italie, en Languedoc, en Provence, foit dans les
vallées, foit fur les montagnes. Il fleurit en Avril &
Mai; il n’eft d’aucun ufage en Medecine, mais on
le cultive dans les jardins des curieux pour la beauté
de fes fleurs ; il réuflit par des foins habiles dans les
climats tempérés. Le gaînier d’Amérique donne en
Angleterre de très-belles fleurs couleur de rofe & en
grappes ; il porte fes graines à maturité, & s’élève
jufqu’à la hauteur de zo pies.
Sa culture n’ eft pas môme difficile ; on le multiplie
de graine, qu’onfeme fur couche au printems, dans
une terre franche, mêlée d’un peu de fumier chaud ;
on couvre la plante avec des paillaffons dans les orages
pluvieux; on l’arrofe dans les grandes chaleurs :
on la tranfporte l’année fuivante dans un bon terrein,
où on la laiffe pendant quelques années; on a foin
de la nettoyer des mauvaifes herbes, & d’amollir la
terre avec la bêche, pour que les racines puiffent s’étendre
; au bout de quatre à cinq ans que l’arbufte a
féjourné dans une bonne pépinière, on le tranfplan-
te avec précaution, ou dans des bofquets, ou dans
des endroits fauvages, parmi les autres arbres qui
viennent à la même hauteur que celui-ci. On le place
au-devant de ceux qui s’élèvent davantage, &
l ’on obferve dans l’arrangement de ces fortes de
plantations une gradation fubfiftante, dont l’enfem-
ble paroiffant en forme d’amphitéatre, forme un
lpe&acle fymmétrique qui plaît à la vûe. (D . J.)
Gaînier, f. m. {Arts méchant) artifanqui fait des
gaînes : les autres ouvrages que font les maîtres Gaî-
niers, font des boîtes, des écritoires, des tubes de lunettes
d’approche, des coffres, & caffettes,des fourreaux
d’épée & de piftolets, & autres femblables ouvrages
couverts de chagrin, de maroquin, de veau,
& de mouton : ils travaillent aufli à faire des flacons,
des bouteilles, & autres pareils ouvrages de cuir
bouilli.
Les Gaîniers de la ville de Paris font qualifiés par
leurs ftatuts maîtres Gaîniers, Fourreliers, & ouvriers
en cuir bouilli.
Ils font érigés en corps de jurande, dès l’an 1323;
mais ce n’eft proprement que par les reglemens du
x i Septembre 1560, donnés fous le régné de François
II. que leur communauté a reçu fa derniere per-
fe&ion.
Suivant leurs ftatuts, aucun ne peut être reçu maître
Gaînier, s’il n’a été apprenti pendant fix ans chez
un maître de Paris, & fait chef-d’oeuvre tel qu’il lui
a été preferit par les jurés de la communauté.
Ceux qui ont appris le métier de Gaînier dans
quelque ville de France, ne peuvent être reçus maîtres
à Paris, s’ils n’ont auparavant fervi les maîtres
de cette ville l’efpace de quatre années, & fait chef-
d’oeuvre, de même que les autres apprentis.
Les fils de maîtres font exempts du chef-d’oeuvre,
& peuvent être admis à la maîtrife après une legere
expérience, pourvu qu’ils ayent appris leur métier
pendant fix ans chez leur pere ou autre maître de la
communauté.
Il eft défendu à tout maître gaînier, fous peine de
confifcation & d’amende, d’employer aucuns vieux
cuirs dans leurs ouvrages.
Chaque maître ne peut tenir qu’une feule boutique
ouverte.
Tous ceux qui fe font recevoir à la maîtrife, doivent
faire choix d’une marque pour marquer leurs ouvrages
; l’empreinte de laquelle doit être mife fur la
table de plomb gardée dans la chambre du procureur
du roi du châtelet.
Les veuves des maîtres Gaîniers peuvent pendant
leur viduité, tenir boutique ouverte, & joiiir des
privilèges, fuivant les ordonnances, à la referve de
faire des apprentis.
Enfin les marchandifes foraines concernant l’état
de Gaînier, qui viennent à Paris pour y être vendues,
doivent être vues & vifitées , lors de leur arrivée ,
par les jurés Gaîniers, & enfuite lotties entre les
maîtres. Diclionn. & réglem. du Comm.
GAIVES,adj. f. (Jurifprud.) chofes gaiveS, dans
l’ancienne coutume de Normandie, &. dans la nouvelle
, ch. x jx . art. 604. & dans la charte aux Normands
, font chofes égarées & abandonnées, qui ne
font appropriées à aucun ufage d’homme, ni réclamées
par aucun : ces chofes doivent être gardées
pendant un an & jour, & rendues à ceux qui font
preuve qu’elles leur appartiennent ; & après l’an &
jour, elles appartiennent au roi ou aux feigneurs,
quand elles ont été trouvées fur leurs fiefs. Voyeç
Couvel, liv. I I . tit .j. Lauriere.gloff. au mot eaives.
■
GALACHIDE , ou. G ARACHIDE, f. f. (Hiß.
nat.) pierre dont parlent quelques auteurs, & dont
ils ne donnent point dedefeription, finon qu’elle eft
noirâtre. On lui attribuoit plufieurs vertus merveil-
leufes, comme entr’autres de garantir celui qui la te-
noit, des mouches Sc autres infeftes : pour en faire
l’épreuve, on frottoit un homme de miel pendant l’ét
é , & on lui faifoit porter cette pierre dans la main
droite; quand cette épreuve réufliffoit, on reconnoif-
foit qu’elle étoit véritable ; & on prétendoit qu’en
la portant dans fa bouche, on découvroit les penfées
des autres. Voye^ le fupplément de Chambers.
Cette pierre fabuleufe fe trouve encore nommée
garatide, céranite, Sc gérachide ou gératide , dans les
différens auteurs qui en ont parlé.
GALACTITE , ou G ALAXIE, f. f. (Hiß. nat.)
nom donné par quelques auteurs à une pierre que
Wallerius croit avoir été une efpece de jafpe blanc.
Pline , liv. X X X V I I . chap. x. dit qu’elle eft remplie
de veines rouges ou blanches.
GALACTOPHAGE , G ALACTOPOTE, f. m.
Sc f. qui vit de lait, qui boit habituellement du lait ; on
a donné ces noms à des peuples entiers, dont le lait
étoit la principale nourriture, foit comme aliment,
foit comme boiffon. Voyelle diclionn. de Trév.
Ces mots ont été quelquefois employés par les
Médecins pour défigner les malades qui font à la die-
te blanche , c’eft-à-dire qui ne vivent prefque que de
lait, par régime & par remede.
Ces termes font grecs ; ils font formés du mot
commun à tous les deux, yâhaKj«ç ? génitif de y«i» ^
iac, lait ; du mot tplyoc, edax , mangeur, pour l’un ;
Sc de ttotJiç ,potor, buveur, pour l’autre : d’oii gala-
üopliage Sc galaclopote.
GALACTOPHORE > (Anal.') qui porte du lait,
i Voye^ La it .
GALACTOPOIESE , f. f. ya.\a,ZT07roi)n/K» , laclifi-
ta t io , c’eft la faculté qu’ont les mammelles de fervir
à l’élaboration, à la fecrétion du lait. Veye1 Lait ,
Mammelle.
GALACTOPOSIE, yahuxTOTrotrici , f. f. fe dit dll
traitement des différentes maladies, par le moyen du
lait. V oy e iL \iT , Go u t t e ,P h th is ie , &c.
GALACTOSE, f. f. changement en la it , production
du la it : ce terme eft dérivé de yetXax.Tv/xai, qui lignifie
f e changer en la it ; Sc de-là, yaXcunomç, galaclofis ,
employé pour défigner l’élaboration , la fecrétion
par laquelle le ch yle, dans la maffe des humeurs, eft
change en lait par l’aûion de la vie , Sc féparé dans
les mammelles avec les qualités du lait.
Les Médecins fe fervent du terme de galaclofe, Sc
il fe trouve dans le journal des Sc. de 1665. Dicl. de
Trév. (d)
G A L , f. m. poiffon, voye^ D orée.
G ALA C Z , Axiopolis, (Géog.') v ille de la Turquie
européenne, dans la Bulgarie près du Danube, entre
les embouchures du Pruth & du Séret ou Moldawa.
M. de Lifle écrit Galaß. (D . J.)
GAL AI QU E , galàicos, f. f. (Hiß. nat.') nom donné
par Pline à une pierre qu’il dit reffembler à l ’argy-
rodamàs, c’eft-à-dire, félon quelques-uns au talc ; excepté
que Pline dit qu’elle eft d’un blanc plus fale.
G A LAN GA , f. m. poiffon, voye^ Baudroie.
G a l a n g a , (Botan. exot.) racine des Indes orientales
, qui eft d’ufage en Medecine.
On trouve deux efpeces de galanga dans les boutiques
, le petit Sc le grand, tous deux décrits avec
foin par M. Geoffroy. Le petit galanga, galanga mi-
nor , ou galanga finenfis ojf. eft une racine tubéreu-
f e , noiieufe, genouillée, tortue, repliée & recourbée
comme par articulations de diftance en diftanee,
divifée en branches, & entourée de bandes circulai4
res : cette racine eft inégale, dure, folide ,de la groffeur
du petit doigt, de couleur brune en-dehors &
rougeâtre en-dedans, d’une odeur vive, aromatique :
fa faveur un peu amere, pique Sc brûle le gofier,
comme font le poivre Sc le gingembre. On nous apporte
cette racine féchée, coupée par tranches ou
en petits morceaux ; on la tire de la Chine & des
Indes orientales, où elle croît d’elle4même, & où les
habitans la cultivent : il faut la choifir faine , nourr
ie , compare, odorante, d’un goût piquant.
La plante qui s’élève de cette racine eft appellée
îagundi par les Indiens. On affûre qu’elle eft compo-
fée de feuilles graminées, comme le gingembre ; que
les fleurs, extrêmement odorantes, (ont blanches &
faites en maniéré de cafque ; & que fon fruit a trois
loges pleines de petites graines arrondies.
Le grand galanga, galanga major, galanga javaneh-
ß s ojf. eft une racine tubéreufe , noiieufe, inégale1,
genouillée, femblable à celle du petit galanga, mais
plus grande, de la groffeur d’un ou de deux pouces,
d’une odeur & d’un goût bien plus foibles & moins
agréables , d’un brun rougeâtre en-dehors Sc pâle
en-dedans. La plante qui produit cette racine s’appelle
aux Indes bangula ; Sc e’eft tout ce que nous en
favons.
Le grand Sc le petit galanga ont été également inconnus
aux Grecs anciens Sc modernes, ainfi qu’aux
Arabes : ces deux racines contiennent un fei volatil,
huileux, aromatique, mais en plus grande abondance
dans le petitga/a/2gaqUe dans le grand.
Le petit galanga paffe fur-tout pour être propre à
fortifier l’eftomac relâché par l’atonie des fibres : on
peut alors l’employer comme ftomachique,jufqu’au
poids d’une dragme en poudre, & jufqu’à trois drag-
mes en infufion dans un véhicule convenable. Les
Indiens fe fervent des deux racines pouf affaifonner
leur nourriture, & nos Vinaigriers pouf donner de
la force à leurs vinaigres : les Droguiftes vendent
quelquefois 1 un & l’autre galanga pour la racine
d’acorus : cependant cette derniere n’a pas une ad-
ftriftion fi confidérable.
L ’huile pure des fleurs de galanga, qu’on tire aux
Indes orientales, eft aufli rare que précieufe : M.
Tronchin en reçut en 1749 du gouverneur de Batav
ia , une très-petite quantité, mais d’une qualité fi
parfaite,que je parfumai , j’embaumai deux livres
de thé avec une feule goutte de cette huile admirable.
(D . J .)
GALANT,adj. pris fubft. (Gramm.) cemotviertt
de gai, qui d’abord fignifia gaieté & réjoüijfance, ainfi
qu’on le voit dans Alain Chartier & dans Froiffard :
on trouve même dans le roman delà rofe, galandé»
pour lignifier orné,paré.
La belle fut bien atornét
Et d'un filet d'or galandée.
Il eft probable que le gala des Italiens & lé gaïait
des Efpagnols, font dérivés du mot gai, qui paroît
originairement celtique ; de-là fe forma infenfible-
ment galant, qui fignifie un homme èmpreffé à plaire i
ce mot reçut une lignification plus noble dans les
tems de chevalerie, où ce defir de plaire fe fignaloit
par des combats. Se conduire galamment , fe tirer d'affaire
galamment, veut même encore dire ,fe conduire
en homme de coeur. Un galant homme , chez les An*
glois, fignifie un homme de cour âge i en France, il veut
dire de plus, un homme à nobles procédés. Un homme
galant eft tout autre chofe qu’un galant homme ; celui
ci tient plus de l’hpnnête homme, celui-là fe rapproche
plus du petit-maître jde l’homme à bonnes fortunes.
Etre galant, en général, c’eft chercher à plaire
par des foins agréables , par des empreffemens
flatteurs. Voye^ l'article Galanterie. I l a été très-
galant avec ces dames , veut dire feulement, il a mon*
tré quelque chofe de plus que de là politefft : mais être li
galant d'une dame, a une lignification plus forte ; cela
fignifie être fon amant; ce mot n’eft prefque plus d’ufage
aujourd’hui que dans les vers familiers. Un galant
eft non-feulement un homme à bonne fortune ;
mais ce mot porte avec foi quelque idée de hardieffe,
& même d’effronterie : c’eft en ce fens que la Fontai-,
ne a dit :
Mais un galant chercheur de pucelage.
Ainfi le même mot fe prend en plufieurs fens. Il en
eft de même de galanterie, qui fignifie tantôt coquetterie
dans l’efprit, paroles flatteufes, tantôt préfentde
petits bijoux, tantôt intrigue avec une femme ou plufieurs
; & même depuis peu il a fignifie ironiquement
faveurs de Vinus : ainfi dire des galanteries , donner
des galanteries , avoir des galanteries , attraper une galanterie
, font des chofes toutes différentes. Prefque
tous les termes qui entrent fréquemment dans la con->
fefvation, reçoivent ainfi beaucoup de nuances qu’il
eft difficile de démêler : les mots techniques ont une
lignification plus précife & moins arbitraire. Article
de M. dé Volt ai ée.
GALANTERIE, f. f. (Morale.*) on peut confidé-
fer ce mot fous deux acceptions générales ; i° . c’eft
i dans les hommes une attention marquée à dire aux
femmes,d’une maniéré fine & délicate , des chofes
qui leur plaifent, & qui leur donnent bonne opinion
d’elles & de nous. Cet art qui pourroit les rendre
meilleures & les confoler, ne fert que trop fou vent
à les corrompre.
On dit que tous les hommes de la cour font polis;