•ces terres, & de rompre la li-aifon trop étroite de
•leurs,parties afin de les rendre plus pénétrables aux
eaux, & pour que leur ténacité n’étouffe plus les
.plantes naiflantes ; pour y parvenir, on laboure fortement
ces terres à plufieurs reprifes , on a foin de
bien divifer les glebes; après les avoir laifle expo-
fées aux injures de l’air ,o n y mêle foit du fumier,
foit du fable-, du gravier, de la marne, de la craie-,
-de la chaux v iv e , de la recoupe de pierre, des frag-
mens de briques,. &c. en un mot tout ce qu’on trouve
plus à-fa portée , 6c qui eft plus propre à divifer
la glaife » & à mettre de l’intervalle entre les parties
qui la compofent. On prétend qu’en Angleterre on
le fert avec de plus grand fuccès du fable de la mer
pour fertilifer les terreins glaijeux.
C ’eft à la propriété que la glaife a de retenir les
eaux 6c de, né point leur donner paflage , que font
dûs la plupart des fources 6c des fontaines que nous
voyons fortir de la terre. Les eaux du ciel lorfqu’el-
les font tombées fur la terre,fe filtrent au-travers des
couches de fable , de gravier, 6c même des pierres
qui la compofent, 6c continuent à paffer jufqu’à ce
qu’elles fe trouvent arrêtées par des couches de
glaife ; alors elles s’y-amaffent, 6c vont s’écouler
par la route la plus commode qui leur eft préfenrée.
C ’eft cette même propriété.delà glaife qui fait qu’on
s’en fert pour garnir Je fond des'bafîins , canaux 6c
réfervoirs dans lefquels on veut retenir les eaux ;
quand on la deftine à cet ufage, on a foin de la bien
divifer 6c hacher en tout fens avec des beches 6c
d’autres inftrumens tranchans, de peur qu’il ne s’y
trouve quelque plante ou racine qui en fe pourrif-
fant par la fuite ne fourniffe aux eaux qui cherchent
à s’échapper, un paflage qui, quoique petit dans fon
origine, ne tarderoit pas à devenir bien-tôt très-con-
fiderable.:
Il faut aufli rapporter l’expérience qui fe trouve
dans l’hiftoire de l’académie des fciences de Paris,
année 1733) » pag. /. Il y eft dit que Yargille des Potiers
lavée, expofée à l’a i r , 6c imbibée d’eau de fontaine
, a acquis au hout.de quelques années la dureté
d’un caillou ; on prétend que l’on a obfervé la même
chofe en Amérique fur la terre glaife qui fe trouv
e le long des bords de la mer ; M. Pott attribue ce
phénomène à l’écume grade de la mer.
La glaife fe trouve ordinairement par lits ou par
couches qui varient pour l’épaiffeur 6c pour les autres
dimenfions ; ces couches font allez fouvent remplies
de pyrites 6c de marcaffites : cette terre ne fe
rencontre pas feulement à la furface , mais même à
line très-grande profondeur. La terre grade appel-
lée btjleg par les mineurs allemands, qui fert d’enveloppe
à un grand nombre de filons métalliques,
6c qui fuivant leur langage contribue à les nourrir,
eft une vraie glaife chargée de beaucoup de fub-
ftances étrangères 6c minérales.
La glaife pure, lorfqu’elle eft feche, a une grande
difpofition à imbiber les matières huileufes 6c greffes
; cette propriété fait qu’on s’en fert pour faire
les pierres à enlever les taches des habits, qu’on
nomme pierres, à détacher.
Les terres bolaires dont l’ufage eft fi connu dans
la Medecine, ne font que des terres glaifeufcs ou des
argilles très-fines, comme on s’en apperçoit en ce
qu’elles s’attachent à la langue, 6c fondent comme
du beurre dans la bouche ; elles font quelquefois
colorées par une portion plus ou moins grande de
fer qu’elles contiennent. On a pû déjà voir dans cet
article que les acides n’agiffent point fur les terres
argilleufes ou glaifes ; fi ces didolvans ne peuvent les
didoudre, il n’y a guère lieu de croire que ceux qui
fe trouvent dans l’eftomac produifent cet effet ;
ne pourroit-on pas conclure de-Ià qu’il y a beaucoup
d’abus dans l’ufage des terres bolaires & terres f ig^
llees, quine font que de vraies glaifes mêlées quel*,
quefois de parties ferrugineufes ? Si ces terres ne fe
diffolvent point dans les premières voies , elles ne
peuvent que fatiguer l’eftomac fans paffer dans l’économie
animale ; s’il s’y en diffout une partie , c’eft
une preuve que la terre bolaire étoit melée d’une
portion de terre abfqrbante ou calcaire ; 6c alors il
vaudroit mieux employer ,des abforbans purs, 6c
dont on fût aflîiré , tels que la craie lavée , les yeux
d’écreviffes, &c. Si c’eft à la partie martiale qu’on
attribue les vertus des terres bolaires , il feroit beaucoup
plus fimple d’employer des remedes martiaux
dont la Chimie pharmaceutique fournit un fi grand
nombre. (—)
GLAIVE, f. m. (JUft. modS) Droit de glaive, dans
les anciens auteurs latins 6c dans les: lois des normands
, fignifie la jurifdiclion fuprbne, Foyeç JURIS-
DIGTION.
Camden dans fa Britannia , dit que le comté de
Fiint eft du reflbrt de la jurifdiftion de Chefter : co-
mitatus Fiint pertinet ad gladium Cefrice ; 6c Selden,
tit, des honneurs pag 640. Curiarn J'uam liberarn de
omnibus placitis , 6cc. excep lis ad gladium ejus pertinent
i bus.
Quand on crée un comte en A n gle terre , il eft probable
qu’on le ceint d’un glaive pour fignifier par
cette cérémonie qu’ il a jurifdittion fur le pa ys dont
il porte le nom. Foye^ C o m t e . Chambers.
GLAMORGANSHIRE , Glamorgama , ( Géog. )
province d’Angleterre dans la principauté de Galles
, d’environ 112 milles de tour, 6c de 54 mille ar-
pens. Sa partie méridionale eft appel!éc le jardin du
pays de Galles ; Cardiff en eft la capitale. Elle contient
118 paroiffes, 6c neuf villes ou bourgs à marchés.
Le canal de Briftol la baigne au fud. On voit
dans cette province les reftes de Ca'èr-phili-Caflle,
que quelques-uns prennent pour le Bullaum Jilurum ,
6c qu’on regarde en général comme les plus célébrés
ruines de l’ancienne architeélure qu’il y ait dans la
grande-Bretagne. (Z>. / .)
G L A N D , f. m. GLANDÉE, f. f. ( Jard. ) gland
eft le fruit du chêne ; glandée eft la récolté du gland.
G land , en Anatomie, fignifie le bout ou le bouton
de 1^ verge de l’homme , ou cette partie qui eft couverte
du prépuce, & que l’on appelle en latin bala-
nus. Foyeç les Planch. anat.
Le gland n’eft qu’une dilatation de l’extrémité de
la fubftance fpongieufe de l’urethre qui eft formée en
boffe, & rebroulTée aux deux bouts coniques des
corps caverneux qui aboutiflent à cet endroit. Foyeç
Ur ethre, V e r g e , &c.
L’extrémité du prépuce eft fujette à s’étrécir dans
les vieillards au point de ne pouvoir contenir le
gland, ce qui vient peut-être du défaut d’une fréquente
érettion. Foye^ Pr é pu c e *# Ér e c t io n .
On fe fert aufli du terme de gland pour fignifier
le bout ou Y extrémité du clitoris, par rapport à fa ref-
femblance avec le gland de la verge de l’homme ,
l’un 6c l’autre ayant la même figure, 6c étant defti-
nés aux mêmes fondions. Foye[ Planch. anat. Foye£
aujji C litor is.
La principale différence qu’il y a entr’eu x, c’eft
que le gland du clitoris n’eft point percé ; il eft couvert
aufli d’un prépuce. Chambers. (JS)
Quelquefois le gland ne fè montre point ouvert
aux enfans nouveaux nés, foit par une membrane
qui placée au bout de I’urethre ferme le paflage à
l’urine, foit parce que l’on n’apperçoit aucune marque
d’urethre ; il y en a des exemples par-tout,'
dans Ronflæus, Doderic-à-Caftro, Vander-Wiel, 6c
autres ; ces deux vices de naiffance demandent un
prompt fecours.
Quelquefois le trou de l’extrémité de l’urethre eft
fi petit, que l’urine fort par ce trou goutte-à-goutte.
6c quelquefois découle en plus grande quantité par
une autre partie du corps comme le périnée.
Quelquefois on rencontre cette fécondé ouverture
à quelqu’autre partie du pénis, outre celle du
gland, enforte que l’urine paffe par deux iffues ; je
trouve des obfervations du gland ou de la verge
percée de deux trous , dans Vefale, anatom. lib. F ,
chap. 14. Hilden, cent. j . obferv. xïij. Plateri obferv.
lib. III. Borelli obferv. medicar. cent.jv. obferv, xïij,
6cc.
Enfin il arrive quelquefois que le gland eft percé
ailleurs que dans l’endroit ordinaire , comme au-
delfous, au-delà du filet, au milieu de la verge ,
6c même on a vû la perforation de l’urethre fe rencontrer
près du bas-ventre, ce qui rend ceux qui
font dans ce dernier cas inhabiles au mariage.
L’imperforation du gland demande d’abord qu’on
s’en apperçoit la main adroite , éclairée 6c les inftrumens
de la chirurgie ; on fait avec la lancette
l’ouverture nécefl'aire jufqu’à ce que l’urine coule,
6c cette ouverture eft facile, lorfque l’imperfora-
tion ne confifte que dans la peau qui couvre 1 z gland;
quand les parois de l’urethre font adhérantes, on
doit obferver de faire l’ouverture plus grande que
petite, 6c d’introduire enfuite une petite cannule
de plomb dans l’incifion afin de former une cicatrice
plus égale.
Si l’iirine coule goutte-à-goutte, parce que le trou
du gland eft trop petit, il faut l ’élargir aux deux extrémités
avec la lancette ou la pointe du biftouri,
6c puis introduire la petite cannule de plomb pour
la même raifon que nous venons d’alléguer.
Si le gland n’eft point percé dans l’endroit ordinaire
, mais au-deuous, au-delà du filet, 8c même
plus loin , il eft très-difficile de remédier à ces fâcheux
défauts de conformation ; il faut en méditer
long-tems la méthode curative, 6c raffembler toutes
les lumières de l’art pour l’enrichir par de nouveaux
progrès ou par de nouveaux doutes ; car les
doutes conduifent à la fcience. (D . J.)
G l a n d , en terme de Tabletier-Cornctier, eft une
efpece de pince de bois dont les mâchoires font plaies
6c quarrées ; c’eft avec le gland que l’on tient le
peigne pour le travailler.
G l a n d , en terme de Marchand de modes, font deux
branches faites en demi-cercle de fouci d’hanneton,
de noeuds de foie, de bouclé, 6c que l’on met dans
les garnitures aux creux ou vuides formés par les
feftons ; ces glands font faits par les Rubaniers. Fyye^
R u b a n .
G l a n d , (Rubanier.) eft une efpece de bouton
cou v e r t de perles ou de longs filets d’o r , d’arg en t,
de fo ie , de laine ou de f i l, av e c une tête ouvragée
de la même m a tiè re , 6c des filets pendans ; ce font
le s Tifl'utiers-Rubaniers-Frangiers qui les fabriquent.
GLANDE, f. f. terme d'Anat. Les glandes font des
parties d’une forme particulière, qui réfultent de l’af-
femblage des plus petits vaifleaux de tous genres,
arteres, veines, nerfs, & quelquefois de vaifleaux
■ excréteurs 8c des lymphatiques. Elles font renfermées
dans des membranes particulières ; elles different
entre elles par la figure, la couleur , 6c la confidence
, 6c font pour la plus grande partie deftinées
à féparer de la maffe du lang quelques liqueurs particulières.
Foye{ Sa n g b Hum e u r .
Les anciens ont cru que les glandes ne fervoient
que comme d’un couffinet pour foûtenir les parties
voifines, ou d’éponge pour en abforber les humidités
fuperflues ; d’autres après eux les ont regardées
comme dès citernes qui contiennent des fermens,
qui venant à fe mêler avec le fang le jettent dans une
fermentation, durant laquelle il le décharge de quelques
unes de fés parties par le« conduits excrétoires
quelles contiennent,
Les modernes croyent que les glandes font les organes
qui fervent à féparer les fluides pour les ufa-
ges du corps, 8c ils les ont regardées comme des filtres
dont les pores ayant différentes figures , ne donnent
paflage qu’aux parties fimilâires. Foye^ Fi l t
r a t io n .
Les auteurs des derniers fiecles ont confidéré les
glandes comme des cribles dont les trous étant de
différentes groffeurs, quoique de même figure, ne
donnent paflage qu’aux parties dont le diamètre eft
moindre que le leur.
Les glandes paroiffent à l’oeil des efpeces de corps
blancs 6c membraneux, compofés d’une enveloppe
ou tégument extérieur qui renferme un tiflu vafçu-
laire. Leur nom vient de lareffemblance qu’elles ont
avec les glands que les Latins appellent glandes.
On a découvert à l’aide de la diffeftion ou du mi-
crofcope que les glandes font des véritables tiffus ou
pelotons de vaifleaux différemment entre-Iacés ; mais
les anatomiftes modernes , 6c Malpighi, Bellini,
"Wharton, Nuck, Peyer, bc. ont été plus avant, 6c
ont découvert qu’elles ne font que des circonvolutions
continuelles des arteres capillaires. Foyeç Art
è r e .
Voici quelle paroît être leur formation : une artère
étant arrivée à un endroit, elle fe divife en un
nombre infini de branches ou de ramifications extrêmement
déliées qui forment différentes circonvolutions
6c des contours, defquelles naiffent des nouveaux
rameaux ou véficules qui forment des veines
, qui venant à fe joindre un peu plus loin, fe terminent
en des branches un peu plus greffes.
Toutes ces ramifications, tant des veines que des
arteres, forment des pelotons, 6c forment différentes
circonvolutions, des angles defquels fortent plufieurs
autres vaifleaux déliés qui conftituent la partie
la plus effentielle de la glande.
Le fang étant porté du coeur par l’artere dans le
plexus glanduleux, parcourt tous les tours 6c les
détours de fa partie artérielle, jufqu’à ce qu’étant
arrivé à fa partie veineufe, il retourne de nouveau
au coeur. Tandis qu’il circule dans les replis artériels
& veineux, il s’en abforbe une partie dans les orifices
des petits tubes qui fortent de leurs courbures.
Ce qui entre de ce fluide dans ces conduits , que
l’on peut appeller conduits fecrètoires , eft reçû par
d’autres qui en fortent : ceux-ci venant à s’unir,
compofent un feul canal appellé conduit excrétoire■ ;
qui fortant du corps de la glande, conduit la matière
féparée dans un refer voir deftiné à la recevoir. Foye^
E m o n c t o ir e .
Les vaifleaux fecrètoires aboutiflent quelquefois
eux-mêmes à un refervoir où ils dépofent la liqueur
qu’ils contiennent. Telle eft la ftruàure générale 6c
Foffice des glandes, que nous éclaircirons plus au
long au mot SECRÉTION.
Une glande eft donc un amas de différentes efpeces
de vaifleaux ; favoir, une artère 6c une veine ,
des conduits fecrètoires 6c excrétoires, auxquels on
peut ajouter un nerf que l’on trouve dans chaque
glande, qui eft répandu dans toute fa fubftance, afin
de lui fournir lesefprits néceffaires pour hâter la fe-
crétion ; 6c une membrane qui foûtient les circonvolutions
de la veine & de l’artere, & les accompagne
dans toutes leurs divifions les plus déliées ;
enfin des vaifleaux lymphatiques que l’on a découverts
dans plufieurs glandes. Foye^ V e in e , A r t .e-
r e ,N e r f , Se c r é t o i r e , Ex c r é t o ir e «S*Ly m p
h a t iq u e . , . .
On cônfidere les conduits fecrètoires comme les
principaux organes de la glande ; car eux feuls compofent
quelquefois la plus grande partie de ce que
nous appelions glande ou corps glanduleux.
M, "Winflow croit avoir découvert une efpece de