petits cabinets j où s’habillent feparement les aôcurs
& les aôrices. C ’eft auffi l’endroit oii l’on tient les
habits, où l’on difpofe tout ce qui dépend de l’appareil
de la fcene, & où fe font les petites répétitions.
Vitruve nomme cette partie du théâtre cho-
-ragium. (P )
GARDE-ROBE, {grand-maître de la') Hiß. mod.
Cette charge a été créée le 16 Novembre 1669. Alexandre
duc de la Rochefoucauld la poffede depuis
1718. Il prête ferment de fidélité entre les mains du
R o i, & le reçoit des autres officiers de la garde-robe.
Sa charge eft de faire faire & d’avoir foin des habits,
du linge, & de la chauffure du Roi. Il difpofe de toutes
les hardes lorfque le Roi ne veut plus s’en fervir.
Le grand-maître de la garde-robe donne la chemife a
Sa Majefté, en l’abfence des princes du fang ou légitimés
, du grand-chambellan, & des premiers gentilshommes
de la chambre. Le matin quand le Roi
s’habille, il lui met la camifolle, le cordon bleu, &
le juft-au-corps. Quand Sa Majefté fe deshabille, il
lui préfente la camifolle de nuit, le bonnet, le mouchoir
, & lui demande quel habit il lui plaira de prendre
pour le lendemain. Les jours de grandes fêtes, le
grand-maître de la garde-robe met au Roi le manteau
&: le collier de l’ordre, fait les fondions de chambellan
& des deux premiers gentilshommes de la
chambre, en leur abfence. 11 a fon appartement. Les
jours d’audience aux ambafladeurs , il a place derrière
le fauteuil de S. M. à côté du premier gentilhomme
ou du grand-chambellan, & prend la gauche
du fauteuil du Roi. Il y a d’ancienne création deux
maîtres de la garde-robe fervant par année. Ils font
ferment de fidélité entre les mains du R oi. En l’abfence
des princes du fang ou legitimes, du grand-
chambellan, des premiers gentilshommes de la chambre
, & du grand-maître de la garde-robe, ils donnent
la chemife auRoi. Ils fe trouvent auffi aux audiences
des ambafladeurs, & montent fur l’eftrade ou le
haut-dais. Celui qui eft d’année a un appartement.
C ’eft lui qui préfente la cravate au R o i, fon mouchoir,
fes gants, fa canne, & fon chapeau. Lorfque
Sa Majefté quitte un habit, & qu’il vuide fes poches
dans celles de l’habit qu’il prend, le maître de la
garde-robe lui préfente les poches pour les vuider le
foir. Lorfque le Roi fort de fon cabinet, il donne
f«s gants, fa canne, fon chapeau, fon épée au maître
de la garde-robe ; & après que Sa Majefté a prié
Dieu, elle vient fe mettre fur fon fauteuil, & achevé
de fe deshabiller. Le maître de la garde-robe tire le
juft-au-corps , la vefte , le cordon bleu , & reçoit
auffi la cravate. Ces deux charges font poffédées :
l’une par M. le maréchal de Maillebois depuis 173 6,
ayant M. le comte de Maillebois pour furvivancier ;
& l’autre parM. le marquis de Sou v r é , depuis 1748.
Les officiers de garde-robe font : quatre premiers valets
de garde-robe fervant par quartier, feize valets
de garde-robe fervant auffi par quartier, un porte-
malle , quatre garçons ordinaires de la garde-robe,
trois tailleurs-chauffetiers & valets-de-chambre, un
empefeur ordinaire, & deux lavandiers du linge de
corps. Etat de la France, édit. 1749.
G a r d e - r o b e s , (-Layetier.) les maîtres Coffre-
tiers-Malletiers appellent ainfi les plus grands coffres
qu’ils font, foit peut-être parce qu’ils les font
pour être placés dans les garde-robes , foit auffi parce
qu’ils veulent faire entendre que ces coffres font capables
de fervir feuls de garde-robes. Il y a auffi des
demi-garde-robes ; & les unes & les autres font rondes
ou plates, c’eft-à-dire ont le couvercle, ou arrondi
en forme de demi-cercle, ou Amplement applani.
GARDE, ( l a ) Géogr. petite ville d’Italie au Ve-
ronois, dans les états de Venife. Elle eft fur un lac
auquel elle donne fon nom, à fept lieues de Verone.
Long. z8. >6. lat. 45.3 S. (D . /.)
■ GARDELEBEN, (Géogr.) petite ville d’Allemagne
dans la vieille marche de Brandebourg, fujette
au roi de Pruffe. Son commerce principal confifte
en houblon & en bierre. Elle eft fur la Bife, à 15
lieues de Magdebourg, zz de Brunfwic. Long. 29.
g o. latit. Sx* 44. (D .J .)
GARDER LE ch amo is EN CHALEUR, terme de
Chamoifeur ; c’eft échauffer les peaux qui ont été
paffées en huile, en les mettant fous descouvertu-
res de laine ; ce qui fe nomme plus ordinairement
mettre Us peaux en chaleur. Voye^ CHAMOIS.
G arder AU l iq u id e , terme de Confifeur; c’eft
confire un fruit quel qu’il foit, de façon qu’on puiffe
le conferver toujours liquide.
* GARDIEN ou CU STO D E , f. m. euftos, ( Hifi,.
eccléf. ) eft le nom qu’on donne parmi les Francif-
cains au fupérieur de chaque maifon particulière.
Ainfi l’on dit le gardien des cordeliers de Paris, le
gardien des récollets de Montargis, le gardien des
capucins du Marais, le gardien des pénitens de Pic-
pus. Les autres ordres mendians ou rentés ont con-
îervé les titres de prieur, recteur y minijlre, fupérieur
, &c. (G)
G a rd ien , (Jurifprud.) eft celui qui a la garde
de quelque perfonne ou de quelque chofe.
Gardien bourgeois ; c’eft le pere ou la mere non-
nobles qui ont la garde bourgeoife de leurs enfans.
Voye{ ci-devant GARDE BOURGEOISE.
Gardien noble, eft celui des pere ou mere, ou au»»
très afeendans, & même, dans quelques coutumes ,
des collatéraux, qui a la garde noble d’un enfant
mineur. Voye[ ci-devant G arde NOBLE. ( A )
G ardien des Meubles, eft celui qui s’eft chargé
de la garde des meubles faifis fur un débiteur.
L’huiffier ne doit établir pour gardien qu’une perfonne
folvable & de facile difeuffion, qui eft ce que
l’on appelle un gardien bon & folvable.
Ort ne doit établir pour gardien, ni les parens de
l’huiffier, ni le faifi, fa femme, enfant, ou petits-
enfans ; mais on peut établir pour gardiens les frères,
oncles, & neveux, pourvu qu’ils y confentent.
Celui qui accepte la commiffion du gardien, doit
figner fur le procès-verbal, ou déclarer qu’il ne peut
ligner.
Si l’huiffier ne trouve pas de gardien folvable, il
doit établir garnifon.
Il n’eft pas permis d’empeGher l’établiffement du
gardien y ni de le troubler, à peine de payer le double
de la valeur des meubles faifis, & de 100 livres
d’amende, fans préjudice des pourfuites extraordinaires.
Le gardien fuit ordinairement la foi de celui fur
qui la faifie eft faite, c’eft-à-dire qu’il laiffe la partie
laifie en pofleffion des meubles ; il peut néanmoins
requérir l’huiffier qui en fait la faifie de le mettre en
pofleffion de ces meubles, & de les enlever.
Lorfqu’il fait enlever les meubles, il ne doit ni s’en
fervir, ni les louer à perfonne ; il doit les conferver
fidèlement comme un dépofitaire, à peine de tous
| dommages & intérêts.
Les gardiens étant dépofitaires de juftice, font con-
traignables par corps à la repréfenîation des meubles
faifis, foit pour être vendus à la requête du créancier
, foit pour être reftitués à la partie faifie, lorfqu’il
y a eu déplacement, & que la partie faifie a
obtenu main-levée.
La contrainte par corps n’a lieu néanmoins qu’en
vertu d’un jugement qui la prononce.
S’il furvient des oppofitions qui retardent la vente
, le gardien eft déchargé deux mois après qu’elles
ont été jugées ; ou fi elles ne le font pas , il eft déchargé
au bout d’un an : mais s’il a été mis en pof-
feffion réelle des meubles, il en eft chargé pendant
trente ans. Voye{ l’ordonnance de 1667, tit. xjx. &•
xxxiij, ( A )
G a r d ie n ; ce titre étoit quelquefois donné au lieu
de celui de garde , à certains juges établis par le roi
pour la manutention des privilèges accordés à certaines
églifes , villes, ou autres communautés : par
exemple, af>rès l’abolition de la commune de Laon,
il y fut établi par le roi un gardien pour rendre la
juftice, comme il eft dit en l’ordonnance de Philippe
de Valois du mois de Décembre 1331* (A )
GARDIENS, f. m. pl. (Marine.) matelots gardiens;
ce font des matelots commis dans un port pour la
garde des vaifl’eaux & pour veiller à la conferva-
tion des arfenaux de Marine. On partage les matelots
gardiens en trois brigades égales en nombre & forc
e , fuivant le rôle qui eft arrêté par le capitaine de
port; chaque brigade eft conduite par un maître des
matelots choifi par le capitaine du port. Sur les vaif-
feaux du premier rang il doit y avoir huit matelots
gardiens ; lur ceux du fécond rang, fix; fur ceux du
troifieme, quatre ; fur ceux du quatrième & cinquième
, trois ; fur les frégates, brûlots , flûtes, & autres
bâtimens, deux ou un, félon le befoin. Dans
le nombre des gardiens, il doit y avoir le quart qui
foient calfats ou charpentiers ; l’ordonnance de la
Mariné de 1689 regle tout ce qui concerne les gardiens.
(Z )
G a r d ie n d e l a f o s s e a u x l i o n s , (Marine.)
c’eft le matelot qu’on y met de garde pour fournir
ce qu’on y demande pour le fervice du vaiffeau. (Z )
GARDIENNE, (Jurifpr.) voye^ ci-devant G a R-
d ie n & G a r d e -g a r d ie n n e .
GARDIENNERIE,f. f. (Marine.) chambre des
canonniers. Voye[ S a in t e -b a r b e .
GARDIER, f. m. (Hiß. de France.) officier fupérieur
établi autrefois dans quelques villes du royaume
, comme à L y on , à Vienne, &c. pour faire payer
à ceux que le fouverain avoit mis fous leur iauve-
garde, les impofitions dûes pour cela ; pour leur
faire rendre juftice des vexations qu’on pouvoit
exercer contre eux ; pour donner l’inveftiture des
biens mouvans du domaine ; enfin pour connoître
par lui-même, ou par fes officiers, des infra&ions à
tous ces égards.
Il falloit que cet emploi fût une dignité de confiance
, puifque Gui dauphin ne dédaigna pas d’être
gardier dans la ville & cité de Lyon ; & pour le dire
en paffant, ce Gui dauphin n’eft point ce malheureux
chevalier templier, brûlé à Paris avec le grand
maître Jacques de Molay, comme l’ont écrit la plupart
de nos hiftoriens, Nicole G ille, Paul Emile,
Dupleix, Mezerai, le P. Labbe, & M. Dupuy lui-
même, fur l’autorité de Villani. Gui dauphin, gardier
de Lyon, baron de Montauban, & frere de Jean
dauphin de Viennois, étoit le troifieme fils d’Humbert
premier, feignéur de la Tour & de Cqligni, ap-
pellé en n 8 z à la fouveraineté du Dauphiné. Ce
fils Gui fut marié avec Beatrix de Baux, & mourut
en 1318. (D . J.)
G ARD ON , f. m. leucifci fpecies prima , (Hiß. nat.
Ichthiologie.) poiffon de riviere femblable au meunier
par la figure des écailles, par le nombre & par
la pofition des nageoires : mais il a la tête plus petite
& le corps plus large. Le dos eft bleu, la tête
verdâtre, & le ventre blanc ; les yeux font grands,
& il n’y a point de dents à la bouche. Cè poiffon
a la chair molle. Rondelet, hiß. despoiff. de riviere,
chap. xiij. Voye{ POISSON. ( I )
G AR E, f. m. (Marine.) les mariniers donnent ce
nom à des lieux préparés fur une riviere étroite,
pour y ranger leurs bateaux lorfqu’ils en rencontrent
d autres qui embarrafferoient la navigation,
la riviere n’étant pas affez large pour qu’il en puiffe
paffer deux en même tems fans courir rifque de s’endommager.
(Z )
GARED, (Geog.) nouvelle petite ville d’Afrique
Tome V II,
dans la Barbarie, au royaume de Maroc, dans la
province de Suz, remarquable par les moulins à fu»
cre. Elle a été bâtie par le cherif Abdalla qui regnoit
du tems de Marmol. Long. 8. 40. lat. 2 9 .1 1 . (D . ƒ.)
GARENNE, f. f. (Chaffe.) on appelle ainfi tout
efpace peuplé d’une grande quantité de lapins. Cependant
les garennes proprement dites font enfermées
de murs, par cette raifon on les nômme garennes
forcées. Celles qui ne font pas forcées font trop
de tort à leur voifinage, pour qu’il dût être permis
d’en avoir.
On établit une garenne pour avoir commodément
des lapins pour l'on ufage , ou pour les donner à
loyer : dans l ’un & dans l’autre cas, les intérêts ÔC
les foins font les mêmes.
Une garenne n’eft avantageufe qu’autant que les
lapins y font bons, qu’ils y multiplient beaucoup y
& que les lapreaüx y font hâtifs. Pour cela, il faut
que le terrein foit fec, qu’il produife des herbes fines
& odoriférantes, comme le ferpolet, &c. & qu’il
foit expofé au midi ou au levant. Le lapin eft de tous
les animaux celui dont la chair garde le mieux le
goût des herbes dont il s’eft nourri. Une odeur rebutante
decele ceux qui ont mangé des choux, 8c
les autres nourritures que la domefticité met dans le
cas de leur donner. L’eau ne vaut rien non plus pour
les lapins. Les prés humides, ceux où l’herbe fe charge
d’une grande quantité de rofée, leur donnent une
conftitution mal-faine & un goût déplaifant. Il faut
donc pour affeoir une garenne, choifir un lieu élevé.
L’expofition que nous avons indiquée n’eft pas
moins néceffaire pour avancer la chaleur des bouquins
& la fécondation des hazes.
Une garenne n’étant bonne qu’autant qu’elle eft
hâtive, il s’enfuit que tous les {oins du propriétaire
ou du fermier doivent concourir à la rendre telle.
Pour cela, il faut qu’elle ne contienne qu’unéçjuan-
tité de lapins proportionnée à fon étendue, qu’ils y
foient bien nourris pendant l’hyver, & qu’il h’y refte
que le nombre de bouquins neceffaire. Il ne fa,ut pas
moins que de deux à trois arpens pour une centaine
de lapins de fond : ainfi dans une garenne de cent arpens
, il n’en faudra jamais laiffer pendant I’hyver
plus de quatre mille. Malgré cet efpace il faudra les
nourrir un peu pendant les gelées, & beaucoup lorfque
l’herbe fera couverte de neige ou,dégivre. Si les
lapins manquent de nourriture pendant trpis.ou .quatre
jours, ils maigriront à l’excès ; & ta première portée
, qui eft à tous égards la plus avantageufe, en
fera confidérablement retardée^ Le meilleur fourrage
qu’on puiffe leur donner, c ’eft le regain de lufer-
ne , ou celui de trefle: on peut auffi leur jetter des
branches de faule & de tremble, dont l’écorce leur
plaît & les nourrit bien.
Pour ne rien perdre du fourrage, qui fouvent eft
affez cher, on peut le leur donner fur de petits râteliers
faits en forme de berceau comme ceux des bergeries
, & élevés d’un demi-pié. On les place à- portée
des terriers. On peut les couvrir auffi d’un petit
toît de planches, pour garantir l’herbe de la pluie &c
de la neige. La faim y accoûtume les lapins en peu de
jours. Il ne faut d’abord que les affriander ; & lor’f-
qu’il ne refte rien aux râteliers, on augmente peu-
à-peu.
Pour joiiir des lapins ou en ôter le furperflu, il y a
trois moyens ; le fufil, les panneaux, & les furets, (.e
premier eft infidèle & dangereux ; on tue quelquefois
des hazes ; & d’ailleurs pour peu qu’un lapin qui â été
tiré ait encore de vie, il rentre au terrier, y meurt &
l’infefte. Les garenniers intelligens ne laiffent tirer
dans leurs garennes qu’avec beaucoup de précautions:
cependant depuis les premiers lapreaüx jùfqu’àla fin
de Juillet, il eft difficile de s’en difpenfer : maïs'dès
qu’on le peut,il vaut mieux recourir aux panneaux ôc