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cours de la part de la Chirurgie, des que la matière
eft évacuée. Le furoncule différé du charbon, en ce
que ce dernier reffe dur 6c noir, femblable a 'une
croûte formée dans la chair; tandis que l’autre s’élèv
e en cône, s’enflamme, & fuppure.
La cure àu furoncule confifte à favorifer la Suppuration,
& à l’évacuer autant qu’on peut parles ma-
turatifs ordinaires , comme les figues 6c la racine
de lys blanc bouillies dans le lait. Vryeç M a t u r a -
t i f s .
Le peuple applique fur la tumeur de la cire de
cordonnier ; mais l ’emplâtre de melilot & le balili-
cum font préférables ; ils produifent la fuppuration
& fouvent la cicatrice de la tumeur. ( F )
FURSTENBERG, ( C o m t é d e - ) Géog, étatfou-
iverain d’Allemagne en Soiiabe, qui s’étend d’orient
en occident depuis l’evêché de Confiance jufqu’au
Brifgow. Il ne renferme que quelques bourgs ou petites
villes ; mais il efl poffédé par une des plus anciennes
maifons d’Allemagne , avec le château de
Furftenberg, qui donne le nom à tout le pays. Long.
2Jd. 46''. la tic. 48a. 32/. {D. J.)
FURSTENFELD, en latin Aquoe, fuivant Lazius,
{Géog.') ancienne petite ville d’Allemagne' dans la
baffe Stirie, fur la riviere de Lauffhitz ; elle efl à
douze lieues N. E. de Gratz , vingt S. de Vienne.
Long. 3 c)d. 101. Latït. 47^. gâ'. {D . /,)
FURSTENWALD, ( Géog.) petite ville d’Allemagne
, dans la moyenne marche de Brandebourg,
fur la Sprée, à 8 lieues O. de Francfort, fur l’Oder.
Long. 3 z d à'. Lat. 5z d. zg '.
Elle a produit deux favans illuflres : Hoffman
{Maurice) célébré médecin y naquit en 162.1, 6c
mourut en 1698 ; Mentzel (Chrétien) né à Furften-
wald en 1622, mort en 170 1 , efl fort connu desBo-
taniftes. Il a laiffé manuferit 4 vol. in-fol. des cho-
fes naturelles du B réfil, 6c 10 vol. in-fol. aufli manuferit,
tirés du lexicon chinois, intitulés Caguey ;
il efl à louhaiter que de tels ouvragesparoiffent un
jour. ( D . J . )
FUSAIN, f. m. evonginus, {FUJI. nat. bot. ) genre
de plantes à fleurs en rofe compofées de plufieurs
pétales difpofées en rond. Il fort du calice un piflil
qui devient dans la fuite un fruit membraneux 6c
anguleux, qui efl partagé en différentes loges, &
qui renferme des femences oblongues pour l’ordinaire.
Tournefort, injl. n i herb. Voye{ P l a n t e . (/)
F u s a in , arbriffeau qui fe trouve communément
dans les pays tempérés de l’Europe, parmi les buif-
fons & les haies , où il s’élève à lix ou fept piés au
plus. Sa tige efl ordinairement droite; fon écorce
efl verte fur le jeune bois qui paroît quarré, à caufe
de quatre lignes quadrangulaires relevées , 6c d’une
couleur cendrée qui régnent le long des jeunes branches.
Ces lignes qui font le commencement des ri-
<les & des gerfures qui doivent recouvrir toute l’écorce
, fe dérangent, fe multiplient, 6c s’étendent
les années fuivantes, à mefure que le bois grofïit.
Ses feuilles font oblongues, pointues, très-legcre-
ment dentelées, & d’une belle verdure ; elles font
placées deux à deux furies branches. Ses fleurs qui
paroiflent au mois de Mai,font petites, de couleur
d ’herbe, & de peu d’apparence. Les graines qui leur
Succèdent, font renfermées dans des gouffes quadrangulaires
, qui ont fait donner à cet arbriffeau le
nom vulgaire de bonnet de prêtre. Les gouffes, ainfi
que la graine qu’elles renferment, font d’un rouge
brillant, qui fait tout le mérite du fufain, qui efl
d’un affez bej afpeél en automne, pour le faire employer
dans des bofquets d’agrément.
, Cet arbriffeau efl très-robufle, il réuflit dans tous
les terreins ; 6c on peut le multiplier aifément de
branche couchée, de bouture, ou de graine qui ne
Jeve que la fécondé année.
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Le bois du fufain efl blanc, caftant, 6c affez dufy'
quoique fort moelleux dans les jeunes branches fur-
tout, Il efl propre à faire des fufeaux, des lardoires,
Sc quelqu’autres menus ouvrages. Les Deflinateurs
fe fervent du charbon de ce bois pour faire leurs ef-
quiffes , parce que les traits s’en peuvent effacer
aifément.
On prétend que la feuille & le fruit de cet arbriffeau
font pernicieux au bétail, à caufe de leurs qualités
purgatives & violentes. Ce qu’il y a de fur ,
c’efl que tout le bétail a de la répugnance pour cet
arbriffeau, & que les infectes même ne s’y attachent
point.
Voici les différentes efpeces ou variétés du fufain.
i° . Le fufain commun à fruit rouge , c’efl celui auquel
on peut appliquer plus particulièrement ce qui
vient d’être dit en général.
20. Le fufain à fruit blanc. Cette variété qui ne
confifte que dans la couleur du fruit, efl très-rare.
30. Le fufain à fleur rouge. Cet arbriffeau fe trouve
en Hongrie , en Moravie, 6c dans la baffe Autriche.
Il efl aufli robufte que le commun, il s’élève à
la même hauteur , & il fe multiplie aufli aifément.
C’eft le plus beau des fufains ; fa fleur d’une couleur
pourprée 6c brillante, paroît au mois de Mai ; fes
fruits,dont l’enveloppe efl d’un jaune v if, &les graines
d’un noir luifant, font remarquer cet arbriffeau
dès la fin de l’é té, & pendant la plus grande partie
de l’automne : mais cet arbriffeau efl encore trop,
rare pour le voir de fi-tôt embellir nos bofquets.
40. Le fufain à large feuille , ou le grand fufain. Cet
arbriffeau vient naturellement dans les provinces
méridionales de ce royaume : il efl en toutes fes parties
plus confidérable que les trois variétés ci-deffus.
Il prend plus de hauteur, fa feuille efl beaucoup plus
grande, & fon fruit plus gros : il différé aufli des
précédens , en ce que fon écorce efl rouflâtre, &
qu’elle n’efl pas marquée de lignes quadrangulaires,
& en ce que fes boutons pendant l’hyver font fort
gros, extrêmement longs 6c très-pointus. Cet arbriffeau
donne une belle verdure , qui fait fon principal
mérite ; fes fruits ne font pas fi abondans que
dans le fufain commun, ils n’ont pas tant ‘d’apparence,
6c ne durent pas fi long-tems, parce qu’ils
muriffent plutôt. Cet arbriffeau efl très-robufle ;
tous les terreins lui conviennent, 6c on peut le multiplier
très-aifément de boutures, qui font quantité
de racines dès la première année.
ç°. Le fufain de Virginie. Sa feuille efl o vale, 6c
fa fleur d’un verd rougeâtre. Il efl bon d’obferver
qu’il quitte fes feuilles, afin de le diftinguer du fuivant
, qui efl toujours verd. Cet arbriffeau efl fi rare
en France, qu’il efl encore peu connu : on peut le
voir à Trianon.
6°. Le fufain de Virginie toujours verd. Ses feuilles
ont quelque reftcmblance avec celles du buiffon
ardent, 6c fes fruits font rouges 6c couverts de petites
bolfes. Cet arbriffeau efl délicat ; il faut le conduire
6c l’abriter pendant l ’hyver comme les orangers
: mais on peut très-aifément le multiplier de
bouture qu’il faut faire au mois de Mai ou en Septembre.
Le feul goût pour la variété peut engager
à cultiver cet arbriffeau, qui n’a pas grand agré-,
ment, (c)
F u s a in , {Mat. médicale. ) voyeç B o n n e t d e
P r ê t r e .
F u s a in , ( Peinture & Deffein. ) c’eft un crayon
fait avec le charbon de l’arbre de ce nom : les Peintres
s’en fervent beaucoup pour efquiffer; les traits
ou lignes qu’on fait avec le fufain s’effacent facilement
en paffant deffus un linge blanc 6c fec. On
prépare ces crayons en coupant le fufain par morceaux
environ de deux lignes de groffcur, 6c les
mettant
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mettant dans un petit canon ou étui de fer, qu’on
rougit au feu pour le réduire en charbon. { R )
FUSAROLE f. f. en Architecture , moulure ou
ornement placé immédiatement fous 1 echinus ou
ovo dans les chapiteaux dorique, ionique & compofite.
Les Italiens l’appellent fufeiolo ; la fufarole efl
un membre rond, taillé en forme de collier ou de
chapelet, qui a des grains en ovale. Dans le chapiteau
ionique, cette moulure efl précifément fem-
blable à la baguette d’une aftragal. Voye^ As t r a -
g a l . ( P )
FUSCHIA, {FTifi. nat. bot. ) genre de plante dont
le nom a été dérivé de celui de Leonard Fufchius.
La fleur des plantes de ce genre efl monopétale,
faite en forme d’entonnoir, 6c decoupee ; fon calice
devient dans la fuite un fruit arrondi, mou,
charnu, divifé en quatre loges, & rempli de femences
arrondies. Plumier, nova plantar. amer, gener.
Voye^ P l a n t e , ( f ) ;
* FUSEAU, f. m. ( Maifon rufl. & Econ. domeft.)
c’ eft un morceau de bois leger, rond , renflé dans
le milieu, d’où il va en diminuant jufqu’à fes deux
extrémités , où il finit en pointe ; ce font prefque
deux cônes affemblés par leurs bafes. Il y en a de
toutes fortes de grandeurs, 6c même de plufieurs
figures. Celui que nous venons de définir, efl celui
de fileufes du chanvre ; le fufeau des faifeufes de
dentelle efl différent. Voye{ l ’article D e n t e l l e .
F u s e a u , ( Géom. ) quelques géomètres ont ap-
pellé ainfi le folide que forme une courbe en tournant
autour de fon ordonnée ; comme le fufeau parabolique
, autrement nommé pyramidoide. Voye{ ce
mot. D’autres ont appellé fufeau le folide que forme
line courbe en tournant autour de fa tangente au
fommet ; d’autres le folide indéfini que forme une
courbe de longueur infinie comme la parabole ou
l ’hyperbole, en tournant autour de fon axe. Dans
tous ces ca s , fi on appelle 2 « le rapport de la circonférence
au rayon , u les parties de l’axe de rotation
, {les ordonnés à cet a x e , l’element du folide
fera n ^ d u \ 6c comme on aura par l ’équation de
la courbe la valeur de { en « , le refte s’achèvera
par le calcul intégral : l ’élément de lafurface folide
fera 2 n V'd^f ff- du*, qu’on intégrera de la même
maniéré quand cela fera pofîible. Voye{In t é g r a l ,
Q u a d r a t u r e , & c. (O )
Fu s e a u , ( Géog. ) l’on nomme ainfi chaque partie
d’une carte géographique ou uranographique
deftinée à être appliquée fur une boule, pour former
un globe terreftre ou célefte ; ou pour s’exprimer
géométriquement, un fufeau de globe eft un
efpace renfermé entre deux courbes égales & fem-
blables, dont le fommet de chacune fe trouve fur
l’équateur du globe terreftre, ou fur l’écliptique du
globe célefte. L’axe de chacune de ces deux courbes
eft la moitié de la partie de l’équateur ou de l’écliptique,
qui forme la largeur du fufeau. Les abfcif-
fes de cet axe , en partant du fommet, croiffent
comme les finus verl'es des diftances des parallèles
à l’équateur ou à l’écliptique ; & le s ordonnées à cet
axe , en partant du même fommet, fuivent la pro-
greflion arithmétique 1, 2, 3 ,6c des diftances de ces
mêmes parallèles a l’équateur, de forte que la plus
grande double ordonnée, commune à ces deux courbes
, eft le développement même du méridien du
globe. L’on voit que cette courbe n’ eft pas une portion
de cercle, comme le prétend Glareau dans fa
Géographie, qui, pour tracer des fufeaux, fait prendre
pour rayon les { de la circonférence de l’équateur.
Voyez G l o b e . Cet article eft de M. R o b e r t d e
■ V a u g o n d y .
F u s e a u , ( Chimie philofoph. ) tuyau de verre,
qui a pris fon nom de fa figure ; on l’appelle encore
Tome V IL
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alonge, mais ce n’en eft qu’tine efpecé. C ’eft un intermède
qu’on employé dans les diftillations à la re»
torte où il eft néceflaire de donner un degré de feu *
qui ne manquerait pas d’échauffer un balon. Il eft
vrai que quand on fe fert d’un matras à long co l, il
eft naturellement aufli éloigné du fourneau qu’un
balon avec fon alonge ; mais il s’échauffe encore
plus que quand ce col eft une piece féparée : 6c
d’ailleurs ce col eft plus fragile qu’une alonge ; &
celle-ci fe répare plus aifément, fi elle vient à cafter.
Voye{ Vaisseaux , 6c nos Planches de Chimie. Article
de M. de VlLLIERS.
Fuseau du taquets de Cabestan, {Marine.')
ce font des pièces de bois fort courtes, que l’on met
au cabeftan pour le renfoncer. ( Q )
* Fuseau, terme de Paffcmentier-Boutonnier,, ce font
des petits bâtons de bois ou d’autre bois dur tournés,
fur lefquels ces ouvriers dévident le fil d’or ,
d’argent, ou de foie, dont ils font différens ouvrages
fur l’oreiller. Ces fufeaux font faits en forme de
quilles de cinq ou fix pouces de longueur, 6c garnis
par en-haut d’une petite tête pour en retenir les
fils. Le bout d’en-bas reliant eft large 6c pefant, pour
contenir par ce poids le fufeau dans la fituation où
l’ouvrier le place. Voye{ nos Planches.
C ’eft par le different arrangement de ces fufeaux ,
qui fouvent font au nombre de plus de cent, que fe
forment les différens deffeins de l’ouvrage. Voyelles
figures du Boutonnier, & leur explication,
* FUSEAU, en termes de Cloutier d’épingle , 'c’eft
une verge de fer qui traverfe la meule, & eft fou-
tenue fur deux tampons. Voye[ Tampons > & les
figures , Planche du Cloutier d’épingle.
Fuseaux, nom que les Horlogers donnent aux
dents d’un pignon à lanterne. Voy. Pignon a Lanterne.
* F u s e a u , (.Potier-de-Terre.) ce font des broches
de fer ou de bois, rondes 6c pointues, plus groffes
vers le manche qu’au bout, dont ces ouvriers fe fervent
pour percer des trous à leurs ouvrages. Ces
trous s’appellent fouvent des regiftres. Voye{ l ’article
F o u r n e a u , {Chimie.')
* F u s e a u x , (.Rubannier.) efpeces de broches
quarrées, 6c longues de huit à dix pouces * de fer,
pointues par un bout, & à tête plate par l’autre.
Cette tête eft percée d’un trou rond, qui fert à paf-
fer la ficelle qui fufpend le fufeau aux liflettes. Chaque
liflette a fon fufeau particulier ; il y en a de différens
poids ; les plus lourds font des quatre, 6c les
plus légers des douze à la livre. Leur ufage eft de
faire retomber les liflettes, lorfque l’ouvrier quitte
la marche qu’il enfonçoit. Dans les grands ouvrages
il y a quelquefois deux cents de ces fufeaux en
oeuvre ; leur poids rend fouvent le pas de la marche
très-pefant à lever, 6c c’eft ici l’occafion où l’ouvrier
a befoin d’être fanglé. Voyc{ Sangle.
FUSÉE, f. f. (.Medec.) eft un terme employé par
quelques anciens auteurs françois, comme fynony-
me du fymptome peftilentiel, connu fous le nom de
charbon. Voye{ les oeuvres d’Ambr. Paré, liv. X X I I .
chap. xxxiij. Voye\ Charbon , Peste.
Fusées de Bombes et Grenades, (.Artmilit.)
font dans l’Artillerie des efpeces de fufées remplies
d’une compofition lente , qui brûle affez de tems
pour que la bombe ou grenade ne creve ou n’éclate
qu’en tombant fur les lieux où elle eft jettée.
Les fufées pour les bombes de douze pouces de
diamètre font de bois de tilleul, faille ou aulne bien,
fe c , & fans aucune fiftule. Quoique dans ces fortes
de bois il fe trouve quantité de noeuds ou de petits
permis qui les rendent défeélueux, ces bois ont d’autres
propriétés qui obligent de s’en fervir. Il faut que
les fufées foient nettes 6c bien percées dehors & dedans:
çar ordinairement il fe trouve dans les hunier
C c e