nés, à commencer depuis Defca.rtes, prennent pour !
géométrique toute conftru&ion qui s’exécute par le
moyen d’une courbe géométrique quelconque. Voyt{
C o n s t r u c t i o n & C o u r b e . On appelle géométriques
ces conftruûions, pour les diftinguer de celles
qui s’exécutent par le moyen des courbes méchani-
ques, & qu’on peut appeller conflructions méchant-
ques. Au refte les conftru&ions méchaniques font
fouvent plus fimples & plus faciles que les conßruc-
dons géométriques. Voye[ COURBE.
Pas géométrique, voye^ P AS.
Proportion & progreffon géométrique , voye£ PROPORTION
& P r o g r e s s io n .
E[prit géométrique , v o y e z ci-dev. GEOMETRE. (O )
GÉOMÉTRIQUEMENT, adv. d'une maniéré géométrique.
Voye{ ci-devant GÉOMÉTRIQUE. Ainfi on
d i t , réfoudre géométriquement un problème, raifonner
géométriquement, & c . {O)
GEORGE,(Sa in t ) {Hiß. mod.) c’eft un nom donné
à plufieurs ordres tant militaires que religieux ;
il a pris fon origine d’un faint fameux dans tout l’orient.
;
Saint George efî: particulièrement ufité pour dé-
figner un ordre de chevaliers anglois ; mais on l’appelle
à-prélent plus communément L'ordre de la Jarretière.
Voye[ JARRETIERE.
Le roi Edouard VI. par un efprit de réforme fit
quelque changement dans le cérémonial, les lois
& l’habit de l’ordre ; c’eft lui qui a le premier ordonné
qu’on n’appellât plus cet ordre l'ordre de faint
George , mais l'ordre de La Jarretière. Chambers.
G e o r g e , {chevaliers de faint) il y a eu plufieurs
ordres de ce nom dont la plupart ne fubfiftent plus.
Il y en a eu un particulièrement inftitué par l’empereur
Frédéric III. l’an 1470, pour garder les frontières
de la Bohème & de la Hongrie contre les
Turcs. Un autre appellé l'ordre de faint George d'Al-
phama, fondé par les rois d’Arragon : on en connoît
un troifieme dans l’Autriche Sc dans la Carinthie ;
& enfin un quatrième qui fubfifte encore aujourd’hui
dans la république de Gènes. (G)
G e o r g e , {faint) dit déAlga, ordre de chanoi-
nes-réguliers qui fut fondé à Venife par l’autorité
du papeBoniface IX. en 1404. Barthélemy Colonna
romain, qui prêcha l’an 1396 à Padoue & dans quelques
autres villes de l’état de Venife , jetta les fon-
demens de cette congrégation. Les chanoines de S.
George portent une foutane blanche , & par-deffus
une robe ou chape de couleur bleue ou azur, avec
le capuchon fur les épaules. Le pape Pie V . les obligea
en 1570 de faire profeffion, Sc leur permit de
précéder les autres religieux. Le monaftere chef
d’ordre eft à Venife. Le M ire, hiß. ordin. monaßie.
liv.I. chap. v. {G)
G e o r g e , {fain t) Géog. petite île de l’état de
Venife au fud de la capitale. Il y a dans cette île un
monaftere de Bénédiôins, dont l’églife eft une des
plus belles d’Italie, & d’ailleurs enrichie de tableaux
des plus grands maîtres. {D . J.)
G e o r g e de l a M in e , {faint) Géog. bourgade
d’Afrique en Guinée, avec un fort château près de
la m er, & un port qui tire fon nom des mines d’or
qu’on dit être dans fon voifinage. Les Hollandois fe
lont emparés de ce lieu fur les Portugais. Long. ty.
latit. 5 . xo. {D. J.)
GÉORGIE, {Geog.) pays d’Aiie qui fait partie
de la Perfe entre la mer Noire Sc la mer Cafpienne.
La Géorgie eft bornée au nord par la Circaffie ,
à l’orient par le Dagheftan Sc le Schirvan, au midi
par l’Arménie, Sc au couchant par la mer Noire.
Elle comprend la Colchide Sc l’Ibérie des anciens,
tandis que le Dagheftan Sc le Schirvan forment à-
peu-près l’ancienne Albanie.
Elle eft divifée par les montagnes en deux parties
: l’une orientale oîi font les royaumes de Caket
au nord, Sc de Carduel au midi ; l’autre occidentale
qui comprend au nord les Abcaffes, la Mingré-
l ie , l’Imirete Sc le Guriel ; tout ce pays eft nommé
Gurgijlan par les orientaux. La riviere de Kur le tra-
v e r fe , Sc elle porte bateau, ce qui n’eft pas commun
aux rivières de Perfe. Téflis capitale de la Géorgie,
eft au 8%3d. de long. & au 43 d. de lat.
Cette vafte région pour la poffeffion ou la protection
de laquelle les Perfans & les Turcs ont û
long-tems combattu, Sc qui eft enfin reliée aux premiers,
fait un état des plus fertiles de l’Alie. Il n’en
eft guere de plus abondant, ni où le bétail, le gibier
, le poiffon, la vola ille, les fruits, les vins foient
plus délicieux.
Les vins du pa ys, fur-tout ceux de Téflis, fe tranf-
portent en Arménie, en Médie Sc jufqu’à Ifpahan,
où ils font réfervés pour la table du Sophi.
La foie s’y recueille en quantité ; mais les Géorgiens
qui la lavent mal apprêter, Sc qui n’ont guere
de manufactures chez eux pour l’employer, la portent
chez leurs voifins, & en font un grand négoce
en plufieurs endroits de Turquie, fur-tout à Arzeron
Sc aux environs.
Les feigneurs & les peres étant maîtres en Géorgie
de la liberté Sc de la v ie , ceux-ci de leurs enfans,
6c ceux-là de leurs vaffaux ; le commerce des efcla-
ves y eft très-confidérable, & il fort chaque année
plufieurs milliers de ces malheureux de l’un & de
l’autre fexe avant l’âge de puberté , lefquels pour
ainfi dire, fe partagent entre les Turcs Sc les Perfans
qui en remploient leurs ferrails.
C ’eft particulièrement parmi les jeunes filles de
cette nation (dont le fang eft fi beau qu’on n’y voit
aucun vifage quifoit laid), que les rois & les feigneurs
de Perfe choiffiffent ce grand nombre de concubines
, dont les orientaux fe font honneur. Il y a même
des défenfes très-expreffes d’en trafiquer ailleurs
qu’en Perfe ; les filles géorgiennes étant, fi l’on peut
parler ainfi, regardées comme une marchandée de
contrebande qu’il n’eft pas permis de faire fortir hors
du pays.
Il faut remarquer que de tout tems on a fait ce
commerce ; on y vendoit autrefois les beaux garçons
aux Grecs. Ils font, dit Strabon, plus grands Sc plus
beaux que les autres hommes, Sc les géorgiennes
plus grandes & plus belles que les autres femmes.
Le fang de Géorgie eft le plus beau du monde , dit
Chardin : la nature, ajoûte-t-il, a répandu fur la plupart
des femmes des grâces qu’on ne voit point ailleurs
; Sc l’on ne trouve en aucun lieu ni de plus jolis
vifages , ni de plus fines tailles que celles des géorgiennes
mais , continue-t-il, leur impudicité eft
exceffive.
On voit en Géorgie des Grecs, des Juifs , des
Turc s, des Perfans, des Indiens , des Tartares Sc
des Européens. Les Arméniens y font prefqu’en aufli
grand nombre que les naturels même. Souverainement
méprifés ils remploient les petites charges,
font la plus confidérable partie du commerce de
Géorgie, Sc s’enrichiffent aux dépens du pays.
Quoique les moeurs & les coutumes des Géorgiens
foient un mélange de celles de la plupart des
peuples qui les environnent, ils ont en particulier
cet étrange ufage, que les gens de qualité y exercent
l’emploi de bourreau ; bien loin qu’il foit réputé infâme
en Géorgie, comme dans le refte du monde,
c’eft un titre glorieux pour les familles.
Les maifonsdes grands & les lieux publics font conf-
truits fur le modelé des édifices de Perfe, mais la
plupart des églifes font bâties fur le haut des montagnes
, en des lieux prefqu’inacceflibles ; on les fa-
lue de loin, & on n’y va prefque jamais : cependant
il y a plufieurs évêques en Géorgie, un archevêque,
un patriarche ; Sc c’eft le viceroi, autrement dit goret,
nommé par le fophi, & toujours mahométan de
Teligion, qui remplit les prélatures.
Voilà le précis de ce que j’ai lû de plus curieux
fur la Géorgie dans Chardin, Tavernier, Thévenot,
Tournefort & la Motraye, & ce précis m’a paru digne
d’avoir ici fa place. (D J.)
GÉOSCOPIE , f. f. {Divinat.) forte de connoif-
fance que l’on tire de la nature Sc des qualités de la
terre en les obfervant Sc en les confidérant. Voye{
So l . Ce mot vient de y», terre, & de monla, Jé conf
i e r e. ^
La géofeopie, confidérée comme un moyen de divination,
eft une chimere; mais confidérée comme
connoiffance des qualités de la terre, c’eft une feien-
ce qui peut être très-utile.
. GÈOSTATIQUE, f. f. {Méchan. ) eft la même
chofe que jlatique qui eft aujourd’hui plus ufité. Voye%_
Statique. Ce mot lignifie la partie de la mécha-
nique qui traite des lois de l’équilibre des corps fo-
lides ; on l’appelloit autrefois ainfi de yH, terre, &
de iç-s/-u ,f io , je fuis en repos. Par cette dénomination
on la diftinguoit de Yhydrofatique qui traite de
l ’équilibre des fluides, Sc qui vient de vS'op, eau , Sc
de llcTt/M ,flo. Voye{ Hydrostatique. Ainfi on re-
préfentoit les folides en général par la terre, ôedes
fluides par l’eau ; le mot d'hydrodafiique eft relié ,
& le mot de géofatique comme plus impropre a été
changé en celui de flatique. (O)
GÉPIDES, (les) , f. m. pl. Gèogr. anc. ancien
peuple du nombre des barbares qui fe jetterent fur
les provinces romaines dans le tems de la décadence
de l’empire. Jornandes dit qu’ils habitoient une île
entourée de marais que formoit la riviere de Vifcla
{Vifiule), & qu’ils l’abandonnèrent de concert avec
les Goths , pour chercher un meilleur pays. Sous
l’empire de Juftinien on les trouve en Hongrie, auprès
de Sirmiche, félon Procope. Ils firent allez bonne
contenance jufqu’au régné d’Alboin, roi des Lombards
; mais ce dernier les vainquit, fans qu’ils
ayent pû jamais fe relever ; Sc ceux qui ne périrent
pas dans la bataille, relièrent fous le joug que leur
impoferent les Huns qui s’étoient emparés de leur
p a y s ^ D . J.)
GEPPING, {Géog.) petite ville impériale d’Allemagne
dans la Soiiabe, fur la riviere de "Wits, à 12
lieues E. de Stutgard, 9 S. O. de Gemund, 9 N. O.
d’Ulm. Long. 3 3 . 20. lat. 4#. 24. {D . J.)
G É R A , {Géog.) petite ville d’Allemagne au cercle
de la haute Saxe, dans la Mifnie, fur l’Elfter. Les
Bohémiens la ravagèrent en 1449. Long, 2$. 55.
lat.5 o . 5 t. {D . J.)
GERANITE, f. (. {Hifl. nat.) nom donné par les
anciens aux agates 8c autres pierres dans lefquelles
on voyoit des taches rondes, que l’on croyoit ref-
fembler par la couleur à des yeux de grue. Boëtius
Q de Boot.
GERANIUM, f. m. {Botan.) genre de plante des
plus étendus, dont voici les caraCteres, félon la méthode
de Ray.
Ses feuilles font pour la plupart oppofées deux à
deux : fon calice eft divifé en cinq parties qui s’étendent
en forme d’étoiles : fa fleur en Europe eft
difpofée en rofe, Sc compofée de cinq pétales, mais
en Afrique elle n’en a fouvent que quatre ; elle eft en
cafque, Sc munie de cinq étamines qui embraffent la
bafe de l’ovaire : fon fruit eft fait en aiguille, Sc divifé
à fa bafe en cinq loges, dont chacune renferme
une femence à queue, Sc produit un long tuyau. Ces
cinq loges venant à s’unir, parodient repréfenter,
avec l’ovaire, la tête d’une cigogne ou d’une grue ;
c ’eft pourquoi les François donnent à ce genre de
plante le nom de bec de grue, ainfi que les Anglois,
Tome VII%
qui Rappellent craneus-bill. La graine de cette plante
eft jettée dehors, quand elle eft muré, par le recO-
quillement du bec des capfules.
Tournefort compte foixante-dix-hüit efpecès dé
géranium, Sc Miller en nomme au-moiiis quarante
qui font cultivées en Angleterre dans les jardins des
curieux. De ce nombre, il y en a plufieurs qui le
méritent par la beauté de leurs fleurs ; telles font le
géranium annuel, à larges feuilles Si à fleurs bleues ;
le géranium à petites feuilles, Sc à grandes fleurs
purpurines ; le géranium d’Afrique, à feuilles d’oeil-*,
le t , St à fleurs d’écarlate ; le géranium africain, qui
s’élève en buiflbn, St qui éft à feuilles de mauve
Sc à fleur d’un rouge de carmin. D ’autres efpeces
de géranium, Outre la beauté de leurs fleurs, répan-;
dent, après le coucher du foleil, Une Odeur qui embaume
l’air.
Miller vous enfeignera la culture de toutes les efpeces
de géranium dont il fait mention. Il ne nous
eft pas poflible d’entrer dans ce détail : nous remarquerons
feulement que les efpeces fauvages de géra*
nium, Sc celles des climats froids, s’élèvent fans
peine ; mais les efpeces de géranium d’Afrique , Sc
toutes celles qui viennent des climats chauds , demandent
bien des foins pour leur entretien Sc leur
multiplication : il eft vrai qu’on en eft dédommagé
par la belle figure qu’elles font dans nos ferres.
Entre les efpeces utiles de géranium, citées par
Tournefort, il y en a trois principales qui font devenues
avec raifon d’un grand ufage en Medecine ;
fa voir, i°. le géranium colombinum des boutiques,
en françois p ié de pigeon ou beù de grue {voy. Be c DE
G rue) ; 20. le géranium robertianum, offic. en françois
herbe à Robert ( v o y c j Herbe À Ro ber t ) ; 3 ° . '
l e géranium Janguineum , offic. en françois géranium
fanguin, qu’on va décrire dans l’article fuivant*
CD-/.)
G éranium sanguin , {Botan. Sc Mat. méd.) Le
géranium ou bec de grue fanguin, à grande fleur, eft:
d’abord remarquable par une racine épaifle, rouge,'
garnie de plufieurs longues appendices, Sc de quelques
fibres ; elle pouffe tous les ans de nouvelles racines
, qui non - feulement jettent des fibres de la
même maniéré, mais encore d’autres racines groffes
Sc fermes : fes tiges font nombreufes , hautes d’une
coudée, rougeâtres, velues, noiieufes, partagées
en plufieurs branches.
De chaque noeud naiffent deux feuilles arrondies ^
divifées néanmoins en cinq lanières, Sc le plus fouvent
en trois lobes, découpées prefque jufqu’à la
queue ; elles font velues , vertes au-deffus , blanchâtres
en-deffous, d’une faveur aftringente & ftip-
tique.
Il fort de l’extrémité des branches un pédicule
oblong, qui porte une fleur plus grande que celles
des autres géranium, prefque femblable à celle du
cyfte mâle ; d’une belle couleur rouge , compofée
de cinq pétales Sc de dix étamines, portées les unes
Sc les autres fur un calice. Ce calice eft compofé de
cinq petites feuilles garnies de nervures, velues &
verdâtres.
Quand ces fleurs font paffées, il leur fuccede
des fruits en forme de bec à cinq angles, chargés à
leur bafe de capfules renflées, contenant des graines
qui s’échappent quand elles font mûres : alors leurs
capfules fe roulent & fe recoquillent de la bafe à la
pointe diufruit.
Le géranium fanguin fe trouve fouvent dans les
forêts 8c les buiffons : on le cultive chez les curieux
dans les jardins de Botanique. Les Médecins le fubfti-
tuent au bec de grue ordinaire, ou à celui qu’on nomme
herbe à Robert. Ses feuilles s’employent dans les
décodions Sc les bouillons vulnéraires aftringens ;
elles font ftiptiques Si un peufalées ; elles donnent,
M M m m ij