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nomme airfife fruit de l’églantier. Voyei ÉglAN-
TIER.
GRATTER, verbe afl. c’eft appliquer & mouvoir
à la furface d’un corps, quelque infiniment pointu
ou tranchant, capable d’en détacher de petites particules.
On fe gratte, on gratte la terre avec les ongles.
Voye{ les articles Juivans.
G r a t t e r , en terme de Batteur et or) c’eft faire tom*
ber a v e c le couteau ( V o y e ^ C o u t e a u ) , l’o r qui
déborde des quarterons. Voye^_ Q u a r t e r o n s .
G r a t t e r , en terme de Doreur ; c’eft l’aflion d’adoucir
les traits que le rifloir oii la lime ont faits fur
line piece avec le grattoir. Voyeç les figures du Doreur.
G r a t t e r , en terme deFormier; c’eft rendre la forme
beaucoup moins imparfaite qu’elle n’étoit auparavant,
& propre à re'cevoir fa derniere façon, en
la grattant avec une vieille lame d’épée. Voy. G r a t t
o i r .
G r a t t e r , c ’eft rendre nourries des tailles déjà grav
é e s , qu’on peut avo ir faites trop délicates ; cela fe
fa it av e c attention & jugement a v e c le grattoir à
ombre ; & les tailles en viennent à l’impreffion plus
fortes & plus ombrées qu’elles n’ont été gravées.
Foye{ l'article GRAVURE EN Bo is . Article de M.
P a p i l l o n .
G r a t t e r un V a i s s e a u , (Marine.) c’eft le racler
pour ôter le vieux goudron qui eft delïus le bois.
On gratte les dehors du vaifleau, les ponts & fes mâts,
lorlque l’on trouve que cela eft néceflaire, & on le
fait pour le moins une fois dans l’année ; l’outil dont
on fe lert pour cette opération fe nomme racle. Aufli-
tôt qu’on a gratté ou raclé les côtés du vaifleau , il
faut les goudronner avec du goudron chaud, parce
qu’autrement le bordage fe gâte& fe noircit, fur-
tout fi la pluie donne deffus avant qu’on le goudron-
ne. (Z ) .
G r a t t e r , en terme de Rajfineur, c’ eft l’aftion
d’enlever av e c un couteau ordinaire le fucre qui
a v o it jailli fur les bords de la fo rme, en mouvant,
ou la terre des efquives en plamotant. Voye^ M o u -
v e r , P l a m o t e r .
G RATTO IR, f. m. (Gramm. & Arts mêchaniq.)
inftrument dont le nom indique aflez la fonflion ; il
eft peu d’artiftes qui n’ayent un grattoir, connufous
ce nom ou fous un autre. Voye£ l'article G r a t t e r ,
6* les articles juivans.
GRATTOIR, (H y d r a u l .) V o y e£ O u t i l s d e F o n t a i -
t i i e r , a u mor FONTAINIER.
G r a t t o i r , dans l'Artillerie, eft un petit ferrement
dont on fe fert pour nettoyer la chambre &
l ’aine du mortier. (Q)
G r a t t o i r , (Marine.) outil pour gratter le v a if-
feau. Voye{ R a c l e . Voyt^aujji l'article G r a t t e r .
G r a t t o i r , outil d'Arquebufier, c’eft une verge
de fer un peu plus longue qu’un canon de fufil ; cette
verge eft fendue par en-haut ; chaque branche en eft
applatie & un peu recourbée en-dehors ; les Arque-
bufiers l’infinuent dans le canon, & fes extrémités
en détachent la craffe.
G r a t t o i r , en terme de Bijoutier, eft un outil de
fer trempé, de diverfes formes, félon le befoin de
l ’artifte ; il a toujours une partie tranchante. Pour en
comprendre l’utilité , il faut diftinguer dans la manoeuvre
deuxtems oîil’ouvrier eft obligé de s’en fer-
vir.i
° . Quand fon lingot eft fondu & forgé d’une
certaine épaiffeur ; il le découvre avec un grattoir
de toutes parts, pour en enlever les pailles ou impuretés
provenues de la fonte & des fels dont on
s’eft fervi pour faciliter la fufion du métal : il
n’eft befoin pour cette opération que d’un grattoir
iplat pour découvrir, & d’un demi-rond pour enle-
Ver les impuretés profondes : cette opération s’ap«*
p e l le épaiiler. Voye^ É PAILLER.
i °. Quand la tabatière, garniture, ou autre bijou
quelconque, eft au point de perfeflion que pour le
polir en-dedans il faut le reparer, c'eft-là le fécond
tems où l’artifte eft obligé d’employer cette forte
d’outil : pour amener fon bijou à ce point, il a fallu
néceffairement qu’il aille plufieurs fois au feu , qu’il
reftât plufieurs heures dans l’eau mixte , d’où il a
réfulte une efpece de croûte qu’il faut enlever; il a
fallu en outre employer des foudures qui dans la
fufion, laiffent toujours des fuperfluités qu’il faut
faire difparoître, ces bijoux n’étant point égaux dans
leurs formes : la diverfité des angles & des cavités
qu’il faut nettoyer , décident l’artifte fur la forme
qu’il doit donner à fon outil.
G r a t t o i r , terme de Chaudironmet ; le grattoir or-»
dinaire des Chauderonniers ne différé guere de celui
du Monnoyeur, mais il eft emmanché d’un plus long
manche pour pouvoir atteindre au fond des marmites
, coquemarts, & autres uftenfiles de cuifine ,
qu’ils nettoyent Sc grattent avec cet infiniment qui
eft d’acier, pour les mettre en état d’être étamés.
Ils en ont encore deux autres outre celui-là ; l’un
qui eft fait en croiflant, pour gratter l ’équerre des
chauderons, marmites , & autres ouvrages enfoncés
; l ’autre qui eft fort court & en forme de couteau
, fert à en gratter les bords. Ces deux fortes de
grattoirs ont aufli des manches de bois ; mais avec
cette différence, que les manches des grattoirs en couteau
font toujours très-courts, & que les grattoirs en
croiflant en ont de diverfes longueurs proportionnées
à la profondeur des pièces qu’on veut gratter.
Voye^ les Planches du Chauderonnier. A là partie fu-
périeure du manche eft le grattoir en croiflant ; la
partie inférieure eft le grattoir à deux bifeaux. Ces
fortes d’outils font d’acier trempé.
G r a t t o i r , ( Doreur. ) cet infiniment n’a rien
de particulier.
G r a t t o i r , (Ecrivain.) c’eft un inftrument d’a- ,
cier d’une forme elliptique & traverfé fur toute fa
longueur d’une arrête ; il eft à deux tranchans, &
monté fur un manche de bois. Il fert à enlever les
taches du papier.
G r a t t o i r , terme de Fonderie, eft un outil d’acier
crochu par un bout & dentelé ; il fert à celui qui polit
l’ouvrage au fortir de la fonte, pour ôter les
épaiffeurs qui peuvent fe trouver à la bronze.
G r a t t o i r , chez les Formiers, c’eft une vieille
lame d’épée avec laquelle on gratte un ouvrage
quelconque, pour le préparer à recevoir fa derniere
façon. Voye[ Planche du Formier-Talonnier, fig. 2.
G r a t t o i r À c r e u s e r , (Gravure en bois.') c’eft
un outil qui fert à polir le bois, dans la nouvelle maniéré
de le préparer félon M. Papillon , pour y graver
les lointains & points éclairés. Voye^ la figure de
cet outil, PI. du fuppl. de la Gravure en bois , fig. 2»
& la maniéré de s’en fervir, immédiatement après
les principes de cet art, dans l’article des fecrets &
nouvelles maniérés de préparer le bois , & c . Article de
M. P a p i l l o n .
La Gravure en cuivre a aufli fon grattoir, qui n’a
rien de particulier.
G r a t t o i r à o m b r e r , (Gravure en bois.') Il ne
différé de celui à creufer & polir le bois, qu’en .ce
qu’il n’eft point courbe à fon taillant ou à fon épaiffeur
; il n’a que les coins un peu adoucis & peufenfi-
blement arrondis ; il eft très-utile dans la maniéré
trouvée par M. Papillon, de renforcer les ombres, à
gratter artiftement & prudemment les tailles,&C. déjà
gravées que l’on trouve trop délicates, pour les rendre
plus nourries, leur donner plus de force, & par
conféquent les faire ombrer davantage la place où
elles ont été faites. V?yeç lajigure de cet outil. PI. du
fupplem. de la Gravure en bois, fig. 6. & la maniéré
de s’en fe rv ir , à Varticle G r a v u r e .
G r a t t o i r à a n c h e s , (Lutherie.) repréfenté
fig. 12. Planche X . de Lutherie, eft un morceau de
bois dur, par exemple, du boiiis ou du poirier, con*
cave d’un côté & convexe de l’autre, fur lequel les
fa fleurs de mufettes & de hautbois ratifient les lames
de rofeau, dont les anches de ces inftrumens font
faites. Voye{ A n c h e s des in s t r u m e n s à v e î ï t .
G r a t t o i r , terme de Plombier, eft un inftrument
de fer plat, court, affez tranchant, pointu & un peu
recourbé ; il a un manche de bois fort court. On s’en
fert pour gratter & ratifier les foudures. Voye1 les
Planches & les figures du Plombier.
G r a t t o i r , outil de Potier d'étain ; il y en a de
plufieurs fortes. Le" grattoir à deux mains eft plat
comme une pleine de tourneur. L’acier couvre la
planche ; ainli il a un taillant de chaque côté, parce
qu’il eft émoulu en bifeau comme les crochets, &
il a un manche de bois à chaque bout. Il fert à gratter
prefque tout ce qui fe repare à la main. Voye{
R é p a r e r .
Il y a d’ autres grattoirs qu’on nomme grattoirs fous
bras, qui fervent àdifférens ouvrages, tant à reparer
qu’à tourner. Ils ont différentes formes, mais ils
n’ont qu’un manche de bois dans lequel on les fait
tenir. Voye^ les Planches du Potier d'étain.
G r a t t o i r , (Relieur.) c’eft un morceau de fer
épais dans le milieu, & mince par les deux bouts : il
y a des dents à fes extrémités ; elles fervent à racler
le dos des livres pour y faire entrer- la colle. Il y en
a ordinairement une étroite ôc une large, afin que
l’inftrument ferve à des gros volumes & à des petits.
Voye? la Planche du Relieur ; voye{ aujji FROTTOIR.
* GRATTOIR, (Sculpteur & Stuccateur.) celui du
fculpteur eft prefque recourbé à angle droit, & la
partie recourbée eft dentelée fur toute fa circonférence.
Il eft de fer & emmanché dans un morceau
de bois.
Celui du ftuccateur fe termine en feuille ou fpa-
tule elliptique, & plus large par le bout qu’ailleurs ;
la portion elliptique eft un peu recourbée ; elle a
aufli des dents fur toute fa circonférence.
Le nom de cet outil defigne aflez l ’ufage que l’artifte
en fait.
G RA TUIT, adj. (Jurifprud.) voye{ au mot D o n .
G R A T Z , Graiacum, (Géogr.) ville d’Allemagne
capitale de la Stirie, avec un bon château fur une
roche, un palais & une académie. Grat{ eft, fuivant
O liv ie r la Muroèla de Ptolomée ; cependant d’autres
auteurs n’en conviennent point, & même révoquent
en doute fon ancienneté. Elle eft fur le
Muer, à 2 4 lieues S. O. de vienne , & 18 N. O. de
Varadin. Long, fuivant Street, 3 j d. 26*. i3".latit.
48^. 6 0 '. S " . ( D . J . )
GRAUDENTZ, Grudentum, (Géog.) petite ville
de Pologne au palatiiiat de Culm lur la Viftule,
avec un bon château, à 14 lieues de Dantzig, 8 de
Thorn, 30 N. O. de"Warfovie. Long. $y. 2. lat. Sg.
20. (D. J.)
GRAVE, adj. en terme de Grammaire: on dit, accent
grave, accent aigu, accent circonflexe ; & cela fe
dit également & des différentes élévations du fo n , &
dos fignesprofodiques qui les caraflérifent dans les langues
anciennes, & des mêmes carafleres, tels que
nous les employons aujourd’hui, quoique deftinés à
une autre fin (voye^ A c c e n t ) . (£ . R. M.)
G r a v e , (Phyf.) fignifie la même chofe que pe-
fant ; on dit un corps grave , les graves. V o y e z ci-
après G r a v i t e .
G rave , G ra v it é , (Gramm. Littérat. & Morale.)
Grave, au fens moral, tient toujours duPhyfique ;
il exprime quelque chofe de poids. C’eft pourquoi
, on dit, un homme, u/i auteur , des maximes de poids )
Tome VU «
polir h om m e , à ù t e u r , m a x im e s g r a v e s . Le g ra v e eft au.
férieux ce que le plaifant eft à i’enjoiié : il a un degré
de plus ; & ce degré eft confidérable. On peut être
férieux par humeur, & même faute d’idées. On eft
g ra v e ou par bienféance, ou par l’importance des
idées qui donnent de la g r a v ité . Il y a de la différence
entre être g r a v e & être un homme grave. C ’eft un défaut
d’être g r a v e hors de propos. Celui qui eft g r a v i
dans la fociété eft rarement recherché. Un homme
g ra v e eft celui qui s’eft concilié de l’autorité plus par
fa fageffe que par fon maintien.
Pietate gravem ac meritis f i forte virum quem.
L’air décent eft néceflaire par-tout; mais l’air
g ra v e n’eft convenable que daijs les fonftions d’un
miniftere important, dans un confeil. Quand l ê g r a -*
v i t e n’eft que dans le maintien, comme il arrive très-
fouvent, on d i t g r a v em en t d e s inepties. Cette efpece
de ridicule infpire de l’averfion. On ne pardonne pas
à qui veut en impofer par cet air d’autorité & de
fuffifance.
Le duc de la Rochefoucauld a dit que, la gravité
eft un myjlere du corps inventé pour cacher les défauts de
l'efprit. Sans examiner fi cette expreflion, myjlere dit
corps, eft naturelle & jufte, il fuffit de remarquer que
la réflexion eft vraie pour tous ceux qui affeflent la
gravité, mais non pour ceux qui ont dans l’occafion
une gravité convenable à la place qu’ils tiennent, ail
lieu où ils font, aux matières qu’on traite.
Un auteur grave eft celui dont les opinions font
fuivies dans les matières contentieufes. On ne le dit
pas_d’un auteur qui a écrit fur des choies hors de
doute. Il feroit ridicule d’appeller Euclide, Archi-
' mede, des auteurs graves.
Il y a de la g r a v it é dans le ftyle. T ite -L iv e , de
Thou, ont écrit avec g r a v it é . On ne peut pas dire la
même chofe de Tacite, qui a recherché la précifxon,
& qui laiffe voir de la malignité ; encore moins du
cardinal de Retz, qui met quelquefois dans fes récits
une gaieté déplacée, & qui s’écarte quelquefois des
bieniéances.
Le ftyle grave évite les faillies, les plaifanteries ;
s’il s’élève quelquefois au fublime, fi dans l’occafion
il eft touchant, il rentre bien-tôt dans cette fageffe,
dans cette fimplicité noble qui fait fon caraftere ; il
a de la force, mais peu de hardieffe. Sa plus grande .
difficulté eft de n’être point monotone.
Affaire g r a v e , cas g r a v e , fe dit plutôt d’une caufe
criminelle que d’un procès civil. Maladie g ra v e fup*
pofe du danger. A r t i c l e d e M . d e V o l t a i r e .
G r a v e , adj. (Mufique.) (on g r a v e . Voye{ Son &
Gr a v it é , ( i 1)
Gr a v e , ou Gr a v em en t , adv. (Mufique.) dans
la mufique italienne, c’eft le mouvement le plus
lent ; dans la françoife, il eft feulement le fécond en
lenteur. Le premier s’indique par le mot lentement„
m
Gr a v e , f. f. (Marine.) c’eft un terrein plein de
cailloutage fitué au bord de la mer, fur lequel les
pêcheurs étendent la morue ou autres poiffons qu’ils
veulent faire fécher. Le mot g ra v e n’eft d’ufage que
dans l’île de Terre-neuve, l’Ifle-royale, & legolphe
Saint-Laurent, où la pêche eft confidérable. ( Z )
Gr a v e , Gravia, (Géogr.) forte ville des Pays-
Bas dans le Brabant hollandois. Elle eft fur la rive
gauche de la Meufe qui remplit fes foffés, à 2 lieues
de C u y k , à 3 de Nimegue, 6 de Bois-le-Duc , 26
N. E. ae Bruxelles. Long. 2g. iG. lat. S i. (D . J .)
GRAVELINES, ( Géogr. ) les Flamands l’appellent
Grevelingen , en latin moderne Gravaringa, v ille
forte des Pays-Bas dans la Flandre françoife, fur la
frontière de l’Artois. Théodoric comte de Flandres
la fit bâtir vers l’an 1160, & la nomma Nieuport.
Voye? de Valois, notit, gall, page %66. Les fortifica-
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