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un des pluS'célebres prélats de 1 églife gallicane. On
fait qu’après avoir été confeiller d’état & marie, il
eut plufieurs enfans, devint veuf, 6c entra dans l’é-
ofi(e; obtint l’archevêché deTouloule; 6c étoitnom-
meâ celui de Paris, lorfqu’il mourut en 1 6 6 2 , âge
de 6 8 ans. Son liv re , intitulé Marca hi/panica, efl
.plein de favantes obfervations géographiques ; 6c
ion traité de la concorde de l’empire & du facerdo-
c e , de concordiâJacerdotii & imperii, eil très eflime ,
il faut l’avoir de l’édition de M. Baluze. Enfin fon
hijloire de Béarn eil la meilleure que nous ayons.
L’abbé Faget a écrit la vie de M. de Marca; on peut
la conlulter. (Z>. /■ )
GANTA N , 1'. m. (Commerce?) poids dont on le fert
■ a'Bantam , une des capitales de l’ile de Java, & dans
-quelques autres endroits des Indes orientales: le gan-
ean revient environ à trois livres poids de Hollande.
Gancan eil aufli une mefure de continence, ou eipe-
■ ce de litron pour mefurer le poivre ; il en contient
trois livres juile. Il faut dix-lept gantans pour faire
l e baruih, autre meiure des Indes, y o y eç Baruth.
Diclionn. de Comm. & de Trév.
G a n t a s , f. m. (Commerce?) poids dont on fe fert
ä Quéda, ville fituée dans les Indes orientales fur le
•détroit de Malaca. K o y c ç H a l i , 6c les diclionn. de
Comm. & de Trév.
G a N T E L É E , f. f. (.Botaniq.) efpece de campanul
e , nommée campanula vulgatior , folïis urticcz , major
'& ajperior, par C. B. Pin. $4. J. Bauh. ij. 80S. ,
hifi.oxon. 46g. Buxb.^2. Boërh. ind. A.2.4p. Tour- j
nefort, infi. 1 og . élém. bot.go. Kaù,Jynopj. i j . 276'. !
trachdium majus, par Ger. 365) . èmac. 448. Ra ii, i
hiß. j. y42. Merer, Pin. //g. campanula radice efeu- \
lentâ .flore catruUo, H. L.
Sa racine eil v ivace, affez g roße, longue , bran-
ebue, blanche, d’un goût aufli agréable que celui de
la raiponce ; elle pouffe plufieurs tiges hautes de deux
à trois piés, quelquefois groffts comme le petit doigt,
anguleufes, cannelées, creufes, rougeâtres, velues ;
fes feuilles difpofées alternativement le long des tiges
, font fembiables à celles de l’ortie commune,
d’un verd foncé, rudes au toucher, pointues fans être
piquantes, garnies de poils ; celles d’en-bas font attachées
à de longues queues, au lieu que celles d’en-
haüt tiennent à des queues courtes. Ses fleurs for-
tent des aiffelles des feuilles ; elles font velues en-dedans,
faites en cloches évafées, & découpées fur les
bords en cinq parties, de couleur bleue ou violette,
quelquefois blanche ; elles font foûtenues chacune
par un petit calice découpé aufli en cinq parties ; elles
ont dans leur milieu cinq étamines capillaires très-
courtes , à fommet long 6c applati. Lorfque la fleur
efl tombée, le calice devient un fruit membraneux,
arrondi, anguleux, divifé en plufieurs loges tcoiiées
latéralement, & qui contiennent beaucoup de femen-
çes menues, luifantes , rouffâtres.
Cette plante, qui donne du lait quand on la coupe,
croît fréquemment dans les bois taillis , dans les
hauts bois,dans les haies, dans les prés, aux lieux
fecs comme aux lieux fombres 6c ombrageux ; elle
fleurit en été ; & fa graine mûrit vers l’automne. On
la cultive dans quelques jardins potagers, à caufe de
fa racine, qui peut tenir lieu de raiponce dans les fala-
des,au commencement du printems : mais les curieux
ont trouvé l’art de faire porter à cette plante , de
belles fleurs doubles blanches, doubles bleues, même
triples & quadruples.
On peut, fans fe fervir de graines, multiplier la
gantelée ainfi que la raiponce, le raifort iauvage, &
plufieurs autres plantes de cette famille, par de petites
tranches coupées de fes racines, qu’on met en
terre. On fait comment cela s’exécute ; d’abord après
•avoir tiré de la terre avec adreffe 6c fans dommage
3a racine de ces fortes de plantes, pendant que cette
GAN
racine efl dans fa vigueur, on la taille par tranches
ou par rouelles, de l’épaiffeur de trois ou quatre lignes
: on remet enfuite chacune de ces rouelles fépa-
rément dans une terre convenable ; 6c elles produi-
fent chacune de la même efpece.
Si lorfque M. Marchand , botanifte de ce fiecle ,
rapporta cette expérience très-vraie à l ’académie
des Sciences, il crut lui parler d’une nouvelle découverte
qu’il avoit faite, il fe trompa beaucoup ;
car long-tems avant lui, les fleurifles d’Angleterre,
d’Hollande, 6c de Flandres, ne connoiffoient pas de
meilleure méthode pour multiplier leurs belles fleurs
à racine tubéreufe ; méthode qu’ils continuent toujours
de pratiquer avec fuccès , & qui prouve affez
ce que peut l’induflrie pour arracher les fecrets de la
nature. (D . J.)
GANTELET, f. m. terme de Chirurgie, bandage qui
enveloppe la main 6c les doigts comme un gant, d’oîi
vient fon nom ; il efl de deux fortes, le gantelet entier
6c le demi -gantelet.
Le gantelet entier fe fait avec une bande large d’un
pouce, longue de quatre à cinq aunes , roulée à un
chef. On arrête d’abord la bande par deux circulaires,
autour du poignet ; on la paffe obliquement fur
le métacarpe , 6c l’on enveloppe les doigts fuccefli-
vement l’un après l’autre par des doloires, depuis le
boutjufqu’enhaut, en faifant des croifées fur les articulations
des premières phalanges avec le métacarpe
, 6l des renverfés oit il efl néceflairé, pour éviter
les godets; enfuite on arrête la bande autour du
poignet.
Ce bandage efl en ufage dans les luxations & les
fraélures des doigts, pour les maintenir réduits ; &
dans les brûlures, pour les empêcher de s’ unir 6c de
fe cicatrifer enfemble.
Le demi-gantelet ne différé du précédent, qu’en ce
qu’il n’enveloppe que les premières phalanges des
doigts. .
Ces bandages font un affez bel effet fur une main
faine , par les circonvolutions fymmétriques de la
bande ; mais ils font fort embarraffans à faire fur une
main malade 6c douloureufe. C ’efl principalement à
l’occafion du gantelet, qu’on peut rapporter le précepte
général qu’Hippocrate nous a donné dans fon
traité de officinâ medici.
« Le bandage le plus propre 6c le plus convenable
» efl celui qui donne beaucoup de foulagcment an
» malade , & qui aide beaucoup le chirurgien : toute
» fa fcience confifle principalement à favoir ferrer
» où il faut 6c lâcher où il faut, mais on doit fur-tout
» avoir égard à la faifon, pour voir s’il faut couvrir
» ou non, c’eft-à-dire mettre des linges 6c des com-
» preffes fous les bandes, & faire un bandage ferré
» ou lâche, afin qu’on ne peche point en couvrant
» & en ferrant une partie foible trop ou trop peu. Il
» faut méprifer les bandages ajuflés 6c qui ne font
» faits que pour l’oflentation 6c pour la pompe ; car ils
» font ridicules & fentent le charlatan : fouvent mê-
» me ils font beaucoup de tort aux malades ; 6c il
» faut fe fouvenir que les malades cherchent du fe-
» cours 6c non pas de l’ornement ». ( T )
Gantelet , (Hiß. modf) efpece de gros gant de
fer dont les doigts étoient couverts de lames par
écailles, & qui faifoit partie de l’ancienne armure
du gendarme. (Q)
Gantelet , terme de Bourrelier, c’efl une bande
ou large courroie de cuir fort, mais maniable, avec
deux trous aux deux extrémités, par lèfquelsjlspaf-
fent le pouce de la main droite. Cette courroie, qui
fait deux toprs autour de la main 6c qui la couvre
prefque toute entière , fert à garantir l’ouvrier de
l’impreflion du f il, lorfqu’il le tire pour ferrer fes
coutures.
Gantelet, (Reliure?) les Relieurs fe fervent d’un
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morceau de peau de mouton double , dont ils gar-
ftiffent leur main pour-foiietter les livres plus fort;
& cette peau s’appelle Un gantelet. • '
GANTERIAS, f. f. (Marine?) c’efl: ainfi que les
Levantins appellent leis barres dé huhe ;ce mot n’efl
guered’ufage. Barres d e ’Hune. (Z )
GANTERIE, fi. f. (Comm.) marchandife de gants,
le métier d e ‘les faire , ou la faculté de les vendre.
La ganterie fait .partie du commerce des marchands
merciers.
Les maîtres Gantiers-Parfumeurs de Paris ne peuvent
vendre leur marchandife de ganterie que dans-
leurs boutiques ; & il leur efl défendu de la contre-
porter ou faire éçntre-pôrter par là ville 6c faux-
bourgs'de Paris, fous peine d’amende ; c’efl la difpo-
fition âel’art. 23. de leurs nouveaux flatuts du mois
de Mars r6 56.
GANTIER, f. m. (^Art méchan.) efl un ouvrier &
marchand qui fait & qui vend des gants, mitaines, &c.
Les maîtres Gantiers de Paris forment une commu-
nauté affez confidérable, dont les anciens flatuts remontent
iufqu’en 1190,6 c ont été depuis confirmés
én 13^7 par le roi Jean, & le 27 Juillet 1582, par
Henri III.
Suivant ces flatuts , ils ont le titre de maîtres &
marchands Gantièrs-Parfiimeurs.
Comme Gantiers, ils peuvent faire & vendre toutes
fortes de gants & mitaines d’étoffes, & de peaux
de foutes les fortes.
Comme Parfumeurs , ils peuvent mettre fur les’
gants & débiter toutes fortes de parfums & odeurs,
& même vendre des peaux lavées 6c cuirs propres à
faire des gants.
■ Les afpirans doivent avoir fait quatre ans d’ap-
prentiffage, fervi les maîtres trois autres années en
qualité' de compagnon, 6c faire chef-d’oeuvre : mais
les fils de maîtres font exempts de toutes ces formalités,
& font reçus fur une fimple expérience.
Les veuves peuvênt tenir boutique, & faire travailler
pour leur compte ; mais elles ne peuvent point
avoir d’apprentie.
Cette communauté a quatre jurés, dont les deux
plus anciens fortent de charge tous les ans; & à leur
place on en élit deux autres en préfence du procureur
du roi au châtelet. Diclionn. & réglern. du Comm.
GANXUNG, (Géog.) cité de la Chine dans la province
de Quiecheu ; elle efl de i z d. 6*. plus occidentale
que Pékin ,& compte a3d. 3 6 '. de lat. (D .J .)
GANYMEDE , (Mytholog.) Homere déclare que
è’étoit le plus beau de tous les hommes, 6c que les
dieux le ravirent par cette raifon : fi l’on en croit les
autres poètes, il fut aimé du feul Jupiter, qui en fit
fon échanfon, depuis le mariage d’Hébé avec Hercule.
Un jour, difent-ils, que ce charmant phrygien
chaffoit fur le mont Ida, l’aigle de Jupiter ou Jupiter
lui-même fous la forme d’un aigle, l’enleva dans
l’olympe pour lui fervir à boire, 6c le plaça au nombre
des douze fignes du Zodiaque, fous le nom de
verfeau : tel efl l’ufage des Poètes, dit Cicéron, de
tranfporter aux dieux les paffions des hommes, au
lieu qu’il feroit à fouhaiter qu’ils euffent appliqué
aux hommes les vertus des dieux.
La fable de Ganymede paroît fondée fur un fait hif-
torique , mais qui efl narré diverfement par les anciens.
Les uns prétendent queTros ayant envoyé en
Lydie fon fils Ganymede avec quelques feigneurs de
la cour, pour offrir des faCrifices dans un temple con-
lacré a Jupiter, Tantale qui étoit fouveraîndu pays,
ignorant les projets du roi de T ro ie , prit cette troupe
pour des efpions, arrêta lé jeune Ganymede, le re-
M pnfonnier, ou peut-être le fit fervir d’échanfon
à fa table.
D autres racontent que Ganymede lut enlevé par
Tantale,qui en étoit amoureux; qu’Ilus marcha con-
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tre le ra viffeur pour arracher fon frere de fes mains ;
qu’on en vint à un combat très-vif, où les troupes de
Tantale portoient un aigle fur leurs enfeignes, 6c où
Ganymede perdit la vie ; fon corps que l’on chercha
nés étant point trouvé, on feignit que Jupiter l ’avoit
ehlevé.
Quoi qu il enfoit,la fable de Ganymede brille dans
un ancien monument qui s*efl confervé jufqu’à nous ;
cm y voit un aigle avec les aîles déployées, raviffant
un beau jeune homme, qui tient de la main droite une
ptque, fymbole du dieu qui l’enleve, & de la main
gauche une urne à verfer de l’eau, marque de l’office
d un échanfon. Aufli le nom de Ganymede défignoit
tout valet qui donne à boire ; tugetulumGanymedem
tïjpice quîimjities : mais ce même mot défignoit principalement
un efféminé.
La flatue de Ganymede fut tranfportée de la Grece
à Rome, au temple de la paix ; & Juvénal y a fait
allùfion : nuperenim , dit-il, repeto fanum lfidis, &
Ganymedem hic facis. (D . J?)
GAOGA, f. m. (Géogr.) Quelques-uns écrivent
Kangha, province du Defert, à l’extrémité orientale
de la Nigritie, qui a pour ville unique connue Goa-
ga. Au nord 'de cette v ille , on voit encore quelques
veffiges de l’ancienne Cyrene, capitale de la Lybie
Cyrénaïque, 6c qui étoit autrefois une des villes
principales du fameux Pentapolis. Le lac de Gaoga
efl par le 43 d. de long. 6c le /<fd. de lat. feptentrio-
hâte: (D . J.) *
GAONS, f. m. (Théologie.) nom qu’on donne à
une feéle ou ordre de doéleurs juifs, qui parurent
en orient après la clôture du Talmud. Le nom de
gaons fignifie excellent ^Jublime. Ils fuccéderent aux
Sebùrièens ou Opinans, vers le commencement du
vj. fiecle, 6c eurent pour chef Chanaro Merichka.
Il rétablit l’académie de Pundebita, qui avoit été fermée
pendant trente ans, vers l’an 763. Judas l’aveugle
qui étoit de cet ordre, enfeignoit avec réputation.
Les Juifs le furnommOient plein de lumière, & ils
eflimènt beaucoup quelques leçons qu’ils lui attribuent.
Scherira du même ordre parut avec beaucoup
d’éclat à la fih du même fiecle. Il fe dépouilla
de fa charge pour la céder à fon fils Hai, qui fut le
dernier des excellens. Celui-ci vivoit au commencement
du xj. fiecle, & il enfeigna jufqu’à fa mort, qui
arriva en 1037. L’ordre des Gaons finit alors après
avoir duré 280 ans'felon les uns, 350 ou même 448
félon d’autres. On a de ces do&eurs Un recueil de demandes
& de réponfes, c’eft-à-dire de queflions 6c
de” folutions, au nombre d’environ 400. Ce livre a
été imprimé à Prague en 1575, & à Mantoue en
1 5 97."Wolf, biblioth. hebr. Calmet, dicliànn. fupplém.
de Moréry. (G)
GAP, Vtpincum, (Géog.) De Vapincum s’efl formé
Gap, comme gâter de vafiare. Valois, notit. gall,
p. 584. C ’eftune ancienne ville de France en Dauphiné,
capitale du Gapençois, avec un évêché fuf.
fragant d’Aix. Le Gapençois, Vappencenjis pagus, a
'titre de comté, 6c l’on fait que le parlement de Provence
a inutilement réclamé cette petite contrée,
comme ufurpée par le parlement de Grenoble. Gap
efl au pié d’une montagne, fur la petite riviere de
Beny, à 9 lieues de Sifleron, 7 d’Embrun , 20 de
Grenoble. Long. 23*. 44'. 2 3 lat. 44d. 26'. g " .
H
G AR A C, ( Geog. ) île du golfe perfique, à-peu-
près également éloignée des côtes de Perfe & de
l’Arabie, à 18 lieues ou environ de l’embouchure de
l’Euphrate ; on y fait la pêche des perles. Long. 6V.
,6. lat. 28. 46. (D .J .)
GARAMANTES, f. m. pi. Garamantot, (Géogrj
ancienne?) anciens peuples de la Lybie, c’efl-à-dire
de l’intérieur de l’Afrique, qui s’étendoient depuis
les foiirces du Bragadas jufqu’aux marais de Nuba,