pour centre & de l’intervalle R K on decrira vm arc
nui coupera en / le prolongement de a face N H On
tirera après cela la ligne K l , & for / K on continufaTorillon
de cette rnaniere. , r
On élevera au point I lur IN Si en-dedans le bal-
tion une perpendiculaire indéfinie ; puis lur le milieu
de 1K-, 8c toujours vers le baftion, une fécondé
perpendiculaire, qui rencontrera la première dans
un point qui fera le centre de l’orillon, c’eft - à - dire
que de ce point pris pour centre, on ouvrira le compas
jufqu’en I ou en K , & qu’on décrira 1 arc de 1 orillon.
,
S i, au lieu d’arrondir l’orillon, on fe contente de
le laiffer terminé par la droite 1 K , il fera nomme
épaulement. Voye{ EPAULEMENT. .
Outre l’orillon, le chevalier de Ville faifoit une
place haute à fon flanc, c’eft-à-dire qu’il n’elevoit
«niere la partie G D qu’au niveau de la campagne,
& que derrière cette partie il pratiquoit un fécond
flanc E F , beaucoup plus élevé que le premier.
Pour avoir ce fécond flanc ou cette place haute,
il faut prolonger X G de fept toifes en-dedans le
baftion, c’eft-à-dire de G en F ; du point F mener
F E parallèle à G D ,F E fera la place haute & GD
la baffe, qu’on appelle aufli cafemate. Voyei Case-
MATE. S H
- Ce que l’on trouve à reprendre dans ce lylteme,
c’eft principalement la défenfe oblique des flancs,
comme dans celui de Marolois, lefquels étant perpendiculaires
à la courtine, ne peuvent défendre
direftementles faces des baftions oppofes. D ailleurs
les demi-gorges & les flancs font trop petits. C eft
ce que le comte de Pagan, qui eft venu après le chevalier
de V ille, a corrigé dansfes conftruéhons.,
Il n’eft pas inutile d’ôbferver que cet auteur n eft
pas favorable' à ceux qui veulent fe donner pour inventeurs
de plufieurs fyftemes ; Sc en effet cette invention
eft fort facile, lorfqu’on la fait confifter à
changer quelque chofe dans la mefure ou la difpo-
ïition des parties dé la fortification^ des autres auteurs.
Un homme qui n’a point vu la guerre doit
être extrêmement circonfpeft fur les eorreaions
qu’il propofe. Il eft fort aifé de trouver à redire à
ce que les autres ont fait, mais il ne 1 eft pas egalement
de faire mieux. « J’avois imagine, dit le
chevalier de Ville, dans fon traité de la charge d'un
gouverneur, » de mettre quelque douzaine de conf-
» truffions de fortifications dans mon livre ; mais j ai
» après confidéré que c’étoit une moquerie qui ne
» fervoit à rien, Sc qu’il valoit bien mieux n en met-
» tre qu’une feule, celle qui me fembleroit la plus
» raifonnable, Sc montrer par les raifons & expé-
» riences en quoi confifte la perfe&ion de la forme
»de la fortification, rapportant tout aux maximes
» générales dont tout le monde eft d’accord, & par
»> ce moyen defabufer plufieurs qui s’imaginent que
» cette fcience confifte à favoir précifément le nom-
» bre des degrés Sc des minutes des angles ; Sc lés
» mefures des parties, jufqu’aux pies Sc aux pou-
i> ces. J’avertis ceux qui ne le favent pa s, dit tou-
» jours le même auteur, que tout cela n’eft que pé-
» danterie, qui ne fert qu’à faire perdre du tems,
» & qu’il n’eft point néceffaire à un commandant de
» favoir ces petites ergoteries de calcul, non plus
» que des chofes qui ne fe mettent jamais en prati-
» que ». Les gouverneurs des places peuvent tirer
beaucoup de chofes utiles du livre qu’on viént de
citer. Il y a peu d’ouvrages où leurs devoirs foient
traités avec autant de favoir Sc d’etendue. Ceux qui
voudront s’ en convaincre par eux-mêmes, feront
fort aifes qu’on leur ait donné occafion de l’etudier.
Fortification à l’italienne ou de Sardi. Les Italiens
ont un grand nombre d’auteurs qui ont très-bien
écrit fur la fortification depuis l’invention des baftions.
Il feroit affez inutile de parcourir toutes leurs
différentes idées à ce fujet, & il feroit d’ailleurs trop
long de le faire ; car un feul de ces auteurs nommé
le capitaine François de Marchi, bolonnois & gentilhomme
romain, donne dans un gros in -folio itay
lien imprimé à Breffe en 1 599, & intitulé délia archi-■
tettura militare , 1 6 1 planches conçues fur des def-
feins différens, c’eft-à-dire autant de fyftèmes qu’il
protefte avoir tous inventés ; encore le ^plaint-il,
malgré cette abondance, qu’on lui a volé plufieurs
autres deffeins de même efpece. Il eft aifé de ju-a
ger par la fécondité de cet auteur de l’immenfe détail
dans lequel il faudroit entrer, fi l’on vouloit
examiner toutes ces différentes conftruftions ; il y
en a cependant un affez bon nombre de fort inge-
nieufes, Sc dans Marchi, & dans les autres italiens;
mais on fe bornera ici à dire un mot de la méthode
de Sardi, laquelle paroît être une des plus fimples 8c
des meilleures. _ c e
Cet auteur commence la defeription de fes figures
par l’exagone. Il donne 800 pies géométriques
du Rhin à fon côté ; 8c comme ce pié a onze pouces
fept lignes 8t demie, fuivant plufieurs auteurs,
ce côté a environ 136 toifes. Il le divife en 16 parties
égales ; il prend trois de ces parties pour la demi-
gorge, qui a ainfi 15 toifes trois pies. Il eleve fon
flanc perpendiculaire à la courtine, 8c il le fait égal
à la demi-oorge. Il divife fa courtine en huit parties
égales, il en laiffe une pour le feu de courtine ou le
fécond flanc ; enfuite par l’extrémité de cette partie
8c celle du flanc, il tire la face de fon baftion indéfi-*
niment. En faifant la même opération fur tous les
côtés du polygone, la rencontre des faces donne
l’angle flanqué du baftion de cet auteur, 8c l’on a
ainfi la ligne magiftrale ou le principal trait de fa
fortification. .
Sardi couvre aufli fon flanc par un orillon ou un
| épaulement, c’eftà-dire qu’il arrondit la partie du
flanc proche l’épaule, ou qu’il la laiffe en ligne droite.
Il conftruit une place baffe à fon flanc, mais elle
n’a de longueur que le tiers du flanc, les deux au-*
très tiers font pour l’orillon. Il 'fait des cavaliers à
fes places, au milieu des courtines. Il leur donné
la figure quarrée ; les faces en font parallèles au
parapet du rempart, éloignées du même parapet
à-peu-près de quatre toifes trois pies. Il place fur
fes cavaliers fept pièces d’artillerie , dont trois
font deftinées à battre la campagne, 8c les quatre
autres à tirer fur les baftions voifins pour en défendre
les breches Si détruire les logemens de l’ennemi.
Il eft évident par la conftruâion qu’on vient d’expliquer,
que Sardi fortifie à lignes de défenfe fichantes;
que les flancs 8c les demi-gorges font d’une
grandeur raifonnable, 8c que h fortification eft plus
parfaite que celles de tous les auteurs, dont on a
donné ci-devant les conftru&ions.
On remarquera à l’occafion du fyftème de Sardi ,
qu’Ozanam dans fa fortification donne 800 pas géométriques,
au lieu de 800 piés, au côté de cet auteur
, ce qui eft évidemment une faute d’impref-
fion ; car autrement, comme le pas géométrique
vaut cinq piés communs, le côté du polygone de
Sardi feroit de 4000 piés, c’eft-à-dire de 666 toifes :
ce qui eft une longueur exorbitante, & qui ne peut
être admife. D ’ailleurs Sardi dans fa conftruclion ,
fixe lui-même 800 piés géométriques pour fon côté
, 8c non 800 pas. Cependant M. l’abbé Deidier,
dans fon parfait ingénieur françois , ou il rapporte le
fyftème de Sardi d’après Ozanam, bien loin de
croire qu’il y a une faute dans cet auteur, cherche
à reftiner Sardi 8c il penfe qu’il faut donner 160
toifes à fon côté intérieur: mais re&ifier ainfi les
auteurs, n’eft pas donner leurs fyftèmes. Si M. l ’abbé
Deidier avoit çonfulté Sardi ou les travaux de
Mars de Mallet ; il auroit vu que fa corre&ion étoit
inutile, 8c que l’erreur venoit d’une méprife ou d’une
faute d’impreflîon du livre d’Ozanam.
Fortification à Vefpagnole. On donne ici cette méthode
à l’efpagnole, telle que la rapporte Ozanam
dans fon traite de fortification.
Les Efpagnols qui eftiment que les angles flanqués
obtus lont bons, négligent un fécond flanc fur
la courtine, faifant leurs fortifications toujours à défenfe
rafante ; c’eft-à-dire n’ayant jamais aucune
ligne de défenfe fichante, fans fe mettre en peine fi
l’angle du baftion eft aigu, droit, ou obtus. Leur
maniéré de fortifier, à l’exception de l’angle flanqué
droit 8c du fécond flanc, eft la même que celle du
chevalier de Ville ; laquelle, à caufe de cela a.été
appellée trait compofé, parce qu’elle eft compofee
de l’italienne 8c de l’efpagnole. Il s’agit donc, pour
fortifier un polygone régulier félon cette méthode,
de divifer le côte en fix parties égales ; de faire les
demi-gorges d’une de ces parties ; d’élever les flancs
perpendiculairement fur les courtines, 8c de les faire
égaux aux demi-gorges ; enfin de l’angle du flanc 8c
de l’extrémité des flancs, tirer les faces, qui en fe
rencontrant donneront l’angle flanqué des baftions.
Après avoir expofé jufqu’ici les principales conf-
tru&ions des anciens ingénieurs les plus célébrés,
il faut avant de paffer aux modernes, dire un mot
de l’ordre renforcé, d’autant plus que plufieurs personnes
s’imaginent que M. le maréchal de Vauban a
fuivi cette conftruftion au neuf Brifack;il eft important
de la leur faire, connoître , pour qu’ils puiffent
la comparer avec celle de ce célébré ingénieur, laquelle
on donnera à la fuite de cet article du mot
fortification.
Fortification félon L'ordre renforcé. Cette méthode de
l’ordre renforcé eft attribuée à différens auteurs italiens
, 8c particulièrement au capitaine de Marchi,
dont on a déjà parlé ; mais on la trouve particulièrement
expliquée dans le livre de fortification,du. pere
Bourdin jéfuite, ouvrage imprimé en 1655, Ce pere
donne cette méthode pour corriger l’irrégularité des
polygones qui ont leurs côtés trop longs pour être
fortifiés félon la conftruétion ordinaire ; Sc c’eft d’après
lui que Mallet, Ozanam, &c. donnent l ’ordre
renforcé.
Soit (Planche I I . de Fortification, figure 4.) uiv polygone
régulier quelconque inferit dans un cercle,
par exemple un exagone. On fuppofera chacun de
les côtés A B , A C , de 160 toifes; on divifera le
côté A B eu huit parties égales ; on donnera une de
ces parties aux demi-gorges des baftions conftruits
en A Sc en B ; on élevera aux points D S c E , qui
terminent ces demi-gorges, les perpendiculaires indéfinies
D K , E L pour les flancs des demi-baftions
en A Sc en B . On prendra après ç e IaD .F & G E >
chacune du quart de A B 8c des points F Sc G ; on
élevera en-dedans le polygone les perpendiculaires
F H , G I , égales à la huitième partie de A B ; on
tirera la courtine rentrante H I ; enfuite par le point
ƒ & le point F , on mènera la ligne IM terminée en
M , par le prolongement du rayon oblique du polygone
: cette ligne coupera la perpendiculaire D K
en K , Sc l’on aura D K le flanc du demi-baftion A ,
K M la face, & B F le flanc rentrant ou le double
flanc du front A B . On opérera de même pour avoir
l’autre demi-baftion en B ; Sc faifant après les mêmes
opérations fur tous les côtés du polygone, on
aura le principal trait de l’ordre renforcé. Il eft
aifé d’obferver qu’on lui a donné ce nom, à caufe
des flancs faillans Sc rentrans dont chaque front eft
accompagné. Ce fyftème peut fervir, comme le pere
Bourdin l’employe, aux côtés qui ont plus de 110
ou 140 toifes. On peut le pratiquer jufqu’à un front
de zoo toifes.
Comme le capitaine de Marchi j dont oh a déjà
parle plufieurs fois, a donné différens deffeins qui
approchent de l’ordre renforcé, Maneffon Mallet
croit que les a « teurs de cet ordre en ont pris les premières
penfées dans le livre de ce capitaine ; Sc il
reprefente à cet effet un plan de cet italien qui api*
proche beaucoup de l’ordre renforcé. Vaye^ la fé condé
édition des travaux de Mars, par Allain Maneffon
Mallet, page 23 o du I I , Volume.
Fortification fuivant la méthode ou le fyftème dit
comte de Pagan. Le comte de Pagan eft un auteur
également re’fpettable par fa fcience, fon expérience
, & par la nobleffe de fa niaifon. Le grand nombre
de lièges où il avoit aflifté du tems du roi Loui$
XIII. lui avoit donné lieu de remarquer la foiblçffe
des fortifications des anciens ingénieurs, Sc le peu de
défenfe dont elles étoient fufceptibles. Il s’appliqua
à trouver le moyen de remédier à ce défaut, 8c fur-
tout à la défenfe oblique des flancs perpendiculaires
fur la courtine. C ’eft de tous les auteurs qui l’ont
précédé, dit M. Hebert dans une efpece de commentaire
qu’il a donné de la fortification du comte de
Pagan , celui qui a fu le mieux réferver dans fes
flancs du canon à couvert des batteries de l’ennemi,
pour fervir utilement à battre dé revers dans la brèche
du baftion oppofé. Enfin il eft le premier qui ait
fu loger affez de canon pour faire une réfiftance cori-
fidérable Si pour défendre long-tems le paffage du
foffé. On peut dire, fans rien diminuer de l’eftime
qu’on a pour les illuftres ingénieurs qui l’ont fuiyi,
qu’ils n’ont prefque fait que perfectionner fa coriff
IruCtion, & corriger ce qu’il pouvoir y avoir de défectueux
dans une première penfée, qu’il n’eut jamais
le tems ni l’occafion de rectifier.
Le comte de Pagan divife fa fortification en grande
, moyenne, Sc petite.
Pour conftruire la moyenne, foit (Planche II. de
Fortification, fig.ft.') A B le côté d’un .polygone régulier
quelconque, par exemple celui d’un exagone
, on le fuppofera de 180 toifes.
Il faudra le divifer en deux également en D ; on
élevera de ce point, en-dedans le polyg one , la perpendiculaire
D C , à. laquelle on donnera 30 toifes.'
Des points A Sc B , on tirera par C les lignes de défenfe
indéfinies A N Sç B M . On prendra les faces
A E , B F de 5-5 toifes, puis C M Si C N chacune de
31. On tirera les lignes E M;8c F N , qui feront les
flancs du front A B ; M N en fera la courtine.
On peut déterminer les flancs F N Sc E M , en faifant
tomber des points F Sc E , des perpendiculaires
fur les lignes de défenfe A N Sc B M.
Pour conftruire la grande fortification du même
auteur, on fuppofera le côté A B de 200 toifes ; on
donnera de même 30 toifes à la perpendiculaire D C 3
Sc 60 toifes aux faces des baftions. Les flancs font
toujours dans les différentes conftruûions de cet auteur
les perpendiculaires abaiffées des points E Sc F
fur les lignes de défenfe B M Sc A N .
Le côté extérieur de la petite fortification n’a que
160 toifes ; la perpendiculaire D C toujours 30. A
l’égard des faces, elles n’ont que 50 toiles.
Le comte de Pagan pour augmenter le feu de fon
flanc, fait trois flancs élevés les uns fur les autres
en amphitéatre, Sc il conftruit un fécond baftion dans
le premier.
Pour conftruire ces placés, ou comme on les appelle
communément, ces caftmates, on divifera le
flanc F N en deux également en G ; par le point A
Sc le point G , on tirera la ligne A G , qu’on prolongera
indéfiniment dans le baftion. On prolongera de
même la ligne de défenfe A N . On prendra enfuite
G H de cinq toifes, Sc l’on mènera par H , la ligne
H I parallèle à F N ou G N . On mènera après cela
L K patallele à H I , & à la diftançe de fept toifes