jn e , un dénominateur égal à l’unité fiiivi de quatre
aéros, ils écrivent 30106 " " ; de même pour.défi-
gner 3... 2.06, ils écrivent 3106 , & ainfi durefte.
XXI. Fractions fexagéfmales. On nomme ainfi un
-ordre de fractions dont les dénominateurs font les
puiflances fucceffives de 60. On en peut imaginer
de tant d’autres efpeces qu’on voudra ; mais nous
ne nous y arrêterons pas : outre que leur utilité eft
bornée à un objet particulier, leur calcul peut ai-
Tément fe déduire par analogie de tout ce qui a pré->
cédé.
( 4-) Ces fractions, dont le calcul eft peu d’ufage,
ont été imaginées par quelques arithméticiens à
caufe de la divifion du cercle en 3 60 degrés, — 6
X 60, du degré en 60 minutes, de la minute en 60
fécondés, &c. Mais on eût beaucoup mieux fait
d’employer la divifion décimale pour les parties du
cercle, &c en général pour toutes les divifions quelconques
, comme on l’a déjà dit au mot D é c im a l .
XXII. Il eft encore d’autres fractions d’un ordre
tranfcendant, qu’on nomme continues ; mais comme
elles peuvent toujours fe réfoudre en fuites,
nous les renvoyerons à cet article, celui-ci n’étant
déjà que trop long. Voyt\ Su i t e . Cet article, d quelques
additions pris marquées d'une (+ ) , cjl de M. R A L L
IE R D E S O U RM E S .
Fr a c t io n r a t io n n e l l e , eft le nom que l’on
donne à des fractions algébriques qui ne renferment
point de radicaux , comme M. Bernoulli a
donné dans les mem. de l'acad. des Sciences de Paris
pour Vannée iy o z , une méthode pour intégrer en général
toutes les fractions différentielles rationnelles,
dx bdx + x d x +f x ^d x c j t r comme —a a—+ x—x >, mx 4 + a x l + q—x —+ p,9 &c. dans lefquelles
a , b , f , n ,m , q , p , &c. font des confiantes
quelconques ; il démontre que ces fractions peuvent
toujours s’intégrer par logarithmes réels ou imaginaires
, & que leur intégration peut fe réduire par
conféqnent, ou à la quadrature de l’hyperbole, ou
à celle du cercle. Cette méthode a été depuis extrêmement
perfectionnée par plufieurs géomètres ; dans
les journaux de Leipjîck de 1718 , 171 $ ; dans les mémoires
de l'académie de Pétersbourg, t. VI. dans l'ouvrage
de M. Cottes, intitulé harmonia menfurarum ;
dans l'ouvrage de dom Charles Walmefley, qui a pour
titre, mefure des rapports; dans celui de M. Maclau-
rin, qui a pour titre, a treatife o f fluxions, traité des
fluxions, tome 11. dans le traité de M. Moivre, inti
tulé mifcellanea analytica de feriebus & quadraturis ,
& c . On peut aufii voir plufieurs recherches nouvelles
fur cette matière dans une differtation imprimée
tome I I . des mémoires françois de L'académie de Berlin,
/ 746*. Cette differtation a pour titre, Recherches fur
le calcul intégral. J’y démontre, i° . que toute quantité
algébrique rationnelle m x q-rx^ - 1 ..........q. t
d’un degré quelconque, eft réductible ou en fadeurs
{impies, tels que x q- a , ou en fadeurs trinômes
tels que x x + b x + c , a , b , c , étant des quantités
réelles. C ’eft ce que perfonne avant moi n’avoit démontré
, & ce qui étoit néceffaire pour rendre com-
plette la méthode d’intégrer les fractions rationnelles
différentielles. On peut voir cette démonftration
dans le traité du calcul intégral de M. de Bougainville
, I I . partie. i° . J’y donne le moyen de réduire
à des fractions rationnelles une grande quantité de
différentielles qui renferment des radicaux. On peut
auffi. voir cette méthode dans l’ouvrage que je viens
de citer, ainfi qu’une méthode particulière pour intégrer
les fractions rationnelles, & pour démontrer
la méthode de M. Bernoulli; méthode que j’avois
prefentee à l’académie des Sciences en 174 1 , avant
que d avoir 1 honneur d’y être reçu. Cet ouvrage
de M. de Bougainville contient d’aillëûrs le précis
de tout ce que les auteurs cités ont donné de meilleur
fur cette branche importante du- çaljGul intégral.
Voye{ In t é g r a l & Im a g in a ir e . (O)
FRACTURE, f. f. arme de Chirurgie, folution de
continuité, ou divifion faite fubiïement dans les os ,
par la'violence de quelque caufe extérieure contondante.
On appelle plaies de Vos, les divifions qui y
font faites par infiniment tranchant.
Les fractures f o n t tranlverfales, o b l i q u e s , o u l o n g
i t u d in a l e s . L e s p r a t i c i e n s n ’ a d m e t t e n t p o in t h fracture
f im p l e d e l ’o s , f u i v a n t f a l o n g u e u r ; p a r c e q u ’ i l
n ’ y a a u c u n c o u p c a p a b l e d e f e n d r e l ’o s e n l o n g ,
q u i n e p u i f f e l e r o m p r e d e - t r a v e r s a v e c b i e n p lu s d e
f a c i l i t é . O n t r o u v e n é a n m o i n s , à l a f u i t e d e s p l a i e s
d ’ a rm e s à feu, l e s o s f e n d u s f u i v a n t l e u r l o n g u e u r ,
j u f q u e d a n s l e s a r t i c u l a t i o n s : m a i s c e s e x e m p l e s n e
p r o u v e n t p o i n t l a p o f l i b i l i t é d e U fracture l o n g i t u d i n
a l e f im p l e .
Prefque toutes les fractures ont des figures différentes.
Les fractures en-travers font avec des inégalités
: ou bien les os font caftes net, comme une rave :
quelquefois un des bouts de l’os cafte eft feulement
éclaté , & forme une efpece de bec qui reflemble à
celui d’une flûte. Les fractures obliques font de deux
fortes : les unes font obliques dans toute leur étendue
; & d’autres font tranlverfales pendant quelques
lignes, & obliques dans le refte de leur étendue. Il
y a d es fractures dans lefquelles les os font brifés en
plufieurs éclats ; il n’eft pas poffible de rien déterminer
fur leurs figures, qui peuvent être variées à l’infini.
L fractures different entre elles par l’éloignement
des pièces fraCturées : l’écartement eft plus confidé-
rable dans les unes que dans les autres ; & il y en a
fans déplacement. Les os peuvent être déplacés fui-
vant leur longueur, quand les bouts chevauchent les
uns fur les autres ; ou bien ils font déplacés fuivant
leur épaiffeur : il arrive même fouvent, dans le dérangement
tranfverfal , que les bouts font portés en
fens contraire, fans cefter de fe toucher par quelques
points des furfaces de la fracture.
r Par rapport aux accidens, les fractures font divines
en fimples, en compofées, & en compliquées.
La fracture eft fimple, lorfqu’il n’y a qu’un feul os de
rompu, fans autre accident contraire à l’indication
curative générale, qui confifte dans la réunion des
parties divifées. La fracture eft compofée, lorfqu’il y
a en même tems deux ou trois os de caftes dans la
partie, fans cependant qu’il y ait d’accidens. La fracture
compliquée eft celle qui eft accompagnée de maladies
ou d’accidens qui multiplient les indications ,
& demandent qu’on employé différens remedes, ou
qu on faffe des opérations différentes pour parvenir
à leur guérifon : comme font les luxations, les plaies,
les apoftèmes accompagnés de fievre , de douleur
, de convulfion, &c. Parmi ces accidens, il y
en a qui exigent des fecours plus prompts que la
fracture. Si la plaie qui complique une fracture l’étoit
elle-même d’hémorrhagie , il faudroit commencer
par arrêter le fang, dont l’effufion forme l’accident
le plus preflant. Quand il fe rencontre en même tems
fracture & luxation, celle-ci doit être réduite la première
; à-moins que la fracture voifine de l’articulation
, un gonflement confidérable, ou autres circonf-
tances ne le permettent pas. Pour peu qu’il y ait d’in-
convéniens à réduire préliminairement la luxation
on donnera les premiers foins à la fracture: car on
peut réuflîr dans la réduction d’une luxation ancienne.
Voye^ Lu xa t io n .
On diftingue encore les fractures en complexes &
en incomplettes. Là fracture eft complette , lorfque
l’os eft entièrement cafte ; & incomplette, lorfque
fa continuité eft.confervee en partie, au moyen de
quelque portion offeufe qui n’a point fouffert de divifion
: cela ne fe rencontre qu aux os du crâne, des
hanches, aux omoplates. Cela peut cependant arriver
aux os longs, dans les enfans très-jeunes ou rachitiques
; ou aux adultes, dans le cas des plaies d’armes
à feu, qui peuvent écorner un os. Un chirurgien
qui donneroit pour preuve de la fracture incomplette
une obfervation dans laquelle le malade, panfé comme
d’une contufion confidérable , feroit quelque
mouvement violent, à la fuite duquel la fracture fe
manifefteroit ; ce chirurgien, dis-je, paroîtroit plutôt
avoir méconnu une fracture complette fans de-
placement primitif des pièces offeufes, qu’il ne per-
fuaderoit \z fracture totale de l’os,par le mouvement
violent qui auroit, félon lui, achevé de rompre les
fibres offeufes, que le coup ou la chute auroient d a-
bord épargnées. ,
Les coups, les chûtes, les violens efforts, de quelque
nature qu’ils foient, font les caufes les plus ordinaires
des fractures. On appelle fractures de caufe
interne celles qui fe font à l’occafion d une caufe
très-legere, à caufe des difpofitions internes qui rendent
les os très-fragiles : telles font la carie,1 exoftofe,
la molleffe, & autres états contre nature, qui dépendent
de diverfes dépravations de la lymphe & du
fang, comme la vérole, le feorbut, le virus écroüel-
leux, le levain cancéreux.
. Les fignes des fractures font la douleur, l’impuif-
fance du membre, fa mauvaife configuration, & le
craquement des pièces fraCturées, connu fous le nom
de crépitation. Tous ces fignes féparément pris,peuvent
être équivoques : la douleur & l’impuiffance
étant les effets ordinaires de beaucoup d’autres maladies,
ne prouvent rien en elles-mêmes. La mau-
yaife configuration du membre eft fouvent un vice-
originaire de conformation; & l’on fait qu’il y a des
fractures fans difformité apparente. Enfin les tumeurs
emphyfémateufes font reffentir une efpece de craquement
quand on les preffe, & qui pourroit en im-
pofer à ceux qui n’y feroient pas grande attention.
Un chirurgien qui demande fi la difformité qu il ap-
perçoit à un membre confronte avec la partie faine,
eft naturelle, ne peut guere fe tromper .à la fimple
vûe fur un q fracture fimple fans gonflement: il y a
même fort peu de cas où cette queftion ne devînt
ridicule. Si la mauvaife configuration du membre
n’eft pas affez manifefte pour faire appercevoir qu’il
y a fracture, on pourra la reconnoître par le moyen
du toucher, en fentant les inégalités que font les pièces
d’os déplacées. Il faut pour cet effet que le malade
foit affujetti par quelqu’un de fort ; de crainte
qu’abandonné à lui-même, la douleur ne lui f ît faire
des mouvemens qui pourroient devenir très-nui-
fibles. Pour mieux reconnoître les inégalités des pièces
fraCturées, on choifira les endroits où l’os caffe
eft le moins couvert de mufcles ; & gliffant les doigts
d ’un bout à l’autre, l’on fuivra l’une des faces ou des
crêtes de l’os dans toute fa longueur. On aura encore
attention, afin de ménager la fenfibilité, de ne toucher
qu’avec beaucoup de douceur ôc de circonspection
les endroits où l’on fent des efquilles ou pointes
d’os s’élever & faire tumeur : car en pouffant durement
les parties fenfibles contre les pointes & les
tranchans des os, on feroit un fupplice d’un examen
falutaire. La crépitation ou le bruit que font les
bouts de l’os cafte, en fe froiffant l’un l’autre lorf-
qu’on remue le membre , eft un des principaux fignes
des fractures. Pour faire avec moins de douleur
cette épreuve prefque toûjours néceflaire, il faut faire
tenir fixement la partie fupérieure du membre caf-
fé ; afin qu’en, remuant doucement la partie inférieure
, elle puiffe .occafionner une legere crépitation : le
chirurgien la fent par l’ébranlement que le choc ou
lë froiffement des os fraQurçs communique à les
Tome Vll%
mains. Il n’eft pas néceflaire que l’air extérieur foit
mû au point d’ébranler les oreilles.
Le prognoftic des fractures fe tire de leur nature &
différences de leurs fymptômes, & les accidens qui
les compliquent. Les fractures obliques , celles qui
font en flûte, celles où il y a plufieurs pièces éclatées
, font plus fâcheufes que les fractures tranfverfa-
les, non-feulement parce que les pointes & les tranchans
des os peuvent bleffer les chairs , & en con-,
féquence produire plufieurs accidens, mais encore
parce qu’il eft plus difficile de contenir ces fractures
exactement réduites. Les vices intérieurs qui accompagnent
les fractures, les rendent dangereufes, parce
que le fuc offeux n’a pas toûjours alors les difpofitions
requifes pour la formation du cal. Voye{ C a-
lus. Le plus ou moins d’écartement des pièces offeufes
, & les différens accidens qui compliquent les
fractures, rendent la cure plus ou moins facile.
La cure des fractures confifte premièrement à réduire
l’os fraCturé dans fa fituation naturelle ; fecon-
dement à l’y retenir, moyennant les appareils convenables
; troifiemement à corriger les accidens, ôc
à prévenir ceux qui pourroient arriver.
La difficulté de réduire les fractures, ne vient que
de ce que les bouts de l’os fe touchent par les côtés :
il faut donc, pour lever cet obftacle, faire des ex-
tenfions fuffifantes. Voye? Extension. Leur degré
doit être mefuré fur l’étendue du déplacement, &
fur la force des mufcles qui tirent les bouts de l’os
fraûuré, & qui les tiennent éloignés. Les mains feules
ne font pas toûjours fuffifantes pour faire les ex-
tenfions ôt contre-extenfions néceffaires : il faut avoir
recours aux laqs appliqués avec méthode. Voyeç
Laqs. Il y a des cas où un feul aide fait en même
tems l’extenfion & la contre-extenfion : la fracture de
la clavicule en donne un exemple. Le bleffé doit
être aflis fur un tabouret d’une hauteur convenable;
un aide placé par-derriere appuyé du genou entre
les depx épaules, & tire le moignon de chacune en-
arriere. Le chirurgien qui opéré travaille pendant ce
tems à l’exa&e reduftion des bouts de l’os. II faut
voir le détail de toutes les manoeuvres particulières
pour la rédu&ion de chaque o s , dans les livres de
l’a r t , & principalement dans le traité des maladies
des os, par M. Petit. Dans toutes les fractures, lorfque
les extenfions néceffaires font faites, on travaille
à replacer les pièces d’os dans leur fituation natu-
. relie : c’eft ce qu’on appelle faire la conformation.
La fécondé intention, dans la cure des fractures >
eft de maintenir l’os réduit ; ce qui fe fait par l’appareil
& par la fituation. L’appareil eft différent fuivant
la partie fraâurée, & félon l’efpece de,fracture.
Dans les fractures fimples des grands os des extrémités
, qui font la cuiffe & la jambe, le bras & l’avant
bras, on applique d’abord fur la partie une
compreffe fimple fendue à deux ou à quatre chefs,
PI. IL Chir.fig. 18 & 1 S. cette compreffe doit être
trempée dans une liqueur réfolùtive, telle que l’eau-
de-vie camphrée; non-feulement pour l’effet du nie-
dicament, mais aufli afin qu’elle s’applique plus exactement
fur la partie , fans y faire aucun pli. On fe
fert enfuite d’une bande roulée à un chef, trempée
dans la même liqueur : on commence parfaire trois
tours égaux de cette bande fur le lieu de la fracture*
& l’on continue de l’employer en doloires fur la par,
tie en remontant jufqu’à l’attache des mufcles qui la
font mouvoir. /'oy^DoLOiRE. Après cette première
bande , on en applique une fécondé d’une longueur
convenable à fon ufage, qui eft de faire d’abord
deux circonvolutions égales fur l’endroit fra&uré : on
continue les circonvolutions jufqu’en bas de la partie
frafturée, & l’on remonte vers le haut par des
doloires. Les différens tours de bande ne doivent laif-
fer à découvert qu’une quatrième partie du tour pré