j'ipih m
ner, agiffant comme dans les fufées volantes par
I’aôion du reffort de la matière enflammée contre
Fair qui lui rélifte.
On n’en fait guere à plus de cinq reprîtes, attendu
qu’il faudroit donner un trop grand diamètre à la
roue pour vaincre la réfiftance que la pefanteur d’un
plus grand nombre de fuféès occafionneroit. ^
On peut bien garnir line roue de vingt futées, &
d’un plus grand nombre ; mais il faudra pour la faire
tourner que quatre de ces fufées partent à-la-fois.
Savoir, la première , la fixieme, la onzième & la
feizieme, qui en finifl'ant donneront feu à la deuxieme
, à la feptieme, à la douxieme, & à la dix-fep-
tieme fufée, & ainfi des autres ; de forte que la 1011e,
quoique garnie de vingt fufées, ne fera toujoui s qu à
cinq reprifes. On fait communiquer le feu de l’extrémité
de l ’une à la gorge de l’autre par une étou-
pille, & ces communications doivent etre bien.cou-
vertes d’un papier collé d’un jet à l’autre.
Un {impie papier nefuffit pas pour le feu chinois,
il feroit aufli-tôt percé par le table de fer mis en fu-
fion, il en faut deux, & qu’ils foient collés avec de la
colle de terre glaife préparée de cette maniéré. Prenez
de la fleur de farine , faites-en de la colle ordinaire
, pafl'ez cette colle par un tamis, ajoutez mr
une livre de farine, une poignee d’alun en poudre_,
& autant d’argille détrempe qu’il y a de colle.
II y a deux façons de pofer les jets fur la roue
pour la faire tourner, l’une d’attacher un ou plu-
fieurs jets fur fa circonférence : dans cette pofition
ils doivent jetter leur teu par la gorge ; 1 autre eu de
les attacher fur les rayes ou rayons de la roue ou fur
les branches d’un tourniquet, fuivant leur longueur ;
dans celle-ci, ils doivent jetter leur feu, non par la
gorge, mais par un trou que l’on perce avec une
vrille fur la ligne latérale un peu au-deffous du tampon
qui bouche intérieurement le trou de la gorge.
Ce trou latéral doit être d’un quart du diamètre intérieur
du jet. Voyt{ ce qui eft dit à Y article des Fusées
de Table pour la pofition du trou latéral.
Lorfque les foleils ou girandoles ne font que d’un ou
de deux jets, on préféré, comme plus fimple f de les
attacher fur un tourniquet à une ou deux branches,
mais lorfqu’ils font compofés de trois, de quatre, ou
de cinq je ts , onfe fert d’une roue taillée à autant de
pans, & pour un plus grand nombre on forme la roue
avec un cercle cloué lur le bout de chaque rayon.
Une troifieme maniéré de faire des girandoles eft
celle que l’on nomme à pivot. Elle a cela de commode
que les plus petits jets peuvent la faire tourner,
& qu’au moyen de cette facilité à être mife en mouvement,
on peut les garnir de beaucoup plus d’artifice
que les roues ordinaires ; le corps de la machine
eft un tuyau de bois d’une longueur proportionnée
à l’artifice que l’on veut y placer, & communément
de neuf pouces ; il eft fermé par en-haut d’une plaque
de fer, au milieu de laquelle il y a un petit enfoncement
pour recevoir la pointe du pivot fur lequel
il doit tourner. On perce au milieu du tuyau
fur fa circonférence trois trous à écrou à égale di-
ftance, dans chacun defquels on y viffe un porte-
jet en forme de T , garni.d’un jet couché & lié fur la
longueur des bras du T. Ces jets prennent feu par la
gorge, & l’on attache un porte-feu de l’un à l’autre,
pour que le premier en finiflant donne feu aii fécond,
& celui-ci au troifieme.
La piece étant garnie, on la place fur une verge
de fer pointue qui lui fert de pivot, fur laquelle elle
tournera très-rapidement.
On peut garnir le tuyau de deux ou trois rangs
de jets, & chaque rang de trois, quatre & cinq jets ;
lorfque les rangs font de plus de trois jets, comme
la circonférence du tuyau ne feroit pas affez grande
pour y percer plus de trois trous , on les perce alternativement,
l’un un peu au-deffus, & l’autre im
peu au-deffous de la ligne circulaire fur laquelle ori
les auroit percés*, s’il n’y en a voit eu que trois ; on
difpofe les jets de façon, en tournant la gorge de
ceux du fécond rang dans un fens contraire à celle
du premier, que la machine après avoir tourné à
droite retourne à gauche.
On peut encore ajouter à la garniture de cettd
piece des jets placés droits pour jetter du feu perpendiculairement
ou fuivant telle ouverture d’angle que
l’on voudra , pendant que les jets couchés en jetteront
horifontalement.
Les foleils tournans & les girandoles fervent à l’exécution
d’une infinité de machines & pièces d’artifice
, parmi lefquelles les plus en ufage font les quatre
elpeces qui fuivent.
i°. Le fa i guillochê. Il eft formé par deux roues
garnies chacune de douze jets & à trois reprifes qui
tournent en fens contraire fur un même axe ; le
moyeu de. chaque roue eft armé d’une roué de fer
dentelée qui engrenne dans une lanterne ou pignon
commun aux deux roues. Cét e'ngrenage fert à en
régler le mouvement pour que l’une ne tourne pas
plus vite que l’autre ; quatre jets de chaque roue
partent à-la-fois, 6c leurs feux qui fe croifent, forment
ce qu’on nomme du guillochê.
i ° . Les découpures. On forme des deffeins enfeu
en plaçant derrière des découpures de carton, des
foleils tournans, renfermés entre des planches pour
contenir leurs feux, & pour qu’ils ne foient vûs qu’à-
travers les découpures. Cet artifice employé en décoration
fait un grand effet.
3°. L étoile. Un foleil tournant étant placé au milieu
d’un panneau de menuiferie, figuré en étoile &
bordé de planches ou de carton pour contenir fou
feu, il en prendra la forme & repréfentera une étoile
, & de même toute autre figure dans laquelle il feroit
renfermé. On accompagne ordinairement l’étoile
de fix girandoles formées par autant de tourniquets
à deux jets, placés fur chaque angle, qui partant
enfemble forment une figure exagone qui borde
& renferme l’étoile. Si fon feu eft chinois & la bordure
de feu commun, ce contrafte ajoûtera encore
à fa beauté.
4°. Les tourbillons. On a une table de bois bien
unie, parfaitement ronde de quatre piés de diamètre
, pofée horifontalement comme un guéridon, &
affermie fur un pieu à la hauteur de huit piés ; au
centre de cette table eft un pivot fur lequel on pofe
un tourniquet de bois à trois branches pour être garnies
à leurs extrémités chacune d’un foleil tournant
qui déborde la circonférence de la table ; chaque
branche du tourniquet «également diftante l ’une de
l’autre a de longueur un pié onze pouces ; cette longueur
eft prolongée par un effieu de cinq polices. Ou
enfile dans cet eflieu un moyeu bien mobile de bois,’
& on l’y arrête ; on donne à la partie de ce moyeu
qui porte fur le bord de la table, la forme d’une rotu-;
le de bois de quatre pouces de diamètre ; le refte du
même moyeu, qui déborde entièrement la table
fert à porter les raies d’une roue de quinze pouces de
diamètre, pour y attacher quatre jets & former urç
foleil à quatre reprifes. La machine ainfi conftruite
& les trois foleils préparés pour tourner dans lé même
fens & prendre feu tous à-Ia-fois au moyen des
communications, on conçoit que leur mouvement
de rotation étant inféparable de celui des rotules qu?
portent fur la table & qui font partie du même
moyeu, ces rotules auront nécêffairement un mouvement
de progreflion comme celui des voitures,'
& qu’ainfi les trois foleils, outre le mouvement de
rotation verticale fur eux-mêmes, qui leur eft particulier
, feront emportés horifontalement & circu- I lairement autour de la table, & que le fpettat^»*;
les verra-fe fitccéder affez rapidement & courir
l’un aprèsl’autre comme troistourbillons enflammés *
Les jets dont on garnit les foleils tournans doivent
être chargés en maflif fur une pointe de culot & engorgés..
Un foleil à cinq reprifes fe garnit ordinairement
de jets chargés pour la première reprife en feu chinois
blanc, la deuxieme en feu commun , la troifieme
en feu b lanc, la quatrième en feu nouveau, 6c
-la cinquième' en feu chinois rouge ; & pour faire une
plus grande variété on peut charger chaque je t ,
moitié d’un feu 6c moitié d’un autre.
La forcç de la compofition devant toûjours être
proportionnée à la groffeur des je ts, comme leur
groffeur doit l’être à la grandeur de la roue qu’il s’agit
de faire tourner, on diminuera ou l ’on augmentera
la force des compofitions ci-après, à-proportion
que les jets feront plus ou moins gros.
C o m p o s i t i o n s d o n t o n ch q rg e ra l e s j e t s d e d i x l ig n e s d e d iam è tr e ' in t é r ie u r p o u r
f o l e i l s to u r n a n s .
F eu Chinois F e u F e u F e u F eu Chinois.
-blanc. Commun. Blanc. - Nouveau. .rouge.
• livi ont. gr. liv one. gr.
SALPETRE . . . . I 0 0 0 0 0 i 0.0 i 0 0 i 0 0
Po u s s ie r . . . . I 0 0 1 0 0 i mmem .0 0 0 i 0 0
So u f r e ............. 0 8 0 0 0 0 0 8 0 0 0 0 0 4 0
C h a r b o n . . . .
0
0
0
0 4 4 0 0 0
0
't
0
0 4 °
3e ordres. - 0 14 0
'
0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 14 0
Ce t article eft tiré du manuel de l'artificier.
GIRASOL, f. m. (Lapid.) pierre à demi-tranfpa-
rente, d’un blanc laiteux mêlé de bleu & de jaune.
On la met au rang des pierres précieufes, & on
croit qu’elle eft de la même pâte que l’opale, quoi-*
qu’elle n’ait pas les brillantes couleurs de cette belle
pierre. Voye^ Opale. En effet j’ai obfervé dans un
morceau de mine d’opale, qui eft au cabinet du ro i,
quelques parties très-reffemblantes au girafol | placées
près des parties d’opale. Cependant on prétend
aufli que le vrai girafol eft plus dur que 1 opale, &
d’une pâte plus pure que celle de l’opale qui n’a pas
de belles couleurs, & que l’on appelle fauffe opale.
Je ne doute pas qu’il n’y ait des girafols plus ou moins
durs & plus ou moins nets; mais il me paroît que
Fon peut donner ce nom à toutes pierres vitrifiablês
demi - tranfparentes * de belle pâte , & de couleur
mêlée de blanc laiteux & de jaune ; lorfqu’elles font
taillées en globe ou en demi-globe, ony voit un point
brillant qui change de place, quand on change la pofition
de la pierre ; c’eft pourquoi les Italiens leur ont
donné le nom de girafol. Ainfi la fauffe opale, c’eft-
à-dire l’opale qui n’a que des teintes de bleu & de jaune,
peut être nommée girafol, & la calcédoine pour-
roit aufli être prifepour un girafol, lorfqu’elîe eft
nette 6c teinte de bleu ou de jaune, car elle a tous
les caraâeres du girafol. Voy. CALCÉDOINE. (7)
GIRAUMON, f. m. (Hifl. nat. Bot. exotiq.) fruit
d’un très-grand ufage dans les pays chauds de l’Amérique
; il eft communément plus gros qu’un melon ;
fa couleur extérieure eft verte, mouchetée inégalement
, d’un verd beaucoup plus pâle. La chair de
ce fruit eft. jaune, renfermant intérieurement des
femences plates, 6c femblables à celles de la citrouille.
Il y a des giraumons qui fentent un peu le mufe,
6c qui pour cela n’en font pas moins bons. Les uns
6c les autres ne different pas beaucoup de la citrouille
j fi ce n’eft que leur chair eft plus ferme & d’un
goût plus relevé ; on en mange dans la foupe avec du
lait, ou bien fricafle avec du beurre.
La tige qui produit le giraumon eft verte, rude
au toucher , ainfi que les feuilles , qui font prefque
aufli larges qu’une afliette, le tout rempant contre
terre commeîés melons & les citrouilles : ainfiledic-
tionnaire de Trévoux fe trompe en appellant arbre
«ette plante rampante, flrùcle de M , l e R o m a i n .
GIREFT, (Géog.) ville de Perfe dans le Kermail
dont elle eft la capitale. Son commerce confifte en
froment 6c en_ dattes. Son terroir eft fertile en palmiers,
en citronniers, & en orangers. Les tables
arabes qui la nomment Jirofl, lui donnent 93 degrés
de longitude , 6c v j degrés 30 min. de latitude. Ta-
vemier me paroît fort fe tromper, en mettant la pofition
de Gireft à 73 degrés 40 min. de longitude, 6c
à 31 degrés 10 min. de latitude. ( D .J . )
* G IR E L L E , f. f. (Potier-de-terre.') la partie de
l’arbre du tour des Potiers, fur laquelle ils placent
la motte de terre dont ils'fe propofent de figurer un
v a fe , ou quelqu’autre vaiffeau.
GIRGE , Girgio, Girgium, (Géog.') ville confidé-
rable d’Afrique, capitale de la haute Egypte, proche
le Nil , à dix lieues au-deffus de Said. Elle a fept
grandes mofquées qui ont des minarets, huit grands
bafards couverts, 6c peut-être vingt mille habitans.'
On y vit pour rien ; fon principal commerce confifte
en b lé, lentilles, feves, toiles 6c laines. Longit. a a .
5 o. lat,xS..5. (D . J.) ' ■
GIRGITE, (Hifl. nat. ) nom donné par quelques
chimiftes à une efpece de pierres blanches qui fe
trouvent dans des rivières, dont on fait un ciment
très-fort. On dit que ces pierres font fpathiques, 6c
ont été arrondies par le mouvement des eaux. Voye^
le fupplêment du dictionnaire de Chambers.
G1RIB, f. m. (Commerce.) c’eft la feule mefure
géométrique des Perfes : elle contient mille foixante
6c fix gnezes ,.ou aulnes perfannes quarrées, à prendre
la gneze à trente-cinq pouces de long mefure de
Paris, ou pour l’évaluer plus exaôement, à deux
piés dix pouces onze lignes. Le girïb ne fert qu’à me*
furer les terres. Diclionn. de Comm. & de Trêv. (G)
GIRO ou A G ITO , f. m. (Comm.) poids dont on
fe fert dans le royaume de Pegu. Le giro pefe vingt-
cinq teccalis, dont les cents font quarante onces de
Venife. Voye^ Ag itO. Dici.de Comm. & -de Trêv.
GIROFLE, ( Clou d e) Botaniq. exotiq. Chimie
& Commerce ; fruit aromatique d’une nature toute
extraordinaire, qui croît aux îles Moluques ; ces îles
fameufes par leurs diverfes révolutions, & plus encore
pour produire feules dans le monde ce thréfor
fingulier de luxe , fource d’un commerce étonnant.
Noms de l'arbre qui porte le girofle. L’arbre qui porte
le clou de girofle, ou Amplement le girofles’appelle
en françois giroflier des Moluques, & par nos bota