tem e n s v io le n s q u e c e s co rd a g e s o n t à fo u f f r ir , ne
p e u v e n t d é ra n g e r fa c ilem e n t c e s f ib r e s : a v a n ta g e
q u e n ’ o n t p a s le s au lfie r e s ; a u ffi fo n t -e lle s m o in s de
d u r é e . „ '
2°. Les grelins font plus ferres que les aulfieres ;
ainfi l’eau les pénétré plus difficilement.
2 ° , On a d it d an s Xarticle A u s s i é RES a QUATRE
T o r o n s , q u ’i l e ft a v a n ta g e u x d e m u lt ip lie r le n om b
r e des to ro n s : o r i l n’ y a pas de m o y e n p lu s sû r d e
le s m u l t ip l ie r , q u e d e fa ir e d es c o rd a g e s tn grelin.
On peut faire des grelins avec toutes fortes d’a u filières,
8c les compofer d’autant d’aulfieres qu’on met
de torons dans les aulfieres.
Grelins en queue de rat, font des grelins qui ont une
fois plus de grofleur par un bout que par l’autre.
Quand on a fait des aulfieres en queue de rat, on
en prend autant qu’on vent que le greli& ait de cordons
, 8c on les commet de la même façon que les
grelins ordinaires, excepté que pour tordre lès gre-
Uns on ne fait virer que les manivelles du chantier.
Voye{ Varticle C oR D E R IE .
G R Ê L O IR E , f. f. en termes de BlanchiJJerit , eft
line efpece d’auge de cuivre rouge étamé, de quatre
piés de long fur demi-pié de large en-haut, •& fur
trois pouces par en-bas. Cette partie inférieure eft
percée de trous égaux dans toute fa longueur; chaque
bout en haut eft la place d’un petit réchaud,
pour empêcher la cire de le figer. La g/êloire fe nomme
ainfi, parce qu’elle partage la matière en filets
qui s’applatilfent en tombant fur le cylindre. Voye£
M e t t r e e n R u b a n . La gréloire elt loûtenue fur
. une chevrette. Voyc{ C h e v r e t t e & l'artic. B l a n c
h i r ^
G RELO T, f. m. (Hydr.) eft un hiarteâu poîritü
appellé têtu , avec lequel les Limofins piquent les;
anciens malfifs de ciment pour les renduire. (K )
GREMIL, f. m. ou HERBE AUX PERLES , A'-’
thofpermum y genre de plante à fleur monopétale, in-
fundibuliforme, & découpée. Le calice eft divifé
iufqu’à la bafe ; il en fort un piftil qui entré dans la
partie inférieure de la fleur, 8c qui eft entouré de
quatre embryons: ces embryons deviennent des fe-
mences arrondies, dures, polies 8c luifantes ; elles
muriHênt dans le calice qui l ’aggrandit. Tournefort,
infl. rei herb. Voye{ P LANTE. (/)
Sa racine eft dans nos climats de la grofleur du
pouce, ligneufe 8c fibreufe. Ses tiges font hautes de
près de deux coudées , droites , roides, cylindriques
& branchues. Ses feuilles font nombreufes,
placées alternativement, longues de deux oit trois
pouces, pointues, rudes, fans queue, 8c d’un verd
noirâtre. Ses fleurs nailfent au lbmmet des tiges 8c
des rameaux, de chaque aiflelle des feuilles; elles
font portées fur des pédicules courts, 8c font d’une
feule piece, blanches ou d’un verd blanchâtre, à
entonnoir, partagées en cinq fegmens obtus, renfermées
dans un calice velu , découpées jufqu’à la
bafe en cinq quartiers étroits : leur piftil eft verd,
comme accompagné de quatre embryons, qui fe
changent enfuite en autant de graines arrondies,
dures, polies, luifantes, d’un gris de perle, 8c fem-
blables à de petites perles: ces graines groffiffent 8c
mûriflént dans le calice même ; fouvent elles font au
nombre de deux ou de trois, rarement de quatre.
Cette plante vient dans les lieux fecs parmi les haies,
& fleurit en Mai ; elle ne rougit prefque pas le papier
bleu; mais comme fa graine eft d’ufage, elle
demande un petit article féparé.- (Z?. /•)
G r e m i l ou H e r b e a u x P e r l e s , (M a t. mêd.)
La graine de gremil qui eft émulfive, eft la feule partie
de cette plante qui foit d’ufage en Medecine.
Elle paffe pour un puiffant diurétique, 8c pour un
bon anodyn adouciflant. On prétend qu’elle chalfe
les graviers 8c les petits calculs, 8c même qu’elle les
brife. On la pfend réduite en poudfe, à la dofë d’uô
gros, dans un véhiculé convenable, dans du virf
blanc par exemple ; Ou ôh fait une émulfion, qtv on
édulcore avec un firop approprié , tel qiie celui dé
cinq racines. On ne croit aujourd’hui que très-diffi-*
cilement aux prétendus lythomtriptiques tirés des
végétaux ; & cette incrédulité eft très - raifonnable
fans doute, lorfqii’il ne s’agit, comme dans ce fcàs-
c i , que d’une femencé émulfive. La vertu que Ma-*
thiole & quelques autres' auteurs accordent à cette s
femence prife à la dôfefte deux gros , de fâvorifer
la fortie des foetus dans les accouchemens difficiles,
8c de chaffer l’ârriere-faix, ne paroît pas mériter
beaucoup plus de confiante , quoiqu’un bon diurétique
foit plus capable en général de produire tés derniers
effets, que de fondrqla pierre dans lés reins
ou dans la veffie. Voye^ D i u r é t i q u e & U t é r i n .
La femence du gremil entre dans les deux compointions
fuivantes de notre pharmacopée ; (avoir le1
firop de guimauve compolé, & là bénédiélé laxa-’
tive.
On fubftituè fouvent à là graine dé l'herbe aux
perles celle du gremil rampant, 8c même celle d’un
autre gremiR, connu plus communément fous le nom
de larmes de Job. (b) •
G r e m i l r a m p a n t , (Botan.) plante connue des
Botaniftes fous le nom de lithôfpet'mum minus répèns
latifolium y C . B. P. 158. J. R. H. 137. Sa racine eft
ligneufe, tOrtueufe, noire. Ses tiges font nombreufes
, grêles, longues, noirâtres , rudes, Velues, couchées
pour la plus grande partie fur terre, & pouffant
quelques fibres par intervalles. Ses feuilles font
longues d’envirOn deux pouces, large d’un demi-
pouce, terminées en pointe, d’un verd foncé, Uoi-*'
râtres, rudes 8c velues. Ses fleurs font bleuet, placées
au fommet des rameaux en grand nombre ; il
leur fuccede des graines dures, blanches, de la grof-
feur de celles de l’orobe. La tige qui porte les fleurs
eft droite & garnie de longues feuilles d’un verd
pâle. (D . /.)
G r e m i l r a m p a n t , (Mat. méd.) on a t t r ib u e à f a
g r a in e le s m êm es p ro p r ié té s qu ’à c e l le d u gremil ou
herbe a ux perles. Voye{ GRESIL.
G r e Mi l l a r m e d é Jo b , (Mat. méd.) la fem e n c
e de c e t te p lan te p a ffe p o u r a v o i r le s m êm es v e r tu s
q u e c e l le d e l’h e r b e a u x p e r l e s , 8c c e l le d u gremil
r am p a n t. Voÿe^ G r e m i l .
GRENADE, f. f. (Pharm. & Mat. méd.) c’eft le
fruit du grenadief. Voye^ l'article G r e n a d i e r . Des
trois efpeCes de grenades , on n’employe guere en
Medecine que la grenade aigre.
Les graines ou femences contenues dans ce fruit,'
le fuc qu’on en exprime, l’écorce du fruit 8c les fleurs
qui l’ont précédé, font en ufage en Medecine.
Le fu c des g ra in s d e grenade a u n e fa v e u r a ig r e le
t t e t r è s - a g r e a b le ; i l e ft mo ins a c id e q u e c e lu i d u
c i t r o n , d e Fa g r o f e i l le , & d e l’é p in e v in e t t e , a v e c
le fq u e ls il e ft d’ a illeu r s p a r fa i tem e n t a n a lo g u e . Il
fa u t le s r an g e r a v e c c e s a u t r e s f u c s , dans l ’o rd r e d e s
m u q u e u x a c id e s . Voyeç M u q u e u x .
Si l’on garde dans un lieu frais ce fuc exprimé,'
clarifié, & enfermé dans un vaiffeau convenable ,
il donne du fel effentiel d’une faveur acide.
Il eft fufceptible de la fermentation vineufe, ne
donne point de gelée comme le fuc de grofeille, 6c
peut être mis par conféquent fous la forme de firop
avec fuffifante quantité de fucre. Ce firop fe prépare
de la même maniéré que le firop de limon. Voyez C it
r o n .
On prépare beaucoup de ces firops dans les pays
oh les grenades’croiffent abondamment. Celui qu’on
employé à Paris vient du Languedoc.
Les grains de grenade manges tout entiers font r e g
a rd é s comme amis d e l’eftomac, comme en temgérant
l’ardeur, calmant la foif, rafraîchiffant, arrêtant
le flux hémorrhoïdal trop abondant,corrigeant
l’acrimonie de la bile, arrêtant le vomiffement 8c le
hoquet. Les malades attaqués de fievres ardentes 8c
bilieules, éprouvent un leger foulagement, & même
un certain degré de plaifir, lorfqu’on leur permet de
rouler de-tems-en-tems dans leur bouche 8c de fucer
quelques grains de grenade.
On fait une eau de grenades dans le pays où elles
font communes , en étendant le fuc exprimé de fes
grains dans fuffifante quantité d’eau, & l’édulcorant
avec un peu de fucre , 011^ en diffolvant le firop de
grenade dans fept à huit parties d’eau. Cette boiffon
a les mêmes ufages que la limonade ou l’eau de grofeille
; elle eft feulement un peu moins agaçante, 8c
par conféquent moins fujette aux inconvéniens des
acides donnés mal-à-propos.
L’écorce de grenade prife intérieurement, paffe
pour un puiffant aftringent ; fa faveur amere 8c auf-
tere eft une preuve fuffifante de la réalité de cette
vertu. Il eft à préfumer cependant que fon aftion fe
borne à l’oefophage, à l’eftomac 6c au canal intefti-
nal ; que par conféquent ce remede n’eft véritablement
utile que contre les diarrhées, qu’on peut arrêter
fans danger , 6c qu’on ne doit pas beaucoup
compter fur fon efficacité dans le relâchement ou les
hémorrhagies des autres parties, comme dans les
écoulemens immodérés des réglés , les fleurs blanches,
les gonorrhées, &c. On la donne en poudre
depuis demi-gros jufqu'à un pour chaque prife, 6c
jufqu’ à demi-once en décoftion.
On employé l’écorce de grenade extérieurement
dans les décoftions, les gargarifmes 6c les lavemens
aftringens. La décoftion très-chargée de cette écorce
eft fur-tout célébré pour redonner le ton naturel
& la capacité convenable au vagin, relâché 6c délabré
par un accouchement laborieux, ou par toute
autre caufe.
Les fleurs de grenade, plus connues dans les boutiques
fous le nom de balaujles, ont la même vertu
que l’écorce, mais dans un degré inférieur ; on en
fait à-peu-près le même ufage, tant extérieurement
qu’ intérieuxement. Voye^ B a l a u s t e . (b)
G r e n a d e , (A r t milit.) c ’ e ft u n e e fp e c e d e p e t ite
b o m b e , de m êm e d iam è tr e o u c a lib r e q u ’u n -b o u le t
d e q u a t re l iv r e s , la q u e lle p e fe e n v ir o n d e u x l i v r e s ,
& q u i e ft c h a r g é e de q u a t re o u c in q o n c e s d e p o u d r e .
Les grenades fe jettent avec la main par des fol-
dats nommés à cet effet grenadiers. Elles ont une
lumière comme la bombe, & une fufée de même
compofition. Le foldat met avec une meche le feu
à la fufée, 8c il jette la grenade dans le lieu qui lui eft
indiqué. Le feu prenant à la poudre de la grenade ,
fon effort la brife 6c la rompt en éclats, qui tuent ou
eftropient ceux qu’ils atteignent. Le fondât ne peut
guere jetter de grenades qu’à la diftance de quinze
ou feize toifes au plus. II y a d’autres grenades qui ne
fe jettent point à la main, mais qui fe roulent dans
les foffés 6c dans les autres endroits où l ’on veut en
faire ufage : ce font proprement des^ efpeces de
bombes, qui ont de diamètre depuis trois pouces
jufqu’à fix. (Q)
G r e n a d e d ’A r t i f i c e , (Artificier.) c ’ e ft u n e im it
a t io n d u f r u it ap p e llé grenade, o u , fi l ’o n v e u t , des
grenades de g u e r r e , p a r u n p e t it g lo b e de c a r to n à - ’
p e u -p r è s de m êm e g ro fleu r , q u ’ o n r em p lit d e p o u d r e
o u d’ au t r e c om p o f it io n , p ou r le je t te r à la m a in o u
a v e c u ne fr o n d e à l’in ftan t qu’ on y m e t le feu .
G r e n a d e , (le royaume de) Geog. province confi-
dérable d’Efpagne, avec titre de royaume ; c’eft proprement
la haute Andaloufie, qui fait partie de la
Boetique des anciens. II eft borné N. par la nouvelle
Caftille, E. par la Murcie, S. par la Méditerranée,
O. par l’Andaloufie. Les principales rivières qui l’artofent
font le X énil, le Guadalantin-, le Riofrio 6c le
Guadalquivireja. Il a environ 70 lieues de long fur
30 de large, 6c 80 de côtes.
Malgré le manque de culture, le terrein eft fertile
en grains, en vins, en lin, en chanvre, en excellens
fruits, 6c en pafferilles ; il abonde en mûriers qui
nourriffent quantité de vers à foie, 6c en forêts qui
produifent des noix de galles, des palmiers 6c des
glands de chêne d’un affez bon goût; le fumac, fi
utile pour l ’apprêt des peaux de’bouc, de chevre 6c
de maroquin, abonde dans les montagnes. La capitale
du royaume s’appelle Grenade.
Ferdinand le Catholique prit cette province fur
les Maures en 1492. Du tems qu’ils la poffédoient,
elle étoit le pays du midi le plus riche 6c le plus peuplé
: ■ il n’a fait depuis que dégénérer ; 6c fa def-
truftion a été achevée par l’expulfion de tous les
Maures qui reftoient dans ce royaume, 6c que lé
confeil mal éclairé de Philippe I I I . roi d’Efpagne ,
s’imagina devoir chaffer en 1609. (D . J .)
' G r e n a d e , (Géog.) grande ville d’Efpagne, capitale
du royaume de ce nom, avec un archevêché
& une univerfité, érigée depuis que Ferdinand V .
conquit cette ville fur les Maures en 1492. Ils l’a-
voient fondé dans le dixième fiecle, 6c c’ëtoit le dernier
domaine qui leur reftoit dans cette partie de
l’Europe. Ferdinand V. furnommé le Catholique, ne
fe fit point de fcrupule d’attaquer fon ancien allié
Boabdilla, qui en étoit alors le maître. Le fiége dura
huit mois, au bout defquels Boabdilla fut obligé de
la rendre. Les contemporains ont écrit qu’il verfa des
larmes en fe retournant vers les murs de cette ville
fi peuplée, fi riche, ornée du vafte palais des rois
Maures fes ayeux, dans lequel fe trouvoient les plus
beaux bains du monde, 6c dont plufieurs fales voûtées
étoient foûtenues fur cent colonnes d’albâtre.
Quoique cette ville ait beaucoup perdu de fà fplen-
deur, cependant les édifices publics y font encore
magnifiques, 6c il s’y fait un grand commerce de foie
qui paffe pour la meilleure de l ’Europe.
Grenade eft d’une fituation très-riante 6c très-avan-
tageufe, fur la riviere duDarro 6c du Xénil qui en
baigne les murailles, à 50 lieues S. O. de Murcie, 25
N. E. de Malaga, 45 S. E. de Séville, 90 S. E. de Madrid.
Long. 18. ic). lat. $ y . 3 0.
Cette ville eft la patrie de Louis de Grenade, dè
Suarez,ôc de Màrmol. Le premier étoit dominicain,
6c publia deux volumes in-filio fur la vie fpirituelle.
Il mourut en 1588, âgé de 84 ans. Le jéfuite Suarez
compofa vingt-trois volumes de philofophie, de morale
8c de théologie fcholaftique. Marmol écrivit en
efpagnol une deîcription générale d’Afrique, livre
utile 5c que M. d’Ablancourt n’a point dédaigné de
traduire en françois. (D . J .)
G r e n a d e , (Géog.) l’une des plus belles 8c des
plus riches villes dè l’Amérique efpagnole, fur lê
bord de la Nicaragua, qu’on appelle auffi quelquefois
le letc de Grenade, à 22 lieues E. de Léon, 8c à
28 de la mer, du Sud. Les flibuftiers françois la pillèrent
en 1665 6c en 1675. ^on> 292.. z â . (D . J . )
G r e n a d e , (la nouvelle) Géog. pays de l’Amérique
méridionale dans la Terre-ferme, d’environ
130 lieues de longueiir, fur 30 dans fa plus grande
largeur. Les Sauvages des vallées fe nourriffent de
mays, de pois, de patates. Il y a des mines d’o r, de
cuivre, d’acier, de bons pâturages, des grains, des
fruits, du fel, 6c beaucoup de poiffon dans les rivières
de ce pays. Il appartient aux Efpagnols. Sanfta
Fé de Bogota en eft la capitale, que Ximenès a fait,
bâtir. Lat. i z . (D . J .)
G r e n a d e , (la) Géog. île de l’Amérique feptea-
trionale dans la mer du Nord, 8c l’une des Antilles.
Sa longueur du N. au S. eft de 10 lieues; fa plus
grande largeur de 5 , 6c fa circonférence d’envirorç