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.fieurs barres de fer d’un pouce & demi de grofleur,'
diftantes de trois pouces , 8c couchées de niveau en
croifant la galerie. Son -ufage eft de porter le maf-
'lif , fur lequel s’établit le modèle, de foûtenir les
•briquaillons dont on •remplir la foffe, & de lier les
murs des .galeries par une embraffure de fer , bandé
■ avec des clavettes & des mouffles. Voye^les Plane,
de la Fonderie des fîatues équejlres.
G rillë> terme de Hôngroyeur, t ’eftun inftrument
•de fer C {P l. de CHôngroyeur) garni de fept ou huit
barres, qui entrent par leurs extrémités dans deux
Zraverfes auffi de fe r , & recourbées par les bouts
d’environ trois pouces, qui fervent de pié à la grille.
Cette,grillefe pofe fur une grande pierre de taille,
ou un maffif de briques A B d’environ quatre piés
en quarré, fur laquelle on a étendu des charbons aryens
: c’eft fur cette grille que l’on étend les cuirs frottés
de fuif, afin que par la chaleur des charbons, le
fuif puiffe pénétrer dans l ’intérieur du cuir. Voye^ les
Jigures 5 . & 4. Planche de l 'Hongroyeur , qui repré-
fentent deux ouvriers qui paffent un cuir enduit de
■ fuif fur la grille.
G r i l l e , (lard .) eft un ornement des jardins,
propre à perpétuer la vue d’une allée. ( K )
Grille d'imprimeur en Taille-douce ; voyez Y article
Imprimerie en T aille-d ou ce.
Gr il l e , { à la Monnoie. ) font les lames affem-
blées telles qu’elles fortent du moule, 8c comme
elles fe font jointes à la tête du moule. On les fépa-
re avec de groffes cifaifles ou cifoir ; c’eft ce que l’on
appelle ôter la tête des lames*
G rille , terme dejeude Paume , c’eft un trou d’environ
trois piés de haut, fur environ deux piés de
largeur, placé dans un des coins des jeux de paume,
à la hauteur d’environ trois piés. Toute balle qui
entre dans la grille vaut un quinze pour celui qui î’y
a placée.
G r i l l e , {Rubanier.) ce font quantité de tours
des mêmes ficelles pofées 8c garnies en tête des hau-
tes-liffes, fur le devant des deux porte-rames. Ces
grilles ne font point limitées ; on en peut mettre tant
que lefdits porte- rames en peuvent contenir. Ces
grilles fervent au paffage des rames, dont on évite
ainfi la confufion.
GRILLER, voye{ t article R O T IS SA G E .
GRILLET ou GRILLETTE , terme de Blafon ;
ïonnette ronde qu’on met au cou des petits chiens
& aux jambes des oifeaux de proie. On l’appelle
aufîi grillot.
GRILLETÉ, adj. en termes dt Blafon, fe dit des
oifeaux de proie qui ont des fonnettes aux piés.
Leaulmont Puy-Gaillard, d’azur au faucon d’argent
, perché, lié & grilleté de même.
GRILLON, f. m. grillus, infeête qui reffemble-
voit à la cigale, fi elle n’avoit point d’aîles , & qui
en différé peu par le bruit qu’il fait.
Il y a des grillons domeftiques, 8c des grillons fau-
vages. Parmi ceux - c i , le male eft prefque auffi gros
que la cigale, mais il a le corps plus long ; fa couleur
eft noirâtre ; il à la tête grande, & les yeux gros
& faillans ; il porte fur le front des antennes qui fe
*neuvent.facilement, quoiqu’elles n’ayent point d’articulation
; il a fix jambes de la même couleur que le
corps, les dernieres font très - longues, 8c donnent à
cet infeûe beaucoup de facilité pour fauter ; il peut
marcher en-arriere comme en-avant ; les ailes couvrent
prefque tout le corps, elles font courbes 8c
legerement fillonnées ; la queue eft fourchue, & le
corps eft plus petit que celui de la femelle, qui a le
.ventre plus gras, les yeux verdâtres, les antennes
rouges, & la queue femblable à un trident. On voit
ces infeâes dans les champs pendant l’été ; ils entrent
dans la terre 8c y nichent ; ils y relient pendant l’hy-
y e r , mais les grands froids les font périr,^
G R î
Les mâles des grillons domeftiques Otlt le C<5i*pS
brun, alongé, & beaucoup moins gros que celui du
grillon fauvage ; la tête prefque ronde, & les yeux
noirs ; il y a deux lignes blanches tranfverfales fur le
dos,près des jambes du milieu; la queue eft fourchue.
La femelle eft plus groffe que le mâle ; elle a le ventre
plus long ; elle vole avec quatre ailes, celles du
delïus font plus courtes que celles du deffous ; la
queue eft divifée en trois foies. Il y a des grillons de
plufieurs autres efpeces ; M. Linnæus en compte quatorze.
Mouffet , infect, theat. pag. 13 4 . Voye^ Ins
e c t e . ( / )
Grillon , (Comm.) terme ufité parmi les marchands
de bois pouf fignifier lé bout d'une pile.
GRIMACE, f. f. {Peinture. ) Je regarde comme
trop eflentiel à l’intérêt de l’art de la Peinture, de
recommander la fimplicité dans les imitations de la
nature, pour ne pas infifter encore fur ce principe
intéreffant à l’occafion d’un mot dont l’ufage a peut-
être droit de devenir plus fréquent que jamais dans
les Arts.
Artifies qui voulez plaire 8c toucher, foyez donc
perfuadés que les figures qui grimacent, foit pour
paroître avoir des grâces, foit pour joiier l’expref-
fion, font auffi rebutantes dans vos ouvrages aux
yeux équitables d’un fpettateur inftruit, que les caractères
faux font odieux dans la fociéte pour les
honnêtes gens.
Je fai que vous pouvez m’objeéter que prefque
toutes les expreffions que vous envifagez autour de
vous font ou chargées ou feintes, que prefque tout
ce qu’on appelle grâce eft affectation & grimace : ce
font-là des obftacles qui s’oppofent au progrès de
l’art ; il faut les connoître, 8c fans perdre le tems à
s’en plaindre, mettre fes efforts à les furmonter.
Refléchiffez, pénétrez-vous des fujets que vous
traitez, defeendez, en vous-mêmes, & cherchez-y
cette naïveté des grâces , cette franchife des parlions
, que l’intérêt que vous avez à les faifir, vous
fera trouver.
Un intérêt mal-entendu qu’on envifage apparemment
dans la fociété, à fe tromper les uns 8c les autres
, y introduit l’affeCtation des grimaces ; celui que
vous avez à ne vous pas féduire vous - mêmes, vous
fera dévoiler la vérité.
Etudiez les grands modèles, ils ne doivent leur
réputation & leur gloire qu’à la fimplicité 8c à la vérité
; plus ils font exempts de grimace, plus leur réputation
doit augmenter.
Lifez auffi & relifez continuellement le petit nombre
d’auteurs anciens, dans lefquels la fimplicité de
l’imitation triomphe des ufages, des préjugés, des
modes, des moeurs & des tems. Article de M. Wa&
TE LET .
GRIMAUD, voyei Hu lo t t e & Hu e t t e .
GRIMBERG, ( Géog. ) petite ville d’Allemagne
dans l’éleftorat deTreves, bâtie au douzième fieclet
par Jean, quatre-vingts-fixieme évêque de Treves.'
Elle eft à fix lieues S. de cette ville. Long, 3.4. /o.
Ut. 4 3 - 3 0 . (D . J . )
GRIMELIN, f. m. ( Commerce.) celui qui fait ua
commerce de peu de conféquence. Il fe dit particulièrement,
en termes de négoce de beftiaux, de certains
particuliers qui, fans être pourvus d’office, fe
trouvent dans les marchés de Poiffy 8c de Sceaux,' 8c y font les fondions de vendeurs, en avançant aux
marchands, moyennant quelque droit, l’argent des
boeufs 8c des moutons qu’ils ont vendus aux Bouchers
de Paris.
Ce grimelinage eft défendu & déclaré ufuraire
par arrêt de la Tournelle du 29 Avril 1694. (G)
GRIMELINAGE, petit gain que l’on fait dans un
trafic ou dans une affaire. (G)
GRIMELINER, v. n. gagner peu dans un négoce*
G R I
îe contenter d’un profit médiocre. Dict. de Comm. 8c
de Trév. (G)
GRIMM, ( Géog. ) petite ville d’Allemagne dans
l’éledorat de Saxe en Mifnie, fur la Mulde, à trois
milles d’Allemagne de Leipfik : elle appartient à l’é-
ledeur de Saxe. Long. g o . z . lat. 5 t . 20. (D . J .)
GRIMMEN, {Géog.) ville ancienne de Poméranie
, au duché de Bardt, à cinq milles d’Allemagne
de Strahklfund : elle fut entourée de murailles l’an
1190. Long. g y . 4 5 . lat, 5 4 . 18. (D . J .)
GRIMOIRE, f. m. voye^ ci-apres Gr ym o irÈ.
GRIMPEREAU, f. m.picus varius minor> (Orni)
oifeau qui reffemble beaucoup à l’épëiche par fa figure
8c par fon plumage, mais qui eft beaucoup plus
petit. Il ne pefe pas une once. Il a près de fix pouces
depuis l’extrémité du bec jufqu’au bout de la
queue, & près d’onze pouces d’envergure. La queue
eft compolee de dix plumes, 8c a deux pouces de
longueur ; les quatre plumes du milieu font les plus
longues 8c les plus fermes, elles ont une couleur
noire, 8c l’extrémité du tuyau eft un peu recourbée
en-dedan:>, 8c appuie contre les arbres pour foûtenir
l’oifeail iorfqu’il grimpe le long des troncs ou
des branches verticales : les autres plumes de la
queue font en partie noires 8c en partie blanches.
La gorge, la poitrine & le ventre font d’un blanc
fale. Il y a du brun au-delà des narines, du blanc fur
le fommet de la tête, 8c du noir fur l’occiput. Deux
larges lignes blanches s’étendent depuis les yeux juf-
qu’au milieu du cou, oit elles fe joignent; 8c les côtés
de ces lignes font terminés par du noir. Le commencement
du dos 8c les petites plumes du haut de
l’aîle, font noires ; les grandes plumes 8c les autres
petites plumes des ailes, font farfemées de taches
blanches qui ont la forme d’un demi - cercle. Le milieu
du dos eft b lanc, avec des lignes noires tranf-
verfales. Le mâle différé de la femelle, en ce qu’il a
le fommet de la tête rouge, & non pas blanc. ’Wil-
lughby, ornith. Voye1 Ep e ic h e , Pio c h e t , Oi seau
. (/)
GRIMSBY, {Géog.) ville à marché d’Angleterre
dans Lincolnshire, fur PHumber, à huit lieues E. de
Lincoln. Elle députe au parlement. Long. rC. 6 4 .
lat. 5g . 10.. {D . J .)
GRIMSEL, {Géog.) montagne de Suiffe aux confins
du haut Vallais 8c du département de Goms,
qu’elle fépare du canton de Berne. Elle eft très-haute
, 8c l’on ne peut y monter que par des fentiers ef-
carpés. On trouve fur cette montagne une fi riche
mine de cryftal,' que l’on en tire des pièces de quelques
quintaux. Voye{ à ce fujet le trente - quatrième
'volume des Tranfaclions pkilofophiques.
M. Haller n’a pas oublié la montagne de Grimfel,
ni fa curieufe mine , dans fa charmante defeription
des Alpes. « Ces lieux, d it- il, où le foleil ne jette
»> jamais fes doux regards , font ornés d’une parure
» que le tems ne flétrit jamais, & que les hyvers ne
» fauroient ravir ; tantôt le limon humide forme des
» voûtes du plus brillant c ryftal, & tantôt des grot-
» tes naturelles qui ne font pas moins furprenantes ;
» un roc de diamans où fe jouent mille couleurs,
» éclate à-travers l’air ténébreux, & l’éclaire de fes
» rayons. Difparoiffez foibles produûions de l'Ita-
» lie , ici le diamant porte des fleurs ; il croît & for-
>> niera bien-tôt un rocher folide ».
On appelle fleur de cryftal, un félénite fort commun
dans les carrières du lieu. M. Haller ajoute
avoir vu la plus grande piece de cryftal qu’on ait
jamais découvert fur cette montagne ;'e lle pefoit
695 livres. Du tems d’Augufte, on trouva un bloc
de cryftal du poids de 50 livres, qui fut confacré
aux dieux comme une merveille. {D . /.)
GRINGOLÉ, adjedl. terme de Blafon ; il fe dit des
cro ix, fers de moulin, & autres çhofes de même
G R I 949
nature <pii fe terminent en têtes de ferpehs. On ap-
pelloit autrefois ces ferpens gargouilles; & on a dit en-
fuite gringole par corruption, d’où eft venu grïngolè-,
Kaër de Montfort en Bretagne, de gueules à la croix
d’hermine, anchrée & gringolée d’o f.
G R IO T TE , f. f. efpece de bouillie des anciens,
faite avec de l’eau, du fel & de la farine d’orge nouveau,
qui avoit été auparavant rôti. On y joignoit
quelquefois de la coriandre, du mouft, de l’hydromel
: c’etoit-là la nourriture du peuple romain, de
laquelle il eft fouvent parlé dans l’hiftoife, & qu’on
appelloitpolenta. Voye^ P o l e n t a . {D . J .)
G r i o t t e , {Botan.) fruit du griottier. Voye£
G r io t t i e r *
GRIOTTIER, f. m. (Botan.) arbre qui porte les
griottes ou groffes cerifes à courte queue; elles font
fermes, plus douces que les autres, & d’une couleur
qui tire fur le noir. Le griottier eft une efpece de ceri-
fier nommé cerafus fativa, fructu majoriy J. R. H. 625V
cerafus fativa major , C. B. P. 449. en anglois > large
fpanish-cherry.
Cet arbre n’eft ni haut ni droit; il jette plufieurs
branches garnies de rameaux fragiles ; fon tronc eft
médiocrement gros ; fon écorce eft d’un rouge noirâtre
; fon bois eft blanchâtre dans la circonférence,
& noirâtre dans le coeur ; fes feuilles font larges, vei-
nees, noirâtres ; fes fleurs font en rofes, compofées
de plufieurs pétales blancs difpofés en rond, & de
quelques étamines de même couleur qui en occupent
le milieu ; leur calice eft partagé en cinq fegmens re*
courbés ; il s’en éleve un piftil qui fe change en un
fruit arrondi, charnu, très-fucculent dans fit maturité.
Quand l’arbre eft jeune j il donne des fruits plus
gros que les autres elpeces de cerifiers, Sc qui font
foûtenus fur des queues plus courtes i on nomme ces
fruits en Botanique, cerafafativ a majora. Depuis lé
tems de Lucullus, on cultive cet arbre dans toute
l’Europe. (D . J .)
GRIP, f. m. (Marine.) ancien nôm qu’on donnoifc
autrefois à une forte de petit bâtiment que l ’on ar*
moit pour aller en courfe, tel à-peu-près qu’eft aujourd’hui
lebrigantin. ( Z )
' GRIPPER, v* n. (Manufacl, d'ourdiffàge.) Si Une
étoffé frappée inégalement, ou fabriquée fur une
chaîne mal tendue, ou fur une lifiere mal difpofée,
forme à la furface de petits plis, des tiraillemens ,
&c. on dit qu’elle grippe.
GRIS, (Gramtn.) Si l’on imagine une infinité de
petits points noirs , diftribués entre une infinité de
petits points blancs, on aura le gris9 8c toutes fes
nuances, félon que les points noirs ou blancs domineront.
Vyy, à l'art, fuiv . les diverfes efpeces de grist,
G r i s , ( Manège 8c Marèchall. ) épithete par laquelle
nous défignons un cheval, dont le poil ou la
robe préfente un fond blanc mêlé de noir, ou même
de quelqu’autre couleur : nous admettons diverfes
efpeces de gris.
Le gris fale eft celui dans lequel le poil noir domine.
Si les crins de l’animal font blancs, la robe en eft.
d’autant plus belle.
Le gris brun eft différent du premier, en ce que les
poils noirs y font en moindre quantité que dans le
gris fale, quoiqu’ils l’emportent néanmoins fur les
poils blancs.
Le gris fanguin , le gris rouge, ou le gris vineux t
eft un gris mêlé de bai dans tout le poil.
Le gris argenté eft une robe fur laquelle nous ap-
percevons un gris v if, peu chargé de noir, 8c dont
le fond blanc brille & reluit.
Le gris pommelé fe reconnoît à des marques affez
grandes de couleur blanche 8c noire parfemées, à
diftances affez égales, foit fur le corps, foit fur la
croupe.
Le gris tifonnê ou charbonné a des taches irrégulie-.