flafque. Quelquefois suffi cette plate-forme eft pli-
cée en-arriere, & dans la direction que doivent avoir
les renes. , , « , ,.
Outre l’oeil deftine à loger le touret, c eft-à-dire
la demi-S, qui fupérieurement eft terminé par une
tête ronde dont le contour repofe librement fur la
plate-forme, tandis que l’anneau réfultant inférieurement
de fa courbure , reçoit un autre anneau rond
& beaucoup plus confidérable, auquel on boucle la
rene ; il en eft encore un plus petit, place tantôt
dans la partie fupérieure de la^ gargouille, plus ou
moins près du lieu oh elle commence, & où finit la
branche ; tantôt dans fa partie inferieure, immédiatement
au-deffus de la plate-forme, mais toûjours
poftérieurement : celui-ci reçoit la chaînette par un
autre touret plus délié. Voye{ M o r s , (e)
GARGOUILLEMENT, f. m. on fe fert de ce terme,
en Chirurgie, pour exprimer le bruit qu’on entend
quand l’inteflin rentre d’une tumeur herniaire dans
la place naturelle. Ce bruit eft formé par l’air que
contient la portion du canal inteltinal déplacé. On
doit être fort attentif à ce bruit, car le gargouillement
eft un ligne pathognomatique que la hernie eft in-
teftinale. L’épiploon ne rentre qu’avec lenteur, &
fans bruit. On connoît que la hernie eft compofee,
c’eft-à-dire qu’elle eft formée par l’inteftm & par
l’épiploon, quand après l’inteftin réduit (ce que le
gargouillement a manifefte), la tumeur n eft que diminuée
& ne difparoît pas entièrement. Voyei H e r n
i e . ( T )
GARGOULETTE, f . f. terme de relation. La gargoulette
eft un vafe de terre du Mexique, extrêmement
legere & tranfparente. Ce vafe eft double,
c’eft-à-dire qu’il y en a deux en partie l’un dans l’autre.
Le premier, ou fupérieur, a la forme d’un entonnoir
qui n’eft pas percé, dont le bout eft enchâffé
dans le fécond, ou inférieur. Celui-ci a un petit goulot
, comme une théyere, pour rendre la liqueur
qu’il a reçue. C ’eft dans le fupérieur qu’on verfe la
liqueur, d’où elle paffe en filtrant dans celui de deffous.
On met une attache aux ances de la gargoulette,
pour la fufpendre à l ’ombre, & l ’eau y devient d’une
grande fraîcheur.
On a voulu imiter ces vafes en Europe , & particulièrement
en Italie ; mais^on n’a pas pû y reuffir
jufqu’à-préfent : c’eft la terre qui en fait toute la
bonté, & ils font d’une commodité merveilleufe au
Mexique. On n’y met pour l’ordinaire que de l’eau
pure, parce que le vin eft trop chargé de corpufcules
hétérogènes qui ne pafferoient pas au-travers des pores
de la terre, ou qui les rempliroient bientôt ; au
lieu que l’eau étant plus homogène, fe filtre avec facilite,
& fe rafraîchit confidérablement par le moyen
de l’air frais qui pénétré les pores des deux vaiffeaux.
Mais les gargoulettes des Indes orientales, faites
avec la terre de Patna, font encore au-deffus de celles
du Mexique. Ce font des bouteilles affez grandes,
capables de contenir autant de liqueur qu’une pinte
de Paris ; cependant elles font fi minces & fi legeres,
qu’ elles pourroient être enlevées en l’air, étant vui-
des, par le fouffle feul, comme les boules d’eau de
favon que font les enfans. On fe fert de ces fortes de
vafes pour rafraîchir l’eau dans un lieu frais, & l’on
dit que dans le pays cette eau y contrarie une odeur
& un goût très-agréable. L’on ajoute que les dames
indiennes, après avoir bû l’eau, mangent avec délices
le vafe qui la contenoit ; enforte qu’il y a telle
femme groffe au Mogol, qui, fi on ne l’en empê-
choit, dévoreroit en peu de tems les plats, les pots,
les caraffes, les bouteilles, & tous les autres uften-
files de la terre de Patna qu’elle trouveroit fous fa
main. (JD. J.")
GARIDELLE, f. f .garidella, (Bot.') genre déplanté à fleur en rofe, qui a plufieurs pétales voûtés, divifés
en deux parties, & difpofés en rond. Le calice!
eft compofé de plufieurs feuilles ; il en fort un piftil
qui devient une forte de bouquet fait de plufieurs
capfules à deux panneaux, & oblongues, qui renferment
une femence ordinairement arrondie. Tour-
nef. infl. rei herb. Voyeç PLANTE. ( / )
GARIEUR, f. m. CJurifp.) dans quelques coûtu-
mes fignifie la même cnofe que garant. Voy. Poitou,
art. c>4. c)3. S. Jeand’Angely, /16. laBourt, tit. xviij»
art. G. y. 8. & g . la coût. loc. de Saint-Sever, tit. j ,
art. ic). & 20. (A )
G ARILLAN, ( le) Géogr. en italien Garigliano,
riviere d’Italie au royaume de Naples. Elle étoit connue
des anciens fous le nom de Clanis & de Liris t
Horace l’appelle Taciturnus, qui coule fans bruit fes
eaux paifibles. Il traverfoit autrefois le pays des Her-
niques, des Volfques & des Aufoniens. Sa fource eft
dans l’Abrufe , & fon embouchure dans la terre de
Labour. Il paffe à Sora, & reçoit le Sacco, qui eft
le Trevus des Latins. Enfin, après s’être accru par
beaucoup de petites rivières, il fe jette dans la mer
à l’orient de Gaïete. (JD. J.)
GARIMENT,f. m. (Jurifprud.) terme ufité dans
quelques coûtumes, au même fens que garantie.
Voyez ce dernier.
GARITES, f. f. pl. (Marine.") ce font des pièces de
bois plates & circulaires qui entourent la hune ,
étant pofées fur leur plat tout-autour du fond; au
lieu que les cercles font fur les côtés en forme de
cerceaux. C’eft dans ces pièces de bois qifon paffe
les cadenes des haubans. Voye^ H un e . (Z )
GARIZIM, (Géogr. facrée.) mont de la Paleftine
près de Sichem, dans la tribu d’Ephraïm, & dans la
province de Samarie. Cette montagne étoit célébré
par le temple que les Samaritains y avoient conftruit
pour l’oppofer à celui de Jérufalem. Hircan ren-
verfa de-fond-en-comble ce temple, deux cents ans
après qu’il avoir été bâti par Manaffès, fous le régné
d’Alexandre-Ie-Grand. Les curieux doivent lire la
differtation de M. Réland fur le mont Gariÿm;
(D . J.)
G A R L E T , f. m. po iffon ; voyei C a r r e l e t .
GARNESEY, ( l ’ Is l e d e ) Sarnia, Géogr. île de
la Manche fur la côte de France, appartenant aux
Anglois. Elle a environ dix lieues de long, & la forme
d’un luth. Sa capitale s’appelle S. Pierre. On fait
dans cette île un commerce affez confidérable ; on y
trouve l’éméril, qui eft d’un grand ufage pour polir
l’acier, le fer, le v erre, & les pierres les plus dures.
Garnefey eft fituée à 6 lieues de l’île de Gerfey, 8 du
Cotentin, 1 5 de Saint-Malo. Long. 14. 48-16.6. latl
40. 28. 36. (D. J.)
GARNI, G AR.NIR , GARNITURE, ( Gramm.)
Voye{ ce dernier.
G a r n i , f. m. (Chimie.) enduit qu’on applique
dans l’intérieur d’un fourneau de tôle pour y con-
ferver la chaleur, & pour le garantir de l’ariion du
feu ; cet enduit fe fait ordinairement d’un pouce ou
d’un pouce & demi d’épais : la compofition qu’on
employé à ce fujet eft de l’argille bien lavée & nettoyée
des matières étrangères qu’elle peut contenir
à laquelle on ajoûte du fable, ou du verre pilé, ou
des caillous calcinés, ou des creufets caffés, ou enfin
des fubftances apyres, mais non crétacées ; on
en fait une pâte ferme qu’on détrempe enfuite avec
du fang de boeuf, étendu de trois ou quatre parties
d’eau. Avant que de l’appliquer on garnit le dedans
du fourneau de clous qu’on y r iv e, ou bien de petits
morceaux de tôle qu’on y cloue , & l’on en hu-
merie les parois d’une détrempe claire d’argille, à
mefure qu’il feche on le caffc avec un maillet, afin
, que les gerfures foient en moindre quantité & moins
confidérables : & quand il eft bien fec , on y paffe
une détrempe compofée d’un peu d’argille, de Yerre
pilé & de minium pour en vitrifier l’extérieur ;
on répare avec la même compofition les. trous qui
peuvent s’y faire ; on y allume un petit feu pour le
lecher peu-à-peu. Article de M. d e Vil l ie r s .
Garni ou Remplissage, f. m. en Architecture,
s’entend de la maçonnerie qui eft entre les carreaux,
&c. les boutiffes d’un gros mur ; il y en a de moi-
lon, de brique, &c. Il y en a auffi de caillous ou de
blocage employé à fe c , qui fert derrière les murs
de terraffe pour les conferver contre l’humidité ,
comme il a été pratiqué à l’orangerie de Verfailm
m m Garni , en terme de Blafon, fe dit d’une epee dont
la garde ou la poignée eft d’autre émail.
Boutin, d’azur,à deux épées d’argent en fautoir
garnies d’o r , accompagnées de quatre étoiles de
même.
GARNIR, voye^ les articles fuivans , & 1’'article
Garniture.
Garnir un Vaisseau , (Marine) c’eft y placer
toutes les pièces qui fervent à la manoeuvre. Voye£
Agréer.
Garnir le cabeßan, c’eft y paffer la tournevire &
les barres pour s’en fervir.
Garnir , (Jardinage) on dit qu’un efpalier eft
bien garni, lorfqu’il couvre de fes feuillages tout
un mur ; un buiffon eft dit mal garni, lorfque dans
la circonférence il y a des vuides.
Garnir, (Artméch.) il fe dit chez les Couteliers
& autres ouvriers des ouvrages ornés d’argent, or,
& autres matières précieufes, .
Garnir , en terme de Piqueur en tabatière, c’eft
remplir les trous qu’on a faits à une tabatière,de clous
d ’o r , d’argent, ou même de fil de l’un ou l’autre
de ces métaux ; on fe fert dans le premier cas d’un
pouffoir, (voye{ Poussoir)& dans le fécond de tenailles
qui coupent le fil. Voye{ Tenailles.
GARNISON, f. f. (Art. milit.) corps de foldats
qu’on met dans une place forte pour la défendre
contre les ennemis, ou pour tenir les peuples dans
l’obéiffance, ou pour fubfifter pendant le quartier
d’hyver. Voye{ Forteresse.
Du Cange dérive ce mot de garnicio, dont fe font
fervi les auteurs de la baffe latinité , pour lignifier
tous les v ivres, armes & munitions néceffaires pour
défendre une place & foutenir un fiége.
Ces mots de garnifon & de quartier Æhyver, fe
prennent quelquefois indifféremment pour une même
chofe , quelquefois on les prend dans un fens
différent ; & alors garnifon marque un lieu où les
troupes font établies pour le garder, & où elles font
garde, comme les villes frontières, les citadelles,
les châteaux, &c. La garnifon doit être plus forte
que les bourgeois.
Quartier d'hyver, marque un lieu où les troupes
font durant l’hyver, fans y faire la garde & le fer-
vice de guerre : les foldats aiment mieux être en
quartier d’hyver qu’en garnifon. Voye{ Place &
Quartier d’HYVER. Chambers.
Dans les premiers tems de la monarchie françoife,
on ne mettoit point de garnifon dans les villes , excepté
en tems de guerre, ou lorfqu’on craignoit les
entreprifes de quelque prince voifin : dans la paix
les bourgeois des ville s, ou ceux qui en étoient fei-
gneurs, prétendoient que c’étoit violer leurs privilèges
que de les charger d’une garnifon. Louis X I. par
les fréquentes guerres qu’il eut fur les bras, accoutuma
les villes à avoir déplus groffes garnifons; fes
fucceffeurs par la même raifon en uferent de même.
Les habitans d’Amiens fous Henri IV. ayant refu-
f e , fous pretexte de leurs privilèges, une garnifon ,
& leur ville ayant été enfuite furprife par Porto-
carrero gouverneur efpagne] de Dourlens, cela fit
que pour le bien de l’état, quand la ville fut reprif
c , on n’eut plus tant d’égards pour ces fortes de
privilèges, & qu’on mit de fortes garnifons dans toutes
les villes où elles paroiffoient néceffaires.
Ce qui rendoit les villes difficiles à recevoir des
garnifons, étoit la licence des gens de guerre ; mais
depuis que les rois fe font mis en poffelïion de multiplier
les troupes dans les villes frontières, ils y ont
pour la plupart maintenu la difcipline &;l’on peut dire
que la France s’eft diftinguée par-là de toutes les autres
nations. Rien fur-tout n’eft plus beau que les re-
glemens & les ordonnances qui ont été faites par
Louis X IV. furce fujet, & qui ont eu leur exécution.
Les cafernes qu’il a fait bâtir dans les villes de guerre
pour les foldats, délivrent les bourgeois de l’incommodité
de les loger, fi ce n’eft dans les paffages
des troupes ; ce qui fe fait par billets, & avec un
très-grand ordre. Voye^ L o g em en t. Voye^ aufli
dans les ordonnances militaires le fervice des troupes
dans les garnifons.
Il n’eft pas ailé de fixer le nombre des troupes
d’infanterie & de cavalerie dont il faut compofer la
garnifon des places ; il dépend de la grandeur des
places, de leur fituation, Sc de ce qu’ elles ont à
craindre, tant de la part de l’ennemi, que de celle
des habitans. M. le maréchal de Vauban prétend
dans fes mémoires, que dans une place fortifiée fui-
vant les réglés de l’a r t , avec de bons baftions, demi
lunes & chemins couverts, il faut en infanterie
cinq ou fix cents hommes par baftion.
Ainfi fi l’on a une place de huit baftions, elle
doit, fuivant cet illuftre ingénieur, avoir 4000 ou
4800 hommes d’infanterie ; à l’égard de la cavalerie
il la réglé à la dixième partie de l’infanterie.
Cette fixation qui a pour objet la garnifon d’une
place pour foûtenir un fiege, ne peut pas convenir
également à toutes les villes ; d’ailleurs en tems de
paix les garnifons peuvent être moins fortes que pendant
la guerre : fi elles ne le font pas, c’eft que la
plupart des princes de l’Europe entretenant prefque
autant de troupes en paix qu’en guerre, ils fe trouvent
obligés de les diftribuer dans les différentes villes
de leurs états, fans égard au nombre qu’il con-
viendroit pour la fureté & la confervation de ces
villes.
Comme l’on n’a pas dans la guerre un grand nombre
de places expofées à être alfiégées dans le même
tems, ce font celles pour lefquelleson craint, qu’on
doit particulièrement fortifier de bonnes garnifons.
Les places frontières ou en première ligne doivent
avoir auffi des garnifons plus nombreufes que les autres
,■ & d’autant plus fortes qu’elles fe trouvent plus
à portée des entreprifes de l’ennemi, & plus éloignées
des autres places..
Ce n’eft pas une chofe indifférente pendant la
guerre, de favoir réduire les garnifons des places au
feul nombre d’hommes néceffaire pour leur fureté 5
on a déjà obfervé que les garnifons des places affoi-
bliffent les armées : c’eft un inconvénient que produit
le trop grand nombre de places fortifiées qu’il
faut garder ; mais auffi dans les évenemens malheureux
, ces places & leurs garnifons vous donnent le
loifir de racommoder vos affaires pendant le tems
que l’ennemi employé à en faire la conquête.
« Le royaume d’Angleterre, remarque Montecu-
» culi, étant fans fortereffes,a été trois fois conquis
».en fix mois ; & Frédéric palatin qui avoit été pro-
» clamé roi de Boheme, perdit tout ce royaume par
» la perte de la feule bataille de Prague. Si quelque
>» prince barbare, dit cet auteur, fe fiànt à fes ar-
» mées nombreufes, s’imagine qu’il n’en a pas be-
» foin, il fe trompe ; il faut qu’il ait continuellement
» une armée fur pié, ce qui eft infupportable, ou
» qifil foit expofé aux courfes de fes voifins.
Dès que les places de guerre font jugées néceffai