
difpofées enYofe, cofflpofées de cinq pétales purpu-
rins en manière de coeur. Elles naiffent des crenelu-
res du calice, qui eft en forme de bafîin découpé en
cinq fegmens, dont la partie poftérieure lé change
en une baie ou grain verd d’abord, rouge ou blanc
quand il eft mûr, large de deux lignes, fphérique,
rempli d’un fuc acide, agréable, & de plufieurs petites
femences.
Cet arbrifléau vient en France, par exemple,
dans les forêts des Alpes & des Pyrénées. On le cultive
communément dans les jardins & dans les vergers.
i l fleurit en Avril & Mai ; fon fruit eft mûr en
Juin & Juillet. On le mange & on s’en fert en Médecine.
Voyc{ G roseilille. (D . J.)
Groseillier , ribes, (Agric. Jard.) il rétiflit mieux
de bouture que de plan; mais quand il a bien repris,
il ne faut pas couper le bout des branches, ni les arrêter,
à-moins que ces branches ne nuifent. On peut
aifément multiplier les grofeilliers en plantant leurs
rejettons en Octobre, en les arrofant dans la féche-
refle, & en les garantiffant des mauvaifes herbes.
La terre fablonneufe eft celle de toutes qui leur convient
le mieux ; & pour que les grofeilles deviennent
belles, il eft bon d’amender & de labourer le terreim
enfuite il fera néceffaire de renouveller cet arbufte
tous les dix ans, parce qu’au bout de ce terme il ne
donne que des petits fruits, & ne fait plus de beau
bois.
On plante Communément ces arbriflèaux à l’ombre
d’autres arbres : cependant dans nos climats tempérés,
le fruit eft tout autrement meilleur, quand on
îes expofe en plein air: méthode qui fe pratique en'
Hollande, le pays de l’Europe où l’on entend le
mieux la culture du grofeillier, & où l ’on en voit davantage
; c’eft-là qu’on les diverfifie de toutes maniérés
: on les met en buiflon, on les tient en arbrif-
feaux, auxquels on donne un à deux piés de tige ; on
les attache à des échalas, on les range par allées,
on les éleve en efpaliers conrre des murs ou paliffa-
des, à lîx ou fept piés de hauteur, & finalement on
en fait des contr’efpaliers ; à tous ces égards ils offrent
une charmante perfpeôive dans la faifon, &
fourniffent en abondance un fruit recherché par fa
beauté, fa groffeur, fa qualité, & fon éclat.
Pour mettre en buiflon les grofeilliers avec profit,
il faut les planter à une diftance convenable les uns
des autres, & leur donner deux ou trois labours tous
les ans.
Le grofeillier en buiflon demande une forme ronde
&bien évuidée dans le dedans; fa tige doit être touffue
par le bas, plus ou moins groflé, & les branches
doivent fortir du pié pour former le corps de ce buif-
fon.On ne les taille point les deux premières années,
afin de conferver le jeune bois qui donne du fruit,
mais on ne négligera pas de les tailleries années fui-
vantes : car autrement par la confflfion des branches
qui pafléroient, \e grofeillier ne feroit plus agréable à
la vue, ne joiiiroit plus des rayons du foleil, & ne
produiroit plus d’aufli beaux fruits.
Les grofeilliers plantés en alignement par rangées,
requièrent quatre piés d’efpace d’un rang à l’autre,
& environ dix piés entre chaque grofeillier. La diftance
qu’ils doivent avoir en efpaliers fera de huit piés ,
afin que leurs branches puiflent être traînées horifon-
talement, ce qui contribue beaucoup à améliorer
leurs fruélifications. Ceux qu’on plante contre des
murs ou des paliffades, font plus précoces qu ’en plein
v e n t ,& en outre donnent leurs fruits mûrs quinze
jours plutôt ou plus tard, fuivant leur expofition au
midi ou au nord.
La bonne maniéré de tailler les grofeilliers, eft de
couper les branches fort courtes, afin d’avoir l’an-
pée lui vante un fruit gros, nourri, & moins fujet à
couler ; mais comme ce fruit eft produit fur les petits
noeuds qui fortent du vieux bois, il faut conferver
ces noeuds, & racourcir les jeunes rejettons à proportion
de leur force; il eft donc très - eflentiel en
taillant \e grofeillier, de ne poipt toucher à ces noeuds
pour les rendre unis.
Les grofeilliers ne tirent pas feulement leur mérite
de donner du fruit promptement, mais encore de
produire un fruit durable, & qu’on peut manger juf-
qu’aux gelées, en mettant des plans de grofeilliers à
l’ombre entre deux buiflbns allez grands pour qu’ils
foient moins frappés du foleil. Si l’ombrage de ces
buiflbns ne fuflit pas, on peut empailler les grofeilliers,
& par ce moyen conferver les grofeilles fort avant
dans la faifon. Quant aux fourmis, qui font les ennemis
de cet arbufte, il faut tâcher de les détruire
avec de l’eau bouillante, ou par quelqu’un des artifices
indiqués au mot FOURMILIERE. ( D . j . ) •
G roseillier n o ir , {Mat. med.') voye{ C a ssis;
GROSSA, Isola , ( Géog. ) île de la Dalmatie
dans le golphe de Venife au comté de Zara, d’environ
zo lieues de circuit. Elle appartient aux Vénitiens.
Long. 6 " . latit. 44d. f . z 5 " . (JD. ƒ.)
GROSSEN, ( Géog. ) ville d’Allemagne dans la
Siléfie, avec titre de duché. Elle eft au confluent du
Bober & de Loder, à 16 lieues N. O. de Glogaw ,
io S. E. de Francfort fur l’Oder. Long. i z . 5 8 . latit.
J a . a . ( D . J . )
GROSSE, f. f. ( Jurifprüd. ) eft une expédition
d’un afte public, comme d’un contrat, d’une requête,
d’une fentence ou arrêt. Dans les contrats, inventaires,
procès-verbaux & jugemens, la grofft
eft la première expédition tirée fur la minute qui eft
l’original ; au contraire pour les requêtes, inventaires
de production, & autres écritures, la große eft
l’original, & la copie eft ordinairement plus minutée.
On appelle große ces fortes d’expéditions, parce
qu’elles font ordinairement écrites en plus gros caractères
que la minute ou copie. Voyeç ce caractère
dans les Planches de Üécrivain.
En fait de contrats & de jugemens on n’appelle
große que la première expédition qui eft en forme
exécutoire.
Dans un ordre il faut rapporter la première große
de l’obligation dont on demande le payement, fi la
première eft perdue on en peut faire lever une fécondé
, en le faifant ordonner avec les parties inté-
reffées ; mais en ce cas on n’eft colloqué que du jour
de la fécondé große, parce que l’on préfume que la
première pourroit être quitancée : au parlement de
Normandie, le créancier ne laifle pas d’être colloqué
du jour de l’obligation. Voye^ l'art. i i ÿ . du reglement
de 1660.
Dans quelques pays on ne connoît point de forme
particulière pour les großes des contrats & fenten-
ces : on dit première & fécondé expédition. { A ')
Grosse , ( Commerce.) c’eft un compte de douze
douzaines, c’eft-à-dire de douze fois douze, qui font
cent quarante-quatre, une d em i-große eft fix douzaines
ou la moitié d’une große.
Il y a quantité de marchandifes que les marchands
grofliers manufacturiers & ouvriers vendent à la
großet comme les boutons de*foie,*fil & poil, les
couteaux de table, & ceux à reflort, les cifeaux à
lingeres & à tailleurs, les limes, les vrilles, les écri*
toires, les peignes, dez à coudre, & plufieurs autres
ouvrages de quincaillerie & de mercerie : comme
aufli le fil à marquer, les rubans de fil, &c. D i -
ctionn. du Comm. & de Trévoux. ( G )
Grosse-A v anture , f. f. ( Jurijprud.') qu’on
appelle aufli contrat à la greffe y où contrat à retour de
voyage | & que les J urifconfultes appellent trajeclitia,
■ pecunia, eft un prêt que l’on fait d’une fortune d’argent
à gros intérêt, comme au denier quatre, cinq,
f ix , ou autres qui excede le taux de l’ordonnance,
à quelqu’un qui va trafiquer au-delà des mers , à
condition que fi le vaifleau vient à périr, la dette
fera perdue.
Ces contrats font admis en France nonobftànt le
chapitre dernier aux décrétales de ufuris, dont la dé-
cifion n’a point été fui vie par nos théologiens. Ils
font aufli autorifés parTor.donnance de la Marine
liv. I I I . tit. ‘V. La raifon qui fait qu’on ne les regarde
pas comme ufuraires, eft tant par rapport aux gains,
confidérables, que peut faire celui qui emprunte
pour lé commerce maritime, qu’à caufe du rifque*
que court le créancier de perdre fon argent : 'c’eft
d’ailleurs une efpece de fociété dans laquelle le
créancier entre avec celui auquel il prête.
Les contrats à große-avanture peuvent être faits
devant notaire ou fous feing-privé.
L’argent peut être prêté fur le corps & quille du
vaifleau , fur agrêts & apparaux , armement & vi-
fluailles, conjointement & féparément, & fur le
tout ou partie de fon chargement pour un voyage
entier, ou pour un tems limité.
Il n’eft pas permis d’emprunter fur le navire ou
fur le chargement au-delà* de leur valeur, à peine
d’être contraint en cas de fraude au payement des
fommes entières, nonobftànt la perte ou prife du
vaifleau.
Il eft aufli défendu fous même peine, de prendre
des deniers fur le fret à faire par le vaifleau &fur le
profit efpéri des marchandifes, même fur les loyers
des matelots , fi ce n’eft en préfence & du confente-
mentdu maître, & au-deffous de la moitié du loyer.
On ne peut pareillement donner de l’argent à là
große, aux matelots fur leurs loyers ou voyages, fi-
non en préfence & duconfentement du maître, à peine
de confifcation du prêt & de 50 liv. d’amende.
Les maîtres font refponfables en leur nom du total
des fommes prifes de leur confentement par les matelots
fi elles excédent la moitié de leurs loyers, &
ce nonobftànt la perte ou prife du vaifleau.
Le navire, fes agrêts & apparaux, armement &
viôuailles , même le fre t, font affectés par privilège
au principal & intérêt de l’argent prêté fur le corps
& quille du vaifleau pour les néceflités du voyag e,
& le chargement au payement des deniers pris pour
le faire.
Ceux qui prêteront à la große au maître dans le
lieu de la demeure des propriétaires, fans leur confentement,
n’auront hypotheque ni privilège que fur
la portion que le maître pourra avoir au vaifleau &
au fret, quoique les contrats fuffent caufés pour radoub
ou viétuailles de bâtiment.
Mais les parts & portions des propriétaires qui
auroient refufé de contribuer pour mettre le bâtiment
en état, font affeâées aux deniers pris par les
maîtres pour radoub & vi&uailles.
Les deniers laiffés pour renouvellement ou continuation,
n’entrent*point en concurrence avec ceux
qui fontâfhiellement fournis pour le même voyage.
Tous contrats à la große demeurent nuis par la
perte entière des effets lur lefquels on a prêté, pour-
vû qu’elle arrive par cas fortuit dans le tems & dans
les lieux des rifques.
Les prêteurs à la große contribuent à la décharge
des preneurs aux großes avaries, comme rachats ,
compofitions, jets, mâts & cordages coupés pour
le faliit commun du navire & des marchandifes, &
non aux fimples avaries ou dommages particuliers
qui leur pourroient arriver, s’il n’y a convention
contraire.
En cas de naufrage les contrats à la große font réduits
à la valeur des effets fauyés.
■ I p M Y * à l i g r o f i , & aflurance fur
un meme chargement, le donneur à la grofTc eft pré.
téré aux aliùrenrs fuf les effets ftttyés du naufrage
pour fon capital feulement. °
Il y a encore plufieurs réglés pour ces contrats ,•
qite 1 on peut voir dans l’ordonnance. Foyer aüfji la.
lot 4. f . de nauticofoenore, & la loi 1. cod. eodetn. ( A )
GROSSESSE , f. f. ( Econom. antm. Medec. ) c’eft
le terme ordinaire que l’on employé pour défignet
1 état d’une femme enceinte, c ’eft-à-dire d’üne femme
dans laquelle s’eft opérée l’ouvrage de la conception
, pour la produâion d’un homme, mâle ou
femelle, quelquefois de d eux, rarement d’un plus
grand nombre.
On entend auflî par le terme de groffeffe, le tems
pendant lequel une femme qui a conçu, porte dans
fon fein l’effet de l’aéle de la génération, le fruit de
la fécondation ; depuis le moment où la faculté prolifique
a été réduite en a ô e , & où toutes les condii
tions requifes de la part de l’un & de l ’autre fexe
Concourent dans la femme, & commencent à y jet-
ter les fondemens du foetus , jufqu’à fa fortie.
Il fuflit pour carafrérifer la groffeffe, qUe ce qui eft
engendré prenne accroiffement ou foit préfumé pouvoir
le prendre ( dans les parties qui font fufeepti-
bles de le contenir, mais ordinairement dans la matrice
, rarement dans les trompes, & hors des parties
de la génération), au point de procurer au bas-ventre
une augmentatien de volume, de le fendre plus
renflé, plus gros, qu’il n’eft ordinairement. Ainfi il
n’y a pas moins gràjfeffe} foit que le germe refte par-
fait, ou qu’il devienne imparfait dans fa formation
dans fon développement, & dans celui de fes enveloppes
: les cas où il ne fe forme que des mon-
ftres, des moles, de faux-germes, qui prennent néanmoins
un certain accroiffement , coiiftituent toujours
de vraies grofefes.
L état où les germes • reftent enfermés, fe nour-
riflent & croiflent dans le fein des femelles de tous
les animaux vivipares , comme dans l'efpe ce humaine,
a beaucoup de rapport avec l’incubation des
ovipares ; il peut être regardé lui-même comme une
véritable incubation qui le fait au-dedans du corps
des femelles pour la même fin que celle des ovipares
fe fait au-dehors. Le foetus humain , comme
celui de tous les vivipares, prend fon accroiffement
dans le ventre de fa mere pour acquérir des forces
qui lui donnent le moyen d’en fortir , Ôc de pouvoir
fubfifter hors d’elle, d’une maniéré convenable aux
difpofitions qu’il a acquifes ; de même que le poulet
couvé dans l’oe uf, s’y nourrir & y groflïr, jufqu’à ce
qu’il foit aflez fort pour en fortir & pour travailler
ultérieurement à fa nourriture & à fon accroiffement
d’une maniéré proportionnée à fes forces.
Voyei G én ération , Foetus , In c u b a t io n .
? L’expofition de ce qui fe paffe pendant la grofeffi;
n’étant donc que fhiftoire de la formation du foetus
humain, de fon développement, de la maniéré particulière
dont il v i t , dont il fe nourrit, dont il croît
dans le ventre de fa mere, &dont fe font toutes ces
différentes opérations de la nature à l’égard de l’un &
de l’autre ; c’eft proprement l’hiftoire du foetus même
qu’il s’agiroit de placer ic i, fi elle ne fe trouvoit
pas iuffifamment détaillée en fon lieu. F o y er Foetu
s . Ainfi il ne refte à traiter dans cet article, que
des généralités de lagro/ejfe, & de ce qui y eft’rela-
tif ; lavoir, des fignes qui l’annoncent, de fa durée,
des caufes qui en déterminent les diftèrens termes
naturels & contre-nature ; & enfuite du régime qu’il
convient aux femmes d’obferver pendant la grofige,
des maladies qui dépendent de cet état, & de la
cure particulière dont elles font fufceptibles. Cela
pôle, entrons en matière, fuivant l ’ordre qui vient
d’être établi.