
dit le quartier de Ruremonde, qui faifoit anciennement
une portion du duché de Gueldrc-. Cette portion étoit
même encore demeurée aux Efpagnols après l’érection
de la république des Prbvinces-Unies ; mais de*
puis le traité d’Utrecht, Le haut quartier de Gueldrc fe
trouve partagé entre trois Souverains; leroi de Prude
a pour, fa part la ville de Gueldres ; la maifon d’Autriche
, Ruremonde & fes dépendances ; & les États-
Généraux y poffedent la ville de Venlo avec fa banlieue
, le fort de Stevenfwert avec fon territoire, 6c
les petites villes de Nieuftadt 6c d’Echt avec leurs
préfe&ures. (D . J.')
GUELDRE, {la province de) Gueldria , (Géog,^ dé*
membrement de l’ancien duché de Gueldre qui forme
préfentement une des fept Provinces-Unies ; elle
tient même le premier rang dans la république des
Provinces-Unies, quoiqu’elle ne Soit ni la plus riche
ni la plus puifl'ante ; elle confifte en trois quartiers
qui font Nimegue, Zutphen, & Arnheim, ou le Ve*
luve. Chaque quartier forme un état particulier dont
la jurifdi&ion & les droits ne font ni confondus ni
partagés avec ceux des autres quartiers. Voye^ Baf-
nage , defcript. hiforiq. des Provinces-Unies. (JD. / . )
G ueldres , (Géog.) petite ville forte des Pays-
Ba s, au duché de même nom, cédée au roi de Pruffe
par le traité d’Utrecht ; elle eft dans des marais fur
la Niers, à deux lieues nord-eft de Venlo. Ce n’eft
donc,pas la Gelduba mentionnée dans Y itinéraire d’An-
tonin, 6c dans Pline, liv. X IX . ch. v. car la ville
Ae Gueldres eft à quatre lieues du Rhin, & Gelduba
étoit fur ce fleuve, caflellum rheno impojitum, dit Pline.
Long. 5G. latit. 5 . j o. (.D. /.)
GUELLES, terme de Blafon, qu’on a dit autrefois
pour gueules; couleur rouge appellée ainfi de la gueule
des animaux.
GUÉONIM, ou GÉHONIM, ([Théolog.) mot hébreu
qui fignifie excellent ; c’eft le titre qu’ont pris
certains rabbins qui demeuroient dans le territoire
de Babylone, comme M. Simon l’a remarqué dans
fon fupplément aux cérémonies des Juifs : il obferve
en même tems que les Arabes s’étant rendus les maîtres
de ce pays-là, & ayant détruit les écoles des
Juifs, les Guéonims fe retirèrent en Europe 6c principalement
en Efpagne ou R. ïfaac Alfez qui vivoit
fur la fin des tems oii les Guéonims ont été en crédit
, fit un.excellent recueil des dédiions de la géma-
re qui eft une glofe du talmud , fans s’arrêter aux
queftions & aux difputes inutiles : Buxtorf, dans fa
bibliothèque des rabbins , a parlé fort au long de cet
ouvrage.
Il y a grande apparence que ces Guéonims ou Gé-
'fionims font les mêmes que ceux que d’autres auteurs
appellent Gaons. Voye[ Gaon s. (G)
GUÊPE, f. f. vefpa; mouche qui a beaucoup de
rapport avec l’abeille, mais qui en différé par des
carafteres très*-marqués : le plus apparent au premier
coup-d’oe il, eft le filet, par lequel le ventre
de la guêpe tient au corcelet ; ce filet eft plus ou
moins long dans les différentes efpeces de guêpes ,
tandis qu’on ne le voit pas dans les abeilles. On peut
aufli dillinguer aifément les guêpes par leurs couleurs
jaunes 6c noires qui forment des taches 6c des raies.
Elles n’ont point de trompe , mais leur lèvre fupé-
rieure eft plus grande 6c plus longue que l’inférieure,
& fert en quelque façon de trompe pour détacher
Jes alimens 6c les porter à la bouche : il y a aufli deux
dents, une de chaque côté de la tête, qui fe touchent
en-devant par leur extrémité , 6c qui broyent les
corps que la lèvre fupérieure ne pourroit pas entamer.
Enfin les guêpes font différentes de toutes les
autres mouches à quatre ailes, en ce que les ailes
fupérieures paroiffent fort étroites,& font pliées en
deux, fuivant leur longueur, lorfque l’infefte eft en
fepos, mais elles fe déplient lori'qu’ii yqle. Qo a
ôbfervé au-deflus de l’origine de chacune de Ce$
ailes, une partie écailleufe qui empêche que la mou*,
che ne les rende inutiles en les élevant trop haut.
Il y a plufieurs efpeces de guêpes ; les unes habi*
tent fous terre , & les autres en plein air j les premières
font les plus communes : on les a nommées
guêpes foûterreines, à caufe que leurs nids font dans
la terre, 6c guêpes domejliques, parce qu’elles entrent
dans les maifons 6c qu’on les voit manger dans les
plats que l’on fert fur les tables* Ces guêpes vivent
plufieurs enfemble comme les abeilles. II y a des
guêpes mâles 6c des guêpes femelles, mais la plûpart
n’ont point de fe x e , c’eft pourquoi on leur donne
le nom de mulets : on les appelle aufli guêpes ouvrières
, parce qu’elles travaillent à la conftru&ion du
nid , 6c qu’elles y apportent des alimens. Les guêpes
mâles, femelles, 6c mulets d’un même nid viennent
d’une feule mere, qui eft fécondée dans l’automne
, 6c qui après avoir pafle l’hyver dans quelque
lieu abrité, fe trouve au printems en état de
faire fa ponte.
Cette guêpe creufe un trou dans un lieu oh la terre
eft facile à remuer, & oh il n’y a point de pierres :
c’eft ordinairement dans un pré , dans un champ ,
ou fur les bords d’un grand-chemin. Quoique feule ,
elle déplace une affez grande quantité de terre pour
former une cavité où elle puiffe conftruire le commencement
d’un guêpier, c’eft-à-dire d’un nid qui
doit contenir un très-grand nombre de guêpes. Voye^
Guepier. Elle commence l’enveloppe du guêpier
fur les parois fupérieures de la cavité, 6c y attache
le premier gâteau. A mefure qu’elle achevé un alvéole
, 6c même avant qu’il foit achevé, elle y
pond un oeuf, qui eft blanc, tranfparent, de figure
oblongue, 6c plus gros à l’un des bouts qu’à l’autre;
un de ces oeufs eft collé au fond de chaque alvéole,
pendant qu’elle en conftruit de nouveaux & qu’elle
y dépofe des oeufs. Ceux qui ont été pondus les pre*
miers* éclofent au bout de huit jours ; il en fort des
vers que la mere nourrit ; elle v a dans la campagne
chercher , des alimens pour les vers , & la matière
qu’elle employé pour la conftruftion du guêpier. Les
vers avancent la tête hors de leurs alvéoles, 6c ouvrent
la bouche pour recevoir la nourriture que la
mere leur apporte. Lorfqu’ils font devenus affez gros
pour remplir les alvéoles, ils en ferment l’ouverture
avec un couvercle de foie, qu’ils filent comme les
vers à foie, & ils en tapiffent les parois de l'alvéole*
Après quelques jours de repos ils fe transforment en
nymphes. L’Infefte refte dans cet état pendant huit
ou neuf jours, enfuite il fe dépouille de fon enveloppe,
il ronge les bords du couvercle de l’alvéole,
le pouffe en-dehors , &c paroît enfin fous la forma
de mouche*
Dès que les guêpes fortent des alvéoles, elles aident
la mere à nourrir les vers , 6c à conftruire le
guêpier, tandis qu’elle continue fa ponte. Tous les
premiers oeufs ne produifent que des mulets ; & lorf-
qu’il y en a un affez grand nombre pour multiplier
les alvéoles, pour foigner les vers, &c pour appointer
la nourriture, la mere ne fort plus du guêpier ,
elle pond continuellement. Après qu’il y a plufieurs
milliers de mulets éclos , elle commence à pondre
des oeufs de mâles & de femelles. Elle dépofe ces
oeufs dans des alvéoles qui ne fe trouvent que dans
les quatre ou cinq derniers gâteaux du guêpier, &
qui font plus grands que ceux qui renferment les
oeufs des mulets. Les guêpes femelles font plus grandes
que les mâles, & les mulets plus petits; ceux-
ci font de deux grandeurs différentes, de même que
les mâles. Les mulets ont un aiguillon qui caufe plus
de douleur que celui des abeilles ; les femelles ont
aufli un aiguillon, 6c il eft plus long 6c pliis gros que
celui des mulets \ les mâles n’en ont point. Lorfqu’il
y a
y a quïflzé ou feïze milliers de mulets, il lie fe trouv
e ordinairement à la fin de l’été que trois cents
mâles & autant de femelles.
Les mulets vont chaque jour chercher dans la
campagne des alimens , qu’ils rapportent dans le
guêpier pour nourrir les mâles, les femelles, & les
mulets qui y reftent ; ces alimens font des fruits,
de la chair, des mouches , & fur-tout des abeilles.
Lorfqu’une guêpe rencontre une abeille, elle fe jette
deffus, la divife en deux parties avec fes dents, &
emporte le ventre, qu’elle trouve fans doute meilleur
que le corcelet 6c la tête, parce qu’il eft rempli
de miel. On ne fait que trop combien les guêpes
gâtent les fruits en les luçant ; ces infeft.es font fi
avides de chair, que les bouchers de campagne ne
pourroient pas en préferver leurs v ia n d e s s ’ils ne
prenoient le parti d’expofer en-avant fur leurs boutiques
un foie de veau ou une rate de boeuf, que les
abeilles préfèrent à d’autres viandes , parce qu’ils
font plus aifés à couper ; elles fe jettent toutes fur
ces morceaux, 6c ne vont pas plus loin. Les Bouchers
trouvent encore un autre avantage en les raf-
femblant ainfi, c’eft que les groffes mouches bleues
dont viennent les vers qui font corrompre la viande ,
craignent les guêpes, & n’approchent pas d’un lieu
où il y en a beaucoup. Lorfqu’un mulet arrive au
guêpier avec fa proie , plufieurs guêpes l’entourent
& prennent leur part de ce qu’il a apporté ; fi c’eft
un aliment folide, elles le coupent en morceaux ; fi
c ’eft un fuc tiré des fruits, le mulet le fait fortir de
la bouche par gouttes que les autres-viennent fucer.
A la fin du mois d’Août, les mulets conftruifent
les derniers gâteaux du guêpier, 6c la mere y dé-
pofe les oeufs des mâles 6c des femelles en finiffant
la .ponte ; ainfi c’eft au commencement de l’autonne
que le guêpier eft complet, 6c que le nombre des
guêpes y eft le plus grand. Un guêpier a quelquefois
•plus de feize mille alvéoles. Comme il arrive fou-
vent que la mere pond fucceflivement deux , 6c
même trois oeufs dans chacun, il fe trouve à la fin
de l’été jufqu’à trente mille guêpes dans ce guêpier.
Alors la mere, les mâles, 6c les femelles nouvellement
nés fortent du guêpier comme les mulets pour
chercher leur nourriture. Tout eft en vigueur 6c en
bon ordre, mais cet état floriffant ne dure qu’un
mois ou fix femaines. Au commencement d’Oftobre
ces infeftes femblent n’avoir plus d’inftinft, tout eft
en defordre dans le guêpier ; les mulets 6c les mâles
tirent des alvéoles les oeufs 6c les petits vers, les
tuent 6c les difperfent au loin : enfuite toutes les
guêpes languiffent dans les premiers froids de Bâ illonne
; fi elles fe raniment lorfque le foleil les rechauffe,
ce n’eft que pour quelques momens ; à mefure
que l’hy ver approche, elles perdent leurs forces
; les mouches dont elles fe nourriffoient leur ré-
fiftent, enfin les mâles 6c les mulets périffent par le
froid. Les femelles fe foûtiennent mieux , elles fe
retirent dans le guêpier ou dans des trous, mais il
en meurt beaucoup : celles qui peuvent vivre jusqu’au
printems ayant été fécondées avant la mort
des mâles, font en état de former chacune un guêpier.
Pour obferver les guêpes, on renferme un guêpier
dans une ruche vitrée ; pour cette opération il faut
être vêtu de façon à ne pas craindre leur aiguillon.
On déterre un guêpier 6c on le met dans une ruche ;
les guêpes après s’être difperfées y rentrent, 6c lorfque
la nuit eft venue , on ferme la ruche &c on la
tranfporte où l’on veut avec le guêpier qu’elle contient.
Les guêpes appellées aériennes , parce qu’elles
ont leurs nids en plein air, font plus petitès qu’aucunes
de celles qui vivent en fociété ; leurs guêpiers
font attachés à une branche d’arbre, à une paille de
chaume, à une plante, à un mur, &c. Ils different
Tome VIL
des àutfes en ce que les gâteaux font pofés vertical
lement, & qu’ils n’ont point d’enveloppe commune
qui les mette à l’abri ; mais leur pofition eft favorable
à l’écoulement de l’ea u , & ils font enduits
d’un vernis qui y réfifte. Ces guêpes ne quittent leur
nid que pour chercher leur nourriture & celle des
vers qui doivent perpétuer leur efpece : elles ref*
femblent aux guêpes foûterreines par leur maniéré
de vivre & de fe multiplier.
On a donné le nom de çarlô/tnieres à de petite*
guêpes d’Amérique , parce que leur guêpier eft enveloppé
d’une forte de carton très-fort & très-blanc ;
cette couverture leur eft néceffaire, parce qu’elles,
font plus délicates que les guêpes d’Europe, & que
l’air eft nuifible à leurs vers. La pliis grande différence
qu’il y a entre ces guêpes cartonnieres & les
guêpes foûterreines dont il a été fait mention, con-
fifte dans la maniéré de conftruire le guêpier. Voyeç
GUÊPIER. Mém. pour fervir à l'hijl. , des Infectes ,
tom. V I. Abrégé de Thifi. des Infectes , tom. I I . Voyeq^
Insecte. ( / )
GUEPIER, f. m. Les guêpes conftruifent comme
les abeilles des gâteaux & des alvéoles, qui forment
un groupe revêtu d’une enveloppe en tout.çm en
partie; cette maffe eft appellée guêpier. Les-guêpes
foûterreines placent leur guêpier fous terre ; elles
font d’abord un trou qui a un pouce de,diamètre
fur un demi-pié, ou un p ié , & quelquefois deux piés
de longueur; enfuite elles creufent une cavité qui
a jufqu’à quatorze ou quinze pouces de diamètre ;
à mefure qu’elles alongent le guêpier, elles tranfpor-
tent au-dehors, grain à grain, toute la terre qui remplit
cet efpace. La figure de ces guêpiers n’eû pas tou-,
jours la même; il.y en a de fphériques, d’ovoïdes,'
& de coniques : on ne voit à l’extérieur que deux
ouvertures ; les, guêpes entrent par l’une oc fortent
par l’autre : l’enveloppe a un pouce ou un pouce &
demi d’épaiffeur ; elle eft compofée de plufieurs lames
minces, dont la forme reffemble en quelque façon
à celle des coquilles appellées peignes; leur convexité
eft du côté extérieur du guêpier, & les bords
de l’une de ces lames font collés fur le milieu de celles
fur lefquelles elle fe trouve , deforte qu’il refte
entr’elles des cavités ; leur fubftance eft de même
nature que celle du papier, aufli les guêpes la tirent
des végétaux. L’humidité de la terre & l’eau des
pluies ne pénétré pas à-travers l’enveloppe, parce
qu’il y a dans fon épaiffeur des cavités entre les différentes
lames qui la compofent, 6c qui font quelquefois
jufqu’au nombre de quinze ou feize les unes
lur les autres. L’intérieur du guêpier eft divifé par
plufieurs cloifons horifontales, de même fubftance
que l’enveloppe extérieure, il s’en trouve jufqu’à
quinze dans les plus grands guêpiers ; celles du milieu
ont un plus grand diamètre que les autres ; dans
ceux dont la forme eft ovoïde, il y a un demi-pouce
de diftance entre chacune des cloifons, 6c elles tiennent
les unes aux autres par des liens verticaux, qui
font placés en différens endroits de la furface des
cloifons ; il n’y en a que trois ou-quatre entre les
plus petites, mais on en a vu jufqu’à cinquante entre
les plus larges ; ces liens ont une ou deux lignes de
diamètre. Les bords de chaque cloifon font aufli attachés
à l’enveloppe du guêpier par quelques liens ,
entre lefquels les guêpes peuvent paffer pour aller
d’une cloifon à une autre, & traverfer le guêpier entre
toutes les cloifons. Chacune de cès cloifons eft
un gâteau où fe trouvent des alvéoles hexagones
comme celles des abeilles, mais il n’y en a que fur
la face inférieure. Ces alvéoles fervent de logement
aux- oeufs , aux vers , aux nymphes ,. & aux jeunes
guêpes qui n’ont pas encore pris l’effor. On a
compté jufqu’à dix milles alvéoles dans des guêpiers
de grandeur médiocre ; ceux des guêpfes aériennes
I l l i i i