f o i e s épaules, s’aopuie-t-i!'? vous le rejetterez fur
le derrière 8c vous le releverez : mollit-il ? vous l’animerez:
rallentit-il fa mefare? vous la prefferez:
fuit-il? vous le retiendrez : fe retient-il? vous le chaf-
ferez: le traverle-t il? vous le replacerez lur la ligne
droite : le tout pour affûrer l’efficacité des aides qui
le rectifieront, & qui, l'oit qu’elles doivent provenir
de la main feule, ou de la main & des jambes enfem-
ble , ne different ni par le tems, ni par l’ordre dans
lequel elles doivent être données , de celles dont
nous faifons ufage lors du partir, car elles font pofi-
tivement les mêmes, (e)
Galop gaillard : on appelle proprement de ce
nom un 'galop dont la cadence eft intervertie 8c la
fuite interrompue par des fauts auxquels fe livre l’animal.
Ces fauts font louvent l’effet de fa gaieté, ou
une preuve de la vigueur de fon échine, de fa lege-
reté naturelle, 8c du mauvais emploi qu’il fait de
l’une 8c de l’autre pour peu qu’il foit animé, & qu’on
entreprenne de le renfermer 8c de le retenir inconfi-
dérément. Quelques auteurs ont très-mal-à-propos
confondu cette allure avec l’air du pas 8c le faut ;
elle doit d’autant moins être mife au rang de ce que
nous nommons airs de mantge, que dans cette aâion
l’animal maîtrife plutôt le cavalier, que le cavalier
ne maîtrife le cheval, (e)
Galop de Contre-tems , allure dans laquelle
le devant procédé de la même maniéré qu’au galop ,
& le derrière de la même maniéré qu’aux courbettes,
l ’une des jambes du bipede pofterieur étant néan-,
moins un peu plus avancée dans fa battue que l’autre.
Plufieurs écuyers italiens admirent cette aâion
& la regardent comme une des plus belles que le cheval
puiffe fournir, fur-tout fi les épaules s’élèvent
beaucoup plus haut que les hanches, (e)
Galop de Chasse, galop aifé,uni., étendu,ni
trop relevé, ni trop près de terre, & dans lequel le
cheval déployé librement fés-membres. (e)
GALOPADE, f. ,f.. (Man.} terme fpécialement
employé pour défignér & pour exprimer d’un feul
mot ce que nous appelions a/7 véritable galop de Manège;
c’eft-à-dire un galop qui, fourni par un cheval
qui a de beaux mouvemens, & dont tous les refforts
font mis en jeu , eft parfaitement fonore 8c cadencé.
Voye{ Galop & Manege. (e)
GALOPER, v . neut. (Manege.} ce cheval galope
faux, il galope uni.
Il eft encore d’ufage en un fens aftif : galoper un
cheval. Voyez le diction, de l'acad. Voye%_ Galop, (e)
GALREDA, f. m. (Pharmacie.) fuc épais & vif-
queux , tiré à force de bouillir des parties cartilagi-
neufes des animaux : on l’appelle communément
gelée» Voye[ GELEE.
* GALUPSE ou ACONS, te rm e de Rivière, forte
de bateau en ufage fur la côte de Bretagne.
Les gdlupfes dont on fe fert fur les eaux de tous
les étangs qui bordent cette côte, font de petits bateaux
que l’on peut réduire à l’efpece des acons ; ils
font plats par-deffous, comme les femelles dont fe
fervent la plûpart des bâtimens hollandois ; quarrés
par l’arriere, pointus à l’avant, faits de planches ;
d’environ quatre piés de large fur fept à huit de
long, & au plus vingt-deux pouces à deux piés de
haut : deux feules planches en font tout le bordage,
& ils n’ont que deux hommes d’équipage dans la
pêche..Celui qui gouverne avec la rame, eft placé à
î’arriere ; & celui qui tend le filet, à l’avant.
Le bachet eft un diminutif de la galupfe.
G A LW A Y , (Géograph.) quelques-uns écrivent
Galloway, mais mal. C’eft une contrée d’Irlande
dans la province de Connaught, avec titre de Comt
é , d’environ 30 lieues de long fur 16 de large; ce
comté eft borné au nord par ceux de May e & de Rof-
çommon 9 au fud par celui de Clark , à. l’orient par
1 Océan Atlantique. Il y a plufieurs lacs ; il abondé
en grains & en pâturages. Galway en eft la capitale.'
(p. j.) i,:-
GAMBE, f. f. fe difoit autrefois pour jambe.
G ambes de Hu n e , (Marine.') ce font, fuivant
quelques-uns, de petites cordes qui font tenues à
une hauteur déterminée des haubans des deux
grands mâts , 8c qui fe terminent près de la hune à
des barres de fer plates , dont l’uiage eft de retenir
les mâts ; mais , fuivant d’autres, ce font des crochets
8c des bandes de fer qui entourent les caps de
mouton des haubans de hune, 8c qui font attachés à
la hune. On dit aufli jambes de hune. ( Z )
GAMBESON ou GOBESON, f. m. (Hiß. mod.)
terme ufité dans l’ancienne milice. Il fignifioit une
efpece de cotte d’arm e ou de grand jupon qu’on por-
toit fous la cuiraffe, pour qu’elle fût plus facile à
porter, 8c moins fujel te à bleffer. Chambers.
Le gambefon étoit fait de taffetas ou de cuir, 8c
bourré de laine, d’étoupes , ou de crin, pour rompre
l’effort de la lance, laquelle, fans pénétrer la
cuiraffe, auroitnéanmoins meurtri le corps, en enfonçant
les mailles de fer dont elle étoit compofée.
Dans un compte des baillis de France, de l’an
1268 , il eft dit : Expenfa pro cendatis & bourra ad
gambejones, c’eft-à-dire pour le taffetas & la bourre
pour faire des gambefons. Hiß. de la milice françoife,
par le P. Daniel. (Q )
. GAMBIE , (Géog.) petit royaume d’Afrique dans
la Nigritie, fertile en bétail, gibier, grains, 8c élé-,
phans.
La riviere de Gambie fe jette dans la mer entre le
cap Sainte-Marie au fud, & l’île aux Oifeaux au
nord ; 8c quand on eft plus avancé, entre la pointe
de Barre au nord, 8c la pointe de Bagnon au fud.-
Le milieu de fon embouchure eft par les / jd za rt
de lat. feptentrionale.
Il faut toûjours avoir la fonde à la main dès qu’on
eft entré dans cette riviere, & oblèrver de fe tenir
toujours plus près des bancs du nord que de ceux du
fud ; cependant®les Portugais, les François & les
Anglois trafiquent beaucoup fur ce fleuve. Mais ce
n’e ft , à proprement parler, que depuis les bouches
de Gambie jufqu’au royaume d’Angola inclufiye-
ment, que les Anglois commercent en Afrique :
leurs comptoirs , affez bien fortifiés , envoyent à
Jamesfort du r iz , du miel qui eft le forgo des Africains
, de l’ivoire, de la cire, & des elclaves très-
eftimés, qui leur viennent en partie des terres dépendantes
du Sénégal. (D . J.)
GAMBIT, f. m. c’eft, aux Echecs, une méthode
particulière de joiier, félon laquelle, après avoir
pouffé l e pion du roi ou de la dame deux cafés le
premier coup qu’on joue , on fait enfuite avancer
également de deux cafés le pion de leur fou ; c’eft ce
que le Calabrois appelle gambetto dans fon traité fur
les échecs, où il raffemble toutes les maniérés de
jouer le gambetto. Le traduôeur françois a rendu le
mot italien par celui de gambit, que nos jpiièurs
d’échecs ont adopté, tout barbare qu’il eft dans
notre langue. (D . J.)
GAMELIE, f. f. (Hiß. anc.) fête nuptiale, ou plutôt
un facrifice que les anciens Grecs faifoient dans
leur famille la veille d’un mariage.
Cette fête fut ainfi appellée du mot yct/jLoç , mariage
; d’où eft venu aufli Gamelios, épithète ou fur-
nom donné à Jupiter & à Junon, que l’on regardoit
comme préfidant aux mariages. Le mois de Janvier,
qui commençoit au folftice d’hyver chez les Athéniens
, & pendant lequel on çélébroit cette fête, en
fut nommé Gamélion. Chambers. (G)
GAMELION, f. m. (Belles-Lettr.) en latin game-
lium ; poème ou compolition en vers fût le fujet d’un
mariage : c’eft ce qu’on appelle aujourd’hui épithalame.
Voye{ Ep ith a l am e . Ce mot eft dérivé du
grec ydjxùç ; mariage. (G)
GAMELLE, f. f. ( Marine.') eft en général une
jatte de bois. Celle des marins eft fort creufe, &
fans bord ; on y met le potage, ou ce qui eft deftiné
pour le repas de chaque plat des gens de l’équipage.
Hoye^ Pl a t de l’Eq u ip a g e .
Le nombre de gens qui doivent manger à un même
plat ri’eft pas fixé ; on met f ix , fept ou huit per-
fônnès à chaque gamelle.
Les matelots malades ou bleffés font foignés 8c
fervis par ceux qui mangeoient avec eux à la même
gamelle.
Manger à la gamelle, c’eft être réduit à manger
avec les matelots ; ce que l’on ordonne quelquefois
comme une punition de fautes legeres , à ceux qui
mangeoient à la table du capitaine.
Dans les fontaines falantes, l’écuelle qui fert à
puifer l’eau falée dans les poêles, pour s’aflurer fi la
mure ou muire eft bonne, s’appelle aufli une gamelle.
(Z )
GAMITES ou GEMITES, (Hijl, nat.) pierre dont
il eft parlé dans Pline & dans d’autres auteurs anciens.
On prétend qu’elle étoit blanche, 8c que l’on
y jvoyoit deux mains qui fe joignoient ; ce qui lui a
fait donner le nom qu’elle porte, qui lignifie pierre
de mariage. Il y a lieu de croire que cette pierre étoit
Ya&ice, du moins elle eft entièrement inconnue des
modernes, qui n’ont peut-être pas l’imagination
allez vive pour remarquer les mêmes chofes que
voyoient les anciens.
GAMME, f. f. GAMM’U T 0«GAMMA-UT, eft
en Mufique une table ou échelle inventée par Guy
Aretin, fur laquelle on apprend à nommer & à entonner
jufte les degrés de l’oûave par les fix notes de mu-
fique ut, ré, m i, fa , f o l, la, fuivant toutes les différentes
difpofitions qu’on peut leur donner ; ce qui
s’appelle folfier.
La gamme a aufli été nommée main harmonique,
parce que Guy employa d’abord la figure d’une
main, lùr les différens doigts de laquelle il rangea
fes notes , pour montrer le rapport de fes hexacor-
des avec les tétracordes des Grecs. Cette main a été
en ufage pour apprendre à nommer les notes, juf-
qu’à l’invention du f i , qui a aboli chez nous les
muances, & par conféquent la main harmonique
qui fert à les expliquer.
Guy Aretin ay ant, félon l’opinion commune ,
ajoûte au diagramme des Grecs un tétracorde à l’aigu
& une corde au grave ; ou plûtôt, félon Meibo-
mius, ayant par ces additions rétabli ce diagramme
dans fon ancienne étendue, il appella cette corde
«rave, hypoprofiambanomenos, & la marqua par le r
des Grecs ; 8c comme cette lettre fe trouve à la tête
de l’échelle, en commençant par les fons graves,
félon la méthode des anciens , elle a fait donner à
cette échelle le nom barbare de gamme.
Cette gamme donc, dans toute fon étendue, étoit
compofée de vingt cordes ou notes. c’eft-à-dire de
deux oftaves 8c d’une fixte majeure. Ces cordes
étoient repréfentées par des lettres 8c par des fylla-
bes. Les lettres défignoient invariablement chacune
une corde déterminée de l’échelle, comme elles font
encore aujourd’hui ; mais comme il n’y avoit que
fept lettres, 8c qu’il falloit recommencer d’oélave
en oftave, on diftinguoit ces oôaves par les figures
des lettres. La première oôave fe marquoit par des
lettres majufcules, de cette maniéré, r. A. B. &c. la
fécondé par des caraûeres ordinaires, g , a , b , &c.
& la fixte furnuméraire fe défignoit par des lettres
doubles , g g , aa , b b , &c.
Pour les fyllabes, elles ne repféfentoient que les
noms qu’il falloit donner aux notes en les chantant :
O r comme il n’y avoit que fix noms pour fept notes,
c’étoit une néceflxté qu’au-mojns un même nom fût
donné à deux différentes notes, enforte que ces deux
notes mi , f a , ou la , f a , tombaflent fur les femi-
tons ; par conféquent dès qu’i l fe préfentoit un dièfe
où un bémol- qui amenoit un nouveau femi-ton, c’étoit
èncore-des noms à changer ; ce qui faifoit donner,
non-feulement le même nom à différentes notes
, mais différens noms à la même note , félon le
progrès du chant ; & c’eft-là ce qu’on appelloit le*
muances.
On apprenoit donc ces muances par la gamme. À
la gauche de chaque degré on voyoit une lettre qui
indiquoit la corde précife qui appartenoit à ce degré
: à la droite, dans les cafés , on trouvoit les différens
noms que cette même note devoit porter en
montant ou en defeendant par béquarre ou par bér
mol, félon le-progrès.
Les difficultés de cette méthode ont fait faire en
divers tems des changemens à la gamme. La figure 10.
PI. 1. Mufiq. repréfente cette gamme , telle qu’elle eft
aujourd’hui en ufage en Angleterre. C’eft à-peu-
près la même chofe en Allemagne & en Italie, fi ce
n’eft que chez les uns on troüve à la derniere place
la colonne de béquarre qui eft ici la première, ou.
quelqu’autre legere différence aufli peu importante.
Pour fe fervir de cette échelle, fi l’on veut chanter
au naturel, on applique ut à G ou à r de la première
colonne, le long de laquelle on monte jufqu’au
la; après quoi paflant à droite dans la colonne
du bénaturel, on nomme fa : on monte au la de la
même colonne, puis on retourne dans la précédente
à mi, 8c ainfi de fuite. Ou bien on peut commence r
par ut au C de la féconde colonne ; arrivé au la y
paffer à mi dans la première colonne, puis repafler
dans l’autre colonne au fa. Par ce moyen une de ces
tranfitions forme toûjours un femi-ton ; favoir la, fa ,
& l’autre toûjours un ton, la , mi. Par bémol on
peut commencer à Mut en C ou F , & faire les tranfitions
de la même maniéré, &c.
En defeendant par béquarre , ou quitte Xut de la
colonne du milieu, pour paffer au mi de celle par
béquarre, ou au fa de celle par bémol ; puis defeendant
jufqu’à Mut de cette nouvelle colonne, on en
fort par fa de gauche à droite, par mi de droite à
gauche, &c. Les Anglois n’employent pas toutes ces
lyllabes , mais feulement les quatre premières, ut,
ré, mi, fa ; changeant ainfi de colonne de quatre en
quatre notes , par une méthode femblable à celle
que je viens d’expliquer, fi ce n’eft qu’au lieu de la ,
fa , 8c de la , mi, ils muent par fa , ut ,8c par mi, ut.
Toutes ces gammes font toûjours de véritables
tortures pour ceux qui veulent sfen fervir pour apprendre
à chanter. La gamme françoife, qu’on a aufli
appellée gamme du J i, eft incomparablement plus
ailée ; elle confifte en une fimple échelle de fept degrés
fur deux colonnes, outre celle des lettres. Voyeç
fig. 2. Planche I.
La première colonne à gauche eft pour chanter
par bémol, c’eft-à-dire avec un bémol à la clé ; la
féconde, pour chanter au naturel. Voilà tout le myf-
tere de notre gamme.
Aujourd’hui que les muficiens françois chantent
tout au naturel, ils n’ont que faire de gamme; C-J'ol*
ut, ut 8c C ne font pour eux que la même chofe :
mais dans le fyftème de Guy ut eft une chofe, & C
en eft une autre fort différente ; & quand il a donné
à chaque note une fyllabe & une lettre, il n’en a pas
prétendu faire des lynonymes. (S)
hik>us joindrons à cet article quelques obfervations.
Les fons, ou , ce qui revient au même, les cordes
des inftrumens chez les Grecs, n’étoienc à la rigueur,
félon M. Burette, qu’au nombre de quinze,
dont l’affemblage formoit tout le fyftème de l’ancienne
mufique. Ce grand fyftème fe partageoit na-
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